-
- «Lorsque l'âme est agitée,
la face humaine devient un tableau vivant
où les passions sont rendues avec autant
de délicatesse que d'énergie,
où chaque mouvement de l'âme est
exprimé par un trait, chaque action par
un caractère dont l'impression vive et
prompte devance la volonté, nous
décèle et rend au dehors, par des
signes pathétiques, les images de nos
plus secrètes agitations » Buffon,
Histoire de l'homme.
-
- L'âme est donc la source de
l'expression; c'est elle qui met en jeu les
muscles et qui leur fait peindre sur la face, en
traits caractéristiques, l'image de
passions. en conséquence, les lois qui
régissent l'expression de la physionomie
humaine peuvent être recherchées
par l'étude de l'action musculaire.
-
- C'est un problème dont je cherche la
solution depuis bien des années,
provoquant, à l'aide de courants
électriques, la contraction des muscles
de la face, pour leur faire parler le langage
des passions. « L'expérience, dit
Bacon, est une sorte de question
appliquée à la nature pour la
faire parler. » Cette étude
attentive de l'action musculaire partielle m'a
révélé la raison
d'être des lignes, des rides et des plis
de la face en mouvement. Or, ces lignes et ces
plis sont justement les signes qui, par leurs
combinaisons variées, servent à
l'expression de la physionomie. Il m'a donc
été possible, en remontant du
muscle expressif à l'âme qui le met
en action, d'étudier et de
découvrir le mécanisme, les lois
de la physionomie humaine.
- Je ne bornerai pas à formuler ces
lois; je représenterai par la
photographie les lignes expressives de la face
pendant la contraction électrique de ses
muscles.
-
- En résumé, je ferai
connaître par l'analyse
électrophysiologique et à l'aide
de la photographie l'art de peindre correctement
les lignes expressives de la face humaine, et
que l'on pourrait appeler orthographe de la
physionomie en mouvement
-
- Duchenne de Boulogne, Paris le 1er janvier
1862
-
- Préface de
- Mécanisme de la physionomie humaine
ou analyse électro-physiologique de ses
différents modes d'expression
- Paris Asselin 1862
-
|