Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
Le bâillement, du réflexe à la pathologie
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Le bâillement foetal
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mise à jour du
5 septembre 2010
Albert Gombault
1844 -1904
  
O. Walusinski
 
Les internes de JM. Charcot
 
 Les biographies de neurologues
 
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L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
 
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier  
 
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C'est cette même année 1866 que Charcot institue un enseignement régulier, avec les Leçons du Mardi et les Leçons du Vendredi. Ces cours ne resteront pas longtemps confidentiels et consacreront les talents didactiques de Charcot, bien avant qu'il n'obtienne une chaire officielle. Désiré-Magloire Bourneville succède à Lépine, puis seront internes Alix Joffroy et Jules-Aimé Michaud qui restera deux ans chez Charcot. Celui-ci soutiendra sa thèse en 1871 : « De la méningite et de la myélite dans le mal vertébral », y décrivant les paraplégies pottiques. Ce n'est qu'en 1872 que Charcot est nommé à la chaire d'anatomie pathologique. En 1868, il a présidé la thèse de Paul Dubois « Etude sur quelques points de l'ataxie locomotrice progressive », véritable mise à jour de toutes ses recherches cliniques et anatomopathologiques sur ce sujet.
Arrive alors, en 1872, dans son service Albert Gombault (1844-1904), reçu à l'internat en 1868. Ernest Mosny (1861-1918) commence ainsi son éloge de Gombault « Homme modeste et bon, il avait une horreur proverbiale du bruit fait autour de son nom ». Cette modestie revendiquée n'a pas empêché André Brouillet (1857-1914) d'en fixer les traits dans « Une leçon de clinique à La Salpêtrière », en avant de Victor Cornil (1837-1908) (21). Charcot remarquera rapidement ses qualités d'observateur et d'expérimentateur. Il saura, comme à l'accoutumée, mettre celles-ci à son profit.
 
Si dans sa Leçon de juin 1868, Charcot présente deux cas « d'Atrophie musculaire progressive de cause spinale » recueillis par Alix Joffroy (1844-1908), c'est à Gombault qu'il doit l'étude microscopique des moelles épinières. Celui-ci en fera sa thèse, soutenue en 1877, et intitulée : « Etude sur la sclérose latérale amyotrophique ». Sa description princeps n'a subi aucun outrage du temps : « Le fait constant au milieu de la variabilité des autres lésions a toujours été une atrophie des cellules motrices pouvant aller jusqu'à leur disparition presque complète. (...) Voyons le mode de distribution qu'elle affecte. D'une façon générale, elle atteint symétriquement la substance grise antérieure des deux côtés dans toute la hauteur de la moelle. Elle est toutefois habituellement beaucoup plus prononcée dans les parties supérieures de la région cervicale et va s'atténuer de haut en bas. Un autre caractère important et qui a été relevé avec soins est l'irrégularité même qu'affectent dans leurs distributions les lésions cellulaires. Elle frappe ça et là comme au hasard, sans montrer de préférence pour tel ou tel groupe cellulaire à l'exclusion de tel autre».
 
C'est cette même année 1866 que Charcot institue un enseignement régulier, avec les Leçons du Mardi et les Leçons du Vendredi. Ces cours ne resteront pas longtemps confidentiels et consacreront les talents didactiques de Charcot, bien avant qu'il n'obtienne une chaire officielle. Désiré-Magloire Bourneville succède à Lépine, puis seront internes Alix Joffroy et Jules-Aimé Michaud qui restera deux ans chez Charcot. Celui-ci soutiendra sa thèse en 1871 : « De la méningite et de la myélite dans le mal vertébral », y décrivant les paraplégies pottiques. Ce n'est qu'en 1872 que Charcot est nommé à la chaire d'anatomie pathologique. En 1868, il a présidé la thèse de Paul Dubois « Etude sur quelques points de l'ataxie locomotrice progressive », véritable mise à jour de toutes ses recherches cliniques et anatomopathologiques sur ce sujet.
 
albert gombault
Albert Gombault en 1872
  © Extrait de l'Album de l'internat de La Salpêtrière conservé à la Bibliothèque Charcot à l'hôpital de la Salpêtrière
(Université Pierre et Marie Curie, Paris)  
 
Arrive alors, en 1872, dans son service Albert Gombault (1844-1904), reçu à l'internat en 1868. Ernest Mosny (1861-1918) commence ainsi son éloge de Gombault « Homme modeste et bon, il avait une horreur proverbiale du bruit fait autour de son nom ». Cette modestie revendiquée n'a pas empêché André Brouillet (1857-1914) d'en fixer les traits dans « Une leçon de clinique à La Salpêtrière », en avant de Victor Cornil (1837-1908).
 
