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La colère
L'expression des émotions chez l'homme et les animaux
The expression of the emotions in Man and Animals 2°ed 1889
Charles Darwin photographié en 1881 par HR Barraud
 
Musée virtuel sur Darwin
 
Darwin Digital Library of Evolution
 
Down House
Charles Darwin's country home, outside London
 
mise à jour du
15 août 2002
 
Chat-logomini
 
Zoonomia
Erasmus Darwin
Many of actions as hiccough & yawn are probably merely coorganic as connexion of mammae & womb - We need not feel so much surprise at male animals smelling vaginae of females - when it is recollected that smell of ones own pud. not disagree - Ourang outang at Zoolog Gardens touched pud. of young male & smelt its fingers. Seeing a dog & horse & man yawn, makes me feel how much all animals are built on one structure.-
 
the passage comes from Darwin's NOTEBOOK M 846-89
It is transcribed in: Barrett et al, Charles Darwin's Notebooks, 1836-1844:
Geology,Transmutation of Species, Metaphysical Enquiries. p. 540.
Dr John van Wyhe Director
The complete work of Charles Darwin University of Cambridge

Cette émotion se manifeste souvent chez les singes de nombreuses espèces, et elle s'exprime, comme le fait remarquer M. Martin, de maintes manières différentes: « Les singes de certaines espèces, lorsqu'ils sont irrités, avancent les lèvres, fixent leur ennemi d'un regard étincelant et furieux, font des petits sauts répétés comme pour se lancer en avant et émettent en même temps de profonds sons gutturaux. Beaucoup extériorisent leur colère par des bonds soudains et des élans subits, ouvrent la gueule tout en contractant les lèvres pour cacher les dents, cependant qu'ils fixent l'ennemi avec hardiesse, comme pour un défi farouche. D'autres encore, et principalement les singes à longue queue (cercopithecus), montrent les dents et accompagnent leurs grimaces vindicatives de brusques cris aigus répétés. »
 
M. Sutton confirme l'observation selon laquelle les singes de certaines espèces découvrent les dents quand ils sont furieux tandis que d'autres les cachent en avançant les lèvres. Quelques autres tirent les oreilles en arrière. Le gnopithecus niger, dont il a été question plus haut, se comporte de cette façon, tout en aplatissant la houppe de son front et en montrant les dents ; de telle sorte que les mouvements des traits sous l'effet de la colère sont presque les mêmes que sous l'effet du plaisir; et les deux expressions ne peuvent être distinguées que par ceux qui ont une connaissance familière de cet animal.
 
Les babouins manifestent souvent leur courroux en menaçant leurs ennemis d'une manière très bizarre: ils ouvrent largement la gueule comme s'ils bâillaient. M. Bartlett vit à plusieurs reprises deux babouins, lorsqu'ils furent placés pour la première fois dans la même cage, s'asseoir l'un en face de l'autre et ouvrir alternativement la gueule; et cette action sembla fréquemment se terminer par un véritable bâillement. M. Bartlett pense que chacun des deux animaux souhaitait montrer à l'autre qu'il était pourvu d'une denture terrible, et il a sans aucun doute raison. Comme il m'était un peu difficile d'ajouter foi à la réalité de ce bâillement de défi, M. Bartlett se mit alors à provoquer un vieux babouin et le fit entrer dans une violente colère, et le singe agit ainsi presque immédiatement. Certaines espèces de macaques et de cercopithecus se comportent de cette même manière. Comme Brehm l'a observé chez les babouins qu'il a gardés vivants en Abyssinie, les singes de cette espèce montrent également leur colère d'une autre façon: ils frappent le sol d'une main, «comme un homme en colère tape du poing sur la table». J'ai vu les babouins du jardin zoologique faire ce geste; mais parfois celui-ci ressemblait plutôt à la recherche d'une pierre ou d'un autre objet dans leur litière de paille.
 
M. Sutton a souvent observé que la face du macacus rhesus en grande colère devenait rouge. Au moment même où il m'indiquait ce fait, un autre singe attaqua un rhesus, et je vis la face de celui-ci rougir aussi manifestement que celle d'un homme en fureur. Après cette bataille, la face du rhesus retrouva sa coloration naturelle en quelques minutes. En même temps que la face rougissait, la partie postérieure du corps, qui est glabre et toujours rouge, semblait devenir plus rouge encore; mais je ne peux assurer positivement qu'il en fut bien ainsi. Lorsque le mandrill est irrité d'une manière quelconque, on dit que les parties glabres de son corps, qui sont d'une carnation vive, prennent une coloration plus éclatante encore.
 
