Does autistic children
catch yawns as other childrens ?
Current results
suggest that contagious yawning is impaired in autism
spectrum disorders, which may relate to their impairment
in empathy. A another piece
to the autism puzzle !
Atsushi
Senju of Birkbeck College in London and his
colleagues wanted to test the theory that contagious
yawning is affected in people with autism. This kind of
yawning is thought to be based at least partly on the
capacity for empathy, which is compromised in autistic
persons.
A. Senju et al. showed video clips of people either
yawning or simply opening and closing their mouths to 49
children who were 7 years or older, half of whom were
autistic.
The yawning faces triggered more than twice as many
yawns in non-autistic children than in their autistic
counterparts. When shown the faces that were not yawning,
however, both groups yawned about the same very
infrequent amount, so the difference was not because
non-autistic children simply yawn more in general.
The study was done with children in part because they
are less likely to consciously suppress a yawn than
adults; but A. Senju et al. expect that autistic adults
would also be less susceptible to contagious
yawning.
Another possibility is that autistic children don't
catch yawns as easily because they focus on a different
part of others' faces. Normally, people spend most time
looking at the eyes (dyad), but autistic people focus on
the mouth. Although it might seem counterintuitive, the
most potent stimulus for contagious yawning actually
comes from a person's whole face rather than their gaping
mouth. So perhaps, autistic children don't pick up the
right cues because they are reading the wrong part of the
story.
Even among the normal population, it's likely that
people react differently to seeing someone near them
yawn. Within normal adults, there can be huge individual
variability related to contagious yawning,. There's
likely to be a continuum, with autistic people and
possibly others with similar social deficits lying at the
extreme end.
Les enfants
autistes perçoivent-ils le bâillement des
autres d'une manière différente
?
Ces
résultats suggèrent que
l'échokinésie du bâillement est
déficiente en cas d'autisme ce qui peut
refléter le déficit en
empathie. Une nouvelle
pièce dans le puzzle de l'autisme.
Atsushi
Senju du Birkbeck College à Londres et ses
collègues ont essayé de tester
l'hypothèse que les enfants atteints d'autisme
n'étaient pas sensibles à
l'échokinésie du bâillement (alias
contagion). Ce type de bâillement est
supposé dépendre de mécanismes
communs à ceux permettant le partage empathique,
ceux là-mêmes réputés
déficitaires en cas d'autisme.
A. Senju et al. ont projeté des
vidéo-clips de personnes bâillant ou ouvrant
simplement la bouche à 49 enfants, agés de
7 ans, et dont la moitié était des
autistes.
La vision de bâillements déclenchent
plus du double de bâillements chez les enfants
sains que chez les autistes. Regarder des visages ne
bâillant pas déclenche le même nombre
de bâillements dans les deux catégories
d'enfants. Ceci n'est donc pas secondaire à une
éventuelle propension qu'auraient pu avoir les
autistes à bâiller plus.
Normalement les individus regardent
préférentiellement les yeux des autres
(dyade). De façon paradoxale, la
susceptibilité à déclencher un
bâillement nécessite de percevoir, de
façon consciente ou implicite, l'ensemble de
l'activité motrice du visage au cours de celui-ci.
Les enfants autistes fixent-ils leur attention sur une
partie seulement (la bouche?) et non sur le tout, ce qui
ne permettrait pas le bâillement induit ?
Notons qu' au sein de la population
générale, il existe un sensiblité
différente à la réplication des
bâillements; les personnes à
personnalité extravertie et empathiques sont
très sensibles, les personnailtés
schizoïdes peu ou pas sensibles.
Contagious yawning :
the sum and substance of the matter.
Humans are social beings. One of the primordial
functions of the brain is to enable optimal interaction
with others. The success of social interaction resides in
the capacity to understand others in terms of motor
actions (intentionality), emotional perception, and a
mnemic and comparative cognitive integration which
separates the self from others (empathy, altruism). In
psychology, all these capacities are referred to
collectively as Theory
of Mind (TOM). It has long been known that yawning is
"contagious"; ethologists speak of behavioural imitation
and neurologists refer to echokinesis, a term coined by
JM. Charcot. How does such
echokinesis turn yawning into a form of non-verbal social
communication related to TOM and empathy?
