Contagious yawning is a form of response facilitation
found in humans and other primates in which observing a
model yawning enhances the chance that the observer will
also yawn. Because contagious yawning seems to be more
easily triggered when models are conspecifics or have a
strong social bond with the observer, it has been
proposed that contagious yawning is linked to
empathy.
A possible way to test this hypothesis is to analyze
whether individuals' responses differ when they observe
models yawning or performing different involuntary (i.e.,
nose wiping, scratching) and voluntary (i.e., hand
closing, wrist shaking) actions that are not linked to
empathy. In this study, we tested the four great ape
species with two different setups by exposing them to a
human experimenter repeatedly performing these actions
online, and video-recorded conspecifics repeatedly
performing these actions on a screen.
The authors examined which behaviors were subject to
response facilitation, whether response facilitation was
triggered by both human models and video-recorded
conspecifics, and whether all species showed evidence of
response facilitation.
Their results showed that chimpanzees yawned
significantly more when and shortly after watching videos
of conspecifics (but not humans) yawning than in control
conditions, and they did not do so as a response to
increased levels of anxiety. For all other behaviors, no
species produced more target actions when being exposed
to either model than under control conditions.
Moreover, the individuals that were more "reactive"
when watching yawning videos were not more reactive when
exposed to other actions. Since, at least in chimpanzees,
(1) subjects only showed response facilitation when they
were exposed to yawning and (2) only if models were
conspecifics, it appears that contagious yawning is
triggered by unique mechanisms and might be linked to
empathy.
A yawn response during presentation of a yawn
videotape. Ai watches a yawn on the screen (top left),
starts to yawn as the stimulus yawn ends (top right),
continues to yawn (bottom left), and completes the yawn
while the screen is blank (bottom right) See
the video
La
réplication du bâillement semble bien
liée à l'empathie
La réplication, alias contagion, du
bâillement est un réponse comportementale
mimétique observée chez les humains et
d'autres primates. L'observation du bâillement d'un
congénère augmente la chance que
l'observateur se mette également à
bâiller.
La réplication du bâillement semble
être plus facilement déclenchée entre
congénères, en particulier entre ceux
partageant un lien social fort. Il en a été
déduit la proposition que la réplication du
bâillement est liée à
l'empathie.
Une façon de tester cette hypothèse est
d'analyser si les réponses des sujets
diffèrent quand ils observent des
bâillements ou d'autres comportements qu'ils soient
involontaires (essuyage du nez, grattage) ou volontaires
(fermeture de la main, serrer le poignet), ces actions
n'étant pas liées à l'empathie.
Dans cette étude, les auteurs ont testé
quatre espèces de grands singes dans deux
situations différentes: soit en les exposant
à un expérimentateur humain
exécutant à plusieurs reprises ces actions
successivement, soit en leur présentant, sur un
écran, leurs congénères qui avaient
été enregistrés en video, effectuant
à plusieurs reprises ces actions.
Les auteurs ont examiné ces comportements
"à la réponse induite facilitée" et
comparé si le déclenchement diffère
suivant que le comportement est réalisé par
des humains ou par leurs congénères
(vidéo enregistrés) et si toutes les
espèces ont montré des réponses
comparables.
Leurs résultats indiquent que les
chimpanzés bâillent beaucoup plus quand ils
regardent leurs congénères bâiller et
peu de temps après, mais pas en regardant les
bâillements humains. Ces bâillements ne
correspondent pas à une réponse par
augmentation des niveaux d'anxiété
comparativement aux des conditions de
contrôle.
Aucun autre comportement (avec examen en situations
contrôles) n'ait reproduit par aucune
espèce.
Ceux qui étaient les plus sensibles à
la réplication des bâillements n'ont pas
montré de sensiblité particulière
à mimer d'autres comportements. Chez le
chimpanzé, en particulier, le fait que la
réplication soit nettement facilitée par
l'observation d'un congénère, semble
préciser que la réplication du
bâillement est déclenchée par des
mécanismes uniques et qu'ils pourraient être
liés à l'empathie.
