Pathological yawning is rarely observed in cerebral
or spinal diseases. A 67-year-old woman was admitted with
a seven-day progressive hemisyndrome with left-sided limb
ataxia and hypesthesia. The patient yawned with a high
frequency, partially in salve-like episodes. MRI showed a
cervical myelitis over more than three vertebral segments
up to the lower medulla and Aquaporin-4-antibodies were
positive (diagnostic criteria for a Neuromyelitis optica
spectrum disorder were fulfilled). Under treatment with
methylprednisolone, followed by plasmapheresis and
immunoadsorption, clinical symptoms were regressive and
the frequency of yawning completely normalized. When
observing pathological yawning, even in the absence of
other cerebral or brainstem symptoms, one should be aware
of NMOSD as a possible cause.
Distinct oedema of the cervical
spinal cord on T2-weighted sequences with spinal cord
swelling and expansion into the brainstem.
Des
bâillements excessifs révèlent une
neuromyélite
Des bâillements pathologiques sont un
symptôme rare au cours des maladies
cérébrales ou médullaires. Une femme
de 67 ans est admise pour un hémi-syndrome
évoluant progressivement depuis une semaine,
comprenant une ataxie et une hypoesthésie du
membre gauche. Elle manifestait des bâillements
à une fréquence élevée,
parfois en salves espacées. L'IRM a montré
une myélite cervicale sur plus de trois segments
vertébraux jusqu'à la moitié du
tronc cérébral. Le dosage des anticorps
anti-Aquaporine-4 s'est révélé
positif (les critères de diagnostic d'un trouble
du spectre de la neuromyélite optique
étaient remplis). Sous traitement par de la
méthylprednisolone, suivi d'une
plasmaphérèse et d'une immunoabsorption,
les symptômes cliniques ont régressés
et les bâillements se sont normalisés. Lors
de l'observation de bâillements pathologiques,
même en l'absence d'autres symptômes
cérébraux ou du tronc
cérébral, il faut évoquer une
neuromyélite comme une cause possible.
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Emotional contagion as
a by-product
ofmind-reading
Contagious yawning, emotional contagion and empathy
are characterized by the activation of similar
neurophysiological states or responses in an observed
individual and an observer. For example, it is hard to
keep one's mouth closed when imagining someone yawning,
or not feeling distressed while observing other
individuals perceiving pain. The evolutionary origin of
these widespread phenomena is unclear, since a direct
benefit is not always apparent.
The authors explore a game theoretical model for the
evolution of mind-reading strategies, used to predict and
respond to others' behavior. In particular they explore
the evolutionary scenarios favoring simulative
strategies, which recruit overlapping neural circuits
when performing as well as when observing a specific
behavior.
They show that these mechanisms are advantageous in
complex environments, by allowing an observer to use
information about its own behavior to interpret that of
others. However, without inhibition of the recruited
neural circuits, the observer would perform the
corresponding downstream action, rather than produce the
appropriate social response.
They identify evolutionary trade-offs that could
hinder this inhibition, leading to emotional contagion as
a by-product of mind-reading. The interaction of this
model with kinship is complex. They show that empathy
likely evolved in a scenario where kin- and other
indirect benefits co-opt strategies originally evolved
for mind-reading, and that this model explains observed
patterns of emotional contagion with kin or group
members.
La contagion
émotionnelle : une évolution du
décodage de l'intentionnalité
Le bâillement contagieux, la contagion
émotionnelle et l'empathie se caractérisent
par l'activation d'états ou de réponses
neurophysiologiques similaires chez un individu
observé et un observateur. Par exemple, il est
difficile de garder la bouche fermée lorsque vous
percevez quelqu'un bâiller. De même vous vous
sentez angoissé lorsque vous observez d'autres
personnes percevant une douleur. L'origine
évolutive de ces phénomènes
ubiquitaires n'est pas claire, car le
bénéfice direct n'est pas toujours
perceptible.
Les auteurs explorent un modèle
théorique de jeu afin d'évaluer
l'évolution des stratégies de
décodage de l'intentionnalité,
utilisées pour prédire et réagir au
comportement des autres. Ils explorent, en particulier,
les scénarios privilégiant les
stratégies de simulation, qui recrutent des
circuits neuronaux communs lors de l'action et lorsqu'un
comportement spécifique est observé.
