La
lettre d'information du site
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N°12
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baillement.com
est libre d'accès, base documentaire pour
comprendre, chercher, travailler
L'évènement
: au cours du XX°
siècle, seulement trois thèses de doctorat
en médecine parlant du bâillement ont
été soutenues en France. Voici la
première du XXI° siècle. Etienne
Quoirin a soutenu à Poitiers le mercredi 18
septembre 2002, sous la présidence des professeurs
Gil et Neau : élévation involontaire du
membre supérieur chez l'hémiplégique
lors d'un bâillement, appelée
hémipandiculation.
Chacune témoigne d'une
lésion ischémique de la capsule interne,
coupant le faisceau cortico-nucléaire, et donc la
motricité volontaire. Parmi les
différentes explications
proposées , celle de
structures sous-corticales non inhibées reprennant
une autonomie est décrite, évoquant un
mécanisme comparable à celui
dela
myoclonie du voile du palais .
La phylogénèse montre que respiration et
coordination des membres sont liées. Le cheval a
un cycle respiratoire par foulée, quelque soit sa
vitesse. La station debout, permettant l'usage des
membres supérieurs pour d'autres activités
que la marche, a fait disparaitre cette coordination
obligatoire. Le mouvement respiratoire du
bâillement déclencherait le mouvement du
bras par une réactivation de cet automatisme
associant thalamus et cervelet, non inhibé par le
lobe frontal, exclus par la lésion
détruisant les voies cortico-nucléaires.
Télécharger
la thèse. Retrouver
sur le site d'autres publications sur cette pathologie
:
Is yawning a brainstem
phenomenon ? Wimalaratana HS, Capildeo R a stroke
patient who stretched his hemiplegic arm during yawning
Lancet, 6/2/1988, 1(8580), 300
L'identification d'une architecture neuronale
spécifique dédiée à la
représentation de l'état fonctionnel
interne de l'organisme et à son homéostasie
permet de comprendre comment les sensations internes
influencent le comportement et inter-réagissent
avec les émotions. Cet article propose une vision
possible de la perception du bien-être ressenti par
le bâillement et de la neurophysiologie de sa
contagiosité.
The 'somatic marker' hypothesis of
consciousness
On the basis of neurological analyses of patients
with forebrain lesions, Antonio Damasio has advanced the
'somatic marker' hypothesis of consciousness.He proposes
that the subjective process of feeling emotions requires
the participation of brain regions that are involved in
the mapping and/or regulation of our continuously
changing internal states, that is, in homeostasis. These
feelings help to guide behavioural decisions that affect
survival and quality of life by producing a 'perceptual
landscape' that represents the emotional significance of
a particular stimulus that is being experienced, or of a
projected future action by means of a further 'as-if-body
loop'mechanism. The feelings are grounded in the body
itself, based on multi-tiered and evolutionarily
developed neural mechanisms that control the body's
state. These feelings distinguish between inner-world
representations and outer-world representations, and
allow the brain to build a meta-representational model of
the relationship between outer and inner entities. So,
the representational image of the body's state provides a
neural basis for distinguishing self from non-self, and
re-representations of this image enable the behavioural
neural agent to project the effects of possible actions
onto the state of the body, as well as the resultant
changes in such feeling states due to interactions with
other (external) agents. This hypothesis posits that
degrees of conscious awareness are related to successive
upgrades in the self-representational maps. The
anatomical features of Damasio's hypothesis include a
central role for the anterior insular cortex in the
representation of such feeling states.
Samarthji
Lal de Montréal a eu l'amabilité de me
communiquer ses travaux sur le bâillement :
-Lal S, Grassino A,
Thavundayil JX, Bubrovsky B A simple method for study
of yawning in man induced by the dopamine receptor
agonist, apomorphine. Progr Neuropsychopharmacol Biol
Psychiatry 1987; 11; 223-228
Lal S
Apomorphine in the evaluation of dopaminergic function in
man Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry 1988;
12(2-3): 117-64
-Lal S, Y Tesfaye et
al Apomorphine: clinical studies on erectile
impotence and yawning. Prog Neuropsychopharmacol Biol
Psychiatry (1989) 13(3-4): 329-39
-Tesfaye Y, Lal
S Hazard of yawning Canadian Med Assoc J
1990;142;1;p15
Paul Mac Lean, neuropsychiatre américain a
beaucoup publié de 1950 à 1985 et a
proposé une vue phylogénétique
originale du système nerveux ( Les 3 cerveaux :
1961 et ult).
Selon lui, le cerveau s'est
développé par "couches successives",
répondant ainsi progressivement aux besoins de
l'évolution : d'abord de purs instincts
(cerveau reptilien) qui ne possède pas
de mémoire, puis acquisition de réponses
émotionnelles contrôlées
(système limbique) et donc de
mémoire; enfin développement très
complexe du cortex cérébral
(néo-cortex). Ces trois cerveaux
cohabitent toujours en nous. Un fonctionnement
harmonieux des différents cerveaux est
nécessaire en incluant des émotions ou
certaines formes de comportement archaïques pour
le profit / contôle du néo-cortex
siège de la raison / pensée
consciente.