Did CCD and PBO might
share similar neuroanatomical pathways ?
Crossed cerebellar diaschisis (CCD) is defined as a
reduction in blood flow in the cerebellar hemisphere
contralateral to the supratentorial focal lesion. This
term was coined by Constantin
von Monakow in 1914
The phenomenon termed parakinesia brachialis oscitans
(PBO) in which stroke patients experience involuntary
stretching of the hemiplegic arm during yawning is rarely
reported. This term was coined by Olivier Walusinski en
2005.
The concurrence of CCD and PBO has never been
described.
A 52-year-old man had putaminal hemorrhage and
demonstrated no significant recovery in his left
hemiplegia after intensive rehabilitation, but his gait
improved gradually. Two months after the stroke, the
single photon emission computed tomography (SPECT) showed
CCD. Four months after the stroke, the patient noticed
PBO. The follow-up SPECT showed persistent CCD and the
patient's arm was still plegic. The frequency and
intensity of PBO have increased with time since the
stroke.
The authors speculate that the two phenomena CCD and
PBO might share similar neuroanatomical pathways and be
valuable for predicting clinical recovery after
stroke.
Diaschisis
cérébelleux croisé et
parakinésie brachaile oscitante partagent-t-ils
les mêmes mécanismes physiopathologiques
?
On nomme diaschisis l'abolition temporaire de
l'activité de neurones distants d'une zone
lésée, mais présentant des liens
anatomiques et physiologiques avec celle-ci. Le
diaschisis cérébelleux croisé, terme
créé par Constantin
von Monakov en 1914, est un phénomène
d'inhibition fonctionnel réversible, qui serait,
en réalité, un défaut de stimulation
d'un territoire cérébelleux par une
lésion de la zone corticale stimulante
physiologique.
La parakinésie brachaile oscitante est la
description d'un mouvement du bras portant la main vers
la bouche d'un membre paralysé au cours du
bâillement.
La co-occurence des deux phénomènes
n'avait jamais été décrite
jusqu'à présent.
Un homme de 52 ans présentait une
hémorragie au niveau du putamen et ne manifestait
aucun signe de récupération de son
hémiplégie gauche malgré une
rééducation intensive sauf un peu la
marche. Deux mois après l'AVC, une SPECT scann
visualisait un diaschisis cérébelleux
croisé. Quatre mois après l'AVC, le patient
signalait la parakinésie brachiale oscitante. Le
suivi par SPECT scann notait la persistance des deux
phénomènes et la persistance d'une
paralysie complète du bras. La fréquence et
l'amplitude de la parakinésie se sont
amplifiées à mesure du temps passant depuis
l'AVC.
Les auteurs proposent d'interpréter ces deux
phénomènes comme l'expression d'une
physiopathologie similaire pouvant aider à
prédire la qualité de la
récupération après un AVC.
Curious Behavior:
Yawning, Laughing, Hiccupping,
and
Beyond
Robert Provine
Cambridge, MA
Harvard University Press
2012. 288 pp.
Journal of the History of the
Neurosciences 2013;22:429-430
Department of Psychology, Washington
University, Saint Louis, Missouri, USA
Psychologist Robert Provine's real concern is with an
assortment of common behaviors that, he rightfully
claims, researchers, despite their well-equipped
laboratories, have largely overlooked. Yet, these are
behaviors that can be studied with careful observations
and simple experiments on a street corner, in a shopping
mall, or even at meaningful gatherings, such as a
weddings and sporting events.
Yawning is one example of such behavior, and Provine
is fascinated by how contagious it actually is. Indeed,
not only can seeing a person yawn stimulate it in the
observer but, fight it or not, even reading or thinking
about yawning can achieve the same effect. What function,
the author repeatedly asks himself and his readers, does
such an easily triggered and widely observable behavior
serve? What is its evolutionary and developmental
significance?
