Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
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mystery of yawning 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mise à jour du
25 décembre 2013
 
Henry Duret
1849-1921
un chirurgien neurologue oublié
 
Olivier Walusinski
Philippe Courivaud

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 Les biographies de neurologues
 
Résumé
Henri Duret (1849-1921) est un chirurgien dont la formation commence au laboratoire de Jean-Martin Chacot et Alfred Vulpian à La Salpêtrière en 1874. Utilisant des injections de gélatine colorée, Duret réalise la description princeps de la distribution « des artères nourricières » du tronc cérébral puis du cortex, corrélant les territoires irrigués, les zones infarcies et les déficits neurologiques secondaires.
 
Il consacre sa thèse, en 1878, à des études expérimentales des conséquences des traumatismes cérébraux, localisant l'origine des troubles neurovégétatifs et de la vigilance au niveau du tronc cérébral qu'il rapporte à des micro-hémorragies bulbo-protubérantielles, dénommées maintenant hémorragies de Duret.
 
Pendant 40 ans, il consacre de très nombreuses publications à la chirurgie digestive et gynécologique et à son enseignement. C'est en 1905, que paraît un autre de ses ouvrages novateurs, consacré aux tumeurs de l'encéphale, à leurs manifestations cliniques, aux conséquences physio-pathologiques de l'hypertension intra-crânienne et à leurs traitements chirurgicaux. Ce traité, resté méconnu, en fait un pionnier de la neurochirurgie, bien avant les livres plus connus de Victor Horsley et d'Harvey Cushing.

Henri Duret (1849-1921) est un chirurgien qui nous a laissé des travaux consacrés à la chirurgie digestive, gynécologique, sénologique ('les crêtes de Duret') et oto-rhino-laryngée. Mais beaucoup plus originales, ses recherches en neurologie en font un pionnier méconnu de la pathologie neuro-vasculaire et de la neuro-chirurgie. Après une biographie de Duret, nous présentons ici ses découvertes afin de leur redonner la place éminente qu'elles méritent dans l'histoire de la neurologie [1].
 
Un brillant parcours universitaire
Né le 7 juillet 1849 à Condé-sur-Noireau, en Normandie (France), fils d'un marchand de coton filé, Duret commence ses études de médecine à l'école de médecine de Caen en 1867 puis les poursuit à la faculté de médecine de Paris à partir de 1869. Reçu 23è au concours de l'externat de 1869, il s'oriente vers la chirurgie auprès de Simon Duplay (1836-1924), mais la guerre avec la Prusse interrompt ses débuts. Ce bref parcours lui permet néanmoins d'être reçu au concours 'd'aide major auxiliaire' à l'hôpital militaire du Val de Grâce, et deux mois plus tard devenir 'aide chirurgien'. Il participe à toute la campagne de la guerre de 1870 de Sedan jusqu'à la bataille finale du Tertre de Changé au Mans, le 12 janvier 1871. A la suite, il s'occupe des blessés, jour et nuit, pendant plusieurs semaines. Le général Chanzy le propose pour la 'Légion d'honneur', à 21 ans, mais sans qu'elle lui soit attribuée effectivement. A son retour des armées, il est reçu 49è à l'internat des Hôpitaux de Paris, au concours de 1871, dans la promotion de Fulgence Raymond (1844-1910), Louis Landouzy (1845-1917) et Jules Voisin (1844-1920). Il débute en 1872 chez Ulysse Trélat (1795-1879), chef d'un service d'aliénées de l'hôpital de La Salpêtrière. Ce maître se félicite de « son exactitude et son amour de l'étude ». La proximité des lieux lui permet de travailler au laboratoire annexé au service de Jean-Martin Charcot (1825-1893). Quand il publie ses premiers travaux, il précise être « élève du service de M. Le Professeur Charcot, (où) nous avons été souvent témoin de l'insuffisance des connaissances actuelles sur la circulation cérébrale, pour l'intelligence de la forme, du siège et de la disposition de certaines lésions du cerveau, en particulier de l'hémorrhagie et du ramollissement » [2]. Il est nommé 'aide préparateur' à l'amphithéâtre d'anatomie le 30 avril 1873 et poursuit sa formation de chirurgie auprès de Paul-Jules Tillaux (1834-1904), Duplay et Aristide Verneuil (1823-1895) dont il devient le chef de clinique. Verneuil qualifie son élève de: « très laborieux, très instruit, extrêmement dévoué à la science. J'en suis aussi satisfait que possible sous tous rapports » [3]. Il soutient sa thèse le 22 février 1878, présidée par Verneuil devant Alfred Vulpian (1826-1887), Jacques Grancher (1843-1907) et Samuel Pozzi (1846-1918). Dans ses remerciements, il prie « de vouloir bien agréer l'hommage de ce travail M. Charcot, M. Verneuil et M. Vulpian, professeurs à la Faculté de Médecine, qui nous ont inspiré et guidé dans la voie élevée de la science ». Consacrée à des « Etudes expérimentales sur les traumatismes cérébraux », elle lui vaut le prix de physiologie expérimentale de l'Institut [4].
 
