Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier

 mise à jour du
23 septembre 2015
Wikipedia
 
 Les biographies de neurologues
Jean Lhermitte
1877 - 1959
 
L'encéphalite épidémique J Lhermitte 1922

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« Le succès consiste à laisser ceux qui nous écoutent avec le désir de continuer à nous écouter
et non pas avec l'ennui évident de celui qui en a assez »
 
Le signe de Lhermitte
 
jean lhermitte
jean lhermitte
Jean Lhermitte interne à La Salpêtrière en 1901
 
 
Né le 30 janvier 1877 à Mont Saint-Père en Champagne, fils du peintre Léon Lhermitte (1844-1925), Jean Lhermitte, après avoir, contre le désir de ses maîtres qui le destinaient à la carrière des armes, choisi la médecine est externe en 1896, interne en 1900. Il soutient sa thèse en 1907, devient chef de clinique en 1908 auprès de Fulgence Raymond (1844-1910), puis est chef de laboratoire de Pierre Marie (1853-1940), avant d'exercer à l'hôpital P. Brousse en 1919. En 1923, il est nommé agrégé à la chaire de clinique des maladies mentales et de l'encéphale dont Henri Claude (1869-1945) est titulaire. Requis comme médecin pendant la première guerre mondiale, il soigne les blessés au Centre Neuro-Psychiatrique de la VIIIe région à Bourges. Il co-écrit avec Gustave Roussy (1874-1948) son expérience de la prise en charge des blessés psychiques en 1917 et des blessés de la moelle épinière en 1918. Célèbre pour sa prodigieuse mémoire, à la fois neuro-pathologiste et clinicien, il est l'un des fondateurs de la neuropsychologie soutenant que neurologie et psychiatrie ne devaient pas être séparées. Son œuvre comporte seize livres et plus de huit cents articles.
 
Il s'oriente délibérément vers la Neurologie et la Psychiatrie associées car il soutient que ces deux disciplines ne pouvent ni ne devoient être séparées.
 
Qui était réellement Jean Lhermitte ? Un Neuropathologiste, un Neurologiste, un Neuropsychiatre ? En analysant son oeuvre vaste et féconde, il y a motif pour le considérer comme un grand neuropathologiste, comme un grand neuropsychiatre, comme un grand clinicien neurologiste, si ample était son horizon, si variée la gamme de ses apports, si profondes, riches et originales ses conceptions.
 
Son oeuvre anatomique a porté sur la névroglie, l'hypertrophie olivaire, la myélite zostérienne, la neurolymphomatose périphérique, sur les tumeurs, les maladies démyélinisantes, le ramollissement et l'hémorragie cérébraux, sur la pathologie veineuse, sur la démence précoce, les démences séniles, les syndromes thalamiques et striés.
 
Son oeuvre en neuropsychologie comporte des apports sur le membre fantôme, sur les hallucinations, sur la pensée spatiale, sur l'apraxie constructive, sur les désordres de la conscience etc. Il est surtout connu pour le signe qui porte son nom : le signe de Jean Lhermitte
 
Techniques anatomo-pathologiques du système nerveux. Paris, 1914
Psycho-névroses de guerre. Paris, 1916
Les blessures de la moelle épinière. Paris, 1917
Les fondements biologiques de la psychologie. Paris, 1925
La section totale de la moelle épinière. Paris, 1918
Le sommeil. Paris, 1931
 
signe jean lhermitte
 
Lhermitte sign during yawning associated with congenital partial aplasia of the posterior arch of the atlas Sagiuchi T, Tachibana S et al.
 

Le signe de Lhermitte ou l'histoire d'un éponyme neurologique
Walusinski O.
ANLF Neurologie Libérale 2015;3(10):34-37
 
 
Introduction
La neurologie ne manque pas d'éponymes dénommant des symptômes, des signes d'examen ou des maladies[1]. Pourquoi un éponyme ? Le codage d'un fait, à la signification clairement comprise et partagée par tous, c'est à dire sa dénomination sans sa description renouvelée à chaque usage, est l'essence même d'un langage concis et précis. Une note historique, qui en fait sa saveur, s'y associe car le nom qui le constitue rappelle une époque et un homme. Nous allons conter comment une plainte de sensations de décharges électriques ressenties dans les membres et le dos lors de la flexion de la nuque est devenue « le signe de Lhermitte » [2].
 
