Bâiller: (bâ-llé,
ll mouillées, et non bâ-yé ;
il faut avoir bien soin de donner à l'a
le son marqué par l'accent
circonflexe).
Bâillement (bâ-lle-man,
ll mouillées, et non ba-ye-man ; il faut
avoir bien soin de donner à l'a le son
marqué par l'accent circonflexe).
Bayer : avoir
la bouche ouverte, vieux français
usité dans l'expression "bayer aux
corneilles".
Étymologiquement, le verbe
bâiller vient du vieux français
baailler
dont l'origine latine bataculare
(formé sur batare ou badare comme
retrouvé en langue d'OÏl, Dictionnaire
de la langue d'oïl Burguy 1856 )
signifie être béant, ouvert. C'est
pour cela qu'une robe, un corsage ou une porte
bâille, bien que ne sachant ni respirer ni
dormir. Une étoffe ou un dentelle
bâille quand elle n'est pas assez tendue.
Le menuisier dit à son apprenti :
« les ais (haies) de cette cloison
bâillent ! »
d'après A.Hatzfeld et
A.Darmesteter Dictionnaire de la langue
française et traité de la
formation de la langue Delagrave Editeur Paris
reprint 1964 (édition originale 1888).
Baailler,
avec deux a accolés, proche de
l'onomatopée encourageant le
bâillement rien qu'à le prononcer,
était l'écriture ancienne, telle
qu'elle apparait en 1626 dans les
écrits de Scipion
Dupleix, par exemple. La grammaire du
XVI° siècle donne d'autres exemples
de voyelles doublées; Baaillier
: la grammaire du XVI° siècle Ch
Livet 1859
Le langage populaire connaît
les locutions : bâiller comme une carpe,
comme une
huître, bâiller foin en corne,
bâiller à s'en
décrocher la mâchoire.
Bâiller sa vie signifie la passer
en bâillant : «Appauvri d'âme
et de sang, le fils de Henri IV traîna,
bâilla sa vie; et le plus grand service
qu'il ait rendu à la France est d'avoir
maintenu Richelieu au pouvoir» (Henri Blaze
de Bury, Revue des Deux -Mondes, 15 août
1876, p.947).
Dans sa
thèse de 1901, R.Trautmann dit
que bâillement dérive de balare
(bêler) probablement à cause du
bruit accompagnant l'action organique qu'il
désigne (il s'est inspiré du
Dictionnaire
des sciences médicales de Panckoucke
en 1812). Moins utilisé de nos jours, il
utilise, lui, l'adjectif oscitant (e),
emprunté du latin oscitans qui
bâille. Une fièvre oscitante est
une fièvre accompagnée de
bâillements répétés.
Cet adjectif caractérise d'autres
êtres vivants; ainsi la classification
taxonomique nomme la cigogne : Anastomus
oscitans; Stellifer
oscitans est un poisson, le magister
bâillant; Masdevallia
oscitans est une orchidée.
Dictionnaire usuel des sciences
médicales Amédée Dechambre
(1812-1886). Masson, 1885
R. Trautmann
cite dans la bibliographie de sa thèse
des auteurs écrivant en latin : "Kruger
1627 De oscitat." ou "Walther 1775 De
oscitatione" ou Hermann 1720 De oscit. et
pandicul." De
oscitatione F Esmach 1737. (voir
toutes les thèses en latin)
En anglais: "Geronimo (juh rah' nih
moh') or Goyathlay (goh yath'lay) or One Who
Yawns (1829-1909) a medicine man, grandson
of Chief Mahko, and chief of the Chiricahua
Apache in southeastern Arizona. As Cochise's
lieutenant, Geronimo led raids from the Mexican
mountains into southern Arizona, earning media
attention for his swiftness and daring."
Diderot
dans L'Encylopédie écrit en
1751: « BÂILLEMENT,
s.m. Ce mot est aussi un terme de Grammaire ; on
dit également hiatus : mais ce dernier
est latin. Il y a bâillement toutes
les fois qu'un mot terminé par une
voyelle, est suivi d'un autre qui commence par
une voyelle, comme dans "il m'obligea à y
aller"; alors la bouche demeure ouverte entre
les deux voyelles, par la
nécessité de donner passage
à l'air qui forme l'une puis l'autre sans
aucune consonne intermédiaire...».
