In contrast to
previous studies indicating that empathy may influence
contagious yawning susceptibility...
The contagious aspect of yawning is a well-known
phenomenon that exhibits variation in the human
population. Despite the observed variation, few studies
have addressed its intra-individual reliability or the
factors modulating differences in the susceptibility of
healthy volunteers. Due to its obvious biological basis
and impairment in diseases like autism and schizophrenia,
a better understanding of this trait could lead to novel
insights into these conditions and the general biological
functioning of humans.
Tha authors administered 328 participants a 3-minute
yawning video stimulus, a cognitive battery, and a
comprehensive questionnaire that included measures of
empathy, emotional contagion, circadian energy rhythms,
and sleepiness.
Individual contagious yawning measurements were found
to be highly stable across testing sessions, both in a
lab setting and if administered remotely online,
confirming that certain healthy individuals are less
susceptible to contagious yawns than are others.
Additionally, most individuals who failed to
contagiously yawn in this study were not simply
suppressing their reaction, as they reported not even
feeling like yawning in response to the stimulus. In
contrast to previous studies indicating that empathy,
time of day, or intelligence may influence contagious
yawning susceptibility, the authors found no influence of
these variables once accounting for the age of the
participant.
Participants were less likely to show contagious
yawning as their age increased, even when restricting to
ages of less than 40 years. However, age was only able to
explain 8% of the variability in the contagious yawn
response. The vast majority of the variability in this
extremely stable trait remained unexplained, suggesting
that studies of its inheritance are warranted.
A l'inverse
d'études antérieures suggérant que
les capacités à manifester de l'empathie
sous-tendent la susceptibilité à la
contagion du bâillement...
L'aspect contagieux du bâillement est un
phénomène bien connu. Dans la population
humaine, la susceptibilité au bâillement
d'un autre est variable suivant les individus. Peu
d'études ont porté sur les facteurs
modifiant cette sensibilité aux bâillements
d'autrui.
Sa nature neuro-biologique est évidente. Ses
modifications, au cours de maladies comme l'autisme et la
schizophrénie, peuvent permettre une meilleure
compréhension des mécanismes qui
sous-tendent cette contagion.
Les auteurs ont présenté à 328
participants un bâillement enregistré en
vidéo, celle-ci étant visualisée en
boucle pendant 3 minutes, une batterie de test
d'évaluation cognitive, et un questionnaire
comprenant des questions permettant d'estimer les
capacités à développer de
l'empathie, la contagion émotionnelle, les rythmes
circadiens et le niveau de somnolence.
Les résultats de ces différents tests
et mesures se révèlent très stables
au cours des séances successives, aussi bien dans
un environnement de laboratoire et qu'à distance,
"en ligne". Ils apportent la confirmation que certaines
personnes, en bonne santé, sont moins sensibles
aux bâillements contagieux que d'autres.
En outre, les personnes qui n'ont pas
manifesté de susceptibilité à la
contagion du bâillement indiquent ne pas avoir
réprimé de bâillements, se sentant
insensible à une quelconque stimulation.
Contrairement aux études
précédentes indiquant que l'empathie, le
moment dans la journée du jour, ou les
capacités cognitives peuvent influencer la
sensibilité à la contagion du
bâillement, les auteurs n'ont trouvé aucune
influence de ces variables, tout en prenant en compte
l'âge du participant.
Les participants se sont montrés moins
susceptibles de bâiller par contagion en prenant de
l'âge, même avant 40 ans. Toutefois,
l'âge n'a pu expliquer les 8% de variabilité
à la susceptibilité aux bâillements
contagieux. La variabilité de ce trait est
restée extrêmement stable et
inexpliquée, suggérant un trait
héréditaire.
Cook's (et al.) article argues that mirror neurons
originate in sensorimotor associative learning and
therefore a new approach is needed to investigate their
functions. Mirror neurons were discovered about 20 years
ago in the monkey brain, and there is now evidence that
they are also present in the human brain. The intriguing
feature of many mirror neurons is that they fire not only
when the animal is performing an action, such as grasping
an object using a power grip, but also when the animal
passively observes a similar action performed by another
agent. It is widely believed that mirror neurons are a
genetic adaptation for action understanding; that they
were designed by evolution to fulfill a specific
socio-cognitive function.
In contrast, they argue that mirror neurons are
forged by domain-general processes of associative
learning in the course of individual development, and,
although they may have psychological functions, they do
not necessarily have a specific evolutionary purpose or
adaptive function. The evidence supporting this view
shows that (1) mirror neurons do not consistently encode
action "goals"; (2) the contingency- and
context-sensitive nature of associative learning explains
the full range of mirror neuron properties; (3) human
infants receive enough sensorimotor experience to support
associative learning of mirror neurons ("wealth of the
stimulus"); and (4) mirror neurons can be changed in
radical ways by sensorimotor training. The associative
account implies that reliable information about the
function of mirror neurons can be obtained only by
research based on developmental history, system-level
theory, and careful experimentation.
