Yawning is a stereotyped action pattern that is
prevalent across vertebrates. While there is growing
consensus on the physiological functions of spontaneous
yawning in neurovascular circulation and brain cooling,
far less is known about how the act of yawning alters the
cognition and behavior of observers. By bridging and
synthesizing a wide range of literature, this review
attempts to provide a unifying framework for
understanding the evolution and elaboration of derived
features of yawning in social vertebrates. Recent studies
in animal behavior, psychology and neuroscience now
provide evidence that yawns serve as a cue that improves
the vigilance of observers, and that contagious yawning
functions to synchronize and/or coordinate group activity
patterns. These social responses to yawning align with
research on the physiological significance of this
behavior, as well as the ubiquitous temporal and
contextual variation in yawn frequency across mammals and
birds. In addition, these changes in mental processing
and behavior resulting from the detection of yawning in
others are consistent with variability in the expression
of yawn contagion based on affinity and social status in
primates. Topics for further research in these areas are
discussed.
Une grande revue
sur les fonctions du bâillement
Le bâillement est un comportement
stéréotypé chez tous les
vertébrés. Si l'on s'accorde de plus en
plus sur les fonctions physiologiques du bâillement
spontané dans la circulation neuro-vasculaire et
le refroidissement du cerveau, on en sait beaucoup moins
sur la façon dont l'acte de bâiller modifie
la cognition et le comportement des observateurs. En
reliant et en synthétisant un large
éventail de littérature, cette revue tente
de fournir un cadre unifié pour comprendre
l'évolution et l'élaboration des
caractéristiques dérivées du
bâillement chez les vertébrés
sociaux. Des études récentes sur le
comportement animal, la psychologie et les neurosciences
prouvent aujourd'hui que les bâillements servent
d'indice pour améliorer la vigilance des
observateurs, et que les bâillements contagieux ont
pour fonction de synchroniser et/ou de coordonner les
modèles d'activité de groupe. Ces
réponses sociales au bâillement s'alignent
sur les recherches concernant la signification
physiologique de ce comportement, ainsi que sur la
variation temporelle et contextuelle omniprésente
de la fréquence des bâillements chez les
mammifères et les oiseaux. En outre, ces
changements dans le traitement mental et le comportement
résultant de la détection du
bâillement chez les autres sont cohérents
avec la variabilité dans l'expression de la
contagion du bâillement basée sur
l'affinité et le statut social chez les primates.
Des sujets pour des recherches ultérieures dans
ces domaines sont discutés.
Yawning is a long neglected behavioral pattern, but
it has recently gained an increasing interdisciplinary
attention for its theoretical implications as well as for
its potential use as a clinical marker, with particular
regard to perinatal neurobehavioral assessment. The
present study investigated the factors affecting yawning
frequencies in hospitalized preterm neonates (N = 58), in
order to distinguish the effects of hunger and
sleep-related modulations and to examine the possible
impact of demographic and clinical variables on yawning
frequencies. Results showed that preterm neonates yawned
more often before than after feeding, and this modulation
was not explained by the amount of time spent in quiet
sleep in the two conditions. Moreover, second born twins,
known to be more prone to neonatal mortality and
morbidity, showed increased yawning rates compared to
first born twins. Overall, our results are consistent
with the hypothesis that yawning frequencies in preterm
neonates are modulated by separate mechanisms, related
e.g. to hunger, vigilance and stress. These findings,
although preliminary and based only on behavioral data,
might indicate that several distinct neuropharmacological
pathways that have been found to be involved in yawn
modulation in adults are already observable in preterm
neonates.
Le
bâillement : un marqueur de la faim chez le
prématuré
Le bâillement est un comportement longtemps
négligé, mais qui a récemment fait
l'objet d'une attention interdisciplinaire
décuplée pour ses implications
théoriques ainsi que pour son utilisation
potentielle en tant que marqueur clinique, en particulier
dans le cadre de l'évaluation neurocomportementale
périnatale. La présente étude a
examiné les facteurs affectant la fréquence
des bâillements chez les nouveau-nés
prématurés hospitalisés (N = 58),
afin de distinguer les effets des modulations
liées à la faim et au sommeil et d'examiner
l'impact possible des variables démographiques et
cliniques sur la fréquence des bâillements.
Les résultats ont montré que les
nouveau-nés prématurés
bâillaient plus souvent avant qu'après
l'alimentation, et que cette modulation n'était
pas expliquée par le temps passé en sommeil
calme dans les deux conditions. De plus, les jumeaux de
deuxième naissance, connus pour être plus
enclins à la mortalité et à la
morbidité néonatales, ont montré des
taux de bâillement plus élevés que
les jumeaux de première naissance. Dans
l'ensemble, nos résultats sont compatibles avec
l'hypothèse selon laquelle la fréquence des
bâillements chez les nouveau-nés
prématurés est modulée par des
mécanismes distincts, liés par exemple
à la faim, à la vigilance et au stress. Ces
résultats, bien que préliminaires et
basés uniquement sur des données
comportementales, pourraient indiquer que plusieurs voies
neuropharmacologiques distinctes, dont on a
constaté l'implication dans la modulation des
bâillements chez les adultes, sont
déjà observables chez les
nouveau-nés prématurés.