Un acquis de la Grande Guerre
Rendant compte des cas cliniques observés parmi les blessés pris en charge par le Service Neurologique Militarisé de La Salpêtrière, Pierre Marie (1853-1940) présente le 20 décembre 1917 les observations recueillies par son chef de clinique Charles Chatelin (1884-1948) de blessés du crâne qui « plusieurs semaines après l'accident, alors que la plaie crânienne est cicatrisée, les blessés ressentent au réveil un tel engourdissement des membres qu'il leur est impossible de faire un mouvement [...]. En outre les malades racontent que lorsqu'ils toussent, ou éternuent, ou encore lorsqu'ils baissent fortement la tête, ils ressentent des fourmillements passagers et de l'engourdissement dans les bras et même les jambes » [3]. Leurs examens cliniques ne détectant aucune anomalie neurologique objective, ils proposent comme physiopathologie « qu'il s'agit d'une atteinte des racines rachidiennes cervicales, sorte de contusion à distance produite par le liquide céphalo-rachidien incompressible sur les culs-de-sac arachnoïdiens ». Quelques jours plus tard, le 10 janvier 1918, Joseph Babinski (1857-1932) et Robert Dubois (1884-?) présentent à la Société de Neurologie le cas d'un officier « qui, blessé à la nuque d'un coup de stylet, éprouva aussitôt une sensation de décharge électrique dans tout le côté droit et eut une hémiplégie droite transitoire. Actuellement, il persiste un syndrome de Brown-Sequard fruste. De plus, le blessé ressent depuis un mois, chaque fois qu'il fléchit la tête, qu'il éternue, qu'il tousse, une sensation de décharge électrique, partant de la nuque et s'irradiant très violente le long du bras et du membre inférieurs droits, très faible mais nette au bras et à la racine de la cuisse gauches » [4]. Après avoir examiné trois autres blessés alléguant des symptômes comparables, Babinskiet Dubois « estiment que ce trouble doit être rattaché à une légère atteinte de la moelle ». Jean Lhermitte (1877-1959) leur répond, ce jour là, que deux explications, 'irritation radiculaire ou irritation spinale' peuvent être en cause.
 
Dans sa thèse, inspirée par Babinski et soutenue en 1919, Jean Ribeton (1889-?) rapporte treize observations de blessés de guerre, collectées avec l'aide de Dubois, victimes de traumatismes de la nuque suivis de l'apparition de décharges électriques à la flexion de la nuque. L'évolution est lentement favorable, spontanément ou après "radiothérapie". Il conclut que ce symptôme signe une atteinte médullaire exclusivement et non radiculaire, en reconnaissant sa dette envers Lhermitte dont il traduit en fait l'opinion [5]. A la séance du 4 mars 1920 de La Société de Neurologie, Lhermitte dresse la clinique et discute de la physiopathologie des diverses formes douloureuses des commotions médullaires [6]. Il distingue ces douleurs à type de décharge électrique des autres types de douleurs radiculaires, hyperalgésiques ou causalgiques : « Nous en avons fourni deux observations que l'on trouvera consignées dans l'excellente thèse de M. Ribeton. Ces phénomènes douloureux ne ressemblent à aucun autre. D'apparition tardive, ils consistent dans une sensation de frémissement, de courant ou de décharge électrique qui brusquement parcourt une partie du corps. Très souvent ce sont les membres inférieurs; parfois ces phénomènes se limitent au côté hémiparésié. Fait essentiel à relever, les douleurs, à type de décharge électrique sont toujours provoquées par un mouvement de flexion de la nuque ou du tronc que les sujets connaissent bien et qu'ils s'efforcent d'éviter [...]. L'étendue du retentissement douloureux à toute la partie sous-jacente au foyer commotionnel nous indique que c'est également à l'altération des faisceaux intra-spinaux qu'il convient de rapporter les sensations à type de décharge électrique ». Compte-tenu de l'apparition tardive de ces sensations, de leur disparition à long terme, Lhermitte agrée l'idée proposée par Ribeton d'expliquer le phénomène par une pression, liée au mouvement de flexion, sur la moelle en voie de récupération fonctionnelle et de cicatrisation.
 
