- Compte-tenu de l'importance du
système nerveux
végétatif dans la
régulation des fonctions digestives,
il n'est pas surprenant que le
bâillement apparaisse associé
à des troubles essentiellement
fonctionnels. On a pu parler de"Gut brain"
c'est à dire de neurologie digestive
pour ne pas restreindre leur physiopathologie
à des troubles moteurs mais aussi
prendre en compte la sensibilité
digestive (viscéroperception). En
dehors des maladies métaboliques
(diabète, dysthyroïdie), les
dysautonomies neurologiques (Shy et Drager),
de la chirurgie d'amputation digestive, les
causes iatrogènes et fonctionnelles
sont les plus fréquentes. Dyspepsie
(sensation de plénitude gastrique
et de lenteur digestive) et colon
irritable sont fréquemment
associés à des salves de
bâillements. (Voir Revue du Praticien
tome 48 N°20 du 15 décembre
1998)
-
- cas 301 : tiré de questions
de praticiens (Le Concours Médical du
9/12/2000 tome122 N°40 p2852 ) une
femme, agées de 75 ans, a depuis de
nombreuses années un reflux
gastrooesophagien qui s'accompagne de
bâillements profonds
gênants dans la vie quotidienne du
fait de leur fréquence qui a tendance
à augmenter. Cette malade, par
ailleurs hypertendues est traitée par
Lasilix 60, Zestril 20, Sectral 200,
Physiotens. A noter dans ses
antécédents, cinq grossesses et
un coma de quinze jours par
encéphalopathie bismuthique en 1975,
guérie sans séquelles
apparentes. Elle prend de temps à
autre du Mopral 10. Quelle conduite à
tenir? (Dr P.../54). La réponse du
Prof MA Bigard du CHU de Nancy élimine
la hernie hiatale comme cause des
bâillements et n'apporte aucune
solution. Bien qu'étant de la famille
de la clonidine, il semblerait
intéressant de cesser le Physiotens
afin de juger d'un effet iatrogène
éventuel.
-
- cas 302 : Mr Alain B, 45 ans est
employé de banque. Asthme peu
sévère. Il consulte pour
dyspesie, somnolence postprandiale et
salves de bâillements
répétés toutes les
après midi, qui gênent sa
vie professionnelle. Il ne ronfle pas et dort
bien la nuit sans apnée. Il se sent
ballonné après le repas du midi
et a la sensation d'une lenteur digestive.
S'il ne mange pas ou très
légèrement cette
symptomatologie n'apparait pas. Il est
nettement amélioré par la prise
de dompéridone une1/2 heure avant le
repas et la suppression du vin. Les
bâillements évoluent en
parallèle avec la dyspepsie. La
dompéridone est un prokinétique
apparenté à
l'halopéridol (dopaminobloquant
périphérique) mais diffusant
peu à travers la barrière
hématoencéphalique. Son action
sur le bâillement est inconnu mais
semble favorable dans ce cas (action directe
ou rétro contrôle?).
-
- cas 303 Mr Christophe M, 22 ans
est agent commercial. Il mange tous les jours
au restaurant.109 kg pour 188 cm. Il est
migraineux et a une à deux crises par
semaine, calmée en moins d'une heure
par un triptan, survenant à des
moments différents de la
journée. Il consulte pour dyspepsie
post-prandiale, avec sensations de
ballonnements, somnolence, et salves de
bâillements apparaissant une heure
après chaque repas au restaurant. La
suppression du vin, la prise de café
n'a rien amélioré. Un
traitement de propanolol 160mg par jour,
associé à 10mg de
dompéridone avant le repas du midi
fait disparaitre les migraines et la
dyspepsie et son cortège, notamment
les salves de bâillements.
-
- cas 304 : Mélanie a 6ans.
Le 19/08/1992, elle présente une
diarrhée de dix selles aqueuses par
jour, précédées de
violentes coliques. Clochers de fièvre
à 39 accompagnés de salves de
bâillements
répétées très
importantes. En dehors des frissons enfant
abattue, prostrée.
Réhydratation orale salée,
paracétamol. La diarrhée cesse
en moins de 48h et les bâillements
disparaissent avec l'apyrexie.
-
- cas 305 : Depuis moins d'un an,
après le petit déjeuner (30
minutes voire 1 heure) j'ai des séries
de bâillements; après celles-ci,
j'ai des hauts de coeur (presque des
vomissements) que j'arrive à calmer
par un verre d'eau ou une tasse de
café. Toutefois ce n'est pas tous les
jours ni toutes les semaines et sans douleur
à l'estomac. La composition du petit
déjeuner: chocolat, pain de mie
légerement beurré, jus
d'orange. J'ai observé que cette
série de bâillements survenait
après une mauvaise nuit (cauchemar,
réveil en plein sommeil). J'ai une
hernie hiatiale (pas de traitement
médical en cours); je veille à
ne pas trop consommer des plats en sauce ou
vinaigrette, malgré ma gourmandise des
crudités; je suis fumeur, je consomme
2 tasses de café par jour, j'adore le
chocolat, je pèse 55 kg pour 43 ans,
je suis nerveux donc stressé. Il y a
des semaines ou l'appétit est sans
problème et d'autres ou
l'appétit n'est pas au rendez-vous.
Mon médecin personnel me
précise que le stress, le tabac et le
café sont la cause de cette
pénible situation. Qu'en pensez-vous ?
Y a t-il d'autres personnes dans la
même situation ? (03/04/2002)
|