Oxytocin did not
increase contagious yawning, but ...
Contagious yawning is thought to represent a basic
form of empathy involved in state matching. Despite
recent evidence in support of this connection, the
neurochemical basis of contagious yawning remains largely
unknown. Here, the authors investigate whether intranasal
oxytocin, a hormone and neuropeptide involved in empathic
processing, bonding and social affiliation, influences
contagious yawning among human participants in a
laboratory setting.
Using a double blind procedure, 60 male college
students received 30 IU of intranasal oxytocin or placebo
and were then recorded during exposure to a conta- gious
yawning video stimulus.
Contrary to the empathic modeling hypothesis,
oxytocin did not increase contagious yawning but rather
appeared to modulate its expression in ways indicative of
an enhanced awareness of the social stigma associated
with this behavior. In particular, individuals in the
oxytocin condition were more likely to conceal their
yawns and less likely to display overt cues associated
with the behavior.
Follow-up research could explore how social context
and affiliation with the target stimulus alter this
response.
L'ocytocine
n'augmente pas la contagion du bâillement mais
...
La contagion du bâillement semble
représenter une forme d'empathie basique.
Malgré des preuves récentes à
l'appui de ce lien entre contagion et empathie, la base
neurobiochimique de cette contagion du bâillement
reste inconnue. Dans cet article, les auteurs explorent
si l'ocytocine intranasale, une hormone et neuropeptide
impliquée dans les mécanismes de
l'empathie, l'accouplement et l'affiliation sociale,
participe à la contagion du bâillement parmi
les membres d'un laboratoire de recherche.
En utilisant une procédure en double aveugle,
60 étudiants de sexe masculin ont reçu 30
UI d'ocytocine intranasale ou un placebo. Puis leurs
bâillements ont été
enregistrés après que leurs soit
projetée une vidéo de bâillements
comme stimulus.
Contrairement à l'hypothèse de la
modulation de l'empathie par l'ocytocine, son
instillation nasale n'a pas augmenté la propension
à être sensible à la contagion du
bâillement mais est plutôt apparue comme
modulant son expression, comme si l'ocytocine accentuait
une prise de conscience de la stigmatisation sociale
associée à ce comportement. En particulier,
les individus sous l'influence de l'ocytocine
étaient plus susceptibles de dissimuler leurs
bâillements et moins susceptibles d'afficher
ostensiblement leurs bâillements.
La poursuite de cette recherche pourrait explorer la
façon dont le contexte social et le vécu de
la contagion du bâillement modifient la
réponse contagieuse.
Can a physiological behavior explain a cultural
phenomenon ("to believe is an inherent feature of human
thinking" [1]) or a cognitive module can have
originated in an innate structure beyond homeostasis
process (yawning [2]) ? To make our contribution
to the cognitive science of religion under construction,
we suggest that the neuropsychological mechanisms
underlying contagious yawning can help to elucidate, at
least in part, the cognitive processes involved in
religious beliefs.
Gods and supernatural beings, the concepts around
which religion form, are represented and processed by the
human mind as social agents, as members of the human
social network [3]. Neuroimaging studies find
that thinking about or praying to God activates brain
networks known to be implicated in mentalizing.
Mentalizing is associated with a tendency to personify
God, and the same mentalizing biases that are typically
found when reasoning about other peoples' minds are also
found when inferences are made about God's mind
[4]. These capacities to attribute a mental state
to others and to build knowledge of mental states in
oneself define the concept of "theory of mind". One
consequence of this, humans can also empathize with
others, that is, share their feelings and emotions in the
absence of any direct emotional stimulation to themselves
[5]. Contagious yawning, the onset of a yawn
triggered by seeing, hearing, reading, or thinking about
another person yawning, occurs as a consequence of the
ability to infer or empathize with what others want,
know, or intend to do, requiring the neurological
substrate responsible for self-awareness and empathic
modeling, by which a corresponding response is produced
in oneself [6].
In this way, Gods are seen by some as plausibly real
because thoughts about them activate TOM systems and
social exchange. As we see, TOM systems are the
underlying neural mechanisms that the brain relies on to
trigger contagious yawning. Religious beliefs activate
the same neural and cognitive systems that guide social
interaction with other humans. Therefore, without the
contagiousness of yawning, the belief in God would be
impossible.
Un concept
provocant
Un comportement physiologique peut-il expliquer un
phénomène culturel (« Croire est une
caractéristique inhérente de la
pensée humaine » [1])? Un processus
cognitif peut-il être soutenu par des circuits
neuronaux innées dédiés à une
fonction homéostasique (bâillements
[2])?
Afin d'apporter une pierre à l'édifice
des sciences cognitives explorant les croyances, encore
en élaboration, nous suggérons que les
mécanismes neuropsychologiques permettant la
réplication du bâillement peuvent aider
à élucider, au moins en partie, les
processus cognitifs impliqués dans les croyances
religieuses.
Dieu et les êtres surnaturels, ces concepts
sous-jacents aux religions, sont
représentés et traités par l'esprit
humain comme le sont les autres agents sociaux, tels des
membres du réseau social de l'homme [3].
Les études de neuroimagerie indiquent que de
penser ou de prier un dieu active des réseaux du
cerveau connus pour être impliquées dans la
représentation mentale.
Cette représentation mentale favorise une
tendance à personnifier les Dieux. Les mêmes
processus sont généralement trouvés
lors de raisonnements sur l'état d'esprit des
autres [4].