La sclérose en plaques
Quatre ans plus tard, à la séance du 3 juillet 1924 de La Société de Neurologie, Lhermite expose l'observation d'une malade, recueillie avec l'aide de Jacques Bollack (1883-1951) [7] et Maurice Nicolas qui « nous semble un bel exemple de la 'forme sensitive' de la sclérose en plaques par l'accumulation et la diversité des sensations pathologiques que cette malade éprouve » [8]. La malade remarque en premier lieu que « lorsque je voulais baisser la tête, je ressentais comme une secousse violente dans la nuque et une douleur ressemblant à celle que produit un courant électrique me parcourait tout le corps, de la nuque jusqu'aux pieds, en suivant la colonne vertébrale ». Un peu après, elle perçoit une baisse brutale de la vue de l'œil droit, puis une dysmétrie et une adiadococinésie s'associent à une baisse de la force du membre supérieur gauche et de multiples troubles sensitifs. Lhermitte insiste sur l'absence des symptômes décrits par Charcot comme pathognomoniques de la sclérose en plaques : tremblement, diplopie, nystagmus, vertige, troubles de la parole, contractures [9].
 
Lhermitte s'appuie sur la névrite optique diagnostiquée par Bollack pour confirmer le diagnostic de sclérose en plaques. C'est en effet, un mois plus tôt, lors de la séance du 30 mai 1924 de la Société de Neurologie que Bollack avait montré, un des premiers, que la névrite optique était fréquemment « un symptôme précurseur » d'une sclérose en plaques [10]. Lhermitte insiste sur une caractéristique du symptôme : « ces sensations ne surviennent jamais spontanément, lorsque le sujet est au repos ; elles apparaissent exclusivement au cours de tous les mouvements qui s'accompagnent d'une flexion de la tête en avant ». Lhermitte ne manque pas de rappeler la communication de Babinski et Dubois en 1918 et les arguments qu'il avait avancés à la suite, notamment que « l'extension des douleurs à tous les segments du corps sous-jacents à la région traumatisée ne permet-elle pas d'affirmer l'origine médullaire ? ». Théophile Alajouanine (1890-1980) rappelle que Lhermitte n'hésite pas à prendre le parti de Babinski face à Pierre Marie, « en se faisant le défenseur de l'origine médullaire des douleurs à type de décharge électrique » [11]. Lhermitte poursuit « ainsi que nous l'avons exposé dans l'ouvrage de M. Ribeton, la sensation de décharge électrique dont se plaignaient maints commotionnés spinaux, présente une certaine analogie avec les sensations que l'on provoque en percutant (signe de Tinel), en comprimant ou en pratiquant l'élongation des nerfs périphériques intéressés par une blessure légère ; nous avons ainsi été naturellement amenés à en chercher une commune explication ». En 1924, il précise alors, sans alternative, que cette sensation de décharge électrique est liée à une atteinte spinale et non radiculaire. « Le fait anatomique fondamental tient à la désintégration myélinique et son contraste avec la conservation des axones ». Et d'établir un rapprochement « le type de douleurs si particulier, commun à la fois aux lésions nerveuses périphériques et aux altérations spinales commotionnelles ou dégénération de la sclérose multiple, traduit l'excitabilité propre des fibres myéliniques, que cette excitabilité soit mise en jeu par la percussion directe, telle qu'on l'applique à un nerf périphérique, ou par l'élongation telle qu'elle est réalisée dans la flexion de la tête sur le tronc ».
 
Dans La Presse Médicale en 1927, Lhermitte, Gabrielle Lévy (1886-1934) et Nicolas reprennent la description initiale en ajoutant deux observations nouvelles et développent leur discussion étiopathogénique. Ils constatent l'analogie qui existe, pour eux, entre les suites de la commotion médullaire et les poussées initiales de la sclérose en plaques. Ils rappellent, d'abord, les observations que Lhermitte a recueillies avec Henri Claude (1869-1945) de commotionnés médullaires durant la Grande Guerre [12] et qu'il rapporte aussi avec Gustave Roussy (1874-1948) dans leur livre de 1918 [13]. De l'étude de ces blessures, il conclut que « le propre de la commotion médullaire est de léser très fortement les gaines myéliniques tout en ménageant la continuité des cylindraxes. Or, comment ne pas voir que, précisément, ce sont là des caractères anatomiques que, depuis Charcot, on attribue en propre à la sclérose multiple et cela, à juste titre. La similitude des conditions biologiques dans lesquelles travaillent les cylindraxes apparaît donc très analogue dans les deux affections » [14]. Et de conclure « est-il trop téméraire d'imaginer qu'ici comme là, la sensation de décharge électrique est liée à l'excitation de cylindraxes anormalement sensibles et dépouillés de leur enveloppe isolante ? ».
 
