La finalité de nombreuses actions
ou fonctions de notre corps est
aisément intelligible: manger, uriner,
parler voir etc.. D'autres sont plus
mystérieuses : dormir, rêver,
hoqueter, bâiller. Il est
curieux de constater que depuis des
siècles, le bâillement ait
été si peu
étudié. Seulement trois
thèses de doctorat en médecine
lui ont été consacrées
en France au XX° siècle.
Oublié comme symptôme
diagnostique depuis
le 19è siècle, il
n'apparait pas dans les nombreuses
publications sur le sommeil, alors qu'il se
révèle être un trouble
pouvant altérer la
vie quotidienne de patients.
Les causes pathologiques
sont nombreuses. L'excès de
bâillements est une plainte
explicitée en consultation de
médecine générale, et
laisse le praticien perplexe, puisque non
informé. Il fallait donc recenser
les causes
d'excès de bâillements,
permettre d'en déduire un diagnostic
et de proposer un éventuel traitement
ou d'en supprimer (bâillements
iatrogènes).
Son ancienneté phylogénétique
montre l'intérêt de
l'étude de la neurophysiologie sous
l'angle de l'évolution des
espèces. Corollaire de cette
ancienneté, le bâillement est
ontogénétiquement
précoce, détectable par
échographie
dès la 11-12° semaine de
grossesse chez l'Homme. Ces deux
données font envisager un rôle
important du bâillement, tant au stade
du développement que tout au long de
la vie mais qui rest encore partiellement
mystérieux.
On peut résumer ainsi que le
bâillement est une
stéréotypie comportementale,
universelle chez les vertébrés,
transitionnelle, extériorisant des
phénomènes d'homéostasie
des systèmes de vigilance et de la
faim. Dans son bricolage habituelle,
l'Evolution l'a recyclé au niveau
émotionnelle chez quelques
mammifères et des oiseaux et a
réservé sa réplication
(alias contagion) entre individus aux grands
primates dont l'Homme (et peut-être les
perroquets). Les structures
cérébrales actives lors de
phénomènes de l'empathie sont
similaires à celles impliquées
dans la réplication du
bâillement.
«On se demande comment
il se fait que bâiller se communique
comme une maladie; je crois que c'est
plutôt la gravité, l'attention
et l'air de souci qui se communiquent comme
une maladie; le bâillement au
contraire, qui est une revanche de la vie et
comme une reprise de santé, se
communique par abandon du sérieux et
comme une emphatique déclaration
d'insouciance.»
Treat this website as a field guide to
the terra incognita of yawning, a source of
tips about where to find yawning, how to
study it, and what it means. You will not
find a tidy series of experiments that drive
inexorably (and with an intellectual
flourish) to a Grand Unified Theory of
Yawning. The yawn project is, instead, a
catch-as-catch-can interdisciplinary work in
progress. Some pieces of the yawning puzzle
fit nicely into place, while others are parts
of a yet unknown whole.
Useful advice about the process is
offered by the embryologist Hans Spemann: " I
should like to work like the archeologist who
pieces together the fragments of a lovely
thing which are alone left to him. As he
proceeds, fragment by fragment, he is guided
by the conviction that these fragments are
part of a whole which, however, he does not
yet know. He must be enough of an artist to
recreate, as it were, the work of the master,
but he dare not build according to his own
ideas. Above all, he must keep holy the
broken edges of the fragments; in that way
only may he hope to fit new fragments into
their proper place and thus ultimately
achieve a true restoration of the master's
creation. "