Yawning is just one of many the curious behaviors
examined in this very readable book, which is written
with a flow perfectly suited for a series of provocative
college lectures. The ubiquitous sneeze, the coughing
that plagues orchestra conductors, the crying and
emotional tearing that we see too often in the movies and
in real life, and sometimes the embarrassing hiccup are
among the other 12 topics covered in this long overdue
tome. ....
A year before he died at age 94, former JHN Board
member Francis Schiller - best remembered for his
scholarly biography of Paul Broca in 1970 and for
coediting (with Webb Haymaker) Founders of Neurology a
decade earlier - submitted his final paper to this
journal, an essay that posed a question in its one word
title: "Yawning?" As with his
other writings, Schiller's paper reflected his love of
history, although in this case what he wrote was more of
a brief survey than a thorough history
Schiller
F Yawning ?
Journal of the History of the
Neurosciences 2002;11(4): 392-401
Depuis l'Antiquité, le bâillement n'a
que fort peu intéressé tant les
philosophes, les psychologues ou les physiologistes que
les enseignants, les moralistes ou les médecins.
Tous les êtres vivants des oiseaux à
l'homme, depuis la vie intra-utérine à la
mort ont été reconnus comme
bâilleurs. Bien qu'il procure souvent un
bien-être à celui qui bâille, il est
de règle de chercher à le masquer.
Hippocrate l'a noté dans sa liste des
comportements naturels. Aristote y a consacré
quelques mots. Boerhaave en a attribué l'origine
au cerveau. Haller a noté ses rapports avec
l'audition, la circulation et le sommeil des
bébés. Darwin a mentionné son lien
avec les émotions. Des auteurs plus contemporains
lui ont attribué un rôle dans la respiration
et l'odorat. En 1962,
Ashley Montagu a essayé de corriger la
faiblesse des connaissances de sa cause en proposant son
déclenchement pas l'élévation du CO2
et notant ses effets sur la circulation
artério-veineuse intracrânienne. Le
bâillement a intéressé quelques
neurologues qui ont remarqué son association avec
l'épidémie d'encéphalites
léthargiques apparue après
l'épidémie de 'grippe espagnole' dans les
années 20, l'existence de bâillements
en salves, son association avec l'épilepsie
et bien sûr l'hystérie.
Un écrit de 40 pages, retrouvé à la
cour de Frédéric Le Grand au XVIII°,
l'évoque comme stimulant face à l'ennui, et
argue de ce constat pour condamner l'oisiveté,
sujet qui inspira également Blaise Pascal. ou
William James. Dans la monde
Hindou, bâiller en public demeure un
blasphème....
Since antiquity yawning has attracted a moderate
interest among philosophers, psychologists,
physiologists, as well as educators, moralists and
physicians. Organisms from birds to men and from the womb
to the deathbed were found to be displaying it. While
sometimes satisfying to the producer, its display is
offensive to the lay observer. Hippocrates had it on his
lists of useful 'natures.' Aristotle dropped a few words
on the matter. Boerhaave elevated its function to the
intellect of animals. Haller has commented on its
relation to the acoustic system, blood-flow, and baby
sleep. Darwin mentioned it in connection with emotional
behavior. Some modern authors praised its beneficial
effects on respiration and smell. In the 1962, Ashley
Montagu tried to correct the contemporary failure to
explain the behavior by the fact of raised CO2 and
arterial compression.
It also interested some neurologists, especially in its
association with the encephalitis
lethargica in the 1920s, with 'spasmodic
yawning,' with epilepsy,
not to speak of hysteria.
As to boredom or its stimulus, a 40-page dissertation
survives from the court of Frederick the Great of the
18th century condemning idleness, a subject that also
inspired Blaise Pascal and William James. But in
the Hindu world, public
yawning was a religious offense...