Ces capacités d'attribuer un état
mental à d'autres et d'acquérir la
connaissance de l'état mental d'autrui
définit le concept de « théorie de
l'esprit » (TOM). En conséquence, l'Homme
peut interagir et donc sympathiser avec les autres, c'est
à dire être capable de partager leurs
émotions en l'absence de toute stimulation
émotionnelle directe personnelle [5]. La
réplication du bâillement, c'est à
dire l'éclosion d'un bâillement à la
vue, à l'audition, lors d'une lecture, ou en
pensant à une autre personne bâillant
(suggestion), se produit comme une conséquence de
la possibilité d'être en empathie avec les
autres, avec ce qu'ils veulent, savent, ou ont
l'intention de faire, ce qui nécessite le substrat
neurologique responsable de la conscience de soi et de
l'empathie, de la TOM en général
[6].
C'est par ces mécanismes que les dieux sont
vus par certains comme plausibles et réels. Penser
aux Dieux active les systèmes impliqués
dans la TOM et l'échange social. Comme nous
l'avons vu, les réseaux de la TOM sont les
mécanismes neuronaux que le cerveau utilise pour
déclencher la réplication des
bâillements. Si les croyances religieuses activent
les mêmes systèmes neuronaux et cognitifs
qui gèrent les interactions sociales
interhumaines, on en déduit que, sans la
réplication
References
1°) Bogousslavsky J, Inglin M.
Beliefs and the brain. Eur Neurol.
2007;58(3):129-32.
2°) Walusinski O. The Mystery of
Yawning in Physiology and Disease. Basel, Karger.
2010.
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and behaviour as by-products of brain function. Trends in
Cognitive Sciences; 2003;7:119-124.
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The Cognitive Foundations of Religion. New York, Oxford
University Press. 2006.
5°) Adolphs R. The social brain:
neural basis of social knowledge. Annu Rev Psychol.
2009;60:693-716.
6°) Platek SM, Critton SR, Myers
TE, Gallup GG. Contagious yawning: the role of
self-awareness and mental state attribution. Brain Res
Cogn Brain Res. 2003;17(2):223-7.
Witnessing of conspecifics in pain has been shown to
elicit socially triggered freezing in rodents. It is
unknown how robust this response is to repeated exposure
to a cage-mate experiencing painful stimulation. To
address this question, shock-experienced Observer rats
repeatedly witnessed familiar Demonstrators receive
painful footshocks (six sessions).
Results confirm that Observers freeze during the
first testing session. The occurrence of this behaviour
however gradually diminished as the experimental sessions
progressed, reaching minimal freezing levels by the end
of the experiments.
In contrast, the appearance and continuous increase
in the frequency of yawning, a behavior that was
inhibited by metyrapone (i.e,. a glucocorticoid synthesis
blocker), might represent an alternative coping strategy,
suggesting that the observer's reduced freezing does not
necessarily indicate a disappearance in the affective
response to the Demonstrator's distress.
Etre
tétanisé ou bâillé, that is
the question
Il est démontré chez les rongeurs que
si l'un d'entre eux observe un congénère
sujet à une souffrance, il est lui-même
comme « tétanisé ». On ne sait
pas actuellement si cette réponse se maintient
dans le temps en cas d'expositions
répétées.
Pour répondre à cette question, des
rats qui ont déjà vu la souffrance d'un
autre congénère familier sont soumis
à six séances de chocs électriques
douloureux. Les résultats confirment que les
observateurs sont « tétanisés »
lors de la première séance d'essais.
L'apparition de ce comportement diminue cependant
progressivement à mesure que les sessions
expérimentales se renouvellent jusqu'à
disparaître en fin de série
d'expériences.
En revanche, l'apparition et l'augmentation continue
de la fréquence des bâillements, un
comportement qui a été inhibée par
la métyrapone (un bloqueur de la synthèse
de glucocorticoïdes), pourraient représenter
une stratégie alternative d'adaptation, ce qui
suggère que réduire la tétanisation
de l'observateur ne signifie pas nécessairement
une disparition de la réponse à la
détresse affective exprimée par le
conspécifique.
Le traumatisme de la Grande Guerre a influencé
durablement l'activité de clinicien et de
physiologiste de Jules Tinel (1879-1952). Sa prise en
charge des blessés du système nerveux
périphérique l'a conduit à
décrire, en 1917, le signe éponyme
qu'il rattache à l'activité du
système sympathique. Les séquelles des
plaies des nerfs le confrontent aux causalgies qu'il
attribue, là encore, au système nerveux
végétatif dont il fait le thème
principal de ses recherches de laboratoire pendant toute
sa carrière.
La notoriété du signe de Tinel a
obéré l'originalité de ses
descriptions princeps de la céphalée
d'effort et de la crise hypertensive du
phéochromocytome qui auraient pu, elles aussi,
s'associer à son nom. Il a toujours su allier la
pratique de consultations cliniques de neurologie et de
psychiatrie, à une recherche anatomo-pathologique,
physiologique et physiopathologique uniquement
basée sur son expertise de médecin
praticien du quotidien, tout en conduisant de nombreux
collaborateurs à uvrer dans son laboratoire
de recherche, injustement oublié. Plusieurs
centaines de communications scientifiques, et parmi elles
trois princeps, témoignent de son intense
activité, alliée à un réel
talent de pédagogue et de vulgarisateur. Elles
justifient pleinement de l'utilité historique
d'élargir sa renommée au delà du
simple éponyme.