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Lundi 1 septembre 2025
la lettre d'information du site baillement.com N°232
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Inertia and Rapid Divergence in the Evolution of Yawning: A Comparison Between Two Closely Related but Socially Different Monkeys
Pedruzzi L, Maglieri V, Oliveri P,
Francesconi M, Riccobono R,
Bigozzi F, Lemasson A, Palagi E.
Am J Primatol
2025;87(6):e70049
 
 
 
Pedruzzi, L., Aychet, J., Le Vern, L. et al. Familiarity modulates both intra- and interspecific yawn contagion in red-capped mangabeys. Sci Rep 2022;12:11138
 
 
Pedruzzi L, Francescono M, Palagi E, Lemasson. The sound of yawns makes gelada yawn. Sci Rep. 2024;14(1):361.

Complex communication systems appear to evolve alongside social complexity
 
Comparing closely related species with similar social structures but distinct sociobiology offers valuable insights into the evolution of communicative variability. Here, the authors explore yawning (morphology, sensory modalities, contexts, contagious effect), a highly conserved behavioral trait, in two zoo-housed groups of geladas (Theropithecus gelada, subjects = 67, Nyawns = 1422) and hamadryas baboons (Papio hamadryas, subjects = 28, Nyawns = 602). The species are optimal candidates as they both form multilevel groups but differ in intra-group dynamics, cohesion, and cross-sex bonding.
 
Although both species displayed distinct yawn morphologies, hamadryas yawned less frequently than geladas, mainly in non-social contexts and without vocalization. In contrast, geladas yawned more often during affiliative interactions, highlighting a more social dimension to their yawns. When focusing on silent yawns, hamadryas showed a male-biased yawning frequency, whereas geladas exhibited similar rates between sexes, suggesting a more prominent female role in their yawning patterns. They found that yawning is contagious not only in geladas, as previously known, but also in hamadryas baboons. However, geladas were more responsive to others' yawns, possibly due to their greater communicative complexity or to the need to maintain cohesion in larger groups.
 
In geladas, both sexes exhibited similar levels of yawn contagion, whereas in hamadryas it was predominantly male-driven, reflecting the central role of males in hamadryas social dynamics. This study suggests both evolutionary inertia and divergence in Papionine yawning evolution. The findings confirm the derived nature of gelada yawn vocalizations and highlight the link between multimodal communication and social complexity. Moreover, geladas exhibit more nuanced, context-dependent yawning, likely shaped by their intricate sociobiology. In contrast, hamadryas display a more male-dominated yawning pattern, reflecting their distinct social dynamics. To fully understand the ecological significance of this ancient behavior, further cross-species research on yawning and its contagious effect in wild populations is essential.
 
 
Les systèmes de communication complexes semblent évoluer parallèlement à la complexité sociale.
La comparaison d'espèces étroitement apparentées ayant des structures sociales similaires mais une sociobiologie distincte permet de mieux comprendre l'évolution de la variabilité de la communication. Ici, les auteurs explorent le bâillement (morphologie, modalités sensorielles, contextes, effet contagieux), un trait comportemental hautement conservé, dans deux groupes de géladas (Theropithecus gelada, sujets = 67, naissances = 1422) et de babouins hamadryas (Papio hamadryas, sujets = 28, naissances = 602) hébergés dans des zoos.
 
Ces espèces sont des candidats idéaux car elles forment toutes deux des groupes à plusieurs niveaux, mais diffèrent en termes de dynamique intragroupe, de cohésion et de liens entre les sexes. Bien que les deux espèces présentent des morphologies de bâillements distinctes, les hamadryas bâillent moins fréquemment que les géladas, principalement dans des contextes non sociaux et sans vocalisation. En revanche, les géladas bâillaient plus souvent lors d'interactions affiliatives, mettant en évidence une dimension plus sociale de leurs bâillements. En se concentrant sur les bâillements silencieux, les hamadryas ont montré une fréquence de bâillement biaisée par les mâles, alors que les géladas ont montré des taux similaires entre les sexes, suggérant un rôle féminin plus important dans leurs schémas de bâillements.
 