Lhermitte répond à des neurologues new-yorkais
Israel Wechsler (1886-1962) soumet à la discussion des membres de la Société Neurologique de New-York, le 4 octobre 1927, l'observation d'un homme de 24 ans, électricien de profession, convalescent d'une tuberculose. Après avoir ressenti deux ans plus tôt une faiblesse dans les membres inférieurs, l'homme consulte pour des sensations de décharges électriques tout le long de la colonne vertébrale [15]. Peu après le tableau se complète d'une diplopie, de spasticité, de réflexes très vifs, de signes de Babinski, de tremblements qui ont permis à Wechsler de confirmer le diagnostic de sclérose en plaques. Mais il s'interroge sur la quasi normalité des mouvements en décubitus (astasie-abasie ?), sur une tendance à marcher en tournoyant de la gauche vers la droite sans signe franc de syndrome cérébelleux, sur une myotonie d'un bras lors d'une mobilisation rapide. D'autre part le patient prétend pouvoir déclencher un éclair de lumière d'une ampoule, quand il la tient dans sa main, simultanément à sa sensation de décharge électrique. Le FO montre une décoloration de la papille d'un œil. A la suite, Henry Alsop Riley (1887&endash;1966) exprime ses doutes sur l'organicité de tant de symptômes inhabituels et pense que ce n'est pas le filament de la lampe qui s'allume mais que cet électricien arrive à fabriquer une décharge d'électricité statique en frottant sa paume de main entourant le culot de l'ampoule, sans scintillement réel du filament. Tous acceptent cette explication "lumineuse". Philipp Goodhart (1872-1956) élimine tout lien avec l'hystérie devant tous les signes cliniques objectifs énoncés ce qui conforte Wechsler dans son appréciation de la réelle organicité de tous les symptômes, voyant là l'occasion d'évoquer une possibilité d'astasie-abasie d'origine lésionnelle. Lhermitte publie un commentaire étoffé de cette discussion, dans le même journal, l'année suivante [16]. Son désir est de bien affirmer la certitude de l'organicité de ce symptôme de décharge électrique à la flexion de la nuque, en rappelant les détails cliniques, à lire dans ses articles, qu'il pense méconnus de ses collègues américains. Il leur propose de considérer ce symptôme comme une caractéristique prémonitoire de la sclérose en plaques, sans oublier de mentionner ses premières observations chez des blessés médullaires corroborées par celles de Babinski et Dubois puis la thèse de Ribeton. Certainement afin de convaincre ses collègues new-yorkais, Lhermitte nomme plusieurs auteurs russes et français qui ont confirmé sa description du symptôme clinique et son lien avec la sclérose en plaques [17,18]. Il conclut « the present article has been written less on account of the apprent strangeness of the symptom described than because of its great significance in pointing the way to a diagnosis of multiple sclerosis at a period when objective signs are rare and the diagnosis is doubtful ».
 
Naissance de l'éponyme
Le 21 novembre 1929, Hugh Talbot Patrick (1860-1939) présente à la Société Neurologique de Chicago une observation qu'il intitule « the symptom of Lhermitte in a patient with multiple sclerosis » en y contestant la spécificité que Lhermitte lui aurait accordé, ce qui indique sa compréhension incomplète des écrits originaux [19]. Devant la même Société, un autre neurologue américain C. F. Read titre son exposé « Multiple sclerosis with Lhermitte's sign » au lieu d'user du terme « Barber Sign » ou « Barber Chair phenomenon », utilisé précédemment aux USA [20]. On peut donc situer à Chicago le lieu de naissance de cet éponyme, et en attribuer à Patrick et Read la paternité, sans négliger Babinskiqui l'aurait utilisé aussi auparavant d'après Alajouanine [11].
 