The discovery of mirror neurons by Rizzolatti
and Gallese (1) offers a neurophysiological
explanation for TOM. In most vertebrates, developing the
capacity to explore the environment, making decisions
(especially in a life-or-death response to a predator)
and general preparation for action involve the activation
of these mirror neurons, along with motor neurons, in
cortical motor areas. Mirror neurons are activated when
the movements and actions of conspecifics are perceived,
indicating that intentional action and the corresponding
mental imagery share the same neuronal structures.
Contagion du
bâillement: mise au point,
interprétation.
Les humains sont des êtres sociaux. Une des
fonctions primordiales de l'encéphale est de nous
donner la capacité d'interagir de façon
optimale avec les autres. Le succès des
interactions sociales réside dans la
capacité à comprendre les autres au niveau
des actions motrices (intentionnalité), des
perceptions émotionnelles, d'une
intégration cognitive mnésique et
comparative séparant le soi de l'autre (empathie,
altruisme), toutes capacités que le psychologie
anglo-saxonne a unifié sous le concept de
"The
theory of mind" (TOM). Il est connu, depuis toujours,
que le bâillement est "contagieux";
l'éthologie parle de réplication
comportementale et, la neurologie, depuis JM. Charcot,
d'échokinésie. En quoi cette
échokinésie confère aux
bâillements une forme de communication sociale non
verbale participant de la TOM et de l'empathie ?
(L'échokinésie
définie par Emile Littré)
La découverte des neurones miroirs par
Rizzolatti
et Gallese
(1996) ouvre à une explication neurophysiologique
de la TOM. La promotion des compétences
exploratrices de l'environnement, les processus de prises
de décisions, notamment en cas d'urgence face
à un prédateur, la préparation de
l'action en générale, répondent chez
la plupart des vertébrés à
l'activation de neurones miroirs dans les aires
corticales motrices. Ils s'activent lors de la perception
des mouvements et d'action de conspécifiques
indiquant que la génération de l'action
intentionnelle et l'imagerie mentale de celle-ci
partagent les mêmes structures neuronales.
Embodied
simulation: from mirror neuron systems to interpersonal
relations
Novartis Found Symp., 2007, 278:
3-12; discussion 12-19
A direct form of 'experiential understanding' of
others is achieved by modelling their behaviours as
intentional experiences on the basis of the equivalence
between what the others do and feel and what we do and
feel. This modelling mechanism is embodied simulation. By
means of embodied simulation we do not just 'see' an
action, an emotion, or a sensation. Side by side with the
sensory description of the observed social stimuli,
internal representations of the body states associated
with actions, emotions, and sensations are evoked in the
observer, as if he/she would be doing a similar action or
experiencing a similar emotion or sensation. Mirror
neurons are likely the neural correlate of this
mechanism. The mirror neuron matching systems map the
different intentional relations in a compressed fashion,
which is neutral about the specifi c quality or identity
of the agentive/subjective parameter. By means of a
shared neural state realized in two different bodies that
nevertheless obey to the same functional rules, the
'objectual other' becomes 'another self'.
Des neurones
miroirs à la relation entre
individus
Novartis Found Symp., 2007, 278:
3-12; discussion 12-19
Vittorio Gallese propose un modèle de
compréhension de l'autre basé sur la
comparaison / la simulation de l'autre tant au point de
vue intentionnel qu'émotionnel intuitivement
jaugé à l'aune de notre propre vécu
comportemental et émotionnel. Les stimuli sociaux
sont comparés à un
référentiel construit en nous,
sensorimoteur et émotionnel. Les neurones miroirs
sont le substrat neurophysiologique de cette
capacité d'appréhender les autres comme
similaire à soi.
La production d'une action, son imagination et son
observation activent des mécanismes neurologiques
communs suggèrant une équivalence entre les
représentations propres au sujet et les
représentations nées de l'interaction avec
d'autres individus. La perception d'actions
réalisées par autrui active chez
l'observateur un ensemble de structures corticales
impliquées dans la programmation intentionnelle et
comme mises en résonance.