henry duret figure 1
 
Une carrière de chercheur et professeur de chirurgie à Lille
Classé premier au concours de chirurgien des hôpitaux de Paris en 1882, il échoue à deux reprises à l'agrégation. En 1880, le jury composé de Jules Levrat (1850-1895) et Georges Bouilly (1893-1903) lui préfère Pierre Budin (1846-1907) et Paul Reclus (1847-1914) [5]. Pourtant Duret présente « le premier travail d'ensemble sur les contre-indications à l'anesthésie chirurgicale […] le travail de M. Duret résume, de la façon la plus heureuse, la foule énorme des recherches sur l'action des anesthésiques sur l'organisme, et les cas de mort ou d'accidents graves ». Cette thèse, très novatrice, publiée en livre, passe, entre autres, « en revue 135 cas de mort par le chloroforme; il s'attache surtout à rechercher dans quels cas la mort est imputable au seul agent anesthésique ou à son mode d'emploi » mais aussi à l'état clinique du malade ! [6,7]. A sa deuxième tentative, le 30 juin 1883, le jury choisit Edouard Kirmisson (1848-1924), Victor Campenon (1846-1916) et Paul Segond (1851-1912) malgré la belle présentation de Duret consacrée aux formes rares des hernies inguinales [8]. Certains attribuent ses échecs aux convictions religieuses qu'il manifeste à une époque d'anticléricalisme [9]. Pourtant, Duret a travaillé avec Charcot et Vulpian. Il a publié dans les journaux que ceux-ci dirigent, notamment 'Les Archives de Physiologie normale et pathologique' dès 1873, et a très régulièrement collaboré au 'Progrès Médical' de 1873 à 1882, dirigé par Désiré-Magloire Bourneville (1840-1909) aux convictions anti-cléricales affichées et que Duret présente comme « son collègue et ami ».
 
Réalisant que la carrière universitaire lui était fermée à Paris, il intègre, aidé par son frère l'abbé Joseph Duret, la faculté de médecine catholique de Lille fondée en 1875, non sans quelques oppositions de la hiérarchie catholique du Nord de la France justifiées, justement, par sa collaboration avec l'Ecole de La Salpêtrière. Il est d'abord nommé à la chaire de pathologie générale puis à celle de clinique chirurgicale, lui donnant un lustre exceptionnel de 1885 à 1911. Une puissance de travail peu commune, une volonté de fer, une maîtrise parfaite dans ses opérations, un sens pédagogique remarquable lui valent l'admiration de tous ceux qui l'ont approché et de ses élèves en particulier : « la puissante activité du Maître entraînait dans un tourbillon irrésistible la jeunesse qui l'entourait […]. Sa hardiesse opératoire était connue de tous, son sang-froid qui n'était pas toujours calme, était proverbial et le récit de certaines de ses opérations restera légendaire » [10]. Doyen de la Faculté libre de médecine de Lille à trois reprises (1890, 1899 et 1905), il crée pour les étudiants « La Socité Anatomo-clinique de Lille », sur le modèle de celle de Paris, qu'il préside lui-même de 1886 à 1905. Il ne néglige pas pour autant « La Société des Sciences médicales de Lille » qu'il préside aussi à plusieurs reprises. Afin d'améliorer les soins donnés par « La société de Secours aux Blessés Militaires », il fonde le Dispensaire-Ecole de La Croix Rouge de Lille en 1905. Associé à un collègue professeur de paléobotanique à la Faculté des Sciences et prêtre, Jean Boulay (1838-1905), Duret fonde « L'Ecole d'Anthropologie » à finalité apologétique [1,9,10]. Duret est élu membre correspondant de l'Académie de médecine en 1900, puis membre associé en 1907. Membre actif de La Société de Neurologie de Paris, fondée en 1899, il continue de fréquenter aussi, tout au long de sa longue carrière, La Société de Biologie devant laquelle il expose ses premiers travaux dès 1873. Il est correspondant de l'Académie Royale de Belgique, docteur honoris causa de l'Université de Louvain, Commandeur de Saint Grégoire le Grand.
 