Ils ont constaté que le bâillement est contagieux non seulement chez les géladas, comme on le savait auparavant, mais aussi chez les babouins hamadryas. Cependant, les géladas étaient plus sensibles aux bâillements des autres, peut-être en raison de leur plus grande complexité de communication ou de la nécessité de maintenir la cohésion dans des groupes plus importants. Chez les geladas, les deux sexes présentaient des niveaux similaires de contagion des bâillements, alors que chez les hamadryas, cette contagion était principalement le fait des mâles, ce qui reflète le rôle central des mâles dans la dynamique sociale des hamadryas. Notre étude suggère à la fois une inertie évolutive et une divergence dans l'évolution du bâillement chez les Papionines. Les résultats confirment la nature dérivée des vocalisations de bâillements des géladas et soulignent le lien entre la communication multimodale et la complexité sociale. En outre, les géladas présentent des bâillements plus nuancés et dépendants du contexte, probablement façonnés par leur sociobiologie complexe. En revanche, les hamadryas présentent un modèle de bâillement davantage dominé par les mâles, reflétant leur dynamique sociale distincte. Pour comprendre pleinement l'importance écologique de ce comportement ancien, il est essentiel de poursuivre les recherches inter-espèces sur le bâillement et son effet contagieux dans les populations sauvages.

Chimpanzees yawn when observing an android yawn
Joly-Mascheroni R, Forster B, Llorente M,
Valsera C, Gomara A, Crailsheim D,
Calvo-Merino B.
Sci Rep.
2025;15(1):18002
 
Tous les articles sur la contagion du bâillement
All articles about contagious yawning


Chimpanzees yawn when observing an android yawn
 
 
This study explores contagious yawning in adult chimpanzees (Pan troglodytes) in the presence of a non-biological humanoid agent, an android. Chimpanzees observed an android portraying specific facial expressions, including yawns and gapes. The results showed that adult chimpanzees exhibited across-agent yawn contagion, with a graded response: the highest contagion occurred when the android displayed a fully wide-open mouth (Yawn condition), a reduced response when the mouth was partially opened (Gape condition), and no contagion when the android's mouth was closed (Close condition). Additionally, chimpanzees engaged in behaviours associated with drowsiness, such as gathering bedding materials, constructing nests, and lying down, while observing the android yawning. This suggests that yawning by an unfamiliar model may act as a contextual cue for rest, rather than merely triggering a motor resonance response. These findings contribute to the understanding of non-human primates' susceptibility to contagiously induced behaviours, specifically yawns, even when triggered by an artificial agent. This study highlights the role of social factors in shaping yawn contagion and calls for further research on cross-species and cross-agent interactions.
 
Les chimpanzeés bâillent en voyant un andoïd bâillé
 
Cette étude explore les bâillements contagieux chez les chimpanzés adultes (Pan troglodytes) en présence d'un agent humanoïde non biologique, un androïde. Les chimpanzés ont observé un androïde présentant des expressions faciales spécifiques, notamment des bâillements et des gags. Les résultats ont montré que les chimpanzés adultes présentaient une contagion des bâillements d'un agent à l'autre, avec une réponse graduée : la contagion la plus forte se produisait lorsque l'androïde affichait une bouche complètement ouverte (condition de bâillement), une réponse réduite lorsque la bouche était partiellement ouverte (condition d'écartement), et aucune contagion lorsque la bouche de l'androïde était fermée (condition de fermeture). En outre, les chimpanzés ont adopté des comportements associés à la somnolence, comme rassembler des matériaux de couchage, construire des nids et s'allonger, tout en observant l'androïde en train de bâiller. Cela suggère que le bâillement d'un modèle non familier peut agir comme un indice contextuel de repos, plutôt que de simplement déclencher une réponse de résonance motrice. Ces résultats contribuent à la compréhension de la susceptibilité des primates non humains aux comportements induits par la contagion, en particulier les bâillements, même lorsqu'ils sont déclenchés par un agent artificiel. Cette étude met en évidence le rôle des facteurs sociaux dans la contagion des bâillements et appelle à des recherches plus approfondies sur les interactions entre espèces et entre agents.

An unusual case of yawning during sleep associated with sleep bruxism and obstructive sleep apnea-a case report
Michalek M, Marschollek K, Kuliczkowski W, Waliszewska-Prosot M, Wojakowska A, Madziarska K, Martynowicz H.
Front Med (Lausanne)
2025;12:1596512.

Yawning during sleep
 
The current case report presents an unusual coincidence of yawning and sleep bruxism during sleep in a patient with obstructive sleep apnea (OSA). Both conditions were previously defined in the literature as challenging, multidisciplinary problems with complex and little-known pathogenesis.
 
A 71-year-old man with a history of coronary artery disease underwent videopolysomnography (vPSG) due to the suspicion of OSA. vPSG results confirmed severe obstructive sleep apnea, sleep bruxism, and frequent episodes of yawning during sleep. Therapeutic intervention included positive airway pressure therapy and resulted in the resolution of apneic events.
 
