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mise à jour
du 15 août 2002
Rev Neurol
1960; 103; 63-64
lexique
Le syndrome operculaire unilatéral (rolandique inférieur) d'origine vasculaire
B.Pertuiset, F.Perrier
voir imagerie de l'Opercule Rolandique

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Obs. 1. - M. Stanislas C... âgé de 55 ans, était en bonne santé jusqu'en janvier 1960, moment où apparut en quelques heures une parésie facio-brachiale gauche. A la Clinique Neuro-Chirurgicale de la Pitié, où il fut adressé, l'examen montrait
- une hypoesthésie faciale gauche discrète à tous les modes sans nette différence entre les deux réflexes cornéens
- une importante atteinte masticatrice gauche avec un signe de la diduction
- une paralysie faciale gauche surtout marquée dans le territoire du facial inférieur mais ne respectant pas le facial supérieur
- une paralysie du voile à gauche avec signe du rideau. Une abolition du réflexe du voile et du réflexe nauséeux, mais des cordes vocales normales
- une hypotonie de l'hémilangue gauche déviée vers la gauche à la protraction, sans aucune atrophie
- une parésie brachiale gauche sans déficit moteur au membre inférieur, mais avec un signe de Babinski et des réflexes ostéo-tendineux plus vifs qu'à droite
- une diminution de la sensibilité au tact dans l'hémicorps gauche avec extinction sensitive sans atteinte des sensibilités profondes
 
L'examen général ne montra rien. La T.A. était à 14-7. et n'a pas variée durant l'hospitalisation. La P.L. était normale, le BW négatif et l'urée à 0,50 g p. 1000. L'examen ophtalmologique montra des papilles à bords flous.
 
L'E.E.G. enregistrait des irrégularités temporales droites, le gammaencéphalogramme (Dr Planiol) révélait un foyer d'hyperactivité fronto-rolandique inférieur droit. L'angiographie carotidienne droite ne montra pas de déplacement, des vaisseaux aussi bien de face que de profil. Cependant la sylvienne et l'a. péri-calleuse étaient filiformes et la carotide interne possédait des parois irrégulières. Enfin une encéphalographie gazeuse fractionnée montera avec évidence une dilatation ventriculaire avec très nette prédominance droite.
 
Sous l'action d'un traitement associant la rutine à la papavérine l'évolution fut regressive. Quinze jours après l'entrée du malade à la Pitié il ne persistait plus qu'une parésie faciale, une parésie masticatrice et une abolition des réflexes du voile et nauséeux.L'EEG comme le gammaencéphalogramme montrèrent une régression des anomalies. Revu le 23 avril 1960 cet homme présente plus qu'une abolition des réflexes du voile et nauséeux.
 
Obs. 2 M. Pierre V..., agé de 60 ans, était suivi depuis deux ans pour une hypertension maxima à 25 lors de la découverte de l'affection et, équilibrée à 17 avec le traitement. En février 1960 apparaît brusquement, sans altération de la conscience, une paralysie brachiale gauche. A la Clinique Neuro-Chirurgicale de La Pitié l'examen montra :
- une importante paralysie faciale gauche portant sur le facial inférieur et le facial supérieur qui est cependant atteint à un degré moindre
- une dysarthrie nette avec parole scandée et nasonnée et une abolition du réflexe du voile
- une hypotonie du trapèze et du sterno-cléido-mastoïdein à gauche
- une hypotonie linguale gauche avec déviation de la langue vers la gauche et la protraction
- une sensation d'agueusie qui contraste avec la persistance des sensations gustatives élémentaires
- une discrète parésie brachiale gauche, sans atteinte crurale et sans signe de Babinski
 
L'examen général révèle une T.A. à 16-10, un cœur normal à l'auscultation avec des signes d'ischémie coronarienne sur ECG. Les réactions sérologiques sont normales dans le sang et le LCR qui est par ailleurs normal. Il n'y pas d'atteinte rénale décelable chez cet hypertendu. L'examen du fond d'œil montre des deux côtés un aspect typique d'altération vasculaire. La TAR est à 75mm. Deux EEG à dix jours d'intervalle ne trouvent qu'une très discrète asymétrie et pas de foyer. Une angiographie carotidienne droite montre une carotide interne très flexueuse et des branches de division en place. L'encéphalographie gazeuse fractionnée met en évidence une importante dilatation ventriculaire prédominant au niveau de la corne frontale droite.
 
Sous l'action d'un traitement associant rutine et paravérine les troubles régressèrent à l'exception de la paralysie faciale et de l'abolition du réflexe du voile.
 
L'étiologie vasculaire du syndrome présenté par nos deux malades ne nous paraît pas douteuse : la dilatation ventriculaire siégeant du côté où se trouve la lésion. L'absence de déplacements sur l'angiographie carotidienne, l'évolution régressive des symptômes sont autant d'arguments de valeur. Il en est un autre qui mérite d'être évoqué: le caractère relativement incomplet du syndrome clinique comparé à celui que l'un d'entre nous a observé dans deux cas d'étiologie tumorale. Il faut voir là sans doute soit le fait d'une variation dans la distribution artérielle soit le résultat d'un thrombose incomplète ou encore d'une revascularisation partielle.
 