Les autres étiologies
Lors du cinquantenaire de la Société de Biologie en 1899, Jules Dejerine et André Thomas publient un historique des connaissances liées aux « accidents nerveux développés au cours de l'anémie pernicieuse ». Ils notent les paresthésies et les douleurs fulgurantes qui accompagnent des difficultés à marcher mais sans préciser l'existence de décharge électrique à la flexion de la nuque. La clinique et l'anatomopathologie les font parler de pseudo-tabes anémique d'étiologie inconnue [21]. Lhermitte complète, en 1933 [22]., la liste des pathologies au cours desquelles apparaissent des décharges électriques en y ajoutant l'anémie pernicieuse, après la publication de David Mortimer Olkon de Chicago [23]. L'étiologie n'est toujours pas encore élucidée mais une thérapeutique empirique semble efficace depuis peu de temps [24]. Rappelons brièvement cette découverte. George Hoyt Whipple (1878-1976) [25], dont les recherches portent sur la formation de l'hémoglobine, remarque que les chiens de son laboratoire, saignés régulièrement pour devenir anémiques, corrigent leur anémie beaucoup plus rapidement s'il les fait manger du foie [26]. George Richard Minot (1885-1950), intéressé par l'anémie pernicieuse alors incurable, « if liver is good for dogs, maybe it's good for men », corrige l'anémie pernicieuse de patients en leur faisant manger 500 g de foie cru par jour « all patients showed a prompt and distinct remission for anemia, except for pronouced disorders due to spinal cord degeneration » [27]. C'est ce résultat obtenu avec l'aide de William Parry Murphy (1892-1987) qui vaut à Whipple, Minot et Murphy, le Prix Nobel de Médecine en 1934 [28].
 
Le signe de Lhermitte se rencontre dans de multiples pathologies
- la sclérose en plaques [29]
- la maladie de Biermer [30]
- des malformations congénitales du rachis cervical, le symptôme de Lhermitte étant déclenché par des bâillements [31]
- spondylolisthésis, hernie discale cervicale, spondylodiscite, hématomyélie [11]
- des tumeurs intra-médullaires comme un épendymone avec ou sans syringomyélie [32]
- des angiomes [33]
- des myélopathies cervicales alcooliques ou d'autres toxiques [34]
- après radiothérapie ou irradiation [35]
- iatrogénie après traitements par sels de platine [36,37]
 
Le traitement de ces décharges électriques relève des anti-épileptiques, et plus récemment l'électro-stimulation intra-médullaire a été essayée [38].
 
La physiopathologie
« Dans toutes les observations, qu'il s'agisse de lésions rachidiennes ou de néoformations intrarachidiennes, la sensation de décharge électrique est le fait d'un facteur mécanique, situé au voisinage immédiat des cordons postérieurs et retentissant directement sur lui à chaque flexion de la tête » [11] pour Alajouanine et Robert Thurel (1899-1974). Lhermitte a bien interprété que cette sensation de décharge électrique est la marque d'une lésion démyélinisante des cordons postérieurs de la moelle cervicale [39], le mouvement déclenchant un étirement brusque de ses faisceaux. L'hyperexcitabilité des axones démyélinisés est favorisée par une capacité d'auto-excitation et de « cross-talk », forme de contagion synchrone affectant les neurones démyélinisés adjacents, sans doute à l'origine de la perception par le malade du cheminement de la décharge [40]. Les altérations de la myéline bouleversent la perméabilité membranaire, la répartition et l'activité des différents canaux ioniques, abaissant le seuil de déclenchement du potentiel d'action [41,42]. Lhermitte a parfaitement anticipé cette physiopathologie : « les sensations de décharge électrique de la commotion spinale et de la sclérose en plaques reconnaissent comme mécanisme immédiat une excitabilité anormale des fibres nerveuses dépouillées de leur gaine, excitabilité que met en branle l'élongation de la moelle plaquée contre le rachis ».
 
Conclusion
Le signe de Lhermitte [43] n'est donc pas un signe mais un symptôme. Pierre Marie est le premier à l'avoir décrit et non Jean Lhermitte. C'est bien Lhermitte qui lui a donné un sens clinique et pronostique permettant d'affirmer une sclérose en plaques à son début. Par sa persévérance, il a su le faire reconnaître et valider par les neurologues du monde entier, sans lui attribuer de spécificité étiologique, entrevoyant la multiplicité des causes possibles [44]. La physiopathologie qu'il a proposée reste actuellement toujours valide [45]. Tout cet ensemble de faits justifie donc le bien-fondé de cet éponyme dont l'expression devrait, au mieux, être le symptôme de Lhermitte.
 
