la
lettre d'information du site
baillement.com
N°37
Si vous ne voyez
pas les images, cliquez
ici pour lire
cette lettre dans votre navigateur.
If you cannot
see pictures below, to view the email in your web browser
click
here
baillement.com
est libre d'accès, base documentaire pour
comprendre, chercher, travailler
I thank Riitta Hari and Steven Platek for sending theirs
articles before they will be published !
Je remercie Riitta hari et Steven Platek de m'avoir
adressé leurs articles avant leur publication
Bailler (verbe)
100 mots à sauver de Bernard Pivot
Albin Michel Ed 2004
Il y a bâiller (ouvrir involontairement la
bouche), bayer au corneilles (tuer le temps la bouche
ouverte, le regard perdu), et
bailler, verbe dont on a oublié qu'il est
synonyme de donner: "baillez nous le mot de passe";
"bailler-moi cent francs".
Bailler ne subsiste plus que dans l'expression vous
me la baillez belle ou vous me la baillez bonne, c'est
à dire vous cherchez à me faire croire une
chose fausse.
"Le démon n'attaquait pas Vincent de front; il
s'en prenait à lui d'une manière retorse et
furtive; une de ses habiletés consiste à
nous bailler pour triomphantes nos défaites".
Yawning is contagious: Watching another person yawn
may trigger us to do the same. Here Schurmann M, et al.
studied brain activation with functional magnetic
resonance imaging (fMRI) while subjects watched
videotaped yawns. Significant increases in the blood
oxygen level dependent (BOLD) signal, specific to yawn
viewing as contrasted to viewing non-nameable mouth
movements, were observed in the right posterior superior
temporal sulcus (STS) and bilaterally in the anterior
STS, in agreement with the high affinity of STS to social
cues. However, no additional yawn-specific activation was
observed in Broca's area, the core region of the human
mirror-neuron system (MNS) that matches action
observation and execution. Thus, activation associated
with viewing another person yawn seems to circumvent the
essential parts of the MNS, in line with the nature of
contagious yawns as automatically released behavioural
acts-rather than truly imitated motor patterns that would
require detailed action understanding.
The subjects' self-reported tendency to yawn covaried
negatively with activation of the left periamygdalar
region, suggesting a connection between yawn
contagiousness and amygdalar activation.
Le bâillement est contagieux. Observer
quelqu'un bâiller, déclenche son propre
bâillement. Schurmann M, et al. rapportent ici
l'étude réalisée, grâce
à une imagerie fonctionnelle
cérébrale par IRM, lorsque des sujets
regardent un enregistrement vidéo de
bâillements. Un niveau de consommation accrue
d'oxygène dans le flot artériel
cérébral a été mis en
évidence au niveau du sillon temporal
supérieur (STS), dans sa partie postérieur
droite, et bilatérallement dans sa partie
antérieure, comparativement à l'observation
de mouvements de la bouche aléatoires et non
spécifiques. Ces résultats corroborent les
données connues de l'implication spécifique
du STS dans la reconnaissance des visages et les
échanges sociaux.
Toutefois, aucune autre activation spécifique
n'a été observée au niveau de l'aire
de Broca, zone privilégiée du
système des neurones miroirs qui apparie
observation et exécution gestuelles. Ainsi,
regarder quelqu'un bâiller semble ne pas activer le
système des neurones miroirs; ceci semble
confirmer la nature de comportement automatique de la
réplication du bâillement plutôt qu'un
acte d'imitation qui sous-entend une compréhension
de l'action.
La susceptibilité à la
sensibilté de la réplication du
bâillement va de pair avec une réduction de
l'activité de l'amygdale (covariance
négative). Ceci suggère une relation entre
la susceptibilité à bâiller et la
capacité à l'analyse émotionnelle
des visages au cours des interactions de la vie sociale.
(Personnalité schizoïdes peu sensibles,
personnalités empathiques très sensibles,
cf ci-dessous)
Contagious yawning, the onset of a yawn triggered by
seeing, hearing, reading, or thinking about another
person yawn is a well documented phenomenon. The
mechanisms that drive contagious yawning are as yet
unknown, but there is recent evidence of a link between
contagious yawning and self-processing that is negatively
impacted by schizotypal personality traits. (S.M.
