mystery of yawning
Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
http://www.baillement.com
resolutionmini

mise à jour du
13 novembre 2011
La lettre du pneumologue
2011;14(5):168-172
Le bâillement: de la physiologie à la iatrogénie
 
Yawning: from physiology to iatrogenic effect
 
 
C. Philibert, K. Sauveplane, V. Pinzani-Harter, D. Hillaire-Buys
et l'ensemble des centres de pharmacovigilance

Chat-logomini

 
Le bâillement est un comportement stéréotypé complexe décrit depuis l'Antiquité, dont la signification physiologique semble être la stimulation de la vigilance et le maintien de l'éveil (1). D'un point de vue social, il est porteur d'une signification d'ennui ou de fatigue. En réalité, il peut survenir au cours de processus physiologiques (faim, hypoglycémie, somnolence, etc.) ou pathologiques (pathologies neurologiques, infectieuses, métaboliques, psychiatriques) [2]. Différents neurotransmetteurs sont impliqués, comme la dopamine, l'acétylcholine, la sérotonine, ainsi que des neuropeptides.
 
Quelques bases de la neuropharmacologie du bâillement seront ici rappelées avant d'aborder la description du rôle du médicament dans la survenue de l'excès de bâillement.
 

Drug-induced yawning: A review of the french pharmacovigilance database
Sommet A, Desplas M, Lapeyre-Mestre M, Montastruc JL.
The French Network of Pharmacovigilance Centers. Drug Saf. 2007;30(4):327-331.
 
Le bâillement: de la physiologie à la iatrogénie.
Philibert C, Sauveplane K, Pinzani-Harter V et al.
La lettre du pneumologue. 2011;14(5):168-172
 
Drug-induced yawning: a review
Patatanian E, Williams NT.
Ann Pharmacother.
2011;45(10):1297-1301.
 
Bâillements et dépression - Yawning and depression
 

 
Bâillement physiologique et excès de bâillement
 
Le bâillement est un acte involontaire et paroxystique d'une durée de 5 à 10 secondes se divisant en 3 phases: phase active inspiratoire (4 à 6 s) acmé bref (2 à 4 secondes), phase passive expiratoire (1). Le bâillement survient le plus souvent en salves de 2 ou 3 cycles et peut être accompagné d'étirements. Une fois initié, le bâillement pas être arrêté mais peut être moduLé (ouverture de la bouche, contraction du visage, etc).
 
Lors de variations de pression (vol aérien, plongée sous-marine), le bâillement aide à recouvrer l'audition et soulage les douleurs auricutaires. Sa pratique en relaxation procure une détente édénique (1).
 
Les principales étiologies physiologiques ou pathologiques du bâillement sont décites dans le tableau (2, 3). L'excès de bâillements c'est à dire des salves répétées pluriquotidiennes, faites de 20 à 50 bâillements successifs, est la cause la plus fréquente de luxation de la mâchoire ey peut déclencher des névralgies ou des dystonies, voire des accidents ischémiques transitoires (2).
 
 
Rappels neuropharmacologiques
 
Le bâillement nécessite la mise en jeu de plusieurs zones du système nerveux central. Ce phénomène naît au niveau du tronc cérébral, dans des structures archaïques communes à tous les vertébrés. Il fait intervenir différentes structures anatomiques cérébraIes: le néocortex, le tronc cérébal et l'hippocampe. Les centres nerveux impliqués sont le centre bulbaire inspiratoire, les 7e, 10et 12 paires de nerfs crâniens et les nerfs des muscles inspiratoires. La neuropharmacologie du bâillement est complexe et non encore totalement élucidée.
 