 
Références
 
1. Koehler PJ, Bruyn GW, Pearce JMS. Neurological Eponyms. New York, Oxford Press. 2000.
2. Frederiks JAM. Lhermitte's sign. In Koehler PJ, Bruyn GW, Pearce JMS. Neurological Eponyms. New York, Oxford Press. 2000 :106-110.
3. Marie P, Chatelin Ch. Sur certains symptômes vraisemblablement d'origine radiculaire chez les blessé du crâne. La Revue Neurologique 1917;24:336.
4. BabinskiJ, Dubois R. Douleurs à forme de décharge électrique, consécutives aux traumatismes de la nuque. La Presse Médicale. 1918;26 (7):64.
5. Ribeton J. Etude clinique des douleurs à forme de décharge électrique consécutives aux traumatismes de la nuque. Thèse Paris n°134, Henri Jouve. 1919.
6. Lhermitte H. Les formes douloureuses de la commotion de la moelle épinière. La Revue Neurologique 1920;27:257-262.
7. Orthographié Bollak dans le Revue Neurologique. Jacques Bollack, élève de Victor Morax (1866-1935), est connu pour sa thèse (Rapports entre la stase papillaire et la dilatation des ventricules au cours des tumeurs cérébrales. Thèse Paris 1919) et ses publications traitant des troubles oculaires au cours de l'encéphalite léthargique de von Economo.
8. Lhermitte J, Bollack J, Nicolas M. Les douleurs à type décharge électrique consécutives à la flexion céphalique dans la sclérose en plaques. Un cas de la sclérose multiple. La Revue Neurologique. 1924;31:56-57.
9. Charcot JM. De la sclérose en plaques disséminées, symptomatologie. Œuvres Complètes. Septième Leçon, Tome 1:221-248. Paris, Aux Bureaux du Progrès Médical. 1892.
10. Bollack J. Névrite optique, signe précurseur de la sclérose en plaques. La Revue Neurologique. 1924;31:721-727.
11. Alajouanine Th, Thurel R, Papaïoanou C. La douleur à type de décharge électrique, provoquée par la flexion de la tête et parcourant le corps de haut en bas. La Revue Neurologique. 1949;81(2):89-97.
12. Claude H, Lhermitte J. Etude clinique et anatomo-pathologique de la commotion médullaire par projectiles de guerre. Annales de Médecine 1915;2(5):479-491.
13. Roussy G, Lhermitte J. Blessures de la moelle et de la queue de cheval. Paris, Masson. 1918.
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45. Smith KJ. Conduction properties of central demyelinated and remyelinated axons, and their relation to symptom production in demyelinating disorders. Eye (Lond). 1994;8(Pt 2):224-37.
46. Lhermitte J. Etude sur les paraplégies des vieillards. Thèse Paris n°5, Marétheux. 1907.
47. Roussy G, Lhermitte J. Pyschonévroses de Guerre. Paris, Masson. 1917.
48. Roussy G, Lhermitte J. Les blessures de la moelle et de la queue de cheval. Paris, Masson. 1918.
49. Boller F. Modern Neuropsychology in France : Jean Lhermitte (1877-1959). Cortex. 2005;41:740-741.
50. Trelles JO. Jean Lhermitte. La Revue Neurologique. 1977 ;133 :667-671.
51. Delay J. Jean Lhermitte. La Presse Médicale. 1960;68:505-507.
 

 
J. Cambier Le signe de Lhermitte La Presse Médicale 1993; 22; 32; 1611-1614
 
«Sensation de décharge électrique parcourant de haut en bas le rachis et les membres et déterminée par la flexion de la nuque.» Ce phénomène est connu universellement sous le nom de «signe de Lhermitte».
 
Après une communication devant la Société de Neurologie, c'est dans La Presse Médicale que Jean Lhermitte apporta en 1927 la description et l'interprétation physiologique du symptôme tel qu'il l'avait étudié dans trois cas de sclérose en plaques. Une patiente exprimait parfaitement l'originalité du phénomène
 
«Lorsque je baissais la tête, je ressentais une secousse violente dans la nuque et une douleur ressemblant à celle que produit un courant électrique me parcourait tout le corps, depuis la nuque jusqu'aux pieds, en suivant la colonne vertébrale.» Les phénomènes s'accentuèrent en gardant les mêmes caractères, au point que la patiente ne pouvait se vêtir, mettre ses chaussures, ramasser un objet, sans qu'aussitôt un frémissement électrique la parcoure. «Elle en était arrivée à prendre garde au moindre fléchissement de la tête et, lorsqu'elle se penchait pour prendre un objet, elle le faisait tout d'une pièce, à la façon d'un pottique.» Jean Lhermitte précisait «Pour nous assurer du bien-fondé des sensations de décharge électrique, nous avons placé la malade dans les positions les plus diverses et nous avons remarqué que c'était toujours le mouvement actif ou passif de flexion de la tête qui déchaînait la sensation électrique, laquelle irradiait à travers tout le rachis jusqu'aux extrémités.»
 