Retraité depuis 1911, non mobilisable pendant la guerre 1914-1918, il reprend du service en dirigeant les hôpitaux militaires auxiliaires 4 et 10, dans les locaux de la faculté catholique de Lille et dans un collège voisin et « a retardé pied à pied, avec la plus grande énergie, jusqu'à l'extrême du possible, la main mise par l'autorité allemande sur nos hôpitaux auxiliaires ». Duret est promu Chevalier de la Légion d'Honneur le 23 février 1921, à titre militaire. Il meurt le 7 avril 1921 après une douloureuse agonie d'un cancer [10,11].
 
Dans l'éloge qu'il prononce à la Société de Neurologie le 5 mai 1921, Henri Claude (1869-1945) dit qu'il doit « rappeler l'œuvre formidable entreprise pendant la guerre par ce travailleur acharné et qui porte comme titre: 'Traumatismes cranio-cérébraux'. L'épithète de formidable n'est pas excessive pour qualifier une pareille publication. Trois énormes volumes de 1500 pages ont déjà parus ». Le quatrième est terminé en 1922 par ses collaborateurs lillois Jules-Alfred Voituriez (1858-1938) et Joseph Delépine (1877-1923). Claude poursuit : « dans la préface du premier volume, nous retrouvons ces phrases émouvantes qui font suite à l'exposé en raccourci de l'œuvre: 'nous remercions le ciel de nous avoir permis l'achèvement malgré les horreurs et les souffrances d'une longue guerre et d'une occupation de quatre années persécutrices et cruelles'. C'est en effet pendant l'occupation allemande que Duret avait travaillé à cet ouvrage, et il note que c'est seulement après de longues démarches que l'autorité allemande, 'par humanité', renonça à détruire la composition déjà faite du livre! » [12]. Au début 1921, quelques-uns de ses collègues de la faculté libre de médecine de Lille proposent la candidature de Duret au prix Nobel de médecine et de physiologie. Sa mort interrompt la démarche. Coïncidence ou conséquence, le prix n'est pas attribué cette année-là [1,9] (fig.1).
 
henry duret figure 2
 
Sur les artères nourricières du cerveau 
La thèse d'Etienne Lancereaux (1829-1910), soutenue en 1862, est une des premières mises au point complète, en français, de la physio-pathologie des accidents vasculaires-cérébraux, intitulée « De la thrombose et de l'embolie cérébrales considérées principalement dans les rapports avec le ramollissement du cerveau » [13]. En Allemagne, Julius Cohnheim (1839-1884), élève de Rudolf Virchow (1821-1902), bâtit et nomme, en 1872, les concepts modernes d'infarctus cérébral d'origine embolique, 'd'artères terminales' et d'anastomoses de suppléance. Pourtant, aucun de ces auteurs n'associe une localisation avec une artère nourricière précise [14,15].
 
C'est Duret qui présente le 7 décembre 1872, à la Société de Biologie, la première étude « sur la distribution des artères nourricières du bulbe rachidien ». Il écrit: « les progrès récemment accomplis dans la pathologie du bulbe demandaient une étude plus complète de la circulation de cet organe que celle contenue dans les traités d'anatomie descriptive. C'est pour combler cette lacune, que, sous la direction de M. Charcot, nous avons entrepris cette étude ». En effet, « il n'existe aucune description des artères nourricières du bulbe que nous nommerons artères médianes ou des noyaux […]. La distribution du sang artériel dans un organe aussi important que le bulbe n'est pas abandonnée au hasard; elle obéit à des lois ». Il distingue et décrit avec une extrême précision des artères radiculaires destinées aux racines des nerfs émergeant du bulbe, des artères des noyaux du tronc, et d'autres destinées « aux autres parties du bulbe » montrant, de façon novatrice « la disposition terminale des artères médianes des noyaux […]. Cette étude de la distribution des artères nourricières du bulbe peut donner une explication très satisfaisante de certains phénomènes des maladies bulbaires » lui permettant de confronter ses constatations anatomiques avec les observations décrites par Adrien Proust (1834-1903) dans sa thèse d'agrégation soutenue en 1866 et celles de son collègue André Huret [16,17,18].
 