Chez plusieurs espèces de babouins, la partie basse du front fait fortement saillie au-dessus des yeux et elle est piquetée de longs poils, qui correspondent à nos sourcils. Ces animaux promènent sans cesse leur regard alentour et, pour voir audessus d'eux, ils lèvent ces sourcils. C'est ainsi, semble-t-il, qu'ils ont acquis l'habitude de les remuer fréquemment. Quoi qu'il en soit, les singes de nombreuses espèces, notamment les babouins, quand ils sont en colère ou irrités de quelque manière, ne cessent de remuer rapidement de haut en bas les sourcils et la peau velue du front". Comme nous associons, dans le cas de l'homme, les positions levée et baissée des sourcils à des états d'esprit bien déterminés, le mouvement presque incessant des sourcils chez les singes donne à ceux-ci un air insensé. J'ai observé une fois un homme qui avait le tic de lever continuellement les sourcils sans qu'aucune émotion corresponde à ce mouvement, et cela lui donnait une expression stupide; il en va de même chez certaines personnes qui gardent les coins de la bouche légèrement tirés en arrière et relevés, comme dans un début de sourire, bien qu'ils n'éprouvent alors aucun sentiment de contentement ni d'amusement.
 
Un jeune orang-outang femelle, jaloux de l'attention que son gardien prêtait à un autre singe, découvrit légèrement les dents et, émettant un son grincheux, à peu près comme fichicht, lui tourna le dos. Lorsqu'ils sont davantage irrités, les orangs-outangs et les chimpanzés avancent beaucoup les lèvres et poussent une sorte d'aboiement aigre. Un jeune chimpanzé femelle entré en fureur présentait une curieuse ressemblance avec un enfant dans le même état. Il poussait des hurlements perçants, la gueule largement ouverte et les lèvres rétractées si bien que les dents se montraient entièrement. Il agitait violemment les bras en tout sens et les serrait parfois sur sa tête. Il se roulait par terre, tantôt sur le dos, tantôt sur le ventre, et mordait tout ce qui se trouvait à sa portée. On a décrit" un jeune gibbon (hylobates endacelus) pris d'un accès de fureur et se comportant presque exactement de la même manière.
 
Les jeunes orangs-outangs et chimpanzés avancent les lèvres, parfois jusqu'à un point prodigieux, dans diverses circonstances. Ils agissent ainsi non seulement lorsqu'ils boudent ou sont désappointés ou légèrement irrités, mais aussi lorsqu'ils sont alarmés par quoi que ce soit - ce fut en une occasion par la vue d'une tortue ou également lorsqu'ils sont contents. Toutefois, je crois que ni le degré d'avancement des lèvres ni la forme de la bouche ne sont exactement les mêmes dans tous ces cas ; et les sons alors émis sont différents. Le dessin ci-contre représente un chimpanzé qui boude après que lui a été reprise une orange que l'on venait tout juste de lui offrir. On peut voir un même mouvement des lèvres ou une même moue maussade chez les enfants qui boudent.
 
Il y a de nombreuses années, au jardin zoologique, je plaçai un miroir sur le sol entre deux jeunes orangs-outangs qui, pour autant qu'on le sût, n'en avaient jamais vu auparavant. Tout d'abord, ils regardèrent attentivement leur image avec la plus franche surprise et en changeant souvent d'angle de vue. Puis ils s'approchèrent tout près de l'image en avançant les lèvres vers elle, comme pour l'embrasser, avec exactement le même mouvement que celui qu'ils avaient eu l'un à l'égard de l'autre quelques jours auparavant lorsqu'ils avaient été pour la première fois mis en présence l'un de l'autre dans la même cage. Ils firent ensuite toutes sortes de grimaces et se placèrent dans diverses attitudes devant le miroir; ils s'appuyèrent sur sa surface et s'y frottèrent; ils mirent la main par-derrière à différentes distances et regardèrent aussi derrière lui ; enfin ils semblèrent presque effrayés, s'agitèrent un peu, devinrent grognons et refusèrent de regarder plus longtemps.
 
Lorsque nous essayons d'accomplir une petite action difficile qui requiert de la précision, par exemple enfiler une aiguille, en général nous serrons fermement les lèvres, dans le but, je suppose, de ne pas perturber nos mouvements par notre respiration; et j'ai noté le même comportement chez un jeune orang-outang. Ce pauvre petit animal était malade et il se distrayait en essayant de tuer les mouches avec ses doigts sur les vitres des fenêtres ; c'était difficile car les mouches bougeaient sans cesse, et à chaque tentative il serrait fort les lèvres et les avançait un peu en même temps.
 