L'acétylcholine est l'effecteur au niveau musculaire. La dopamine, l'ocytocine et les acides aminés excitateurs sont les neuromédiateurs déclenchant le bâillement au niveau du noyau paraventriculaire de l'hypothalamus. Leur action est modulée par la sérotonine, l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), différents neuropeptides et les hormones sexuelles dont la testostérone en particulier. Cette activité neuronale est soumise à l'action du monoxyde d'azote (NO) par le biais de la NO synthétase (2, 3). De façon synthétique, les principales voies qui ont été identifiées comme impliquées dans la survenue du bâillement sont: 2 groupes de neurones ocytocinergiques du noyau paraventriculaire se projetant dans l'hippocampe d'une part et dans la région bulbopontique d'autre part, les neurones mélanocortiques activés par le duo ACTH/MSH (Adrenocorticotropin-Melanocyte Stimulating Hormone) et la LH-RH (Luteinizing Hormone-Releasing Hormone), l'activation directe des neurones cholinergiques de l'hippocampe et, enfin, une voie d'activation sérotoninergique. Certains auteurs ont montré que l'acétytcholine était le neurotransmetteur effecteur final commun à tous les mécanismes déclenchant le bâillement pharmacoLogiquement induit (1, 3). Les voies de signalisation impliquées dans la genèse du bâillement sont schématisées dans la figure.
 
Causes
Principales pathologies
Neurologiques
Migraine, m de Hungtington, tumeurs cérébrales, épilesies, narcolepsie, hypertension intracrânienne, AVC, mal des transports, malaise vagal.
Psychiatriques
Hystérie, dépression
Iatrogéniques
voir texte
Infectieuses
Encéphalites
Métaboliques
hypoglycémie, dysthyroïdie, acido-cétose, comas
Gastro-intestinales
ulcère, reflux
Physiologiques
faim, enni, somnolence, réplication
 
Bâillements iatrogènes
 
Il n'est pas évident d'établir une Liste de médicaments pouvant être à l'origine de bâillements puisque bâiller constitue un acte physiologique et que la frontière entre bâillements normaux ou excessifs est floue.
 
Entre janvier 1985 et octobre 2010, 39 cas de bâillements ont été enregistrés dans la Base nationale de pharmacovigilance sur 395 797 notifications (0,01 %).
 
Cet effet n'a pas de déterminisme homme/femme puisque le sex-ratio est de 1,01 avec une médiane d'âge de 41 ans (2-88).
 
Les classes pharmacologiques les plus fréquemment rencontrées sont les inhibiteurs sélectifs de la recapture de [a sérotonine (ISRS) [15 cas], suivis des opiacés au cours de syndromes de sevrage (morphiniques et apparentés: 4 cas), des agonistes dopaminergiques (lévodopa, antiparkinsoniens: 3 cas), des antiarythmiques (3 cas) et des anesthésiques (xylocaïne, lidocaïne: 3 cas). On retrouve quelques cas isolés sous divers traitements: 1 myorelaxant d'action centrale (baclofène), 1 neuroleptique (zuclopenthixol), 1 antimigraineux (zolmitriptan), des antidépresseurs divers (clomipramine, toloxatone) et des benzodiazépines (buspirone, prazépam). On retrouve également des cas isolés sous isotrétinoïne, immunoglobulines d'origine humaine, follitropine alfa et atorvastatine.
 
Le délai médian d'apparition du bâillement par rapport à l'introduction du médicament est de 48 heures (10 minutes-5 mois).
 
Parmi ces 39 cas, on retrouve 4 cas graves ayant conduit à une hospitalisation ainsi que 1 cas sérieux de surdosage involontaire ayant nécessité un lavage gastrique et 1 cas de luxation de la mâchoire.
 
L'évolution de cet effet indésirable est une guérison sans séquelle dans 28 cas - après arrêt du traitement dans 23 cas et malgré sa poursuite dans 5 cas (1 cas a fait l'objet d'une diminution de la posologie ayant pour conséquence une régression des bâillements). Dans 8 cas, le patient n'était pas encore rétabli lors de la notification (traitement arrêté dans 3 cas et poursuivi dans les autres cas). Enfin, 3 évolutions sont inconnues, les dossiers manquant d'informations.
 