Paraissant d'abord dans 'Le Mouvement Médical' de 1873, puis 'Le Progrès Médical' de 1873 et enfin, en détail, à nouveau dans 'Les Archives de Physiologie normale et pathologique', Duret complète ses descriptions, en 1874: « notre but spécial est de décrire les artères nourricières du cerveau [… ]. Les anatomistes qui nous ont précédés se sont contentés de décrire l'origine et la distribution des vaisseaux du cerveau d'une manière générale ». Lui propose une étude précise et détaillée de la distribution territoriale de chaque artère « en s'aidant d'injections colorées ». Il distingue, là aussi de façon novatrice, « les artères des noyaux cérébraux et les artères des circonvolutions ». Pour la première fois, Duret décrit « les branches nourricières du corps strié et des couches optiques ». Il distingue notamment « une qui longe, dans une certaine longueur, la base du noyau lenticulaire sur la limite de la capsule externe pour se porter en avant et en dedans vers le noyau gris extra-ventriculaire où elle se divise en 4 ou 5 branches terminales. C'est cette artère qui, d'après nos études à La Salpêtrière, et d'après les renseignements de M. Charcot, est le siège de prédilection des hémorrahagies du corps strié [… ]. On peut désigner ce groupe des artères externes sous le nom d'artères lenticulo-striées; les autres vont en arrière, à l'extrémité postérieure du noyau lenticulaire et se terminent dans la couche optique qui se trouve au-dessus et n'en sont séparées que par la couronne de Reil, artères lenticulo-optiques » [19] (fig.2).
 
Sans qu'apparemment il le sache, peu auparavant, en Allemagne, Otto Heubner (1843-1926), travaillant au laboratoire d'anatomie d'Ernst Leberecht Wagner (1829&endash;1888), avait publié en 1872 « On the topography of the nutritional zones of the individual brain arteries » précisant la vascularisation de la partie antérieure du noyau caudé: « From the base of the arteria cerebri anterior, which lies between the arteria cerebri media and the arteria communicans anterior, there constantly arises a very little artery, close to the latter that provides blood to the head of the corpus striatum ». Cette artère médiale du striatum est une branche du segment A2 de l'artère cérébrale antérieure qu'Hamlet-Frederick Aitken (1872-1939), dessinateur anatomique au Massachusetts General Hospital nomme en 1909, 'artère d'Heubner', importante à repérer dans la chirurgie des anévrysmes. Aitken dit ne pas trouver d'artères lenticulo-optiques de Duret et précise que la description d'Heubner est seule valable [20,21,22,23]. Malgré cette polémique naissante qui perdurera depuis la mort de Duret jusqu'à maintenant, ces deux publications valent à Duret d'être honoré du Prix Ernest Godard (1826-1862) délivré par la Société de Biologie de Paris en 1874 [15,24,25] (fig.3).
 
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Les travaux de Duret ont donné corps à la théorie 'uniciste' des accidents vasculaires cérébraux, c'est à dire 'chaque infarctus cérébral résulte d'une thrombose d'une seule artère'. Elle est à l'origine de multiples études, publiées au début de XXè siècle. Dans les quelques exemples suivants, l'argumentaire des différents auteurs se développe toujours par rapport à la publication princeps de Duret, montrant bien ainsi la place prééminente de ses recherches novatrices. En 1916, John Sebastian Bach Stopford (1888-1961), professeur d'anatomie à Manchester, discute et reprend l'étude de la vascularisation du tronc cérébral en se mettant dans les pas de Duret pour les commenter [26]. Alexander Kolisko (1857-1918), à Vienne, conteste, lui en 1891, l'origine carotidienne de l'artère choroïdienne antérieure telle que décrite par Duret en 1874 [27,28]. Charles Edward Beevor (1854-1908), auteur du célèbre axiome, « the brain does not know muscles, only movements », passe 7 ans à injecter une centaine de cerveaux et établit ainsi la première cartographie artérielle de l'encéphale. Perfectionnant la technique de Duret, consistant à injecter de micro-particules solides de gélatine colorée d'une seule teinte, Beevor injecte simultanément plusieurs troncs artériels, au lieu d'un seul, en usant d'une gélatine soluble et de différentes teintes. La phrase « according to Duret » apparaît plusieurs fois à chaque page de ses descriptions [29,30]. Charles Foix (1882-1927) et Pierre Hillemand (1895-1979), véritables pionniers de la neurologie vasculaire en France, au début du XXè siècle, complètent et précisent, en 1925, la description de la circulation du tronc cérébral et du diencéphale initiée par Duret, 50 ans plus tôt [31,32,33,34].
 
