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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

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mise à jour du
 4 mars 2007
Le bâillement
Essai sur les usages du voile du palais
Thèse soutenue par François Magendie
27 mars 1808

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Le bâillement, placé par les physiologistes au nombre des phénomènes inspiratoires, ne me paraît pas avoir été suffisamment étudié. On le considère généralement comme une longue inspiration nécessitée par le ralentissement de la circulation au moment du réveil, aux approches du sommeil et dans les passions tristes, comme l'ennui, etc.
 
Mais, si l'on examine avec attention le bâillement, on reconnaîtra que souvent il se compose de plusieurs inspirations et expirations; que d'autres fois il arrive après l'inspiration, par conséquent lors de l'expiration; qu'enfin, dans certains cas plus rares, on bâille sans inspirer ni expirer; ce qui m'a fait fortement présumer que la bâillement consiste principalement dans la pandiculation des muscles masséters temporaux ptérryoïdiens, et dans la contraction prolongée des muscles sous-maxillaires.
 
Je ne prétends point exclure entièrement le but donné au bâillement par les physiologistes; mais je pense qu'il doit être regardé comme accessoire. Une autre raison me fait persister dans cette idée: c'est que le bâillement est presque toujours accompagné de la pandiculation des autres muscles du corps, et que des muscles aussi importants que les masséters et les ptérryoïdiens doivent nécessairement participer au bien-être résultant de cet état d'allongement.
 
N'observe-t-on pas d'ailleurs pour les muscles de la mâchoire les deux espèces de pandiculation des muscles du tronc et des membres? Dans l'une, et c'est la plus fréquente, on étend les membres, on renverse le tronc en arrière, les fléchisseurs sont allongés, les extenseurs contractés; dans l'autre, le contraire arrive, c'est à dire, que le tronc et les membres sont dans la plus grand degré de flexion possible: alors les extenseurs sont allongés, les fléchisseurs fortement contractés.
 
On retrouve ces deux espèces de pandiculation dans les muscles de la mâchoire inférieure, quand le bâillement ordinaire a lieu: les élévateurs sont allongés, les abaisseurs en contraction; dans un état particulier, et qui n'a pas encore été décrit, les muscles élévateurs, ainsi que tous les muscles de la face, entrent dans une violente contraction, et l'on éprouve alors une sensation parfaitement analogue à celle ressentie dans le bâillement.
 
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