E. Littré confirme dans son Dictionnaire
de la Langue Française ce sens de
bâillement : «En grammaire, rencontre
de deux voyelles, l'une à la fin d'un
mot, l'autre au commencement du mot suivant.
Nous disons plus souvent hiatus».
Dictionnaire de
médecine, de chirurgie, de pharmacie
Emile
Littré
(1908 Baillière
ed)
Bâillement : Inspiration
grande, forte et longue, indépendante de
la volonté, avec écartement plus
ou moins considérable des mâchoires
et suivie d'une expiration prolongée. Le
bâillement paraît avoir pour effet
d'introduire une plus grande quantité
d'air dans le poumon, et de la proportionner
à la quantité de sang qui a besoin
d'être revivifiée: aussi a-t-il
lieu toutes les fois qu'une cause quelconque,
telle que l'envie de drormir, la faim, l'ennui
ou un état morbide de nature spasmodique,
tend à diminuer la quantité d'air
ou à accumuler le sang dans le coeur ou
le poumon.
Oscitation (oscitation) s.f.
bâillement causé par quelque
état accidentel, avec ou sans
étirement et inspiration suspirieuses,
comme au début ou à la fin de
certains accès de fièvre,
d'attaque d'hystérie, etc.
Le mot "oscitatio" en latin est
d'abord attesté comme étant le
mouvement d'ouverture de l'huître. Ce
n'est que vers le premier siècle qu'on
trouve dans les dictionnaires des citations
d'auteurs qui l'emploient pour l'être
humain (ce qui ne veut d'ailleurs pas dire qu'il
n'avait pas ce sens dans la langue
antérieure; simplement, nos dictionnaires
n'en donnent pas d'exemple). On le trouve en
revanche beaucoup plus tard, chez Quintilien,
avec le sens de "nonchalance" ou
"d'indifférence", chargé donc de
connotations psychologiques, voire
sociologiques.
Sénèque Lettres
à Lucilius Liv 8,74
"Dine labore ullo lassitudo et
oscitatio et horror membra percurrens
sic"
Pandiculation (pandiculari,
s'étendre) s.f. Mouvement automatique des
bras en haut, avec renversement de la tête
et du tronc en arrière, et extension des
membres abdominaux. Ce mouvement, souvent
accompagné de bâillements, indique,
dans l'état de santé, le besoin de
sommeil. On l'observe dans certaines maladies,
particulièrement dans les maladies
nerveuses, au début des accès de
fièvre intermittente, etc.
Le Trésor de la Langue
Française a écrit:
pandiculation, substantif féminin.
Dérivé savant du latin
d'époque impériale pandiculatum,
supin de pandiculari "s'étendre (en
bâillant); s'allonger" lui-même
dérivé de pandere "étendre,
déployer":
Mouvement du corps qui consiste à
étirer les bras vers le haut, à
renverser la tête et le tronc en
arrière et à étendre les
jambes, qui s'accompagne souvent de
bâillements et qui se produit au
réveil, en cas de fatigue, d'ennui,
d'envie de dormir, ainsi que dans certains
états pathologiques.
Léon Bloy, dans "Femme pauvre" (1897,
p.10) a forgé un "pandiculer"
(intransitif): "Si, d'aventure, quelque autre
docteur y faisait la moindre allusion
sérieuse, aussitôt il bouffonnait
et pandiculait en s'esclaffant".
Oscitatio. Donatus. Quand une personne ne se
soulcie de rien, Negligence, Nonchalance.
Oscitationes alicuius. Stat. Livres
negligemment composez par aucun.
Glossarium mediae et infimae latinitatis
Leopold Favre 1886
La parakinésie
brachiale oscitante : Une
parakinésie (de Buck, 1899) est un
mouvement anormal qui parasite, caricature ou
remplace un mouvement normal, en l'occurence
touchant le bras. Oscitant est emprunté
du latin oscitantis, qui bâille, comme les
fièvres, baptisées autrefois,
d'oscitantes
Dictionnaire usuel des sciences
médicales Amédée Dechambre
(1812-1886). Masson, 1885
Bailler (verbe) 100 mots
à sauver de Bernard Pivot
Albin Michel Ed 2004
Il y a bâiller (ouvrir
involontairement la bouche), bayer au
corneilles (tuer le temps la bouche ouverte, le
regard perdu), et bailler, verbe dont on
a oublié qu'il est synonyme de donner:
"baillez nous le mot de passe"; "bailler-moi
cent francs".