Duret reprend, à nouveau, l'ensemble de ses descriptions en 1910: « la distribution des artères corticales, telle que nous l'avions établie dans notre mémoire de 1873-1874, a été reconnue exacte par les anatomistes qui se sont occupés de la question: Testut, Charpy, Lucas, Bissons, Looten etc. Nos descriptions concordaient d'ailleurs assez bien avec celles qui avaient été données vers la même époque par Heubner ». Il précise la nomenclature à adopter pour la description des artères et ne manque pas de souligner combien il est à l'origine des idées émises par Charcot sur les localisations cérébrales: « ces acquisitions nouvelles dans la topographie et les fonctions des diverses régions de l'écorce cérébrale, accrurent encore l'importance de nos recherches sur la circulation des hémisphères, fait que le professeur Charcot établit, avec sa maîtrise ordinaire, dans ses belles leçons sur 'la localisation dans les maladies du cerveau' (1876) » [35]. Les illustrations photographiques, jointes à cet article de 1910, restent d'une extrême netteté et semble être des images d'une artériographie contemporaine (fig.4).
 
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Des localisations cérébrales
Duret, encore jeune interne, permet aux lecteurs francophones, dès 1874, de prendre connaissance des recherches novatrices de physiologie cérébrale, publiées en Angleterre, par David Ferrier (1843-1928), en assurant leur traduction pour le Progrès Médical [36]. Cet opuscule est comme une entrée en matière pour un travail beaucoup plus ambitieux paraissant l'année suivante. Camille-Henri Carville, élève de Vulpian, préparateur de son cours de pathologie expérimentale, et Duret présentent, en 1875, « une histoire critique des recherches expérimentales sur les fonctions des hémisphères cérébraux » [37]. Après avoir décrit les expériences d'ablation localisée de cortex chez le lapin ou le pigeon, réalisées, par Pierre Flourens (1794-1867), Vulpian et Ernest Onimus (1840-1915) puis celles par injections localisées 'interstitielles' d'Henry Beaunis (1830-1921) et Hermann Nothnagel (1841-1905), ils décrivent les tous récents progrès apportés par l'utilisation de la stimulation corticale par courants galvaniques, non destructeurs, mise au point par Gustav Fritsch (1838-1927) et Edouard Hitzig (1838-1907) en Allemagne et ceux utilisant des courants faradiques par Ferrier en Angleterre. Ils critiquent ces travaux: « il est singulier que ces éminents expérimentateurs n'aient pas essayé d'établir leur méthode expérimentale sur une base solide. Ne devaient-ils pas redouter d'être conduits à des déductions entachées d'erreur par le mode d'expérimentation dont ils faisaient usage? Est-il bien certains, en suivant fidèlement les procédés décrits par ces auteurs, de localiser le courant ? Celui-ci n'agit-il exclusivement que sur la couche grise des circonvolutions et dans des points circonscrits de cette couche grise? ».
 
Reprenant ces expérimentations eux-mêmes, ils constatent que « pendant l'excitation électrique, la substance grise concoure pour une part aux mouvements produits, mais les expériences démontrent que son intégrité n'est pas indispensable pour produire des mouvements localisés à l'aide de courants électriques ». Ils confirment « qu'il existe une conductibilité physique de la fibre nerveuse de l'encéphale, elle se fait dans un certain sens, et ce sens est toujours le même » empruntant les faisceaux de la substance blanche. « Les recherches de Hitzig et de Ferrier ont mis certainement sur la voie des localisations cérébrales, mais l'application des courants électriques n'est qu'un mode d'excitation spécial qui, à notre avis, ne saurait indiquer d'une façon certaine la signification véritable des mouvements qu'ils ont observés, et le véritable rôle des centres encéphaliques qu'ils ont décrits les premiers. Les électrodes appliquées dans certains points de la surface encéphalique déterminent des mouvements spéciaux, des mouvements localisés, mais rien ne démontre d'une manière directe que les courants ne produisent pas ces mouvements par action à distance sur les centres bulbo-médullaires, et que la localisation de ces mouvements soit en rapport avec des centres volontaires situés dans l'écorce grise » [37]. Carville et Duret suspectent l'importance des noyaux gris et évoquent l'importance du noyau caudé et du tronc cérébral dans la coordination des gestes. Ils tentent de conclure en proposant une cartographie motrice corticale, en confrontant leurs recherches personnelles avec celles, résumées dans sa thèse, par leur collègue Jules Gromier comparant le cerveau de l'homme et du singe [38]. Leurs vues nous semblent bien obsolètes car plus hypothétiques que démontrées. Par contre, les explications physiopathologiques des observations cliniques qu'ils donnent en dernière partie de leur article, fournies par Charcot qu'ils remercient, apparaissent encore pertinentes comparant déficits cliniques, territoires artériels concernés et structures lésées.
 