INDICE DE DEMYELINISATION
 
Bien que la douleur à type de décharge électrique «ait été décrite par Pierre Marie et baptisée par Babinski», elle mérite d'être associée au nom de Jean Lhermitte qui, se gardant de lui attribuer une spécificité étiologique, l'a considérée comme la marque d'une lésion démyélinisante des cordons postérieurs de la moelle cervicale et en a interprété le mécanisme, à savoir l'étirement brusque de ces faisceaux. Signe ou symptôme, au sens traditionnel de ces termes, cette douleur l'est tout à la fois: symptôme remarqué par le patient ou révélé par l'interrogatoire, signe provoqué à l'examen par les manoeuvres de flexion de la nuque telles que Jean Lhermitte les a décrites.
 
Depuis trois quarts de siècle, la clinique et l'expérimentation ont corroboré cette opinion. Suivant Mac Alpine et coll., la sclérose en plaques est la cause la plus fréquente du signe de Lhermitte. Il peut être relativement isolé et dans ce cas révélateur. Plus souvent, il est associé à une riche sémiologie paresthésique. Rarement au premier plan, au point de contribuer à l'invalidité, il constitue plus souvent une gêne mineure que le patient ne signale pas spontanément.
 
Bien que non pathognomonique, il constitue un signe évocateur et contribue au diagnostic de sclérose en plaques: révélée par le signe de Lhermitte et confirmée par l'enregistrement des potentiels évoqués somesthésiques, la démyélinisation des cordons postérieurs participe à l'inventaire de ce processus pathologique disséminé.
 
Un signe de Lherinitte a été observé dans le syndrome de sclérose combinée neuro-anémique: la démyélinisation des cordons postérieurs est caractéristique de cette affection. Un signe de Lhermitte est fréquent lors des myélopathies radiques. Il est plus souvent une manifestation précoce du retentissement sur la moelle de l'irradiation. Isolé ou associé à quelques paresthésies, il révèle une démyélinisation des cordons postérieurs attribuée soit à un oedème vasogénique soit à l'atteinte des oligodendrocytes. Ce signe de Lhermitte précoce n'est pas l'indice de lésions irréversibles et ne prédit pas nécessairement la survenue d'une nécrose retardée de la moelle. Le signe de Lhermitte a été décrit pour la première fois lors de lésions traumatiques de la moelle. Il peut résulter d'une compression médullaire par une néoformation ou une hernie discale, voire d'une tumeur intramédullaire (épendymome). Il peut manifester le retentissement sur la moelle d'une malformation du rachis ou d'une cervicarthrose. Alajouanine et coll. ont fait l'inventaire de ces causes mécaniques. Ils en ont tiré argument pour attribuer à la seule contrainte physique le déterminisme des douleurs électriques. L'examen des 8 cas cités pour exemple n'emporte pas la conviction. Trois fois l'existence d'une lésion de la moelle est certaine (2 syndromes de BrownSéquard et 1 épendymome) ; dans 2 cas, des anomalies rachidiennes assez modestes sont associées à «un syndrome cérébello-spasmodique» qu'en toute hypothèse elles ne peuvent suffire à expliquer; dans les 3 autres cas (une luxation atlas-axis, une compression par tumeur extra-médullaire, une méningite tuberculeuse), l'association de lésions de la moelle ne peut être exclue.
 