Bailler ne subsiste plus que dans
l'expression vous me la baillez belle ou vous me
la baillez bonne, c'est à dire vous
cherchez à me faire croire une chose
fausse : « vous essayez de m'en faire
accroire ». Ces expressions sont
issues du jeu de paume, le terme balle
étant sous-entendu = « vous me
donnez une bonne balle », avec un sens
figuré et ironique.
"Le démon n'attaquait pas Vincent de
front; il s'en prenait à lui d'une
manière retorse et furtive; une de ses
habiletés consiste à nous bailler
pour triomphantes nos défaites".
André Gide les Faux-Monnayeurs.
Bailler vient du latin bajulare =
« porter sur son dos ou dans ses
bras ». Évolution : avec le
sens de « donner », ce verbe
est encore répandu au XVIème
siècle (bailler des coups), plus usuel
que le verbe donner, qui triomphera grâce
au grand nombre de ses dérivés et
à ses variantes sémantiques ; il
commence à vieillir au XVIIème, il
devient familier ou burlesque: "Je te
baillerai sur le nez, si tu ris davantage"
(Molière, Le Bourgeois gentilhomme).
On le retrouve dans les
écrits d' Ambroise
Paré. Dans
l'anatomie des nerfs crâniens, le nerf
optique:
Dans l'anatomie de l'os
Hyoïde et de ses muscles:
"Son usage est de bailler
ligamens à quelques muscles de la langue,
qui sortent d'iceluy: & bailler insertion,
tant aux deux antérieurs &
supérieurs du Larynx, qu'aux siens
propres, desquels nous faut maintenant
parler..."
Ambroise Paré (1510-1590)
évoque dans « les dix livres de
la chirurgie » paru en 1564 un
instrument pour se donner un lavement à
soi-même « seringue pour se donner
clystère soy mesmes » et le
conseille ainsi : «
par lequel les femmes se peuvent bailler elles
mesmes un clistère
»
Dérivés : un bail,
déverbal de bailler (autres formes : la
baille, la baillie) ; sens originel :
« pouvoir, tutelle »;
spécialisé à partir du
XVIème comme abréviation de bail
à loyer. Depuis le XIV ème, le nom
bailleur, qui se retrouve dans bailleur de
fonds. A partir de la baillie, on a formé
le baillif, resté sous la forme bailli =
« gouverneur », officier
d'épée ou de robe qui rendait la
justice au nom du roi ou d'un seigneur ; le
bailliage était sa juridiction.
Alain REY, dans le
Dictionnaire historique de la langue
française, indique:
«Bâiller verbe
intransitif, d'abord baailler, puis
bâiller (XVII ème), est issu du
latin populaire bataculare/bataclare,
attesté dans une glose du X ème
siècle. Ce mot est dérivé
de bataculum, bataclum, «action d'ouvrir
involontairement la bouche sous l'effet du
sommeil, de la faim», lui-même
dérivé de batare qui a
donné bayer, béer et qui
relève d'une onomatopée bat-,
imitant le bruit du bâillement. Le mot
signifie «ouvrir la bouche sous l'effet de
la faim, du sommeil, de la fatigue, de
l'ennui»(bâiller comme une
huître, 1831) d'où au figuré
«s'ennuyer » (1666), sens que l'on
retrouve dans l'usage transitif que
Chateaubriand fait du verbe dans bâiller
sa vie. Le fait que, dès l'ancien
français , bâiller est
fréquemment attesté au sens
figuré de «soupirer après
quelque chose» a probablement
contribué à sa confusion
ultérieure et à son
interchangeabilité avec bayer, puis
à la disparition quasi totale de
celui-ci. Par analogie, bâiller exprime
l'idée d'être entrouvert, mal
fermé ou mal ajusté (1678-1879),
notamment à propos d'une
porte.(...)»