Platek, S.R. Critton, T.E. Myers, G.G. Gallup Jr.,
Contagious yawning: the role of selfawareness and mental
state attribution, Cogn. Brain Res. 17 (2003)
223-227). The neural substrates involved in
contagious yawning, however, are unknown. Here, using
fMRI, S. Platek et al. show that viewing someone yawn
evokes unique neural activity in the posterior cingulate
and precuneus. Because of the role these areas play in
self-processing (e.g., selfreferential processing, theory
of mind, autobiographical memory), these findings provide
further support for the hypothesis that contagious
yawning may be part of a neural network involved in
empathy.
La contagion du bâillement, c'est à dire
le déclenchement du bâillement par la vue,
l'audition, la suggestion par la lecture ou la
pensée du bâillement d'un autre, est un
phénomène bien établi. Les
mécanismes qui y président sont
actuellement imparfaitement connus mais divers travaux
récents ont montré le lien qui existe entre
susceptibilité et personnalité. Ainsi une
personnalité empathique se révèle
très sensible à cette réplication
alors que les schizoïdes y sont très peu
sensibles. Les circuits neuronaux impliqués sont
actuellement inconnus. Dans ce travail, en utilisant la
fIRM, S. Platek et al. montre qu'en regardant quelqu'un
bâiller active le cortex cingulaire
antérieur et le précuneus. Compte-tenu du
rôle que jouent ces structures dans
l'auto-évaluation, la théorie de l'esprit,
la mémoire auto-biographique, ces résultats
confortent l'hypoyhèse que la réplication
du bâillement est supportée par les circuits
neuronaux intervenant dans l'empathie.
La découverte des neurones miroir dans le
cerveau des macaques et ses implications pour
l'évolution du cerveau humain est l'un des
résultats les plus remarquables des neurosciences
contemporaines. Les neurones miroir s'activent lorsque le
singe fait une certaine action, mais aussi lorsqu'il
observe quelqu'un faire la même action. Certains
résultats montrent qu'un système semblable
existe dans les êtres humains. Le système
miroir est considéré comme un
précurseur possible des heuristiques de simulation
qui sont à la base de notre cognition
sociale.
Aujourd'hui les neurones miroir jouent un rôle
majeur dans l'explication de diverses capacités
humaines : de l'imitation à l'empathie, de la
théorie de l'esprit à l'apprentissage
linguistique. Le colloque virtuel explorera les
implications théoriques de cette découverte
en essayant d'évaluer la portée explicative
de ce phénomène et dans quelle mesure il
fournit une nouvelle base empirique pour une
variété de capacités mentales
humaines.
Ce colloque est organisé grâce au
soutien de la European
Science Foundation dans le cadre du programme OMLL,
Origins of Man, Languages and Language, en tant que
network activity du Programme.
The discovery of mirror neurons in the frontal
lobes of macaques and their implications for human brain
evolution is one of the most important findings of
neuroscience in the last decade. Mirror neurons are
active when the monkeys perform certain tasks, but they
also fire when the monkeys watch someone else perform the
same specific task. There is evidence that a similar
observation/action matching system exists in humans. The
mirror system is sometimes considered to represent a
primitive version, or possibly a precursor in phylogeny,
of a simulation heuristic that might underlie
mindreading.
Today, mirror neurons play a major explanatory role
in the understanding of a number of human features, from
imitation to empathy, mindreading and language learning.
It has also been claimed that damages in these cerebral
structures can be responsible for mental deficits such as
autism. The virtual workshop will address the theoretical
implications of the discovery of mirror neurons. The
discussion will try to set the explanatory scope of the
phenomenon, and evaluate to what extent it can provide a
new empirical ground for a variety of human mental
abilities.
This workshop has been sponsored by the European
Science Foundation as a network activity of the
Programme Origins of Man, Languages and Language
(OMLL).
Evolutionary
neuroscience is a vast multilayered enterprise that draws
on diverse disciplines that range from molecular genetics
to comparative psychology. It involves scrutinizing brain
anatomy as well as physiology, and it attempts to link
those realms to animal behavior and ecology. It is
grounded in history but benefits as well from purely
theoretical ideas about how complex systems generally
vary with time. Neuroanatomy provides the starting point
for most of the discussions in this book.
