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mise à jour du
21 avril 2005
Pysché (Paris)
1952; 7; 66; 292-296
Le réflexe sexuel de l'élévation des bras chez la femme
S. Muhlrad
Illustrations de la thèse de Wolter Seuntjens
(Amsterdam and Vrije Universiteit 2004)

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Improbable research pdf
 
Tout gynécologue a quotidiennement l'occasion d'observer le phénomène suivant: lorsqu'il s'apprête à pratiquer un toucher vaginal, la femme en position gynécologique lève automatiquement les bras et les met derrière sa tête.
 
Il résulte de nos très nombreuses observations, ainsi que des témoignages recueillis jusqu'à présent, que l'élévation des bras au cours de l'examen gynécologique est un mouvement commun à la très grande majorité des femmes nubiles, sans distinction de race, de parité, de conditions sociales, etc...
 
Il semble s'émousser après la ménopause naturele ou articficielle, et disparaitre chez les vieillards. Il n'existerait jamais chez les fillettes. Nous reviendrons plus loin sur les cas exceptionnels des femmes qui ne mettent pas les bras derrière la tête. Notons cependant tout de suite que les femmes qui subissent de fréquents examens gynécologiques, en particulier les prostituées, et les stériles, ont tendance (nous verrons pourquoi) à ne plus lever les bras, ou à les mettre sous leur siège suivant les recommandations du médecin.
 
L'élévation des bras s'effectue soit avant tout examen, dès que la femme est couchée sur le dos genoux fléchis, soit au moment où elle écarte les cuisses, soit enfin lorsque les doigts du médecin pénètrent dans le vagin.
 
Cependant, aucun des facteurs ne nous semble déterminant à lui seul. C'est le fait d'être couchée en vue de l'examen génital qui incite la femme à lever ses bras.
 
Ce mouvement ne se produirait pas chez celle dont les organes génitaux ne sont pas, au préalable, mis à nu.
 
L'élévation des bras s'effectue aussi bien lorsque la femme est couchée dans un lit que sur une table d'examen, la tête à plat ou légèrement surélevée, de sorte que la question de commodité, de manque de place pour les bras le long du corps ne semble pas entrer en ligne de compte. Dans certains cas assez fréquents, la femme ne met qu'un seul bras derrière sa tête. Pour des raisons exposées plus loin, il est intéressant de noter que ce mouvement des bras semble se produire aussi bien lorsque le médecin est un homme que dans le cas de médecin-femme.
 
II serait néanmoins important de multiplier les observations sur ce point, et de vérifier, en outre, si ce geste se produit aussi souvent lors des examens pratiqués par des sages-femmes, ou lors des soins intimes donnés par des infirmières, etc...
 
Examen gynécologique et accouplement
 
Notons, en premier lieu que l'attitude d'élévation des membres supérieurs rend l'exploration des organes génitaux difficile, de sorte qu'il ne se passe pour ainsi dire pas d'examen sans que le gynécologue n'ordonne à la femme d'abaisser ses bras.
 
Insistons, ensuite, sur le fait que la position gynécologique est généralement aussi celle de l'accouplement, et qu'accompagnée par la mise des bras derrière la tête elle semble exprimer la soumission ou l'abandon des organes génitaux (et de la poitrine). Si la femme voulait les abandonner à la jouissance du mâle, elle ne prendrait pas une autre attitude. La position des bras derrière la tête parachève parfaitement cet abandon de la femme aux genoux pliés et écartés.
 
Ajoutons, encore, que toute autre attitude (bras le long du corps, ou croisés sur le ventre ou la poitrine) serait plutôt gênante pour l'accouplement (à moins que la femme n'enlace le partenaire, ce qui n'exprimerait plus la soumission, mais une active participation) et non pour l'examen gynécologique (au contraire !).
 
Nous arrivons ainsi à penser que l'attente d'un toucher vaginal ou le toucher lui-même, provoque chez la femme en position gynécologique un mouvement inconscient d'élévation des bras qui contrarie la bonne marche de cet examen et est sans rapport logique ou direct avec celui-ci, mais serait parfaitement compréhensible s'il s'agissait d'une répétition d'une attitude ancienne d'accouplement, attitude exprimant la passivité, l'abandon ou l'indifférence.
 
En somme: tout se passe comme si les circonstances de l'examen gynécologique déclenchaient brusquement un réflexe conditionnel ancestral d'élévation des bras qui, à l'origine, aurait accompagné le coït. (De même que l'abaissement de l'avant-bras droit pour couvrir ses organes génitaux, lorsqu'on ébauche un mouvement brusque dans leur direction, semble être chez l'homme un réflexe ancestral de défense remontant aux temps où lesdits organes nus étaient particulièrement exposés aux coups de l'ennemi.)
 
