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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 

mise à jour le
26 août 2004
Nouvelle explication des fièvres
avec des observations singulières sur les matières les plus importantes pour bien exercer la médecine
Anicet Caufapé
1696

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anicet caufape
Chapite III page 189
Si pour revenir maintenant au détail des causes des fièvres intermittentes, nous passons de celles qui sont générales aux particulières, l'expérience nous apprend que tout ce qui peut augmenter la quantité ou l'exaltation des particules salines, dans la masse du sang, produira par la raison qui en a été donnée, ces fièvres. Ainsi tout ce qui est piquant, poivré, salé, ou fort chaud, & tout ce qui est acre, acide aigre, ou propre à le devenir, comme sont les fruits, le lait, & les choses douces, causeront ordinairemnt un semblable effet; qu'on évitera par conséquent si l'on peut éviter toutes ces causes.
 
Les signes ou les accidents qui accompagnent ces f!èvres, justifient de même que leurs causes, l'explication que j'en ay donnée. C'est ce que je vais faire voir, après que je les auray divisés en antecedens & en conjoints.
 
Les signes antécedents consistent dans la chaleur de la paulme des mains, ou de la plante des pieds de ceux qui y sont sujets, dans l'insomnie, la douleur ou le tourment de teste, la palleur des ongles, les baaillements, les extensions des bras & des autres parties, la soif, la froideur des extremitez du corps, la rareté du pouls, & dans une espèce de dissurie ou destrangurie, qui les accompagnent quelque fois.
 
Quand aux signes conjoints, ils surviennent, oudans le commencement des paroxysmes, ou dans leur augment, ou dans leur déclin. Ceux du commencement sont la douleur de l'estomac, celle des reins, des épaules, des jambes & quelquefois de toutes les parties du corps. L sif augmente souvent dans ce tems le froid aussiavec des douleurs des épaules, des frissons, des tremblements ou des ardeurs d'urines. Ces derniers accidents sont ordinairement suivis des inquiétudes, des nausées ou des vomissements de matières ameres, quelque fois aigres, & d'autres fois acerbes ou insipides, lesquelles excitent aussi le flux du ventre, quand elles prennent leur cours en bas. Dans toutes ses occasions le pouls est concentré, petit ou fréquent, & quelquefois plein & rare. Mais tous ces signes disparoissent d'ordinaire vers la fin de l'augment, & la chaleur & la fièvre prenent toujours leur place; toujours elles augmentent jusques à l'état, accompagnées d'une acrimonie ordinairement plus grand que celle de la fièvre continë, quelquefois d'assoupissement, d'autrefois d'un petit délire, & fort souvent de douleur de tête.
 
Tous ces accidents diminuent enfin, & se terminent entierement dans le déclin de l'accez, ou par un flux d'urine assez haute en couleur, & tirant sur celle de lexive, quelquefois par des sueurs, & d'autres fois par l'insensible transpiration. Mais ces évacuations ne font souvent que finir le paroxysme, sans terminer la maladie : à moins qu'il surviene quelques pustules accompagées de croutes aux lèvres, ou au nez. Néanmoins si les accez ne finissent pas aprés qu'elles ont une fois paru, ou s'ils ne deviennnent pas beaucoup moindres qu'auparavant, ils sont toujours plus ou moins longs, ou plus facheux dans la suite.
 
Les premiers signes, que j'ay rapportez, marquent si évidemment l'acrimonie ses humeurs salines, leur fermentation, les fumées qui s'en élevent, les routes qu'elles prennent, & leur exaltationdans la masse du sang, qu'il feroit inutile de les examiner, chacun en détail. Cela fait aussi que je donneray seulement l'explication des plus considérables, & de ceux qu'on a jusques-ici le moins developez. Et bien que les divers cchangements du pouls soient de ce nombre, je n'en parleray que succintement, à cause qu'ils ont été siffisament expliquez sur la fin du second chapitre.
 
Car j'y ay montré que la fréquence, sa vitesse, & sa concentration dépendoient presque toûjours du picottement & de la domination du sel, que la froideur des extremitez, qui produit souvent la palleur des obgles, prenoit du même changement du pouls; & que neanmoins l'élévation des fumées acres en pouvoient augmenter l'effet. Les insomnies, les frissons, la rareté du pouls, les tremblements, les baaillements, les extensions de tout le corps, & les douleurs sont excitées parles mêmes fumées acres & souvent acides; qui s'élèvent de la premiere fermentation des humeurs, sensible ou insensible que la chaleur de la fièvre dissipe ensuite dans peu de tems.