Cette résonance, chez l'observateur, ne
produit pas nécessairement un mouvement ou une
action mais sert à d'autres fonctions comme
activer, à un niveau infra-conscient,
l'expérience subjective (avec sa valence affective
et émotionnelle) qui serait associée
à la génération de l'action
perçue. Ainsi percevoir les actions
réalisées par autrui implique un processus
de simulation qui permet d'en extraire les intentions. Si
les actions perçues ne sont pas
déclenchées, c'est probablement parce qu'un
mécanisme inhibiteur est parallèlement
activé au niveau frontal.
Uddin LQ, Iacoboni M, Lange C,
Keenan JP.
The self and
social cognition: the role of cortical midline structures
and mirror neurons
Trends Cogn Sci.
2007;11(4):153-157
Recent evidence suggests that there are at least two
large-scale neural networks that represent the self and
others. Whereas frontoparietal mirror-neuron areas
provide the basis for bridging the gap between the
physical self and others through motor-simulation
mechanisms, cortical midline structures engage in
processing information about the self and others in more
abstract, evaluative terms. This framework provides a
basis for reconciling findings from two separate but
related lines of research: self-related processing and
social cognition. The neural systems of midline
structures and mirror neurons show that self and other
are two sides of the same coin, whether their physical
interactions or their most internal mental processes are
examined.
Dans les instans les
plus vifs des passions la mâchoire a
souvent un mouvement involontaire, comme dans
les mouvemens où l'ame n'est
affectée de rien; la douleur, le
plaisir, l'ennui, font également
bâiller, mais il est vrai qu'on
bâille
vivement, et que cette espèce de
convulsion est très-prompte dans la
douleur et le plaisir, au lieu que le
bâillement
de l'ennui en porte le caractère par
la lenteur avec laquelle il se fait.
« Lorsque l'âme est
agitée, la face humaine devient un
tableau vivant où les passions sont
rendues avec autant de délicatesse que
d'énergie, où chaque mouvement
de l'âme est exprimé par un
trait, chaque action par un caractère
dont l'impression vive et prompte devance la
volonté, nous décèle et
rend au dehors, par des signes
pathétiques, les images de nos plus
secrètes agitations. »
Buffon, Histoire de l'Homme
« D'ailleurs Il faut distinguer deux
sortes d'imitation, l'une
réfléchie et sentie, et l'autre
machinale et sans intention; la
première acquise, et la seconde, pour
ainsi dire, innée; l'une n'est que le
résultat de l'instinct commun
répandu dans l'espèce
entière, et ne consiste que dans la
similitude des mouvemens et des
opérations de chaque individu, qui
tous semblent être induits ou
contraints à faire les mêmes
choses; plus ils sont stupides, plus cette
imitation tracèe dans l'espèce
est parfaite : un mouton ne fait et ne fera
jamais que ce qu'ont fait et font tous les
autres moutons: la première cellule
d'une abeille ressemble à la
dernière; l'espèce
entière n'a pas plus d'intelligence
qu'un seul individu, et c'est en cela que
consiste la différence de l'esprit et
l'instinct; ainsi l'imitation naturelle n'est
dans chaque espèce qu'un
résultat de similitude, une
nécessité d'autant moins
intelligente et plus aveugle qu'elle est plus
également repartie; l'autre imitation
qu'on doit regarder comme artificielle, ne
peut ni se répartir, ni se communiquer
à l'espèce; elle n'appartient
qu'à l'individu qui la reçoit,
qui la possède sans pouvoir la donner;
le perroquet le mieux instruit ne transmettra
pas le talent de la parole à ses
petits. »
Buffon, Histoire Naturelle
L'âme est donc la source de
l'expression; c'est elle qui met en jeu les
muscles et qui leur fait peindre sur la face,
en traits caractéristiques, l'image de
passions. En conséquence, les lois qui
régissent l'expression de la
physionomie humaine peuvent être
recherchées par l'étude de
l'action musculaire.