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Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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Le bâillement foetal
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  • mystery of yawning
 
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 mise à jour du
28 octobre 2001
observation n°1 
Cours du Prof Jean-Martin Charcot
le mardi 23 octobre 1888
 
en les Mardi de la Salpétière Lecrosnier et Babé éditeur Paris 1889
voir d'autres observations de JM Charcot citées par RF Trautmann

Chat-logomini

Deuxième malade
Tout à l'heure, je vous rappelais le fait bien connu que le bâillement est un phénomène contagieux par excellence, alors même qu'il s'agit du bâillement physiologique s'opérant en présence de gens qu'on a de bonnes raisons de considérer comme indemnes de toute tare nerveuse. Eh bien, je tiens à vous rendre, à présent, témoins d'une petite expérience qui vous fera bien comprendre, j'espère, comment, dans un milieu convenablement adapté, le bâillement pathologique pourrait devenir contagieux au point de se répandre, en quelque sorte, épidémiquement.
Vis à vis de la malade dont je viens de vous conter l'histoire, je vais placer un autre sujet que quelques-uns d'entre nous connaissent très certainement comme présentant les phénomènes typiques de ce que j'appelle le grand hypnotisme. Avant d'entrer dans la salle, on l'a mise comme nous disons, en état de somnambulisme. Nous nous assurerons qu'elle cet bel et bien endormie, légitimement endormie en faisant apparaitre chez elle le phénomène somatique qui caractérise la période en question. Un simple frôlement d'un membre, une passe faite à distance, au voisinage immédiat de ce membre, suffit pour déterminer cette forme de contracture que nous avons désignée sous le nom de «contracture somnambulique». On ne saurait s'entourer de trop de garanties dans un domaine où la simulation et l'illusion sont choses banales, et c'est pourquoi nous coutinuons et nous continuerons dans nos études à ne nous adresser jamais qu'aux sujets susceptibles d'entrer dans le grand hypnotisme et chez lesquels, par conséquent, toute possibilité d'une intervention volontaire de la part du sujet mis en expérience peut être écartée.
Si, messsieurs pendant la démonstration qui précède, nous avons pu résister les uns et les autres à la contagion du bâillement ce dont nous pouvons nous féliciter mutuellement, c'est que nous avons en nous un pouvoir d'inhibition que ne possède pas notre somnanbule artificielle. Chez celle-ci le phénomène du moi, c'est là un grand caractère de l'état psychique de ces somnanbules, est obnubilé; tout contôle est perdu à l'égard des impressions venues du dehors et les suggestions s'imposent sasn résistance. Eh bien, vous le voyez, tandis que notre malade n°1 continue à bâiller comme tout à l'heure, à intervalles égaux, le n°2 c'est à dire la malade somnambulisée fait mine de vouloir résister à la contagion, mais sa résistance est bientôt vaincue: la voilà qui se met, elle aussi, à bâiller malgré tous ses efforts en sens contraire. Ses bâillements sont plus forts, même plus bruyants que ceux de la malade qui lui sert de modèle; ils sont également séparés pas des distances à peu près égales. Cependant, il ne faudrait pas aller jusqu'à voir là une imitation absolument parfaite. Il vous suffira, en effet, de jeter un coup d'oeil sur le tracé des bâillements de la somnambule recueilli par nous hier dans une expérience semblable à celle dont nous vous rendons témoins aujourd'hui, pour reconnaitre qu'ils ne concordent pas absolument, mathématiquement, si l'on peut dire, avec les tracés relatifs avec la malade n°1. Il s'agit là d'une imitation par approximation et non pas d'imitation servile.
Quoiqu'il en soit, messieurs, si nous supposons, dans un couvent, dans un pensionnat, un certain nombre de jeunes filles placées, par suite de circonstances spéciales, dans un état psychologique se rapprochant plus ou moins de l'état mental hypnotique-somnambulique, vous comprendrez facilement que la présence, dans un milieu pareil, d'un sujet atteint de toux, d'aboiement ou de bâillement nerveux, puisse devenir le point de départ d'une véritable épidémie!
biographie de JM Charcot
charcot
 
voir d'autres observations de JM Charcot citées par RF Trautmann
Traité clinique et thérapeutique de l'hystérie d'après l'enseignement de La Salpêtrière 1895