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mise à jour du
13 octobre 2002
Practica Oto Rhino Laryngologica
1970; 32; 1
lexique
Le hoquet et le bâillement
Physiologie et phylogénèse
J. Wind

Chat-logomini

Lors du hoquet une brusque contraction du diaphragme se produit, en même temps qu'une brusque fermeture de la glotte. Cette fermeture peut s'expliquer de trois façons :
- 1 par suite de la contraction du diaphragme se produit en dessous de la glotte une soudaine diminution de pression ; celle-ci entraîne la fermeture brusque des cordes vocales, fonctionnant comme valvules d'entrée
- 2 par une excitation simultanée des fibres phréniques et des fibres récurrents
- 3 par une action conjuguée des deux mécanismes précédents.

La première explication semble la plus probable, vu les observations faites sur l'homme et les animaux.

Le hoquet ne se présente que chez les animaux qui ont un diaphragme, donc probablement seulement chez les mammifères. Comme tous les primates actuels, les tupaias exceptés, possèdent des plis thyro-aryténoîdiens inférieurs comme valvules d'entrée, il est probable que le bruit caractéristique du hoquet de l'homme moderne se produisait déjà chez ceux de nos ancêtres lointains, qui ressemblaint aux singes primitifs.

Lors du baillement, il se produit aussi une inspiration, mais cette fois avec une ouverture maxima de la glotte, ceci souvent en même temps que la contraction des muscles respiratoires et d'autres muscles. Le baillement se présente seulement chez les mammifères et pratiquement seulement chez ceux qui appartiennent aux ordres des Primates et des Carnivores. Le baillement se constate surtout chez les animaux après une période de repos et avant une période d'activité. Chez l'homme par contre, il se manifeste également avant une période de repos, mais aussi lors de l'ennui, de la faim, d'anoxemie, hypoglycemie, etc.

Quelle pourrait être la signification physiologique, la « valeur de survie », du baillement ? Etant donné leur caractère de carnivore et leur intelligence supérieure, les mammifères en question ont un sommeil relativement long et profond, pendant lequel il est probable que des grandes parties de leurs poumons sont affaissées et que dans leur muscles s'amassent des produits du métabolisme. Il est probable que ces entraves possibles de la période d'activité qui suit le sommeil, disparaissent par le baillement. La valeur de survie de la « contagiosité » du baillernent, facile à observer chez l'homme, pourrait donc être la suivante : après une période de sommeil l'homme primitif, comme beaucoup des mammifères sus-nommés, s'adonnèrent par groupes à des activités différentes telles que la chasse, la défense, la migration. Il se pourrait donc que le baillement fût à considérer comme un facteur de socialisation et un « social releaser ».

Le comportement de l'homme qui baille, comme nous le voyons avant une période de repos, quand il a faim ou se trouve dans une situation difficile, peut être considerée comme un comportement de déclanchement (« diplacement behaviour ». Ce comportement de déclanchement est un phénomène bien connu dans l'étude du comportement des animaux. Ce baillement se présente aussi chez les chiens lors de tension.

Nous sommes d'ailleurs très peu informés au sujet du comportement de baillement des primates.