- Je suis une femme de 44 ans, mesure1,67m et
pèse 57 kg. Je bâille en
général le soir, lorsque je suis
encore devant mon ordinateur ou que je lis dans
mon lit, à partir de 22 ou 23 heures.
Lorsque je commence à bâiller, je
bâille une dizaine de fois, toutes les
deux ou trois minutes, et je m'étire.
bâiller est pour moi le signe que je dois
aller me coucher. J'essaie dans la mesure du
possible de cesser mon activité
(éteindre l'ordinateur et fermer le
livre) et d'aller dormir dans l'heure qui suit
ou d'éteindre la lumière
respectivement. Je ressens un bien-etre lorsque
je bâille. Mais pour dire la
vérité, je n'ai vraiment pris
conscience de ce que je ressens que depuis que
je m'y intéresse et ai pris connaissance
de tout ce qui se passe dans le corps à
ce moment-là. Maintenant que je sais tout
le bien que cela fait, j'ai encore plus de
plaisir à bâiller.
-
- Je bâille très souvent lorsque
je conduis. Mais les bâillements arrivent
lorsque je conduis tard le soir ou après
avoir conduit 3 ou 4 heures, donc, comme pour
l'activité devant l'ordi ou la lecture,
j'interprète ces bâillements comme
un signal que je suis fatiguée et que je
dois me reposer. Je pleure beaucoup lorsque je
bâille, ce qui fait couler tout mon
maquillage, c'est assez genant lorsque je
conduis parce que ma vue se brouille. Mais ce
n'est pas au bâillement qu'il faut faire
des reproches mais à moi-meme qui sais
très bien qu'il faut faire une pause
toutes les deux heures et devrais m'y tenir. Le
bâillement me rappelle à l'ordre,
c'est à moi de m'incliner. Je crois
beaucoup à la sagesse du corps. Il me
semble que nombre de nos maux proviennent de ce
que nous ne vivons pas en accord avec notre
nature. Nous forcons trop pour des raisons qui,
la plupart du temps, n'en valent pas la
peine.
-
- J'ai changé d'activité il y a
une dizaine d'années. Auparavant, j'etais
salariée et passais mes journées
clouée à un bureau. Depuis que
j'exerce en profession libérale, ma facon
de bâiller a changé. J'ai
l'impression que je bâille plus. Sans
doute la raison est-elle que dans un contexte
d'entreprise, j'essayais de réprimer mes
bâillements pour ne pas montrer ma fatigue
ou mon ennui. Je baillais moins aussi lorsque
j'étais très stressée.
Durant les périodes de grand stress,
j'étais en détresse respiratoire.
J'haletais parfois plus que je ne respirais mais
je baillais peu. Aussi je ressens le
bâillement -non excessif- comme un signe
de santé. Pour bâiller, le corps
doit pouvoir s'étirer, se contracter, se
détendre, bref, il doit avoir une
flexibilité et une souplesse que l'on
perd lors des périodes de stress, ou
plutot, à partir du dépassement
d'un certain seuil où le stress devient
contreproductif et le corps raide et tendu.
Aujourd'hui, je bâille sans complexe. Si
mon travail me le permet, je fais une pause
dès que je ressens la fatigue et fais un
tour dehors dans la foret avec mon chien. L'air
et la marche me font beaucoup de bien et la
sensation de fatigue s'estompe. Le
bâillement est pour moi lié
à la fatigue le soir ou à
l'inactivité physique le jour (non pas
mentale et intellectuelle). Je bâille
parce que j'arrive à saturation de mes
capacités en fin de journée ou au
contraire parce que mon corps tourne en
sous-régime comme c'est le cas lors d'une
journée passée à faire des
travaux sur ordinateur ou au bureau. Il n'y a
que la tete qui travaille, ce qui oblige le
corps à rester dans la
quasi-immobilité. Je crois qu'il est
"normal" de se sentir fatigué au bout de
quelques heures, meme en pleine journée,
lorsque l'on conduit, lit, travaille sur
l'ordinateur car le corps, insuffisamment
sollicité et inactif, se met alors "en
veille".