 
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Les traumatismes cérébraux
Duret soutient sa thèse en 1878 « Des Etudes expérimentales et cliniques sur les traumatismes cérébraux », se justifiant: « on ignore encore les signes exacts qui, pendant la vie du blessé, permettent de reconnaître sûrement la commotion, la compression et la contusion du cerveau […]. Nous nous sommes proposés principalement, de chercher quelques indications qui puissent renseigner le chirurgien sur l'état pathologique des centres nerveux pendant la vie du blessé, le guider dans son intervention, et la justifier ». Duret mène ses recherches de neuropathologie expérimentale dans le laboratoire de Vulpian. Il propose un concept nouveau: « nous employons les mots 'choc céphalo-rachidien' pour indiquer que l'arrêt ou la suppression brusque du fonctionnement encéphalique, survenant à la suite d'un choc sur le crâne, est produit par l'intermédiaire du liquide céphalo-rachidien transmettant l'action vulnérante à des régions de l'encéphale, capables d'engendrer tous les phénomènes observés ». Il s'oppose à la notion de vibrations délétères et aux théories des « contre-coups » évoquées au XVIIè et au XVIIIè siècle par François Pourfour du Petit (1664-1741), Giovani Morgagni (1681-1737), Antonio Valsalva (1666-1723), Jakob Winslow (1669-1760 ou Dupré-De-Lisle [39,40]. Duret conçoit la perte de connaissance et l'arrêt cardio-respiratoire, par un dysfonctionnement du tronc cérébral où il situe les centres de commande du cœur et de la ventilation mais aussi de la conscience: « il contient des fibres qui mettent en relation les centres intellectuels avec le monde extérieur, relations, selon nous, nécessaires à leur fonctionnement ». Il poursuit: « le bulbe est un centre de la vie viscérale »; […] le bulbe résiste plus longtemps, c'est 'l'ultimum moriens' des centres nerveux, suivant le mot pittoresque de notre savant maître, M. Charcot » [4].
 
Suivant la voie ouverte, en Allemagne, par Arnold Friedrich Pagenstecher (1837-1913) dans l'étude des compressions cérébrales localisées, et afin de confirmer expérimentalement sa théorie, Duret teste, chez le chien et le cheval, l'effet d'injections d'eau ou de cire dans la boîte crânienne qui lui semblent mimer les symptômes observés chez l'homme après un traumatisme crânien [41]. Puis il essaie une compression hémisphérique par des esquilles osseuses ou des morceaux de liège, simulant ainsi, expérimentalement, l'effet compressif d'épanchements sanguins, localisés, méningés notamment, dans des localisations variées, convexité, base du crâne, sous la tente du cervelet. Il en déduit que le traumatisme engendre des variations de la répartition du liquide cérébro-spinal et donc des pressions dans les espaces où il circule, comme l'aqueduc de Sylvius. Il y voit l'origine des lésions tissulaires du tronc cérébral qu'il y constate, « hémorragies microscopiques », que Theodor Kocher (1841-1917), chirurgien suisse, couronné du Prix Nobel en 1909, nommera « hémorragies de Duret » (Fig. 5). Ces hémorragies, actuellement décelables par imagerie cérébrale, reconnues comme secondaires à des troubles métaboliques ou traumatiques, sont, dans ce dernier cas, associées à la compression du tronc cérébral par le processus d'engagement que Duret n'individualise pas. Lui y voit une démonstration de sa théorie « de l'action d'une augmentation de la pression du liquide céphalo-rachidien accumulé subitement » dont l'effet est « un pointillé hémorrhagique sur le plancher de l'épaisseur du bulbe et autour du canal central […] car au moment du choc, le liquide des ventricules cérébraux exerce un effet sur l'aqueduc de Sylvius, le quatrième ventricule et le canal central de la moelle surtout ». Sa description de saignements tissulaires diffus, au niveau du tronc cérébral, est exacte mais le mécanisme physiopathologique qu'il élabore et pense avoir prouvé expérimentalement, chez l'animal, est erroné [42,43].
 