BAYER (ba-ié. Il faut se garder de le
confondre avec bâiller, dont il se
distingue par l'a bref et par l'absence des ll
mouillées; plusieurs prononcent
béié, ce qui vaudrait mieux), je
baye, tu bayes, il baye ou il baie, nous bayons,
vous bayez, ils bayent ou ils baient ; je
bayais, nous bayions, vous bayiez, ils bayaient
; je bayai ; je bayerai, baierai ou baîrai
; je bayerais, baierais ou baîrais ; baye,
bayez ; que je baye, que nous bayions, que vous
bayiez, qu'ils bayent ; que je bayasse ; bayant
; bayé, v. n.
Tenir la bouche ouverte en regardant quelque
chose. Bayer aux corneilles, regarder en l'air
niaisement.
Il serait à désirer que la
prononciation de ce verbe fût
bé-ier et non ba-ier, tant à cause
de l'analogie avec payer et de l'ancienne
orthographe et prononciation beer, que pour le
distinguer de bâiller. Ces deux verbes en
effet ont été souvent confondus,
et le sont encore. La Fontaine a dit : Citation
: LA FONT. , ref : Fabl. II, 13 : "C'est l'image
de ceux qui bâillent aux
chimères"
Une bâille:
terme de marchand pour une moitié de
tonneau ou parfois terme de fortification, c'est
alors un retranchement
Montaigne :
"Qui ne bée point aprez la faveur des
princes"
Rabelais
: "Les gentilz hommes de Beauce desjeunent de
baisler, et s'en treuvent fort bien". "On
trouvoit les bestes par les champs, mortes la
gueule baye".
Gustave Flaubert
Dictionnaire des idées
reçues
Bâillement : Il faut dire :
"excusez-moi, ça ne vient pas de moi mais
de l'estomac."
"La pandiculation, l'être humain, le
sommeil, la bonne bouffe et la fornication
datent tous de la plus haute
antiquité."
Arthur Rimbaud,
Les mains de Jeanne Marie, juin
1871
"Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires ?
Mains décanteuses de poisons ?
Oh ! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations ?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions ?"
La 4e édition du dictionnaire de
l'Académie française, 1792:
BAYER. v.n.
(On disoit autrefois BÉER.) Tenir la
bouche ouverte en regardant longtemps quelque
chose. Il ne fait que bayer pendant tout le
jour. On dit, Bayer aux corneilles, pour dire,
S'amuser à regarder en l'air niaisement.
Il faut par ailleurs souligner que le verbe
« bayer » ne s'utilise guère
plus que dans le cadre de cette phrase. La
première interprétation de cette
expression, très terre à terre,
nous ferait comprendre que les corneilles
désignent ici le simple fait de regarder
en l'air. Tout comme l'expression « bayer
aux grues » et, par extension, «
être dans la lune » : on a souvent le
menton levé, les yeux perdus au loin, le
nez en l'air
L'Entretènement de vie, summairement
composé par maistre Jehan
Goeurot
Lyon Th Payen 1530
Jean Goeurot utilise fréquemment
bailler dans le sens donner dans cet ouvrage de
thérapeutique. par exemple:
On trouve dans la trachée des
faisandeaux un ver dont le mâle et la
femelle sont accouplés en permanence
donnant au parasite un aspect en Y, d'où
son nom de ver fourchu. Ces vers fourchus se
forment en paquet dans la trachée. Ils
gênent la respiration et fatiguent les
jeunes faisans. Les oiseaux bâillent pour
tenter de faciliter la respiration d'où
le nom de maladie du bâillement ou
bâille-bec. Cette affection parasitaire
entraîne une forte mortalité avec
lésions pulmonaires. (E. Garcin, Guide
vétér., 1944, p. 107).
Le bâillement se dit « das
Gähnen
», en allemand; « the yawn
» en anglais; « lo sbadiglio »
en italien; « el bostezo
» en espagnol.
