Cette thèse originale, plus
anthropologique que neuropsychologique, se propose de
replacer le bâillement dans le scénario de
l'évolution, tant du point de vue de sa
physiologie, que dans sa fonction de communication.
Après un parcours taxinomique fouillé, E
Schniter explore les liens qui peuvent se tisser entre
fréquence et type de bâillements en fonction
de l'âge, des hormones et d'agents
pharmacologiques, de l'environnement, etc, au sein de
multiples espèces de primates. Il passe en revue
les études sur le bâillement chez l'homme et
semble attacher une grande importance aux théories
de Nolman (parues dans Paradigm avril 1998) sur l'impact
du bâillement dans la circulation du liquide
céphalo-rachidien, mais non disponibles dans les
revues médicales.
Son apport personnel est une tentative d'exploration
de la contagiosité du bâillement, en
affinant les méthodes antérieurement
utilisées par R.Provine (dont la critique parait
bien sévère et déplacée):
dosage de la testostérone salivaire des sujets
étudiés, stimulus par des acteurs en
situation de comportement de supériorité,
ou de soumission, comparaison avec une mire
colorée, enregistrement vidéos des sujets
au lieu de leur propre témoignage...Tout ceci afin
d'avoir une comparaison possible avec l'étude des
comportements de bâillements des primates.
L'importance de l'échantillon de sujets
étudiés, 110 étudiants de son
université, parait ambitieuse. Hélas, la
multiplicité des variables prises en compte
réduit la pertinence des conclusions qui me sont
apparues bien confuses. Vu la rareté des
études sur le bâillement, il faut
néanmoins saluer l'effort méritoire fourni
pour mener à bien un tel travail. Le
résumé et le sommaire sont lisibles sur le
site. La thèse y est
téléchargeable au format PDF.
Mary A, Carskadon qui travaille au Sleep Research
Laborarory, EP Bradley Hospital, Brown University,
Providence, RI , USA, m'a aimablement communiqué
les textes de ces écrits complètant les
travaux du Prof Provine sur bâillements et
comportement. Vous pouvez maintenant les trouver en
intégralité sur le site.
Le Dr Gabriel Nahmani a eu l'amitié de me
communiquer le texte d'une de ses lectures « les
règles de la bienséance et de la
civilité chrétienne », par M de la
Salle prêtre, instituteur des écoles
chrétiennes qui, dans sa livraison de 1776
écrivait :
« Il faut surtout prendre garde en
bâillant de ne rien faire qui soit
indécent, et de ne pas bâiller
excessivement : il est très malséant de
le faire avec bruit et encore plus de s'allonger et de
s'étendre en le faisant »
Combien de fois
bâillez-vous par jour ? <5 = 26,6%.. 5-10 =
26,6%.. 10-15 = 13,5%.. 15-20 = 9,1%.. >20 =
24,2%
Ressentez-vous des
baillements excessifs ?
78,1% = non, tant
mieux
24,6% = oui et je ne sais pas pouquoi
8,4% = oui et je prends
des antidépresseurs
2,0% = oui et je prends
des anti-épileptiques
5,7% = oui et je prends d'autres médicaments
2,7% = oui et j 'ai des troubles neurologiques
2,0% = oui et j 'ai des troubles hormonaux
4,4% = oui et j 'ai des tics moteurs
2,4% = oui et j 'ai des tocs
déclenchez-vous facilement
le bâillement d'autrui ? 70,4%
êtes-vous sensible au
bâillement d'autrui ? 72,7%
« il est plus facile de vivre avec des
certitudes fausses qu'avec des incertitudes
mesurées »