Duret remarque avec précision l'effet de l'augmentation de la pression intra-crânienne sur la circulation artérielle: « il résulte de nos expériences qu'il y a arrêt du cours du sang dans les artères de l'encéphale, au moment du choc et dans les minutes qui suivent ». Il confirme ainsi les observations recueillies par Ernest von Leyden (1832-1910) en 1866 [44]. Duret note qu'avant la phase ultime de l'arrêt de la circulation intra-crânienne se produit une élévation de la pression artérielle systémique, phénomène connu sous le nom de 'Cushing reflex', alors que Harvey Cushing (1869-1939) ne décrira ce phénomène qu'en 1901, soit 24 ans après Duret, lors de sa description 'de l'engagement' [45,46]. Duret passe ensuite en revue les différences liées à la localisation de l'impact du traumatisme et conçoit des mécanismes de chocs directs et indirects. Il pose clairement la question des conséquences de l'hypertension intracrânienne: « le crâne est une cavité fermée, si vous mettez en contact avec elle une source de pression, il est évident que vous y gênez le cours du sang, dès que la pression est supérieure à la pression artérielle ». Il en déduit que la circulation sanguine et la sensibilité des méninges en sont altérées, expliquant ainsi, et par l'atteinte surajoutée des structures du bulbe, les troubles de la vigilance et neuro-végétatifs du traumatisé crânien. A aucun moment, Duret ne décrit la notion d'engagement temporal sous la tente du cervelet ou l'engagement des amygdales cérébelleuses dans le trou occipital mais évoque la nécessité pour le chirurgien d'ouvrir la boîte crânienne afin de diminuer la compression du système nerveux [47].
 
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Les tumeurs de l'encéphale
Au début du XXè siècle, le seul livre exclusivement consacré aux tumeurs cérébrales, écrit en français, est celui de Maurice Auvray (1868-1945) paru en 1896. Edouard Brissaud (1852-1909) y a consacré, en 1894, un chapitre du traité de médecine dit 'Traité de Charcot, Bouchard, Brissaud'; Fulgence Raymond (1844-1910) en donne 'des leçons', à La Salpêtrière, publiée en 1898. Bien sûr, il faut évoquer le monumental traité, visionnaire, 'Chirurgie opératoire du système nerveux' qu'Antony Chipault (1866&endash;1920) fait paraître en 1894 mais qui laisse une plus large place à la chirurgie des infections d'origine ORL qu'aux tumeurs cérébrales proprement dites.
 
C'est en Grande &endash;Bretagne qu'est née la neuro-chirurgie avec William Macewen (1848-1924) qui publie en 1879 le compte rendu de l'exérèse d'un méningiome [48]. Alexander Hughes Bennett (1848-1901) localise, en 1885, une tumeur dont Rickman Godlee (1849-1925) assure l'exérèse avec succès [49,50]. Victor Horsley (1857-1916) est le premier à opérer des épileptiques et publie, en 1887, une série de dix exérèses tumorales, en précisant les moindres détails de sa technique [51]. Après s'être consacré aux localisations cérébrales et à l'hypertension intra-crânienne, il est logique que Duret étudie les tumeurs cérébrales. Son livre, 'Les tumeurs de l'encéphale, manifestations et chirurgie' paraît en 1905, complétant le rapport qu'il avait présenté en 1903 au Congrès français de chirurgie. Cette revue de la littérature mondiale lui permet de rapporter 400 observations de tumeurs intra-crâniennes [52]. Ce monumental ouvrage de 835 pages, illustré de 297 figures, est divisé en quatre parties: manifestations générales, manifestations localisées, diagnostic, chirurgie (fig. 6).
 
