No connection between
interspecific contagious yawning and
empathy
Interspecific contagious yawning (CY), whereby yawns
from one species trigger yawning in different species,
has now been reported across various taxa. This response
to human yawning appears common among animals in
captivity and has been interpreted as an empathic
response towards human handlers/caregivers. A recent
study found that humans also display interspecific CY,
though this response was not modulated by proxies of
empathic processing (i.e., phylogenetic relatedness or
social closeness to the animals).
Here, the authors explored this relationship more
explicitly by assessing how interspecific CY to yawns
from common household pets relates to self-reported
empathic concern. Participants (N = 103) completed a
survey measuring empathic concern and then reported on
their yawning behavior following exposure to a control
condition or yawning images either from domesticated cats
or domesticated dogs.
The results provide further evidence for
interspecific CY in humans, but empathic concern was
negatively predictive of this response. There was also no
sex difference in interspecific CY, though when comparing
the sexes across CY conditions, women reported a higher
frequency of yawning in response to dog yawns, and men
reported a higher frequency of yawning in response to cat
yawns. Overall, these findings do not support a strong
connection between interspecific CY and empathy or
emotional contagion.
Pas de lien entre
contagion du bâillement entre espèces et
empathie
La contagion interspécifique des
bâillements (CY), par lequel les bâillements
d'une espèce déclenchent des
bâillements d'autres espèces, a
été signalé dans divers taxons.
Cette réaction aux bâillements humains
semble commune chez les animaux en captivité et a
été interprétée comme une
réponse empathique envers les humains qui les
manipulent ou les soignent. Une étude
récente a montré que les humains
présentent également un CY
interspécifique, bien que cette réponse ne
soit pas modulée par des indicateurs de traitement
empathique (c'est-à-dire la parenté
phylogénétique ou la proximité
sociale avec les animaux).
Ici, les auteurs ont exploré cette relation de
manière plus explicite en évaluant comment
le CY interspécifique aux bâillements des
animaux domestiques est lié à la
préoccupation empathique
auto-déclarée. Les participants (N = 103)
ont répondu à une enquête mesurant la
préoccupation empathique et ont ensuite
rapporté leur comportement de bâillements
après avoir été exposés
à une condition de contrôle ou à des
images de bâillements provenant soit de chats
domestiques, soit de chiens domestiques.
Les résultats fournissent des preuves
supplémentaires de l'existence d'un CY
interspécifique chez l'homme, mais la
préoccupation empathique était un facteur
prédictif négatif de cette réponse.
Il n'y avait pas non plus de différence entre les
sexes dans le CY interspécifique, bien que lorsque
l'on compare les sexes entre les conditions du CY, les
femmes ont rapporté une fréquence plus
élevée de bâillements en
réponse aux bâillements de chiens, et les
hommes ont rapporté une fréquence plus
élevée de bâillements en
réponse aux bâillements de chats. Dans
l'ensemble, ces résultats ne confirment pas
l'existence d'un lien étroit entre le CY
interspécifique et l'empathie ou la contagion
émotionnelle.
Yawning and scratching
contagion in a wild group of spider
monkeys
Behavioural contagion is a widespread phenomenon in
animal species, which is thought to promote coordination
and group cohesion. Among non-human primates, however,
there is no evidence of behavioural contagion in
Platyrrhines (i.e. primates from South and Central
America) yet.
Here, the authors investigated whether behavioural
contagion is also present in this taxon, by assessing
yawning and scratching contagion in a wild group (N = 49)
of Geoffroy's spider monkeys (Ateles geoffroyi). We
conducted focal samples to examine whether individuals
observing the triggering event (i.e. a naturally
occurring yawning or scratching event in the group) would
be more likely to yawn or scratch in the following 3 min,
as compared to individuals who did not observe the
triggering event. We ran generalized linear mixed models
using a Bayesian approach, and found that the probability
of yawning and scratching was higher for individuals
observing others yawning and scratching, respectively, as
compared to individuals who did not observe such an
event. Behavioural contagion did not vary depending on
the observer's sex, kinship or relationship quality with
the individual performing the triggering event.
These findings provide the first evidence for yawning
and scratching contagion in a wild group of spider
monkeys, and importantly contribute to the debate about
the evolutionary origins of behavioural contagion in
primates.
La contagion du
bâillement et du grattage chez des
singes-araignées
La contagion comportementale est un
phénomène très répandu chez
les espèces animales, dont on pense qu'il favorise
la coordination et la cohésion du groupe. Parmi
les primates non humains, cependant, il n'existe pas
encore de preuve de contagion comportementale chez les
platyrrhiniens (c'est-à-dire les primates
d'Amérique du Sud et d'Amérique
centrale).
Ici, less auteurs ont cherché à savoir
si la contagion comportementale était
également présente dans ce taxon, en
évaluant la contagion des bâillements et des
griffures dans un groupe sauvage (N = 49) de
singes-araignées de Geoffroy (Ateles geoffroyi).
Nous avons réalisé des échantillons
focaux pour examiner si les individus observant
l'événement déclencheur
(c'est-à-dire un événement naturel
de bâillement ou de grattage dans le groupe)
seraient plus susceptibles de bâiller ou de se
gratter dans les 3 minutes suivantes, par rapport aux
individus qui n'ont pas observé
l'événement déclencheur. Ils ont
utilisé des modèles linéaires mixtes
généralisés en utilisant une
approche bayésienne et avons constaté que
la probabilité de bâiller et de se gratter
était plus élevée pour les individus
observant d'autres personnes bâiller et se gratter,
respectivement, par rapport aux individus n'ayant pas
observé un tel événement. La
contagion comportementale ne varie pas en fonction du
sexe de l'observateur, de son lien de parenté ou
de la qualité de sa relation avec l'individu qui a
déclenché l'événement.
Ces résultats constituent la première
preuve de la contagion des bâillements et des
grattages chez un groupe sauvage de
singes-araignées et contribuent de manière
importante au débat sur les origines
évolutives de la contagion comportementale chez
les primates.