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mise à jour du
25 mai 2008
Un témoignage du vécu des bâillements

Chat-logomini

Je suis une femme de 44 ans, mesure1,67m et pèse 57 kg. Je bâille en général le soir, lorsque je suis encore devant mon ordinateur ou que je lis dans mon lit, à partir de 22 ou 23 heures. Lorsque je commence à bâiller, je bâille une dizaine de fois, toutes les deux ou trois minutes, et je m'étire. bâiller est pour moi le signe que je dois aller me coucher. J'essaie dans la mesure du possible de cesser mon activité (éteindre l'ordinateur et fermer le livre) et d'aller dormir dans l'heure qui suit ou d'éteindre la lumière respectivement. Je ressens un bien-etre lorsque je bâille. Mais pour dire la vérité, je n'ai vraiment pris conscience de ce que je ressens que depuis que je m'y intéresse et ai pris connaissance de tout ce qui se passe dans le corps à ce moment-là. Maintenant que je sais tout le bien que cela fait, j'ai encore plus de plaisir à bâiller.
 
Je bâille très souvent lorsque je conduis. Mais les bâillements arrivent lorsque je conduis tard le soir ou après avoir conduit 3 ou 4 heures, donc, comme pour l'activité devant l'ordi ou la lecture, j'interprète ces bâillements comme un signal que je suis fatiguée et que je dois me reposer. Je pleure beaucoup lorsque je bâille, ce qui fait couler tout mon maquillage, c'est assez genant lorsque je conduis parce que ma vue se brouille. Mais ce n'est pas au bâillement qu'il faut faire des reproches mais à moi-meme qui sais très bien qu'il faut faire une pause toutes les deux heures et devrais m'y tenir. Le bâillement me rappelle à l'ordre, c'est à moi de m'incliner. Je crois beaucoup à la sagesse du corps. Il me semble que nombre de nos maux proviennent de ce que nous ne vivons pas en accord avec notre nature. Nous forcons trop pour des raisons qui, la plupart du temps, n'en valent pas la peine.
 
J'ai changé d'activité il y a une dizaine d'années. Auparavant, j'etais salariée et passais mes journées clouée à un bureau. Depuis que j'exerce en profession libérale, ma facon de bâiller a changé. J'ai l'impression que je bâille plus. Sans doute la raison est-elle que dans un contexte d'entreprise, j'essayais de réprimer mes bâillements pour ne pas montrer ma fatigue ou mon ennui. Je baillais moins aussi lorsque j'étais très stressée. Durant les périodes de grand stress, j'étais en détresse respiratoire. J'haletais parfois plus que je ne respirais mais je baillais peu. Aussi je ressens le bâillement -non excessif- comme un signe de santé. Pour bâiller, le corps doit pouvoir s'étirer, se contracter, se détendre, bref, il doit avoir une flexibilité et une souplesse que l'on perd lors des périodes de stress, ou plutot, à partir du dépassement d'un certain seuil où le stress devient contreproductif et le corps raide et tendu. Aujourd'hui, je bâille sans complexe. Si mon travail me le permet, je fais une pause dès que je ressens la fatigue et fais un tour dehors dans la foret avec mon chien. L'air et la marche me font beaucoup de bien et la sensation de fatigue s'estompe. Le bâillement est pour moi lié à la fatigue le soir ou à l'inactivité physique le jour (non pas mentale et intellectuelle). Je bâille parce que j'arrive à saturation de mes capacités en fin de journée ou au contraire parce que mon corps tourne en sous-régime comme c'est le cas lors d'une journée passée à faire des travaux sur ordinateur ou au bureau. Il n'y a que la tete qui travaille, ce qui oblige le corps à rester dans la quasi-immobilité. Je crois qu'il est "normal" de se sentir fatigué au bout de quelques heures, meme en pleine journée, lorsque l'on conduit, lit, travaille sur l'ordinateur car le corps, insuffisamment sollicité et inactif, se met alors "en veille".
 