Car, quel autre sens aurait ce mouvement ? II s'agit bien d'un automatisme puisque presque toutes les femmes lui sont soumises, et que l'interrogatoire démontre qu'elles en sont absolument inconscientes.
 
S'il était déterminé par la commodité de la position au cours d'un examen gynécologique (et nous avons vu que, logiquement, il n'en était rien), il ne se produirait pas avec une telle fréquence et il serait plus ou moins conscient. Tout au contraire, il ne se produit plus que par intermittence dès que la femme, fréquemment examinée, devient consciente de la situation et suit enfin et après de longues hésitations, les recommandations du médecin de garder les bras le long du corps. On a alors la nette impression qu'elle lutte contre une vieille habitude, contre un réflexe, jadis déterminé par d'autres conditions passées depuis dans le subconscient. Et même, chez ces femmes au réflexe aboli en quelque sorte par une rééducation, ce mouvement atavique peut réapparaître à la faveur de certaines circonstances, comme l'émotion, le changement de médecin etc... C'est dire à quelle profondeur il est enraciné.
 
Ce réflexe semble bien prendre naissance dans la sphère génitale Car s'il se produit parfois lors de I'exploration du foie de l'appendice, etc., cela paraît provenir d'une confusion et dériver du réflexe génital lui-même.
 
(Et s'il semble s'effectuer moins fréquemment chez les femmes enceintes lorsque leur grossesse est avancée cela ne proviendrait-il pas du fait que, primitivement et même à l'heure actuelle chez certaines peuplades, le coït était interdit pendant toute la durée de la gestation ?)
 
On pourrait objecter que lorsqu'ils sont couchés sur une table plate et étroite même les hommes dont on examine le ventre ou les organes génitaux, mettent parfois les bras derrière la tête. Cependant ces cas sont beaucoup moins fréquents que chez les femmes et le mouvement d'élévation des bras prend alors une toute autre allure est moins automatique plus lent à venir, plus voulu et semble effectivement commandé par la commodité, car il consiste, le plus souvent, à soutenir la tête sur les deux mains entrecroisées.
 
Nous pensons par conséquent pouvoir affirmer que le mouvement d'élévation des bras chez la femme n'est pas lié à l'examen médical présent, mais est un réflexe conditionné jadis par l'acte de la copulation et réapparaissant à l'occasion d'un toucher vaginal qui semble reproduire certaines conditions originelles à la fois physiques et psychiques (disons une certaine atmosphère).
 
Car, si nous admettons qu'à l'origine, lors de l'accouplement, la femme, après avoir plié les genoux et écarté les cuisses, mettait ses bras derrière la tête, exprimant par cette attitude sa soumission sexuelle et mettant ses organes génitaux à la disposition de son maître tout-puissant, l'apparition, à l'occasion d'un toucher vaginal du médecin également autoritaire et tout-puissant, restituerait brusquement, quoique sur un autre plan émotionnel, les conditions premières et déclencherait ainsi le même mouvement d'élévation des bras.
 
Les deux éléments autorité et soumission, semblent donc essentiels dans les deux cas.
 
Et si chez des femmes, ayant subi des nombreux examens gynécologiques, le réflexe, comme nous l'avons dit, s'émousse, c'est parce qu'elles prennent, petit à petit conscience de la situation réelle, vidée bientôt de l'élément émotionnel «autorité» puis de son corollaire soumission.
 
L'examen génital redevient alors un examen médical quelconque.
 
De notre interprétation du réflexe, plusieurs déductions seraient à tirer
 
a) L'élévation des bras au cours d'un toucher vaginal devrait être plus fréquente chez les peuples primitifs et les femmes intellectuellement peu développées que chez celles qui, par réflexion, prennent plus rapidement conscience de la situation, et se soustraient ainsi plus facilement au mouvement ancestral.
 
Ceci serait relativement facile de vérifier par des observations et des statistiques, faites dans des consultations de gynécologie de différents pays d'Europe, d'Afrique, etc..., ainsi que dans le même pays chez des femmes de différentes couches sociales et intellectuelles.
 
La plus ou moins grande rapidité avec laquelle une femme se déshabitue de mettre les mains derrière la tête, au cours des examens gynécologiques successifs d'une consultation de stériIité, par exemple, serait peut-être un test intéressant et donnerait même, comme nous le verrons tout à l'heure, quelques indications sur le tempérament sexuel de la patiente. Citons comme exemple le fait que ce réflexe semble très souvent aboli chez des femmes ayant un orgasme normal, et persister avec ténacité chez celles qui sont frigides.
 