Il et probable qu'un tel syndrome unilatéral, même régressif, représente une étape sur la voie de la, constitution d'une diplégie facio-linguo-masticatrice. Il doit être distingué de la paralysie pseudo-bulbaire à laquelle il peut ressembler lors d'un examen superficiel, surtout du fait de la voix nasonnée du malade.

mise à jour du
15 août 2002
Rev Neurol
1960; 103; 65
Le syndrome operculaire unilatéral d'origine vasculaire
G. Boudin, B. Pépin, JP. Wiart

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A titre d'exemple à propos de la communication de B. Pertuiset et F. Perrier, nous présentons à la Société, une femme de 69 ans, hypertendue, qui, dans la nuit du 20 au 21 mai 1960, a installé une hémiplégie gauche à début brusque, sans perte de conscience, sans vertiges ni de vomissements, accompagné d'une chute de la tension artérielle de 24 à 15. Une semaine plus tard, l'hemiplégie a pratiquement disparu au niveau du membre inférieur, alors que l'atteinte du membre supérieur reste encore importante : la station debout et la marche sont possibles; celle-ci est cependant déséquilibrée, surtout si l'on demande à la malade de faire un demi-tour vers la gauche: les réflexes tendineux sont vifs et il exisle un signe de Babinski gauche.

Au niveau de la face, on note une paralysie faciale gauche fort nette, aussi bien au niveau du facial supérieur que du facial inftérieur laissant apparaitre la conjonctive dans la manœuvre de l'occlusion des yeux, sans cependant que l'on puisse dire qu'i existe un signe de Charles Bell vrai puisque l'on n'observe pas, au cours de cette manœuvre, d'ascension du globe oculaire en haut et en dehors.

Cette hémiplégie gauche s'accompagne d'une hémianesthésie relative, et surtout de troubles de la phonation et de la déglutition qui, à l'examen rapide, pourraient en imposer pour des phénomènes de la série pseudo-bulbaire. Cependant, les troubles de la déglutition qui ont été très marqués immédiatement après l'installation de l'hémiplégie ont pratiquement totalement disparu en quelques jours. Les troubles de la phonation se sont également améliorés, mais il persiste encore au moment où nous voyons la malade une voix nasonnée et une dyspneumie indiscutable.

A l'examen de la cavité buccale, on constate l'existence d'une atteinte paralytique de l'hémivoile gauche et surtout de l'hémipharynx gauche, avec un signe du rideau vers la droite extrêmement net. La langue est normale dans sa forme et dans ses mouvements. Il existe une abolition du réflexe du voile du palais aini que du réflexe nauséeux.

Complétant l'examen, nous trouvons encore une anesthésie importante dans tout le domaine du trijumeau gauche avec une diminution du réflexe cornéen de ce côté, et dans l'épreuve de contraction des mâchoires très nette diminution de force des muscles masticateurs gauches. Les examens complémentaires montrent une atteinte paralytique incomplète de la corde vocale gauche.

Ainsi donc, notre malade présentait une hémiplégie gauche et, du même côté, une atteinte du V moteur et sensitif, une atteinte facaile, une atteine de l'hémivoile et de l'hémipharynx, une atteinte de la corde vocale. Il y a dans ce tableau aucun syndrome alterne et rien qui puisse évoquer une atteinte dans le domaine du tronc cérébral.

L'explication de ces phénomènes ne peut être trouvée que dans une lésion de la région operculaire droite touchant toute la partie inférieure de la région rolandique. L'origine vasculaire des phénomènes nous parait indiscutable en raion de la brusquerie du début et, de la rapidité de régression des phénomènes; ce sont ces cas qui lorsqu'ils sont bilatéraux, réalisent le tableau de la diplégie faciale corticale de Charles Foix et Chavany, ainsi que, lors de leur régression celui des syndromes pseudo-bulbaires d'origine corticale sur lesquels ont insisté MM. Alajouanine et Thurel. Il est possible que ces cas soient plus fréquents qu'on ne le pense, et que la rapidité de la régression des symptômes explique qu'ils puissent passer inaperçus.

  1. Alajouanine, et al Le Syndrome operculaire unilatéral avec atteinte controlatérale du territoire des V, VII, IX, XI, XIIe nerfs craniens. Rev. Neurol.1959; 101; 168-171
  2. Alajouanine T, Thurel R La diplegie faciale cérébraIe (forme corticale de la paralysie pseudo-bulbaire). Rev. Neurol.1932; 38; 516-517
  3. Pertuiset B, F Perrier Le syndrome operculaire unilatéral (rolandique inférieur) d'origine vasculaire Rev Neurol 1960; 103; 63-64
  4. Boudin G, B Pépin, JP Wiart Le syndrome operculaire unilatéral d'origine vasculaire Rev Neurol 1960; 103; 65
  5. Gschwend J yawning in a case with transsecting glioma of the pons Fortschr. Neurol. Psychiat 1977; 45; 652-655
  6. Crumley RL The opercular syndrome - diagnostic trap in facial paralysis The laryngoscope 1979; 89; 361-365
  7. Bauer G et al Involuntary motor phenomena in the locked-in syndrome J. Neurol. 1980; 223; 191-198
  8. Bauer G et al stimulus evoked oral automatismsin the locked-in syndrome Arch Neurol1982; 39; 435-436
  9. Laurent-Vannier A Syndrome de Foix Chavany Marie d'origine traumatique Rev Neurol 1999; 155; 5; 387-390
  10. Billeth R, Jorgler E, Baumhackl U Bilateral anterior operculum syndrome Nervenarzt 2000; 71; 8; 651-654
  11. Ghika J, et al Dissociated preservation of automatic-voluntary jaw movements in a patient with biopercular and unilateral pontine infarcts Eur Neurol 2003, 50; 185-188