Alessandra Zannella, Ivan Norscia, Roscoe Stanyon,
Elisabetta Palagi
Anthropology Laboratories, Department
of Biology, University of Florence, Italy
Am J Primatol
2015;77(11):1207-1215
Yawning : a
transitional behavior also linked with
anxiety
Yawning, although easily recognized, is difficult to
explain. Traditional explanations stressed physiological
mechanisms, but more recently, behavioral processes have
received increasing attention.
This is the first study to test a range of hypotheses
on yawning in wild primate populations. The authors
studied two sympatric strepsirrhine species, Lemur catta,
and Propithecus verreauxi, of the Ankoba forest (Berenty
reserve) in southern Madagascar.
Sexual dimorphism is lacking in both species.
However, their differences in ecological and behavioral
characteristics facilitate comparative tests of
hypotheses on yawning. Their results show that within
each species males and females yawned with similar
frequencies supporting the Dimorphism Hypothesis, which
predicts that low sexual dimorphism leads to little
inter-sexual differences in yawning.
In support of the State Changing Hypothesis yawning
frequencies was linked to the sleep-wake cycle and
punctuated transitions from one behavior to another.
Accordingly, yawning frequencies were significantly
higher in L. catta than in P. verreauxi, because L. catta
has a higher basal level of activity and consequently a
higher number of behavioral transitions.
In agreement with the Anxiety Hypothesis, yawning
increased significantly in the 10 min following predatory
attacks or aggression. Their findings provide the first
empirical evidence of a direct connection between anxiety
and yawning in lemurs.
Their results show that yawning in these two
strepsirrhines occurs in different contexts, but more
research will be necessary to determine if yawns are a
single, unitary behavior.
Le
bâillement : un comportement transitionnel, parfois
associé à
l'anxiété
Les bâillements, bien que facilement
reconnaissables, restent difficiles à expliquer.
Les explications habituelles soulignent certains
mécanismes physiologiques. Plus récemment
et de plus en plus fréquemment, les processus
comportementaux ont reçu une attention
particulière.
Cette étude est la première à
tester une série d'hypothèses sur le
bâillement au sein de populations de primates
sauvages.
Les auteur ont étudié deux
espèces sympatriques strepsirrhine, Lemur catta et
Propithecus verreauxi, de la forêt Ankoba
(réserve de Berenty) dans le sud de Madagascar.
(sympatrie = deux espèces vivant dans la
même zone géographique et donc
amenées à se renncontrer)
Le dimorphisme sexuel est absent dans les deux
espèces. Cependant, les différences dans
les caractéristiques écologiques et
comportementales facilitent des comparaisons parmi les
hypothèses formulées au sujet du
bâillement.
Leurs résultats montrent que, dans chaque
espèce, les mâles et les femelles
bâillent avec des fréquences similaires
confirmant l'hypothèse qui prédit que le
faible dimorphisme sexuel conduit à peu de
différences entre les diffrents types de
bâillements en fonction du sexe.
À l'appui de la théorie qui associe le
bâillement avec le rythme veille-sommeil, les
auteurs montrent qu'il est effectivement un comportement
transitionnel entre ces deux états.
En conséquence, les fréquences des
bâillements étaient significativement plus
élevées chez L. catta que chez P.
verreauxi, car L. catta a un niveau de base
d'activité plus élevé et par
conséquent un plus grand nombre de transitions
comportementales.
En accord avec l'hypothèse d'un lien avec
l'anxiété, la fréquence des
bâillements augment de façon significative
dans les 10 min qui suivent des attaques de
prédateurs ou une agression. Ces résultats
fournissent la première preuve empirique d'un lien
direct entre l'anxiété et le
bâillement chez les lémuriens.
Leurs résultats montrent que le
bâillement dans ces deux espèces de
strepsirrhines se produit dans des contextes
différents, mais plus de recherches seront
nécessaires pour déterminer si ces
bâillements sont un comportement à une ou
plusieurs significations.
ZOO : yawning
decreased as the amount of available space
increased
Restricting animals to different areas of their
enclosure, for both brief and extended durations, is a
key element of animal management practices. With such
restrictions, available space decreases and the choices
the animals can make are more limited, particularly in
relation to social dynamics. When unfamiliar individuals
are introduced to each other, group dynamics can be
unpredictable and understanding space usage is important
to facilitate successful introductions.
The authors studied the behavioral, welfare-related
responses of two groups of zoo-housed chimpanzees as they
were introduced to each other and experienced a variety
of enclosure restrictions and group composition changes.
The analysis of available space while controlling for
chimpanzee density, found that arousal-related scratching
and yawning decreased as the number of enclosure
areas (separate rooms) available increased, whereas only
yawning decreased as the amount of available space
increased. Allogrooming, rubbing, and
regurgitation/reingestion rates remained constant as both
the number of enclosure areas and amount of space
changed.