Comparative neuroanatomists have gathered most of the
available data on species differences in brains. By
comparison, molecular neurobiologists and
neurophysiologists tend to report mainly species
similarities, which makes it difficult to say much more
than "conservation has occurred." Comparative
psychologists have shown more interest in the differences
between species, generally adopting Darwin's view that
evolution is "descent with modification," but their
analyses are often tenuous and/or divorced from
neuroscience.
For all of these reasons, this book is anchored
firmly in comparative neuroanatomy, fanning out to other
levels of analysis only when and where good data are
available.
Les neurosciences, vues sous l'angle de l'Evolution,
sont un vaste domaine de recherches, recourant à
de multiples disciplines depuis la
génétique moléculaire jusqu'à
la psychologie comparative. Elles impliquent de connaitre
l'anatomie du cerveau aussi bien que sa physiologie.
Essayant de relier ces connaissances à
l'éthologie et à l'écologie,
l'étude de l'évolution du cerveau à
des bases historiques et bénéficie de
concepts théoriques sur la transformation avec le
temps des systèmes complexes. Dans ce livre, la
neuranatomie sert de base explicative de
départ.
Les neuroanatomistes comparatistes ont recueilli la
majeure partie des données disponibles sur les
différences entre les cerveaux de multiples
espèces. Par comparaison, les neurobiologistes et
les neurophysiologistes moléculaires tendent
à noter principalement des similitudes
d'espèces, ce qui ne permet guère que de
contaster les éléments similaires et
conservés.
Les psychologues comparatistes ont montré plus
d'intérêt pour les différences entre
les espèces, adoptant généralement
l'optique Darwinnienne qui prédit que
l'évolution est "descente avec des modifications
adaptatives" mais leurs analyses sont souvent simplistes
et/ou éloignées des neurosciences.
Pour toutes ces raisons, ce livre est ancré
fermement sur la neuroanatomie comparative, recourant
à d'autres niveaux d'analyse, seulement, quand et
où les données adéquates sont
disponibles.
nouvellement
traduite du Latin en
François par le Sieur Raut
1655
A
Rouen
Chez Iean & David
Berthelin
Nombreuses figures sur
bois dans le texte
«Ouvrage peu commun. Divisée en 4 livres.
Enrichies de quantité de figures au naturel, ou
par les signes extérieurs du Corps, on voit si
clairement la complexion, les moeurs & les desseins
des hommes, qu'on semble pénétrer jusques
au plus profond de leurs Ames.
Oeuvre d'une singulière érudition,
très utile, & très agréable aux
curieux de toutes sortes de conditions. Traduite du Latin
par le Sieur Rault. Première Edition. A Rouen,
chez Jean & David Berthelin, 1655»
Giovanni Battista (or Giambattista) della
Porta (1535-1615) was a natural philosopher
and physician who made significant scientific
contributions.He was first, for example, to
recognize that light rays have a heating
effect. However, his approach employed many
principles now known to be invalid and in his
pursuit of the ancient pseudo-science of
physiognomy he tried to determine a man's
character from his outward resemblance to
animals.
"Porta's system . . . leads him
constantly to conclusions of analogies
between plants, animals and men. Similar
humours are found in various apparently
unrelated organisms. Plants and animals that
correspond in shape are interrelated.
[...] When practising medicine, Porta
had many occasions to observe his patients,
and to study their character and complexion;
the results of this studious inquiry are laid
down in his book." (Seligmann)
This work was written in Latin and first
published in 1586 under the title De humana
physiognomia. It saw 19 editions before 1701,
and has been translated into Italian (1598;
translation by Salvatore Scarano), German
(1651), French (1655), and English
(1817).
C'est par le truchement de la physique,
que Porta s'oriente vers la Physiognomonie.
Il emprunte la majorité de ses
idées à Aristote. Il innove par
une analyse d'anatomie comparée,
véritable revue générale
de tous les animaux connus à cette
époque, profitant des
découvertes anatomiques de
Vésale. Il y mêle des
connaissances médicales fondées
sur l'humorisme de Galien et Hippocrate. En
1586 paraît à Sorrente "de
humana physiognomonia" en latin, tiré
in folio, suivi de nombreuses autres
éditions, qui seront traduites en
plusieurs langues. L'édition
française paraît en 1655,
imprimée à Rouen, ne
repoduisant qu'une partie des magnifiques
bois gravées de l'édition
italienne.