Charcot remarquera rapidement ses qualités d'observateur et d'expérimentateur. Il saura, comme à l'accoutumée, mettre celles-ci à son profit. Si dans sa Leçon de juin 1868, Charcot présente deux cas « d'Atrophie musculaire progressive de cause spinale » recueillis par Alix Joffroy (1844-1908), c'est à Gombault qu'il doit l'étude microscopique des moelles épinières. Celui-ci en fera sa thèse, soutenue en 1877, et intitulée : « Etude sur la sclérose latérale amyotrophique ». Sa description princeps n'a subi aucun outrage du temps: « Le fait constant au milieu de la variabilité des autres lésions a toujours été une atrophie des cellules motrices pouvant aller jusqu'à leur disparition presque complète. (...) Voyons le mode de distribution qu'elle affecte. D'une façon générale, elle atteint symétriquement la substance grise antérieure des deux côtés dans toute la hauteur de la moelle. Elle est toutefois habituellement beaucoup plus prononcée dans les parties supérieures de la région cervicale et va s'atténuer de haut en bas. Un autre caractère important et qui a été relevé avec soins est l'irrégularité même qu'affectent dans leurs distributions les lésions cellulaires. Elle frappe ça et là comme au hasard, sans montrer de préférence pour tel ou tel groupe cellulaire à l'exclusion de tel autre ».
 
albert gombault
extrait de
Une leçon de Charcot à La Salpêtrière
tableau de André Brouillet 1887
 
Pendant plus de 20 ans, la méthode anatomo-clinique, valorisée par Charcot pour distinguer les maladies neurologiques, n'obtiendra ses brillants résultats que par l'abnégation d'un travail patient, dans l'ombre, de Gombault, faisant dire à Paul Legendre (1854-1936) : « Il serait vain d'essayer de démêler quelle part pouvait revenir à l'élève dans la collaboration avec un maître comme Charcot ». Mosny le dépeint comme « le maître incontesté de l'anatomie pathologique, l'arbitre à qui chacun avait recours dans les cas difficiles ». Médecin des hôpitaux en 1882, il est chef de service du plus grand service de neurologie de l'époque, hors La Salpêtrière, à l'hospice des incurables d'Ivry, en banlieue parisienne en 1887.
 
Dès cette année-là, il fonde un enseignement d'histologie pathologique à titre privé, l'université ignorant encore l'apport de cette nouvelle discipline au progrès médical. Cornil, Bouchard, Pitres, Marie, Brissaud, Babinski auront tous recours à son expertise pour mener à bien leurs travaux. Gombault n'a publié qu'une vingtaine d'articles et a collaboré au Manuel d'Histologie de Cornil et Ranvier (24). Mais quelques-unes de ses publications sont des modèles de synthèse des connaissances acquises et des débats suscités à l'époque, comme « Revues générales des localisations cérébrales » en 1877 avec Henri Rendu (1844-1902) dans la Revue de Sciences Médicales ou en 1896, « Contribution à l'étude des aphasies » dans Archives de Médecine Expérimentale et d'Anatomie pathologique. Gombault ne s'est pas contenté d'étudier le système nerveux. Dès 1876, avec Charcot, il décrit les lésions hépatiques provoquées par la ligature du cholédoque; en 1878, il décrit, toujours avec Charcot « la cellule géante » élément caractéristique de la lésion tuberculeuse; en 1881, il complète sa description « de la névrite segmentaire péri-axile » au cours de l'intoxication par le plomb par celle de la néphrite saturnine.
 
gombault albert

 

Enfin, il est important de noter que cet apport majeur à la neuropathologie s'est constitué tout au long d'une révolution conceptuelle majeure de l'architecture du système nerveux passant du concept de réseau d'Andreas Gerlach (1811-1878) et Camillo Golgi (1843-1926) au concept de neurone de Wilhelm Waldeyer (1836-1921) et Santiago Ramon y Cajal (1852-1934). Gombault écrit en 1902 « Cette nouvelle conception facilite incontestablement l'interprétation ou la synthèse d'un très grand nombre de faits anatomiques, physiologiques et pathologiques. Elle devrait même servir de base unique à toutes les études d'histologie et il ne saurait plus être question que de neurones de divers ordres et de maladies des neurones ». Un bon exemple de cette réflexion est donné par le chapitre qu'il publia, en association avec son élève préféré, Claude Philippe (1865-1903), dans le Traité d'histologie pathologique de Cornil et Ranvier.
 
L'anatomie médullaire conserve sa description éponyme du Faisceau Triangulaire de Gombault et Philippe, faisceau associatif à la commissure médullaire postérieure. Gombault est un des douze membres fondateurs de la Société de Neurologie. Sa réserve et sa modestie comme son absence de carrière professorale l'ont injustement fait oublier. Pourtant, il est légitime de considérer que les apports de Gombault à la neurologie sont d'une valeur aussi déterminante que celles de son maître Charcot ou de ses condisciples Marie ou Babinski".
 
 
albert gombault