Bien que les physionomies et plus particulièrement les gestes des orangs-outangs et des chimpanzés soient éminemment expressifs à certains égards, je ne crois pas que, dans l'ensemble, ils soient aussi expressifs que ceux des singes de certaines autres espèces. Cela peut être dû en partie à l'immobilité de leurs oreilles et en partie à la nudité de leurs sourcils, dont les mouvements sont ainsi moins perceptibles. Cependant, lorsqu'ils lèvent les sourcils, leur front, comme celui de l'homme, se ride transversalement. Leur face, comparativement au visage de l'homme, est inexpressive, surtout du fait qu'ils ne froncent les sourcils sous l'effet d'aucune émotion - pour autant que j'aie pu l'observer, et j'ai été soigneusement attentif à cet aspect-là. Le froncement des sourcils, qui est l'une des expressions les plus importantes chez l'homme, est dû à la contraction des muscles sourciliers qui abaisse les sourcils et les rapproche de manière telle que des rides verticales se forment sur le front.
 
On dit que l'orangoutang et le chimpanzé possèdent tous deux ce muscle; toutefois, celui-ci semble rarement mis en mouvement, du moins de manière perceptible. Un jour, J'enfermai entre les doigts de mes deux mains, disposés pour former comme une sorte de cage, un fruit appétissant que je tendis à un jeune orang-outang et à un chimpanzé, et je les laissai faire tous leurs efforts pour essayer de le prendre, mais, bien que leur échec finît par les mettre plutôt de mauvaise humeur, ils n'esquissèrent pas le moindre froncement de sourcils. Il n'y avait pas davantage trace de froncement quand ils étaient en colère. Un autre jour, par deux fois je fis brusquement sortir en plein soleil deux chimpanzés de leur cage plutôt sombre, ce qui aurait certainement fait froncer les sourcils chez un homme; Us clignèrent des yeux, mais je ne vis qu'une seule fois un très léger froncement. En une autre occasion, je chatouillai le nez d'un chimpanzé avec un brin de paille et, comme tout son visage se contractait et se plissait, de légères petites rides verticales apparurent entre les sourcils. Mais je n'ai jamais vu de froncement sur le front d'un orang-outang.
 
D'après certaines descriptions, lorsque le gorille est furieux, il hérisse sa houppe de poils, abaisse sa lèvre inférieure, dilate ses narines et pousse des hurlements terrifiants. MM. Savage et Wyman indiquent que le cuir chevelu peut se mouvoir librement vers l'arrière comme vers l'avant et que, lorsque l'animal est irrité, il «se contracte» fortement ; néanmoins je suppose qu'ils veulent dire, par cette expression, que le cuir chevelu s'abaisse ; car ils disent également que le jeune chimpanzé, lorsqu'il crie, «a les sourcils fortement contractés». La grande mobilité du cuir chevelu chez le gorille, chez de nombreux babouins et chez d'autres singes mérite d'être notée et rapprochée de la faculté de mouvoir volontairement le cuir chevelu que possèdent quelques rares personnes, par un effet soit de réversion soit de persistance.
 
darwin
The evolution of an intelligent design
 
page138
" cover their teeth when enraged, whilst others conceal them by the protrusion of their lips; and some kinds draw back their ears. The Cynopithecus niger, lately referred to, acts in this manner, at the same time depressing the crest of hair on its forehead, and showing its teeth; so that the movements of the features from anger are nearly the same as those from pleasure; and the two expressions can be distinguished only by those familiar with the animal.
 
Baboons often show their passion and threaten their enemies in a very odd manner, namely, by opening their mouths widely as in the act of yawning. Mr. Bartlett has often seen two baboons, when first placed in the same compartment, sitting opposite to each other and thus alternately opening their mouths; and this action seems frequently to end in a real yawn. Mr. Bartlett believes that both animals wish to show to each other that they are provided with a formidable set of teeth, as is undoubtedly the case. As I could hardly credit the reality of this yawning gesture, Mr. Bartlett insulted an old baboon and put him into a violent passion; and he almost immediately thus acted. Some species of Macacus and of Cercopithecus behave in the same manner. Baboons likewise show their anger, as was observed by Brehm with those which he kept alive in Abyssinia, in another manner, namely, by striking the ground with one hand, "like an angry man striking the table with his fist." I have seen this movement with the baboons in the Zoological Gardens; but sometimes the action seems rather to represent the searching for a stone or other object in their beds of straw."