ETIREMENT DE LA MOELLE
 
Smith et Mac Donald ont montré que durant la flexion de la nuque, la longueur de la colonne cervicale varie de plusieurs centimètres et que la moelle cervicale se trouve étirée dans la même proportion. Cet étirement physiologique ne donne pas lieu à une sensation. Les axones des nerfs périphériques et des racines ne répondent pas à une stimulation mécanique aussi longtemps qu'ils sont normalement myélinisés. Il en est de même pour les axones des cordons postérieurs de la moelle soumis à l'étirement. En revanche, en cas de démyélinisation, les axones des cordons postérieurs de la moelle comme les axones des nerfs périphériques répondent par une décharge aux stimulations mécaniques : chez le chat dont la moelle épinière a été démyélinisée par la lysophosphatidylcholine, une faible élongation des cordons postérieurs de la moelle (inférieure à 1 mm) détermine un accroissement des décharges des unités jusque là silencieuses. L'hyperexcitabilité des axones démyélinisés fait intervenir au moins 3 facteurs: la survenue de décharges, spontanées ou provoquées par une action mécanique ; une capacité d'auto-excitation conférant à la décharge un caractère répétitif ; un phénomène de contagion (cross-talk ou court-cuircuit) aboutissant à l'excitation éphaptique de fibres voisines au sein du foyer de démyélinisation. Ce dernier mécanisme explique la sensation de décharge descendante par la systématisation des fibres des cordons postérieurs. En termes de biologie moléculaire, les lésions de la myéline ont pour conséquence une modification de la perméabilité des membranes et de la répartition des canaux ioniques. Le potentiel de membrane des fibres démyélinisées est plus proche du seuil de déclenchement d'un potentiel d'action que celui d'une fibre normale. Une faible variation suffit à engendrer un potentiel d'action. Les courants extracellulaires générés par les fibres voisines sont capables de déterminer une telle variation.
 
Ces constatations expérimentales ont expliqué une énigme thérapeutique. Le signe de Lhermitte, qui n'est influencé ni par les antalgiques anti-inflammatoires, ni par les antalgiques centraux, est remarquablement sensible à certaines médications antiépileptiques telles que les hydantoïnes ou la carbamazépine. Une dose quotidienne de 300 à 400 mg de carbamazépine le fait disparaître. Or, il a été montré que la carbamazépine et les hydantoïnes diminuent la conduction ionique des axones.
 
«Les sensations de décharge électrique de la commotion spinale et de la sclérose en plaques reconnaissent comme mécanisme immédiat une excitabilité anormale des fibres nerveuses dépouillées de leur gaine, excitabilité que met en branle l'élongation de la moelle plaquée contre le rachis.» L'épreuve du temps a confirmé en tous points l'opinion de Jean Lhermitte. Clinicien à l'écoute de l'insolite, chercheur à la curiosité sans cesse en éveil, explorateur des confins neuro-psychiatriques, fondateur de la neuro-psychologie, Jean Lhermitte a animé la neurologie clinique durant plus d'un quart de siècle.

 
Les douleurs à type de décharge électrique consécutives à la flexion céphalique dans la sclérose en plaques
Un cas de sclérose multiple
Lhermitte J, Bollak J, Nicolas M. Revue Neurologique 1924; 31; 56-62
 
Le signe de Lhermitte
J. Cambier La Presse Médicale 1993; 22; 32; 1611-1614
 
Modern neuropsychology in France: Jean Lhermitte
F. Boller Cortex 2005; 41, 740-741
 
La douleur à type de décharge électrique, provoquee par la flexion de la tête et parcourant le corps de haut en bas
Alajouanine T, Thurel R, Papaïoanou Revue Neurologique 1949; 81; 2; 89-97
 
Lhermitte's sign From observation to eponym
Gutrecht JA. Arch Neurol 1989; 46; 5; 557-558
 
Lhermitte's sign: Flexing of the neck produces electric shock-like sensations that extend down the spine and shoot into the limbs.
Lhermitte's syndrom: A rare syndrome of ocular palsy with nystagmus and paralysis of adduction during attempted lateral deviation of the eyes.
Lhermitte-Cornil-Quesnel syndrome: A slowly progressive pyramidopallidal degeneration.
Lhermitte-Duclos syndrome: A rare pathologic entity with progrediating, diffuse hypertrophy chiefly of the stratum granulosum of the cerebellum.
Lhermitte-Lévy syndrome: A syndrome of slowly progressing paralysis after a stroke.
Lhermitte-McAlpine syndrome: A combined pyramidal and extrapyramidal tract syndrome in middle-aged and elderly persons.
Lhermitte-Trelles syndrome: A syndrome characterised by lymphoblastic infiltrations of the peripheral nervous system, associated with paresis and amyoptrophia.
L'encéphalite épidémique J Lhermitte 1922