Parmi ces 39 cas rapportés, on retrouve 5 cas de réintroduction positive: 2 cas avec des antidépresseurs (clomipramine et sertraline), 1 cas avec un antimigraineux (zolmitriptan), 1 cas avec un agoniste dopaminergique, 1 cas sous hormone sexuelle.
 
Une synthèse de la littérature fondée sur une consultation de la base de données Medline répertorie 428 articles scientifiques dont 17 articles de revue de la littérature concernant le bâillement iatrogène. Les classes thérapeutiques principalement incriminées sont les antidépresseurs et en particulier les ISRS, les agonistes dopaminergiques (apomorphine, agonistes dopaminergiques prescrits dans la maladie de Parkinson).
 
On retrouve 11 cas publiés de bâillements sous ISRS: fluoxétine (3 cas), duloxétine (2 cas) paroxétine (2 cas), escitalopram (2 cas), sertraline (1 cas), et venlafaxine, inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradréna(ine (1 cas) [4-10]. Ces cas publiés concernent 6 femmes pour 5 hommes avec un âge médian de 38 ans (21-62). Le délai médian de survenue est de 10 jours (1-60). L'excès de bâillements (salves répétées pluriquotidiennes de 20 à 50 bâillements successifs) survient préférentiellement le matin, après une prise au cours du petit déjeuner, et diminue en intensité dans l'après-midi. Il n'est accompagné dans aucun cas de sensation de faim ou d'envie de dormir (7). Les patients n'ont pas d'antécédent d'insomnie ni d'autres troubles du sommeil. L'arrêt de la thérapeutique évolue vers une guérison sans séquelle dans tous les cas, soit à l'arrêt du traitement (5 cas), soit après réduction de la posologie (6 cas). Pour 2 cas, on observe une réadministration positive dont 1 cas avec un autre ISRS (citalopram) [4].
 
Parmi les cas publiés, il existe pour 2 observations d'autres signes cliniques associés à la survenue des bâillements excessifs;
 
1°) Le premier cas est relatif à un dysfonctionnement de l'articulation temporomandibulaie accompagné de douleurs chez une femme de 23 ans traitée pour des crises de boulimie par fluoxétine (5). Les bâillements apparaissent 5 jours après le début du traitement à la fréquence de 5 à 10 par jour pour s'amplifier en intensité et en fréquence jusqu'à l'apparition de douleurs 1 mois plus tard. L'atteinte de l'articulation a été objectivée par un examen odontologique et des radiographies de la mâchoire.
 
2°) Le second cas marquant est la survenue de bâillements excessifs accompagnés d'orgasmes spontanés chez une femme de 30 ans traitée pour une dépression modérée par de la fluoxétine (6). L'arrêt du traitement permet la régression de l'ensemble de la symptomatologie. La réadministration est positive confirmant l'imputabilité vraisemblable de la fluoxétine dans la survenue de ces effets secondaires. Pour ces 2 cas, la symptomatologie est survenue au cours de l'augmentation de posologie de 20 mg/j à 40 mg/j. L'apparition de bâillements excessifs semble donc être dose-dépendante, ce qui a également été rapporté pour d'autres molécules telles que la paroxétine, l'escitalopram et la venlafaxine (8-10). Le mécanisme évoqué est lié à l'augmentation de l'activité sérotoninergique au niveau cérébral jouant un rôle activateur dans la genèse du bâillement (10). Gallup et al. évoquent une hypothèse soumise à un effet de la sérotonine sur la thermorégulation. Le sujet semble lié à controverse et le mécanisme exact reste mal élucidé (11, 12).
 