Duret essaie de répondre aux préoccupations du médecin: « le problème à résoudre, pour l'opérateur, est triple. Existe-t-il une tumeur ? Quel est son siège ? Quelle est sa nature ? ce sont là les trois questions préalables qu'il doit résoudre ». Chaque signe clinique est étudié avec une extrême précision de détails sémiologiques, céphalées, vomissements, vertiges, crises convulsives, 'torpeur cérébrale' etc. Il insiste sur la valeur de l'œdème de la papille optique, précisant la notion de stase 'Stauungspapille' pour les allemands, l'étranglement du disque optique 'Choked disk' pour les anglais, sans manquer de donner l'historique de ce symptôme et de l'illustrer macro et microscopiquement. Il indique toute la difficulté d'identifier les tumeurs longtemps latentes ou dissimuler par une clinique d'allure psychiatrique. Tant pour chaque signe clinique que pour la corrélation entre signes cliniques et localisations, Duret propose une explication physiopathologique et histopathologique, citant une multitude d'auteurs étrangers comme, par exemple, Albert Adamkiewicz (1850-1921), Ernst von Bergmann (1836-1907), Ludwig Neumayer (1868-1934), Carl Wernicke (1848-1905) etc. Il n'oublie pas de mentionner les apports de Pierre Marie (1853-1940) et Joseph Babinski (1857-1932) dans la description de l'engagement des amygdales cérébelleuses en cas d'hypertension intra-crânienne. Duret souligne l'apport des travaux princeps d'Henri Parinaud (1844-1905) concernant les paralysies oculaires; d'Edouard Brissaud (1852-1909) sur 'la localisation cérébrale des mouvements de la face'; de Fulgence Raymond (1844-1910) sur les tumeurs de la base du crâne; de Babinski à propos du syndrome cérébelleux. Il ne manque pas de décrire la possibilité de troubles métaboliques à la suite des publications de Pierre Marie et Georges Marinesco (1863-1938) lors de tumeurs hypothalamo-hypophysaires.
 
Il peut nous paraître surprenant de lire un chapitre consacré à la percussion des os du crâne mais c'est bien là le témoignage de la difficulté rencontrée alors dans la localisation des tumeurs cérébrales. Les diagnostics différentiels comprennent notamment la tuberculose, soit méningée, soit sous forme de tuberculomes ('les gommes'), les abcès infectieux ou parasitaires, les encéphalites, l'hydrocéphalie, la syphilis, l'épilepsie, l'urémie, l'hystérie etc. Duret conseille la ponction lombaire et n'illustre son livre que par deux radios du crâne très floues, bien peu contributives.
 
Duret plaide, enfin, pour une chirurgie de l'encéphale: « la chirurgie des tumeurs est délicate et difficile mais elle arrivera bientôt à la période des succès fréquents » donnant tort à ceux comme Ferrier qui déclarent que « la chirurgie des tumeurs cérébrales est une triste chirurgie et qu'elle ne donne que des déceptions » [53]. Il témoigne du tribut qu'il doit à Ludwig Bruns (1858-1916) [54], à Moses Allen Starr (1854-1932), croisé à La Salpêtrière, auteur d'un des premiers traités de chirurgie de l'encéphale [55] et à Just Lucas-Championnière (1843-1913), inventeur du trépan qu'il utilise [56] et surtout à Chipault et Horsley pour leur hardiesse et les instruments qu'ils ont conçus pour réaliser les craniectomies. Son livre passe en revue tous les instruments inventés de par le monde, avec leurs dessins et leurs techniques de manipulation. Il conclut en établissant des statistiques à partir des 400 interventions collectées. Il est surprenant que cet ouvrage monumental soit resté méconnu, notamment qu'il ne soit jamais cité par Cushing, malgré la richesse des données collectées et si richement illustrées.
 
Pour conclure
L'éloge d'Henri Duret lue par Henri Claude, à l'Académie de médecine, après son décès, explique un peu l'oubli illégitime de ce précurseur: « Duret vivait peut-être un peu trop à l'écart, absorbé par son enseignement et ses recherches, aussi n'a-t-il pas joui de toute la faveur que sa haute autorité eût dû lui attirer, et que l'opinion accorde trop facilement à d'autres plus bruyants. Il laissera le souvenir d'une personnalité d'une grande valeur morale, et son œuvre demeurera car elle fut celle d'un maître » [12].

Griffe consécutive a une lésion traumatique du nerf cubital. Henry Duret
Journal : Revue photographique des hôpitaux de Paris vol. 4.
Paris. Adrien Delahaye, 1872.
71-77 p. 1 phot 24.5 cm.
Photograph: 1 mounted albumen.
Subject: Hand - Ulnar nerve; Guyon canal stenosis.
 
 
 
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