Interestingly, PAP titration also reduced the frequency of episodes of sleep bruxism and yawning. Results of the current case report suggest a temporal relationship between desaturation and yawning episodes, thus indicating the hypoxic basis for this behavior. Resolution of yawning after PAP therapy appears consistent with this theory. An instrumental approach to OSA diagnosis supplemented by video-recording allowed the diagnosis of the unusual presence of yawning during sleep.
 
 
Des bâillements pendant le sommeil
 
Le présent rapport de cas présente une coïncidence inhabituelle de bâillements et de bruxisme pendant le sommeil chez un patient souffrant d'apnée obstructive du sommeil (AOS). Ces deux pathologies ont été précédemment définies dans la littérature comme des problèmes difficiles et multidisciplinaires dont la pathogénie est complexe et peu connue.
 
Un homme de 71 ans ayant des antécédents de coronaropathie a subi une vidéopolysomnographie (vPSG) en raison d'une suspicion de SAOS. Les résultats de la vPSG ont confirmé l'existence d'une apnée obstructive du sommeil sévère, d'un bruxisme pendant le sommeil et de fréquents épisodes de bâillements pendant le sommeil.
 
L'intervention thérapeutique a consisté en une thérapie par pression positive des voies aériennes et a permis de résoudre les épisodes apnéiques. Il est intéressant de noter que le titrage de la pression positive a également réduit la fréquence des épisodes de bruxisme et de bâillements pendant le sommeil. Les résultats du présent rapport suggèrent une relation temporelle entre la désaturation et les épisodes de bâillements, indiquant ainsi la base hypoxique de ce comportement. La résolution des bâillements après le traitement par PAP semble cohérente avec cette théorie. Une approche instrumentale du diagnostic du SAOS complétée par un enregistrement vidéo a permis de diagnostiquer la présence inhabituelle de bâillements pendant le sommeil.

Not all yawns tell the same story:
The case of Tonkean macaques
Zannella A, Stanyon R, Maglieri V,
Palagi E.
Am J Primatol
2021;83(7):e23263
 
 
Zannella A, Norscia I, Stanyon R, Palagi E. Testing Yawning Hypotheses in Wild Populations of Two Strepsirrhine Species: Propithecus Verreauxi and Lemur Catta.
Am J Primatol. 2015;77(11):1207-1215
 
 
Zannella A, Stanyon R, Palagi E. Yawning and Social Styles: Different Functions in Tolerant and Despotic Macaques (Macaca tonkeana and Macaca fuscata).
J Comp Psychol. 2017;131(3):179-188

Morphology and durations of yawning associated with different contexts
 
Here the authors show for the first time that the plasticity in morphology and duration of yawning in Macaca tonkeana can be associated with different functional contexts. Macaca tonkeana is classified as a tolerant macaque species characterized by social interactions minimally constrained by dominance rank or kinship. Tonkean macaques, as other egalitarian species, rely on a complex facial communicative system. They found that the degree of mouth opening (ranging from covered to uncovered tooth yawns) and the duration of yawning were not strictly dependent. The shortest uncovered tooth yawns were associated with an intense locomotor/physical activity and peaked immediately after stressful social events thus indicating an increase in arousal. In contrast, longer yawns, independently from teeth exposure, were primarily associated with a relaxed state of the subject. In conclusion, this study suggests that to explore the potential different functions of yawning, it is necessary to focus on the variability of its expression both in terms of morphology and duration, because not all yawns tell the same story.
 
La morphologie et de la durée des bâillements associées à différents contextes
 
Les auteurs montrent pour la première fois que la plasticité de la morphologie et de la durée des bâillements chez Macaca tonkeana peut être associée à différents contextes fonctionnels. Macaca tonkeana est classé parmi les espèces de macaques tolérantes, caractérisées par des interactions sociales peu contraintes par le rang de dominance ou la parenté. Les macaques tonkéens, comme d'autres espèces égalitaires, s'appuient sur un système complexe de communication faciale. Ils ont constaté que le degré d'ouverture de la bouche (allant des bâillements de dents couvertes aux bâillements de dents non couvertes) et la durée du bâillement n'étaient pas strictement dépendants. Les bâillements les plus courts des dents non couvertes étaient associés à une activité locomotrice/physique intense et atteignaient leur maximum immédiatement après des événements sociaux stressants, indiquant ainsi une augmentation de l'excitation. En revanche, les bâillements plus longs, indépendamment de l'exposition des dents, étaient principalement associés à un état de relaxation du sujet. En conclusion, cette étude suggère que pour explorer les différentes fonctions potentielles du bâillement, il est nécessaire de se concentrer sur la variabilité de son expression à la fois en termes de morphologie et de durée, car tous les bâillements ne racontent pas la même histoire

Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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Le bâillement foetal
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