Oscitation:
The act of yawning, the involuntary opening of
the mouth with respiration, breathing first
inward, then outward. Yawning is often caused by
suggestion. Repeated yawning is commonly a sign
of drowsiness. It can also sometimes be a sign
of depression. Oscitation
From Price Heusner
: It is of interest to compare all of the
foregoing descriptions with the dictionary
definitions of the word yawning and its
alleged synonyms, pandiculation,
oscitation and chasma. Standard
lay and medical dictionaries agree that the word
yawning is derived from the Old English verb
ganien which has always denoted an "opening" in
the sense of "to gape." The definitions of
yawning given by the lay dictionaries are in
such complete harmony that only one need be
quoted: An involuntary act excited by
drowsiness, etc., and consisting of a deep and
long inspiration usually following several
successive attempts at inspiration, the mouth,
fauces, etc., typically being wide open. Some
medical dictionaries conform to this restricted
definition, but others have expanded the meaning
to include the associated stretching of the
limbs. Thus Dorland offers the following
definition of yawning: Pandiculation; a deep,
involuntary inspiration with the open mouth,
often accompanied by the act of stretching. From
this it also appears that Dorland regards
pandiculation and yawnning as synonyms. Both lay
and medical dictionaries agree that
pandiculation is derived from the Latin verb
pandiculari, meaning "to stretch oneself." Of
these dictionaries only Dorland, as already
noted, offers this word as a synonym for
yawning. The others are in agreement on a more
narrow definition of which the following is
characteristic: A stretching and stiffening,
esp. of the trunk and extremities, as when
fatigued and or after waking from sleep. All of
these dictionaries offer the words chasma (from
the Latin noun chasma .... a cleft or an abyss)
and oscitation (from the Latin verb oscitare
.... to open the mouth wide) as synonyms for the
noun yawn.
The gulf yawned at his feet : le gouffre
s'ouvrait à ses pieds
To yawn one'head off : bâiller
à se décrocher la machoire,
bâiller comme une carpe
To yawn one's life away : bâiller sa
vie, languir d'ennui
To yawns.o. good night : bailler un bonsoir
à quelqu'un (bailler sans accent)
The Latin word for "mouth" is os, oris (n.).
Citare means to move or to actuate. Thus,
oscitancy or oscitation refers to movements of
the mouth--in gaping or yawning. The verb is
attested as early as 1623 in Cockeram's
dictionary but the noun oscitation appears as
early as 1547 in a medical book. "Ossitacio is
the latyn worde..In englysh it is named
ossitacion yeanynge or gapynge." This word would
eventually be picked up by Protestant divines in
the 17th century and used figuratively to
describe congregants who had lost their zeal for
Christian faith. From an exposition of I
Thessalonians in 1619: "Tendring their presence
in the Congregation to fill up the number, but
with such Oscitancie, and gaping drowzinesse,
that they regard not what is spoken unto them."
Or, from John Dyke's Selected Sermons in 1620,
we have: "An oscitancy of spirit." The medieval
equivalent was one of the Seven Deadly Sins:
acedia (sloth), known more frequently in English
as accidie. You can use the word oscitancy
indiscriminantly against almost anyone you want,
as long as you want to emphasize those of
winking eye and slumbering manner, of listless
energy and dull inattentiveness. A medical book
from 1822 says: "The particular kind of
pandiculation..being called Oscitancy, Yawning
or Gaping."
This previous quotation drives us back to
the dictionary to see how oscitancy is related
to pandiculation. Pandiculation is derived from
the Latin pandulare and means "to stretch out,
open, extend." It is a word used to emphasize
those liminal states between waking and
sleeping, between sedentary and active living.
Stretching. Or, better, stretttcccchiiinggg.
Thus, it is improper to see pandiculation as
synonymous with yawning--rather it emphasizes
the stretching of a person newly awakened or
sleepy and fatigued. The word was used as
recently as 2000 in the Daily Mail: "His
research showed that yawning or pandiculation as
it is scientifically known is not what we
thought it was."
He must not be oscitant, but intent on his
charge. Barrow
Cell Yawning
The unexplained urge one gets to use or play
with their cell phone when watching another
person utilizing theirs. While waiting for our
lunch order, Sarah took out her phone to check
her texts. Cell yawning occurred and soon we all
had to follow suit.