Quelques autres mouvements très
caractéristiques sont une modification du simple
mouvement d'inspiration. Ainsi quand la circulation
languit, quand un sentiment de torpeur ou
d'engourdissement opprime, comme aux approches du sommeil
ou sous l'influence de l'ennui, un instinct caché
sollicite à de grandes inspirations. Ces
inspirations appellent un air excitant, et de peur que
cet air ne s'échauffe au contact des sinus
olfactifs , ce qui rendrait son action moins stimulante,
l'inspiration s'effectue alors par la bouche
énormément ouverte. Une des choses qui
soulagent et excitent le plus dans ce mouvement, est
l'impression que l'air froid détermine en touchant
le pharynx. Je ne doute point que ces nombreuses
sympathies de l'arrière-gorge, sur lesquelles on
a, dans ces derniers temps , essayé de fonder un
système nouveau de thérapetitique, ne
jouent dans l'enchaînement de ces
phénomènes un rôle important.
Cette grande inspiration diffère du
soupir par sa profondeur et par l'excessive
dilatation de la bouche ; on lui a donné un nom
particulier, celui de bâillement. Ce
mouvement est l'un de ceux auxquels la théorie de
M. Huschke sur l'homologie de l'expansion avec
l'extension, s'applique le plus directement. Les animaux,
en effet, s'allongent en bâillant, ils
s'étendent, on peut dire même avec quelque
apparence de vérité qu'ils
s'étirent.
Tous les animaux ne bâillent pas, ou du
moins quelques-uns bâillent rarement.
Après l'homme, les singes et les animaux
carnassiers bâillent le plus souvent. J'ai
vu bâiller très
caractéristiquement des lapins. Je ne crois pas
qu'on ait observé rien de semblable chez les
vertébrés ovipares.
De la physiognomonie: contre les
physiognomonistes 1778
«L'imitation servile, les efforts pour rendre
son extérieur semblable à celui d'hommes
célèbres, admirés ou aimés,
pour imiter leurs défauts, leurs habitudes
ridicules, et même mauvaises, amènent dans
le visage des révolutions étonnantes qui ne
s'étendent pas du tout jusqu'au coeur ou
jusqu'à la tête. On laisse tomber la
tête, on fronce le front d'un air philosophe, on
balbutie, on siffle, on porte la tête comme si l'on
faisait attention, on cligne de l'oeil avec l'air
important du savant; on imite le regard
mélancolique qui est de bon tont, la
mélancolie sentimentale, l'insouciance, la
dignité, les mouvements importants de l'oeil et
l'air satirique aussi bien que le
bâillement: ceux-ci le font à dessein en
s'étudiant devant le miroir, d'autres sans on
avoir conscience.»
«La surface la plus passionnante de la terre,
c'est, pour nous, celle du visage humain.»
Combien de fois
bâillez-vous par jour ? <5 = 25,6%.. 5-10 =
26%.. 10-15 = 15.2%.. 15-20 = 8.5%.. >20 =
24,7%
Ressentez-vous des
baillements excessifs ?
69,9% = non, tant
mieux
27,1% = oui et je ne
sais pas pouquoi
7,6% = oui et je prends
des antidépresseurs
1,1% = oui et je prends
des anti-épileptiques
4,4% = oui et je prends
d'autres médicaments
2,7% = oui et j 'ai des
troubles neurologiques
2,5% = oui et j 'ai des
troubles hormonaux
2,9% = oui et j 'ai des
tics moteurs
2,1% = oui et j 'ai des
tocs
déclenchez-vous
facilement le bâillement d'autrui ? 75,2%
êtes-vous sensible
au bâillement d'autrui ? 74,1%
En songeant
quelquefois aux graves élucubrations auxquelles la
latitude de mon sujet m'a entraîné, j'ai eu
sincèrement la crainte d'avoir pu ennuyer ; car,
moi aussi, j'ai quelquefois bâillé sur les
ouvrages d'autrui.
Jean Anthelme
Brillat-Savarin, Physiologie du goût. Paris:
Julliard, 1965 [1826]: 36.