Enclosure space is important to zoo-housed
chimpanzees, but during introductions, a decrease in
arousal-related scratching indicates that the number of
accessible areas is more important than the total amount
of space available, suggesting that it is important to
provide modular enclosures that provide choice and
flexible usage, to minimize the welfare impact of short-
and long-term husbandry needs.
ZOO : le nombre de
bâillements diminue à mesure que l'espcae
disponible augmente
Maintenir les animaux dans différentes parties
de leur enclos, pour des durées brèves ou
prolongées, est habituel dans les pratiques de
gestion des animaux en captivité.
Lorque l'espace disponible diminue, les choix que les
animaux peuvent faire sont réduits, en particulier
ceux en lien avec la dynamique sociale.
Lorsque des individus inconnus sont introduits dans
la cage, la dynamique de groupe peut être
imprévisible. La compréhension de
l'utilisation de l'espace est utile pour faciliter des
introductions réussies.
Les auteurs ont étudié les
réactions comportementales, liées au
bien-être de deux groupes de chimpanzés d'un
zoo lors d'introductions dans la cage. Il sont notamment
étudié comment les animaux ont réagi
face à différentes restrictions d'espaces
et de changements de la composition du groupe
captif.
Les auteurs constatent que le besoin de se gratter et
la fréquence des bâillements se
réduisent en fonction de l'augmentation de
l'espace disponible. L'auto-toilettage, les frictions, et
les régurgitations / ré-ingestions sont
restés inchangés quelque soit le nombre de
chimpanzés dans l'enclos et la place disponible
pour chacun.
L'espace disponible est un élément
important à prendre en compte lors de
l'introduction de nouveaux congénères. La
réduction des auto-grattages indique que la
capacité à se délimiter un
emplacement en propre pour chacun est plus important que
la quantité totale de la surface disponible.
Most cocaine abusers also abuse alcohol, but little
is known about interactions that promote co-abuse. These
experiments in rhesus monkeys determined the effects of
>8 weeks of ethanol (EtOH) consumption on cocaine
self-administration (n=6), effects of dopamine (DA)
receptor antagonists on cocaine reinforcement (n=3-4 per
drug) and the ability of the D2-like DA receptor
agonist quinpirole to elicit yawning (n=3).
The data suggest that long-term EtOH exposure can
increase sensitivity to cocaine, possibly by increasing
D3 receptor sensitivity. Data do not support a role for
acute pharmacological interactions in promoting
cocaine/EtOH co-abuse.
Augmentation de la
sensibilité des récepteurs
D3
La plupart des cocaïnomanes abusent aussi de
l'alcool, mais on en sait peu sur les interactions qui
favorisent cette association. Des singes rhésus
ont été observés après 8
semaines de consommation d'alcool (EtOH) et de
consommation de cocaïne en libre auto-consommation.
Les auteurs ont étudié les effets des
antagonistes aux récepteurs à la dopamine
(DA) sur la consommation de cocaïne, puis ils ont
étudié la capacité d'action d'un
agoniste de la dopamine DA (récepteur D2 =
quinpirole) en usant de sa capacité à
déclencher des bâillements, comme
marqueur de son activité.
Les données suggèrent que l'exposition
de EtOH à long terme peut augmenter la
sensibilité à la cocaïne en augmentant
la sensibilité des récepteurs à la
dopamine, préférentiellement D3
(d'où l'augmentation du nombre de
bâillements.
Nous pensons que le
bâillement a lieu, de même que les
pandiculations, lorsque le cerveau, averti de
l'engourdissement dans lequel tombe l'économie,
cherche à en prévenir les suites en
sollicitant des actes d'excitation et de
réveil; alors tous les muscles de
l'économie se contractent, aussi bien ceux de la
locomotion que ceux de la respiration. Cette contraction
générale est déjà un moyen de
stimulation; en outre, elle exprime des tissus le sang
qui y languissait, et elle active la circulation; mais la
respiration y joue bien certainement le rôle le
plus-grand, à cause de l'importance de ses actes.
Etant ainsi ranimée, elle ranime aussi, la
circulation qui va ensuite porter, avec plus
d'activité aux organes, un sang plus riche et plus
abondant; aussi, après le bâillement et ses
pandiculations, voit-on succéder un sentiment de
bien-être au sentiment d'embarras et de gêne
qui les avait provoqués.
Hitchcock's
yawn
Autres documents mis en ligne ce mois-ci :
Gallup AC,
Clark AB Commentary: yawning, acute stressors, and
arousal reduction in Nazca booby adults and
nestlings.