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 mise à jour du
27 janvier 2019
 
les peintres
Jean Jacques Lequeu
1757-1826
Le grand baailleur entre 1777 et 1824
Un dessin plume et lavis à l'encre de Chine, sanguine, encadrement lavis vert 34,4 * 23,4 cm
BNF Richelieu-estampes et photograhies

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lequeu
 
Six months before he died in poverty and forgotten, Jean-Jacques Lequeu donated one of the most singular and fascinating graphic oeuvres of his time to the French National Library.
 
The set of several hundred drawings presented here in its entirety for the first time, is a testimonial to the solitary and obsessive downward spiral of an exceptional artist that goes well beyond the first steps of an architectural career. Using the precise technical tool represented by the geometric working drawing made in wash, which he filled with handwritten notes, Lequeu scrupulously described the monuments and imaginary factories that filled his imaginary landscapes, rather than carrying out projects. But this initiatory journey, which he made without leaving his studio and enriched with figures and narratives
 
from his library, this pathway that led him from temple to bush, from artificial grotto to palace, from kiosk to subterranean labyrinth, resolved itself as a quest to find himself. To see everything and describe it all, systematically, from the animal to the organic, from fantasy and raw sex to the self portrait, became the mission he assigned to himself.
 
As a typical representative of the artisanal class that tried, with the Enlightenment and the French Revolution, to rise socially and break free of the world of trades, but quickly became disenchanted when the new order and new hierarchies were built, Lequeu, the child of his century, the century of licentiousness and Anglo-Chinese gardens, nevertheless pursued an entirely free and singular path. Reduced to employment in a subordinate office, ignored by those in place, now far from his roots, but freed of social or academic pressure, he stalked his dreams with the obstinacy of a builder and without compromise.
 
lequeu
 
Six mois avant de disparaître dans le dénuement et l'oubli, Jean Jacques Lequeu déposait à la Bibliothèque nationale l'une des oeuvres graphiques les plus singulières et les plus fascinantes de son temps. Cet ensemble de plusieurs centaines de dessins présentés ici au public dans toute son étendue pour la première fois, témoigne, au-delà des premières étapes d'un parcours d'architecte, de la dérive solitaire et obsédante d'un artiste hors du commun.
 
Fort de l'outil précis et technique de l'épure géométrique et du lavis, qu'il truffe de notes manuscrites, Lequeu, à défaut de réaliser des projets, décrit scrupuleusement des monuments et des fabriques imaginaires peuplant des paysages d'invention. Mais ce voyage initiatique qu'il accomplit sans sortir de son atelier enrichi des figures et des récits tirés de sa bibliothèque, et qui le conduit de temples en buissons, de grottes factices en palais, de kiosques en souterrains labyrinthiques, se résout en fin de compte par une quête de lui-même. Tout voir et tout décrire, avec systématisme, de l'animal à l'organique, du fantasme et du sexe cru à l'autoportrait, est dès lors la mission qu'il s'assigne.
 
Typique représentant de ce milieu artisanal, qui tente à la faveur des Lumières et de la Révolution de s'élever socialement et de s'affranchir du monde des métiers, mais qui rapidement déchante, quand se reconstruisent un nouvel ordre et de nouvelles hiérarchies, Lequeu, fils de son siècle, celui du libertinage et des jardins anglo-chinois, n'en poursuit pas moins une voie entièrement libre et singulière. Réduit à un emploi de bureau subalterne, ignoré des gens en place, loin désormais de ses racines, mais affranchi de tout poids social ou académique, avec l'obstination tenace du bâtisseur, il a su traquer sans concession ses chimères.
 
la moue lequeu
lequeu
lequeu
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auto-portrait