Bertschy G et al. ont également rapporté 2 cas de bâillements très fréquents et de manifestations d'excitation sexuelle sous clomipramine, un antidépresseur tricyclique ayant une action inhibitrice présynaptique sur la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (13). Le premier cas concerne une femme de 29 ans dont les effets disparaissent consécutivement à une réduction des doses. Le second cas est celui d'un homme de 37 ans présentant une attaque de panique avec éjaculation spontanée suivie de bâillements fréquents accompagnés d'une sensation de plaisir sexuel.
 
II convient de souligner que ces effets sont d'une part exceptionnels et d'autre part paradoxaux puisque ['effet dépresseur de la libido est documenté pour la clomipramine et que les troubles de la fonction sexuelle dont l'anorgasmie sont décrits pour tes ISRS. Si certains auteurs avancent un mécanisme idiosyncrasique lors de la survenue de ce type d'effet, d'autres hypothèses peuvent être envisagées comme l'implication de la dopamine dans la genèse de bâillements (13).
 
En effet, des bâillements peuvent être obtenus chez l'homme après administration d'apomorphine à faible dose, cet effet disparaissant pour des doses plus élevées (14).
 
L'hypothèse selon laquelle les bâillements sont liés à la stimulation des récepteurs dopaminergiques est soutenue par le fait que l'administration d'halopéridol, neuroleptique bloquant les récepteurs D2 striataux pré- et postsynaptiques, supprime les bâillements. Dans la maladie de Parkinson, la perte des neurones dopaminergiques lors de la dégénérescence de la voie nigrostriée rendrait compte de la faible fréquence du bâillement spontané chez ces patients. Les antiparkinsoniens agonistes dopaminergiques tel l'apomorphine ou le piribédil témoignent du début de leur efficacité par l'apparition de bâillements répétés (1, 15).
 
Certaines autres classes pharmacologiques sont également citées dans la littérature au travers d'expérimentations animales telles que les anticholinestérasiques et l'ACTH, ou par le biais de cas cliniques (les inducteurs de l'ovulation et les hormones sexuelles, les anesthésiques - lidocaïne, propofol - et le valproate de sodium) sans que les mécanismes de survenue en soient clairement identifiés (1-3, 16-18).
 
Le rôle des neurones cholinergiques dans la médiation du bâillement a été suggéré par une augmentation dose-dépendante de la fréquence des bâillements lors de l'administration de doses croissantes d'inhibiteurs de l'acétylcholinestérase ou d'agonistes directs des récepteurs muscariniques chez le rat (16).
 
Enfin, les bâillements sont bien décrits au cours des syndromes de sevrage aux opïoides. L'activité inhibitrice de la morphine sur les bâillements induits par stimulation des récepteurs cholinergiques et dopaminergiques D2 a été mise en évidence chez le rat par l'injection de bromocriptine, physostigmine et pilocarpine à doses croissantes (19). Cet effet est annulé par l'administration de naloxone laissant à penser que la morphine inhibe les bâillements en se liant à des récepteurs aux opïoides en aval des récepteurs cholinergiques et dopaminergiques D2. De même, des bâillements ont été observés au cours d'un syndrome de sevrage au tramadol (20). Un mécanisme mixte peut ici être évoqué avec une action sur les récepteurs opïoides d'une part ainsi qu'une inhibition de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline d'autre part.
 
Conctusion
 
Le bâillement a longtemps été considéré comme un phénomène négligeable, les recherches neurobiologiques sur le sujet datant d'une vingtaine d'années. Cet effet indésirable est d'ailleurs très rarement répertorié encore aujourd'hui dans les recommandations communes des produits de santé.
 
De même, l'excès de bâillements comme effet iatrogène est sous-déclaré (39 notifications sur 25 ans). En effet, les bâillements ont plus souvent tendance à être expliqués en tant que phénomène physiologique ou par la maladie elle-même plutôt que par le traitement. Pourtant, l'arrêt du médicament ferait disparaître ce symptôme pouvant altérer la vie sociale des patients.
 
yawning-iatrogene
 
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