Contagious behaviors such as yawning and
itching/scratching have mirror-like properties and
clearly defined stimulus and motor parameters; they are
also relatively easy to study and should be part of the
debate about mirror neurons and the neurological
mechanisms of social behavior. The broadly tuned,
multimodal stimuli of contagious behavior challenge
present accounts of mirror mechanisms that focus on
specific, mirrored acts.
Cook (et al.) proposent de concevoir les neurones
miroirs comme nécessaires à l'apprentissage
sensori-moteur.Ceci suppose une nouvelle approche afin
d'étudier les mécanismes mis en oeuvre. Les
neurones miroirs ont été découverts
il ya 20 ans dans le cerveau de singe, et des preuves
existent maintenant de leur présence au sein du
cerveau humain. La caractéristique
spécifique des neurones miroirs moteurs est qu'ils
se déclenchent non seulement lorsque l'animal
exécute une action, comme saisir un objet, mais
aussi lorsque l'animal observe passivement une action
similaire effectuée par un autre agent. Il est
largement admis que les neurones miroirs sont une
adaptation génétique à la
compréhension de l'action; qu'ils ont
été conçus par l'évolution
pour remplir une fonction socio-cognitive
spécifique.
Pour ces auteurs les neurones miroirs sont
adaptés au processus général de
l'apprentissage associatif lors du développement
individuel. Même si ils peuvent avoir des fonctions
psychologiques, ils n'ont pas nécessairement un
but évolutif spécifique ou une fonction
adaptative particulière.
Ils en donnent pour preuve que (1) les neurones
miroirs ne codent pas toujours une action vers un
«objectifs»; (2) les contingences liées
à la nature de l'apprentissage associatif
expliquent toutes propriétés des neurones
miroir; (3) les bébés humains apprennent
leurs capacités sensori-motrices grâce aux
propriétés d'association qu'apportent les
neurones miroirs; et (4) les neurones miroirs peuvent
évoluer après l'apprentissage
sensori-moteur.
Des informations fiables sur la fonction des neurones
miroirs ne peuvent être obtenues que par une
recherche basée sur l'ontogénie, sur la
théorie des réseaux neuronaux, et une
expérimentation rigoureuse.
Les comportements contagieux tels que le
bâillement et le couple démangeaisons /
grattage ont des propriétés clairement
échokinétiques définies par un
stimulus déclenchant un comportement moteur; ils
sont aussi relativement faciles à étudier
et devraient faire partie du débat sur les
neurones miroirs et les mécanismes neurologiques
sous-tendant les comportements sociaux.
L'universalité de ces comportements,
répondant à des stimuli multimodaux, semble
plus adaptée à l'étude des
mécanismes de la contagion comportementale que
l'étude d'actions isolées dites en
miroir.
This special issue is, in large part, based on the
presentations given at a workshop held at the 'Ettore
Majorana' Centre in Erice (Sicily) to celebrate the
discovery of mirror neurons, 20 years after the first
report on their discovery. All articles in this issue
have been updated and deal with the present state of the
art of mirror research in different fields.
It was certainly difficult to predict from the note
published in 1992 how profoundly the discovery of mirror
neurons would influence cognitive neuroscience in the
next 20 years. Even more difficult was to forecast that
the discovery of mirror neurons would have an impact on
disciplines outside neurosciences, such as psychology,
ethology, sociology and philosophy, or that they would
interest novelists (e.g. The
elegance of the hedgehog) and laymen.
Why has the notion of mirror neurons had such a wide
impact on cognitive disciplines? Two reasons are the most
likely. The first is that their discovery put the problem
of how we understand others at the forefront of
neuroscience. The second is that, by showing that mirror
neurons were basically motor neurons, they suggested a
rather unexpected solution to this problem: the motor
system is involved in understanding the actions and
intentions of others.....
Ce numéro spécial
est, en grande partie, composé des exposés
présentés lors d'un séminaire, tenu
au «Ettore Majorana» à Erice en Sicile,
pour célébrer la découverte des
neurones miroirs, 20 ans après le premier rapport
décrivant leur découverte. Tous les
articles de ce numéro ont été mis
à jour afin d'être conformes à
l'état de l'art des recherches concernant les
neurones miroirs dans différents
domaines.
Il était certes difficile
de prédire à partir de la note
publiée en 1992 à quel point cette
découverte de neurones miroirs pourrait influencer
les neurosciences cognitives pendant les 20 années
suivantes. Encore plus difficile de prévoir,
l'extension de cette découverte à des
disciplines extérieures aux neurosciences comme la
psychologie, l'éthologie, la sociologie et la
philosophie, ou qu'elle intéresse les romanciers
(par exemple l'élégance
du hérisson) et
les juristes.
Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci.
2014;369(1644):20130180.
Fifty years ago, Niko Tinbergen defined the scope of
behavioural biology with his four problems: causation,
ontogeny, survival value and evolution. About 20 years
ago, there was another highly significant development in
behavioural biology&emdash;the discovery of mirror
neurons (MNs). Here, Cecilia Heyes uses Tinbergen's
original four problems (rather than the list that appears
in textbooks) to highlight the differences between two
prominent accounts of MNs, the genetic and associative
accounts; to suggest that the latter provides the
defeasible 'best explanation' for current data on the
causation and ontogeny of MNs; and to argue that
functional analysis, of the kind that Tinbergen
identified somewhat misleadingly with studies of
'survival value', should be a high priority for future
research. In this kind of functional analysis,
system-level theories would assign MNs a small, but
potentially important, role in the achievement of action
understanding&emdash;or another social cognitive
function&emdash;by a production line of interacting
component processes. These theories would be tested by
experimental intervention in human and non-human animal
samples with carefully documented and controlled
developmental histories. Yawning looks like a good
example !!
Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci.
2014;369(1644):20130180.
Il y a cinquante ans, Niko
Tinbergen a bâti le champ d'application de la
biologie du 'comportement' sur quatre piliers: le lien de
causalité, l'ontogenèse, la valeur de
survie, l'évolution.
Il y a 20 ans, un autre
développement très important voyait le
jour, ouvrant une ère nouvelle dans l'étude
du 'comportement', la découverte des neurones
miroirs (MNS).
Cécilia Heyes utilise les
quatre thématiques proposées par Tinbergen
(plutôt que la liste qui apparaît dans les
manuels) pour mettre en évidence les
différences entre deux histoires importantes des
MNS, leur génétique et les
phénomènes associatifs. Ceux-ci apportent
« la meilleure explication », compte-tenu des
données actuelles, du lien de causalité et
de l'ontogenèse des comportements; elle propose
que 'l'analyse fonctionnelle' que Tinbergen assimilait
sans doute d'une manière erronée à
'la valeur de survie', devrait être une
priorité pour la recherche future.
Pour ce type d'analyse
fonctionnelle, les théories de systèmes de
différents niveaux attribueraient aux MNS un
rôle modeste, mais potentiellement fondamental,
rôle tant dans la réalisation de l'action
que dans sa compréhension par l'autre.
Ces théories devraient
être testées au cours d'expériences
chez l'Homme et l'animal, pour lesquels nous disposons
d'études soigneusement documentées et
contrôlées de l'ontogenèse des
comportements et des capacités
cognitico-comportementales extériorisées.
Le bâillement semble un bon exemple
!
Depuis que le
site Futura-Science a parlé de la
dernière publication d'Andrew Gallup,
l'information est reprise par d'autres journalistes
(stylos-claiviers miroirs à défaut de
neurones miroirs, montrant bie que parler du
bâillement est contagieux aussi !!!):
J'ai été contacté par des
journalistes des magaziens 'Femmes actueles', le JDD et
le Figaro
Combien de fois
bâillez-vous par jour ? <5 = 23,2%.. 5-10 =
22,1%.. 10-15 = 15,2%.. 15-20 = 11%.. >20 =
28,6%
Ressentez-vous des
baillements excessifs ?
51,5% = non, tant
mieux
37,6% = oui et je ne
sais pas pouquoi
9,1% = oui et je prends
des antidépresseurs
1,1% = oui et je prends
des anti-épileptiques
6,4% = oui et je prends
d'autres médicaments
2,3% = oui et j 'ai des
troubles neurologiques
2,4% = oui et j 'ai des
troubles hormonaux
1,3% = oui et j 'ai des
tics moteurs
1,6% = oui et j 'ai des
tocs
déclenchez-vous
facilement le bâillement d'autrui ? 74,4%
êtes-vous sensible
au bâillement d'autrui ? 68,2%
Marcel Proust
A la recheche du temps
perdu
I put down my cup and turn
inwards towards my own mind. It is up to it to find the
truth. But how? Serious uncertainty, every time the mind
feels overtaken by itself; when he, the researcher, is at
once the obscure country he has to explore and where all
of his baggage will be of no use. Search? Not only:
create.
Je pose ma tasse et me tourne
vers mon esprit. C'est à lui de trouver la
vérité. Mais comment? Grave incertitude,
toutes les fois que l'esprit se sent
dépassé par lui-même; quand lui, le
chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il
doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de
rien. Chercher? Pas seulement:
créer.