Le test de l'élévation des bras
 
b) Si l'élévation des bras au cours de la copulation avait été jadis effectivement l'expression d'une passivité sexuelle de la femme primitive, instrument de jouissance du mâle, cette position devrait alors, même à notre époque, être fréquente pendant le coït, par exemple, chez les femmes esclaves des peuplades arriérées, et de moins en moins répandue, chez celles qui, économiquenient, socialement et intellectuellement émancipées, ont pris petit à petit, vis-à-vis du partenaire, une attitude affective moins soumise, plus positive et plus exigeante.
 
Au mouvement passif de l'élévation des bras, se serait alors substitué chez la femme des temps modernes le mouvement volontaire de la prise'du conjoint dans ses bras avec, peut-être, des corollaires nouveaux, que cette attitude récente pourrait comporter, comme par exemple un orgasme, plus fréquent, une communion affective, etc...
 
Il serait évidemment intéressant de savoir si, quand et chez quelles femmes (suivant l'âge, la, race, le tempérament sexuel, les conditions sociales, etc.) la position des bras derrière la tête avait accompagné, ou accompagne encore le coït.
 
Des observations, des renseignements dans ce domaine sont, cela se conçoit, difficiles d'obtenir. II se peut cependant que l'étude des images rupestres, des légendes, des textes anciens et d'observations récentesd'ethnographes dans des pays reculés, puissent donner quelques indications à ce sujet. D'autre part, il est possible de pousser parfois ces investigations à l'heure actuelle, notamnent auprès des femmes des consultations de stérilité.
 
Le réflexe de l'élévation des bras et l'orgasme
 
Pour en revenir au point précédent, pourrait-on, de cette attitude de passivité au cours du coït, conclure que les femmes des temps reculés ne prenaient pas, ou rarement, part à la jouissance sexuelle, qu'elles ne faisaient que subir l'acte sans arriver à l'orgasme (aboutissant d'un processus physiologique peut-être incompatible avec la notion de la femme instrument de plaisir) ?
 
L'orgasme serait-il donc un phénomène physiologique relativement récent, ou plus fréquent actuellement qu'aux temps préhistoriques ?
 
On aurait quelques raisons de l'admettre. Ainsi les textes anciens ne mentionnent jamais, nous semble-t-il, l'orgasme de la femme. Certains signalent la sécrétion vaginale accrue au cours de la copulation, mais la satisfaction ou l'insatisfaction sexuelle de la femme ne préoccupe, sauf erreur, les auteurs.
 
La littérature ancienne (écrite exclusivement par l'homme), y compris la Bible, ne semble connaître que la femme volée, achetée, prise, séduite, mariée par les parents, etc... L'homme, son maitre absolu, n'y parait se soucier que de sa propre passion et satisfaction sexuelle. La femme parait d'ailleurs toujours accepter son sort, aux côtés de tel ou tel partenaire, jamais librement choisi. Les sentiments intimes, et peut-être l'orgasme devaient être pour ces femmes du luxe plus ou moins ignoré.
 
La femme adultère était souvent mise à mort, tandis que la polyandrie était pour elle plutôt une obligation tribiale qu'un choix. Et il ne paraît nullement probable que l'homme primitif se soit préoccupé de l'orgasme éventuel de sa partenaire. Sa satisfaction propre était le but du coït, et les religions le confirmaient dans cette attitude.
 
D'ailleurs, la vie sexuelle de l'homme actuel, raccourci de son évolution historique, ne montre-t-elle pas que l'orgasme de la partenaire ne devient sa préoccupation que bien tardivement ?
 
Signalons enfin que, suivant certains voyageurs et ethnographes, et contrairement ce qu'on suppose communément, les femmes des peuplades primitives, comme par exemple les négresses de certaines contrées africaines, n'arriveraient à l'orgasme que difficilement et rarement.
 
D'ailleurs, suivant les statistiques récentes, le nombre des femmes qui, même à notre époque, dans les pays occidentaux, ne connaîtraient pas l'orgasme, paraît considérable.
 
Leur frigidité ou leur manque d'orgasme seraient-ils simplement un écho d'une lointaine, d'une ancestrale habitude, qu'il faut vaincre lentement, comme il faut vaincre le réflexe de l'élévation des bras ?
 
Pour conclure nous dirons, qu'avec l'évolution des temps, il semble se substituer au réflexe ancestral de l'élévation des bras, expression de la femme sexuellement insatisfaite, réflexe que nous observons au cours des examens gynécologiques et qui serait un écho d'une attitude physique et affective primitive il semble se substituer, disons-nous, chez la femme socialement et affectivement émancipée, un mouvement voulu de la prise du conjoint dans ses bras, avec participation à la jouissance sexuelle et à l'amour.