Ils montrent que ces mécanismes sont
avantageux dans des environnements complexes, en
permettant à un observateur d'utiliser les
informations relatives à son propre comportement
pour interpréter celui des autres. Cependant, sans
inhibition des circuits neuronaux recrutés,
l'observateur effectuerait l'action en aval,
correspondante plutôt que de produire la
réponse sociale appropriée.
Ils identifient des compromis évolutifs qui
pourraient empêcher cette inhibition, menant
à la contagion émotionnelle en tant que
conséquence de la lecture de
l'intentionnalité.
L'interaction de ce modèle avec la
réalité est complexe. Ils montrent que
l'empathie a probablement évolué suivant un
schéma où les stratégies de
mimétisme ont des avantages indirects pour la vue
sociale et que ces derniers ont autorisé
l'émergence de la capacité à
décoder l'intentionnalité.Ce modèle
donne une explication à la contagion
émotionnelle observés au sein d'une famille
ou d'un groupe.
In stroke patients, involuntary movements can occur
both in the acute and chronic phase. Here, the authors
describe one such involuntary movement consistent with
the rare phenomenon of parakinesia brachialis oscitans
(PBO). PBO has been reported in ischaemic and
haemorrhagic strokes involving the anterior circulation;
however, this is only the second time this phenomenon is
being reported in posterior circulation stroke in the
English literature.
PBO après un AVC de a
circulation postérieur
Chez les patients ayant subi un AVC, des mouvements
involontaires peuvent survenir tant à la phase
aiguë que à la phase chronique. Les auteurs
décrivent ici un de ces mouvements involontaires,
compatible avec le phénomène rare de
parakinesia brachialis oscitans (PBO). Des cas de PBO ont
été rapportés dans des accidents
vasculaires cérébraux ischémiques et
hémorragiques impliquant la circulation
antérieure. Cependant, ce n'est que la
deuxième fois que ce phénomène est
rapporté dans les accidents vasculaires
cérébraux de la circulation
postérieure dans la littérature
anglaise.
The eponym "Dejerine Sottas" makes 21st-century
neurologists think of a form of heredity peripheral
neuropathy leading to amyotrophy and secondary to a
mutation of one of the many genes responsible for the
formation of myelin. The seminal description was the work
of Sottas and Jules Dejerine (1849-1917); Dejerine was
the prestigious second successor of Jean-Martin Charcot
at the Clinic of Nervous System Diseases at the La
Salpêtrière hospital. Jules Sottas
(1866-1945) has almost been forgotten, but as a young man
he was a brilliant resident under Dejerine. However,
Sottas eventually gave up medicine, even though he could
have had a successful career as a neurologist, to devote
himself to his passion for history, especially the
history of navigation. But during his time as a physician
he published several original works, always supported by
detailed neuro-pathological studies, the result of his
very close collaboration with Dejerine at Bicêtre
then at La Salpêtrière. After a brief
biography of Sottas, we will analyse his neurological
work and then highlight the quality of his publications
on naval and maritime history, which are still relevant
today.
Jules Sottas
(1866-1945)
L'éponyme « syndrome de Dejerine Sottas
» évoque, pour les neurologues du XXIe
siècle, une forme de neuropathie
périphérique héréditaire
à l'origine d'une amyotrophie, secondaire à
une mutation d'un des multiples gênes gouvernant la
formation de la myéline. La description princeps
associe le nom de Jules Dejerine (1849-1917), prestigieux
second successeur de Jean-Martin Charcot à la
Clinique des Maladies du Système Nerveux de La
Salpêtrière et celui de Sottas. Jules Sottas
(1866-1945), alors brillant interne de Dejerine mais
aujourd'hui presque oublié, a
préféré vivre sa passion pour
l'histoire, et notamment l'histoire de la navigation,
plutôt qu'une carrière prometteuse de
neurologue qui s'ouvrait devant lui, après
plusieurs publications originales, toujours
accompagnées d'études neuro-pathologiques
précises, illustrant sa très proche
collaboration avec Dejerine à Bicêtre puis
à La Salpêtrière. Après une
brève biographie de Sottas, nous analysons ses
travaux neurologiques avant de mettre en lumière
la qualité de ceux, toujours pertinents
actuellement, qu'il a consacrés à
l'histoire navale et maritime.