Le verbe bayer qui signifie "avoir la bouche
ouverte" ne doit pas être confondu avec
bailler. Au XVIe siècle, les corneilles
étaient considérées comme
le gibier le plus insignifiant qui soit (les
fauconniers disaient jadis "voler pour
corneille" pour "chasser un gibier sans
valeur"). Elles désignaient par extension
des objets insignifiants, sans importance. Ce
terme pouvait aussi bien désigner
l'oiseau, présent en grande
quantité à cette époque,
que le fruit du cornouiller. Bayer aux
corneilles voulait donc dire "rester bouche
ouverte à regarder en l'air, contempler
ou désirer des choses sans
intérêt". Bayer, c'est avoir la
bouche bée d'étonnement. "Bayer
aux corneilles", c'est donc ouvrir niaisement la
bouche, éperdu d'admiration,
plongé dans de profondes
réflexions métaphysiques,
tempête sous un crâne, en
contemplant une chose aussi insignifiante que la
corneille l'est pour le chasseur. C'est,
autrement dit, "regarder les mouches
voler"!
Par confusion on écrit souvent
"bâiller aux corneilles": avoir un
bâillement, ouvrir la bouche par sommeil
ou par ennui... Bâiller, quoi, comme vous
êtes vraisemblablement en train de le
faire suite à cette fastidieuse lecture.
Même nos plus grands auteurs classiques
sont tombés dans ce piège
éthymologique: "Autant bâiller aux
corneilles que de se nourrir de toutes les
turpitudes quotidiennes qui sont la pâture
des imbéciles" (Flaubert,
Correspondance). "Allons, vous! Vous rêvez
et bâillez aux corneilles; /Jour de Dieu!
Je saurai vous frotter les oreilles!"
(Molière, Tartuffe, 1664) à moins
qu'il s'agisse d'erreurs de typographie?
Stellifer
oscitans est un poisson le magister
bâillant
Masdevallia
oscitans est une orchidée
oscitabundus, a, um : qui
bâille souvent.
oscitans, antis : part.
présent de oscito. - 1 - qui
bâille. - 2 - somnolent, indolent,
paresseux, négligent.
oscitanter, adv. : indolemment, avec
nonchalance.
oscitatio, onis, f. : - 1 - action de
bâiller, bâillement. - 2 -
somnolence, nonchalance, indolence,
rêverie, indifférence.
oscito, are, avi : - intr. - 1 -
ouvrir la bouche, bâiller. - 2 - s'ouvrir,
s'épanouir (en parl. des
végétaux). - 3 - au fig.
être endormi, être indolent, rester
inactif. - 4 - tr. - cuver (son vin).
oscitor, ari : c. oscito.
osculabundus, a, um : qui couvre de
baisers.
osculatio, onis, f. : action de
donner un baiser, un baiser.
osculatus, a, um : part. passé
de osculor. - 1 - qui a donné un baiser.
- 2 - sens passif : qui a reçu un
baiser.
osculo, are, avi, atum : - tr. -
baiser, donner un baiser (à qqn,
aliquem).
osculor, ari, atus sum : - tr. - 1 -
baiser, embrasser, donner un baiser (à
qqn, aliquem). - 2 - caresser, choyer,
chérir, aimer tendrement.
osculum (ausculum), i, n. : - 1 -
petite bouche, lèvre. - 2 - baiser.
- oscula jacere : envoyer des baisers.
- alicui osculum ferre : donner un baiser
à qqn.
He must not be oscitant, but intent on
his charge. --Barrow.
Dictionnaire
des difficultés D
Dictionnaire des difficultés
grammaticales et littéraires de la langue
française J-Ch Lavaux, Hachette.
1847
Bâillement
Dictionnaire
infernal
Jacques Collin de Plancy
(1794-1881)
Illustrations par Louis Le Breton .
Henri Plon, 1818
Les femmes espagnoles, lorsqu'elles
bâillent, ne manquent pas de se signer
quatre fois la bouche avec le pouce, de peur que
le diable n'y entre. Cette superstition remonte
à des temps reculés, et chez
beaucoup de peuples on a regardé le
bâillement comme une crise
périlleuse. Les Indiens font craquer
leurs doigts quand quelqu'un baille, pour
éloigner les démons.