J'ai toujours été consciente que je bâille (meme si j'y suis aujourd'hui plus attentive de par mes dernières lectures), parce que ma mère m'a toujours demandé de mettre la main devant la bouche. Elle m'a donc fait réaliser que je baillais. J'ai gardé l'habitude de mettre la main devant la bouche, sauf lorsque je m'étire et que je suis seule. Ah, quel plaisir de s'étirer et de bâiller de tout son saoul ! Ma petite nièce de 10 mois passe un temps incroyable à s'étirer et à bâiller et quand je la regarde, je réalise que nous autres, adultes, nous brimons beaucoup trop. J'ai toujours eu des animaux, des chiens et des chats. Quand mon chien bâille et s'étire, c'est un vrai plaisir de le regarder faire. Je suis très sensible au bâillement d'autrui, humain ou animal. Si petite nièce, toutou, ou voisin de table au restaurant bâillent, je bâille aussi. Je peux pour ma part confirmer le lien entre réplication et empathie car mes amis et proches me considèrent comme empathique. J'ai baillé devant mon chien à plusieurs reprises pour voir si cela le fait bâiller mais il n'a pas réagi. Il a détourné le regard. Je dois dire que mon bâillement était forcé, or vous précisez que seul le vrai bâillement peut induire la réplication dans l'entourage. Il faudrait que j'essaie de voir si une vraie salve de bâillement influence mon chien.
 
Ma mère me semble avoir des bâillements exagérés, lorsqu'elle commence à bâiller, elle bâille de facon ostentatoire et un peu bruyante. D'une part, elle souffre d'accès subits de fatigue et dort beaucoup la journée - aujourd'hui elle peut dormir quand elle veut, elle est à la retraite, mais lorsqu'elle travaillait, elle essayait de dormir après le déjeuner. Elle rentrait à la maison le midi comme cela est possible de le faire en province. Lorsqu'elle ne travaillait pas, elle pouvait soudain aller s'allonger sans crier gare, ce qui m'a d'ailleurs causé pas mal d'angoisses lorsque j'étais enfant -. Je crois que son bâillement est social. Il est ostentatoire car elle veut que nous la voyions bâiller pour nous dire qu'elle est fatiguée, ne sachant nous le dire avec des mots, pour des raisons que j'ai fini par comprendre.
 
J'ai toujours pensé que le bâillement signale la fatigue, je n'ai jamais pensé que cela pouvait accroitre la vigilance ni etre un moyen de communication sociale. Ce sont des idées nouvelles pour moi. Quand je pense à ma mère, cette idée éclaire son comportement sous un jour nouveau. Il est possible que son bâillement ait valeur sociale en effet. Le bâillement comme facteur d'accroissement de la vigilance, oui, surement, quand je bâille le soir devant l'ordinateur - soit dit en passant, il est 22heures44 et je n'ai pas encore baillé - cela m'aide à tenir le coup, mais cela m'indique aussi que je suis fatiguée. Ce double aspect de détente et d'accroissement de la vigilance me fait penser à quelque chose. Vous connaissez surement la théorie du Yin et du Yang. Ce ne sont pas des concepts absolus mais relatifs. Il se trouve que j'aime beaucoup me doucher et je me douche matin et soir. Je me masse et me lave avec de très jolis gants de massage de couleur turquoise et framboise. Le matin, le massage me réveille. Le soir, le meme massage me détend. Je trouve amusant que le meme geste ait un effet opposé : Vivifiant le matin et relaxant le soir. Mais quand je pense à la théorie du Yin et du Yang, cela n'est pas étonnant du tout. Car le matin, mon corps est endormi et donc le massage est Yang par rapport à mon corps qui est Yin. En revanche le soir, par rapport à un corps ayant fonctionné durant la journée et devenu Yang, le massage est Yin. Est-ce que cela ne fonctionne pas un peu de la meme facon pour le bâillement ? Il apporte détente et relachement ou vigilance et tonus selon l'état relatif du corps à un moment donné. Il serait alors un peu comme la boite de vitesse ou le système d'embrayage et de débrayage qui permet de changer de vitesse et de régime selon les nécessités et les circonstances en nous-memes et autour de nous.
 
Je dors entre six et neuf heures par jour, mais le plus souvent entre 7 et 8 heures. Je dors bien, mon sommeil est récupérateur, je me sens régénérée le matin. Je me souviens souvent de mes reves, j'y suis attentive, surtout aux reves que je ressens comme signifiants. Je suis globalement en bonne santé, je ne suis pratiquement jamais malade, je n'ai jamais eu d'accident ni de maladie grave, pas d'opération, rien de particulier à signaler.
 
En espérant que ces quelques lignes n'auront pas déclenché chez vous une salve de bâillements significatifs,