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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 

mise à jour du
 17 février 2005
pages 12-15
Traité dogmatique et pratique
des fièvres intermittentes
F-A Durand de Lunel
Chez Savy Editeur
Paris 1862

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durand fievres
 
CARACTÈRES SYMPTOMATIQUES GÉNÉRAUX.
 
-Appareil symptomatique ordinaire.
 
Les fièvres intermittentes sont des affections pyrétiques ordinairement caractérisées par des accès de courte durée, composés de trois stades, froid, chaleur et sueur, et séparés par des intervalles apyréliques d'un ou plusieurs jours.
 
Néanmoins les accès, dont la durée ordinaire est de deux à sept heures, peuvent durer un ou plusieurs jours, ne présenter qu'un ou deux stades bien marqués, avoir leurs stades intervertis, empiéter les uns sur les autres et se caractériser par des symptômes particuliers plus ou moins graves, relatifs à des troubles particuliers de fonctions ou à certaines lésions organiques.
 
Les accès de fièvre sont ordinairement précédés de malaise général, de bâillements, de pandiculations, de lassitudes lombaires et quelquefois de nausées.
 
Au stade de froid, surviennent des frissons ayant leur point de départ aux lombes, une sensation générale de froid, des tremblements, la crispation et la décoloration de la peau, l'abaissement de la température au nez et aux extrémités, la concentration du pouls, l'oppression du thorax avec sentiment de constriction à l'épigastre, de nombreux efforts de respiration, quelquefois des envies de vomir ou des vomissements, la rareté et la décoloration des urines et souvent enfin une douleur obtuse dans l'hypochondrie gauche. Le stade de froid a été appelé aussi stade d'action et enfin de concentration.
 
Le stade de chaleur, dit aussi stade de réaction, arrive par degrés et se trouve ordinairement établi une heure après l'invasion de l'accès. Il se caractérise par une sensation vive ou très-vive de chaleur, la rougeur de la peau, une forte céphalalgie, une soif considérable, la sécheresse de la langue, la diminution de l'oppression et des efforts respiratoires, la force et la fréquence du pouls, des douleurs dans les membres, la coloration des urines et la persistance de l'anxiété.
 
Enfin le stade de sueur ou de détente se déclare la sueur gagne la tète, le tronc et puis les membres; la céphalalgie disparaît, la bouche s'humecte, la soif diminue, le pouls se développe et ralentit ses battements, les urines deviennent épaisses et sédimenteuses; il s'établit souvent des déjections liquides et fétides; tous les symptômes s'amendent, une sensation générale de bien-être a lieu et un sommeil réparateur vient ordinairement mettre fin à la triple scène morbide que je viens de décrire. L'apyrexie a lieu.
 
Il reste le plus souvent au malade, dans l'intervalle des accès, un léger malaise, de l'inappétence, un état saburral et une certaine langueur. Mais il présente quelquefois toutes les apparences de la guérison. Ainsi que l'a le premier fait remarquer Tourdes père, le pouls se ralentit souvent peu de temps après la cessation des accès, et ce ralentissement devient un sujet de crainte pour le retour de ceux-ci.
 
Après un ou plusieurs accès, la rate est presque trouvée toujours engorgée.
 
 
- Formes et gravité.
 
Les accès peuvent revêtir des caractères particuliers de forme et quelquefois de gravité, soit par l'effet de l'exagération et de la prédominance de quelqu'un de leur stade, soit par l'effet de quelque complication intéressant le trouble des fonctions ou la lésion des organes.
 
L'exagération et la prédominance du stade de froid constituent la fièvre algide, celles du stade de chaleur la fièvre inflammatoire, et enfin celles du stade de sueur la fièvre diaphoretique.
 
Les dénominations de fièvres gastrique bilieuse, muqueuse, rhumatique, etc., indiquent suffisamment les complications ou les éléments qui les accompagnent; mais quelques fièvres prennent, par suite de l'intensité de la cause morbide, de l'intensité de la complication ou bien enfin de la délicatesse ou de l'importance des organes lésés, un caractère de gravité tel qu'il y a danger immédiat pour la vie du malade. Aussi ces fièvres ont elles reçu la dénomination de fièvres pernicieuses. Faisons remarquer que, à côté des caractères particuliers qui les distinguent les unes des autres, elles présentent des caractères qui leur sont communs, tels que l'altération profonde du visage, l'abattement extrême, des sueurs froides, la dépression et l'irrégularité du pouls, etc.
 
Parmi les fièvres pernicieuses, les plus remarquables sont, en suivant la classification de M.Maillot, les fièvres à complications cérébrospinales qui sont comateuses, délirantes, convulsives, ou paralytiques les fièvres à complications thoraciques, qui sont carditiques, syncopales, pleurétiques, pneumoniques ou dyspnéiques; les fièvres à complications abdominales qui sont gastralgiques, cholériques, dyssentériques, ictériques, hépatiques, spléniques, péritoniques ou néphrétiques. II en est enfin deux, en dehors de cette classification, qu'il importe de signaler, l'une comme paraissant être le résultat immédiat de l'action de la cause morbifique sur l'appareil général de la calorification, cest la fièvre algide, et l'autre comme tirant son danger de trop abondantes éliminations cutanées, c'est la fièvre diaphorétique.