-
- J'ai toujours été consciente
que je bâille (meme si j'y suis
aujourd'hui plus attentive de par mes
dernières lectures), parce que ma
mère m'a toujours demandé de
mettre la main devant la bouche. Elle m'a donc
fait réaliser que je baillais. J'ai
gardé l'habitude de mettre la main devant
la bouche, sauf lorsque je m'étire et que
je suis seule. Ah, quel plaisir de
s'étirer et de bâiller de tout son
saoul ! Ma petite nièce de 10 mois passe
un temps incroyable à s'étirer et
à bâiller et quand je la regarde,
je réalise que nous autres, adultes, nous
brimons beaucoup trop. J'ai toujours eu des
animaux, des chiens et des chats. Quand mon
chien bâille et s'étire, c'est un
vrai plaisir de le regarder faire. Je suis
très sensible au bâillement
d'autrui, humain ou animal. Si petite
nièce, toutou, ou voisin de table au
restaurant bâillent, je bâille
aussi. Je peux pour ma part confirmer le lien
entre réplication et empathie car mes
amis et proches me considèrent comme
empathique. J'ai baillé devant mon chien
à plusieurs reprises pour voir si cela le
fait bâiller mais il n'a pas réagi.
Il a détourné le regard. Je dois
dire que mon bâillement était
forcé, or vous précisez que seul
le vrai bâillement peut induire la
réplication dans l'entourage. Il faudrait
que j'essaie de voir si une vraie salve de
bâillement influence mon chien.
-
- Ma mère me semble avoir des
bâillements exagérés,
lorsqu'elle commence à bâiller,
elle bâille de facon ostentatoire et un
peu bruyante. D'une part, elle souffre
d'accès subits de fatigue et dort
beaucoup la journée - aujourd'hui elle
peut dormir quand elle veut, elle est à
la retraite, mais lorsqu'elle travaillait, elle
essayait de dormir après le
déjeuner. Elle rentrait à la
maison le midi comme cela est possible de le
faire en province. Lorsqu'elle ne travaillait
pas, elle pouvait soudain aller s'allonger sans
crier gare, ce qui m'a d'ailleurs causé
pas mal d'angoisses lorsque j'étais
enfant -. Je crois que son bâillement est
social. Il est ostentatoire car elle veut que
nous la voyions bâiller pour nous dire
qu'elle est fatiguée, ne sachant nous le
dire avec des mots, pour des raisons que j'ai
fini par comprendre.
-
- J'ai toujours pensé que le
bâillement signale la fatigue, je n'ai
jamais pensé que cela pouvait accroitre
la vigilance ni etre un moyen de communication
sociale. Ce sont des idées nouvelles pour
moi. Quand je pense à ma mère,
cette idée éclaire son
comportement sous un jour nouveau. Il est
possible que son bâillement ait valeur
sociale en effet. Le bâillement comme
facteur d'accroissement de la vigilance, oui,
surement, quand je bâille le soir devant
l'ordinateur - soit dit en passant, il est
22heures44 et je n'ai pas encore baillé -
cela m'aide à tenir le coup, mais cela
m'indique aussi que je suis fatiguée. Ce
double aspect de détente et
d'accroissement de la vigilance me fait penser
à quelque chose. Vous connaissez surement
la théorie du Yin et du Yang. Ce ne sont
pas des concepts absolus mais relatifs. Il se
trouve que j'aime beaucoup me doucher et je me
douche matin et soir. Je me masse et me lave
avec de très jolis gants de massage de
couleur turquoise et framboise. Le matin, le
massage me réveille. Le soir, le meme
massage me détend. Je trouve amusant que
le meme geste ait un effet opposé :
Vivifiant le matin et relaxant le soir. Mais
quand je pense à la théorie du Yin
et du Yang, cela n'est pas étonnant du
tout. Car le matin, mon corps est endormi et
donc le massage est Yang par rapport à
mon corps qui est Yin. En revanche le soir, par
rapport à un corps ayant
fonctionné durant la journée et
devenu Yang, le massage est Yin. Est-ce que cela
ne fonctionne pas un peu de la meme facon pour
le bâillement ? Il apporte détente
et relachement ou vigilance et tonus selon
l'état relatif du corps à un
moment donné. Il serait alors un peu
comme la boite de vitesse ou le système
d'embrayage et de débrayage qui permet de
changer de vitesse et de régime selon les
nécessités et les circonstances en
nous-memes et autour de nous.
-
- Je dors entre six et neuf heures par jour,
mais le plus souvent entre 7 et 8 heures. Je
dors bien, mon sommeil est
récupérateur, je me sens
régénérée le matin.
Je me souviens souvent de mes reves, j'y suis
attentive, surtout aux reves que je ressens
comme signifiants. Je suis globalement en bonne
santé, je ne suis pratiquement jamais
malade, je n'ai jamais eu d'accident ni de
maladie grave, pas d'opération, rien de
particulier à signaler.
-
- En espérant que ces quelques lignes
n'auront pas déclenché chez vous
une salve de bâillements
significatifs,
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