The American neurologist Paul MacLean is a
proponent of "microgenesis", the view that the
structure of our brain mirrors its evolution over the
ages. Mac Lean believes that our head contains not one
but three brains: a "triune" brain. Like the
layers of an archeological site, each brain
corresponds to a different stage of evolution. Each
brain is connected to the other two, but each operates
indivually with a distinct "personality". It is a
realistic vue for the
interpretation of what is yawning.
Données
nouvelles
mises
à jour du site
Quatre chapitres du site ont été
réécrits ou réillustrés
pendant l'été dernier.
1 -pourquoi
bâillons-nous ? : de nouvelles
données liant sommeil paradoxal et
bâillement, de nouvelles explications
phylogénétiques (neurophysiologie de
l'attachement) ont été
actualisées.
2 -pouquoi
le bâillement est-il contagieux ? : l'apport
des travaux d'imagerie fonctionnelle
cérébrale, en particulier ceux du Prof
Decety, enrichit ce chapitre avec possibilité
de lire :
La fièvre West Nile, aussi appelée
fièvre de Camargue ou encore maladie à
virus du Nil occidental, est une zoonose à
symptomatologie grippale, très proche de la
dengue, due à l'arbovirus West Nile. Elle est
transmissible par des moustiques du genre Culex. Cette
maladie peut se compliquer d'un syndrome
méningé et parfois d'encéphalite
mortelle (1/150). Apparue en 1999, l'extension de cette
infection d'Est en Ouest des USA est d'une spectaculaire
rapidité. Vous pouvez télécharger
dès maintenant et en avant-première
trois articles qui paraitront le 17 octobre 2002 dans le
New England Journal of Medecine, faisant le point sur
cette encéphalite et décrivant de nouvelles
variétés de paralysies
périphériques, non régressives,
rappelant étrangement la
poliomyélite. Bien que ce sujet n'ait aucun
lien avec le bâillement, j'ai pensé que
cette importante information valait de vous en avertir en
primeur (un scoop avant TF1!). Cette nouvelle virose a
déjà touché des chevaux en Camargue,
et des cas humains pourraient se déclarer en
France. Voir le site américain de
référence CDC
West Nile. A noter la dernière publication de
l'institut Pasteur annonçant la découverte
d'un gêne de susceptibilité au virus de
fièvres hémorragiques : Mashimo, T., M.
Lucas, et al. (2002). "A nonsense mutation in the gene
encoding 2'-5'-oligoadenylate synthetase/L1 isoform is
associated with West Nile virus susceptibility in
laboratory mice." Proc Natl Acad Sci U S A 99(17):
11311-6.
The West Nile virus (WNV) is maintained in nature
when an arthropod vector transmits the virus between
vertibrate hosts. The primary vector for WNV in the
United States is the Culex pipiens mosquito that commonly
breeds in urban areas and prefers to feed on birds.
Mosquitoes acquire WNV when feeding on infected birds.
The virus is then stored in the mosquito's salivary
glands and transmitted to humans and other incidental
hosts when the mosquito takes a blood meal. The virus has
been detected in many wild bird species, including the
American crow. Humans and other domestic animals are
considered "dead-end" hosts, as they do not contribute to
the transmission cycle but can develop an illness as a
result of infection.
The WNV has apparently caused six people in
Mississippi and Lousiana to develop polio-like paralysis.
While medical officials have known that WNV can cause
muscle weakness and paralysis in some people, the reports
of a polio-like paralysis represent a broadening of the
concern. Previously, the most common serious complication
from the newly arrived, mosquito-borne disease has been
encephalitis. In most of the paralysis cases, the victims
were previously healthy and middle-aged. The extent of
the paralysis varies widely, with some victims losing the
use of an arm or a leg while several others were forced
to use ventilators to breathe, and none has recovered.
You can find on this website the future publication of
the NEJM about these
cases reports.
Si vous souhaitez élargir vos connaissances en
neuroanatomie comparée, une visite s'impose au
très original site web the
Comparative Mammalian Brain Collections (CMBC) qui
recèle une extraordinaire collection de cerveaux
d'une large palette de mammifères. Vous y
trouverez des données neuroanatomiques englobant
l'exotique lamantin et la vache ou le porc. CMBC livre
une atlas complet du cerveau de 15 espèces, sous
forme de photos ou de films, avec des sections
anatomiques sériées. Pas moins de 200
espèces de mammifères dévoilent
ainsi leur cerveau, avec pour la plupart, au moins une
coupe coronale, montrant la structure interne. En prime,
une page originale est dévolue à la
"paleoneurologie", soumettant à la
réflexion l'image d'empreintes du cerveau dans des
boites craniennes d'espèces éteintes, bases
d'étude phylogénétique.
If you want to expand your repertoire, you should
definitely pay a visit to the Comparative
Mammalian Brain Collections (CMBC) web site, which
features an extraordinary collection of brains from a
broad spectrum of mammalian orders. There you will find
neuroanatomical information on species as exotic as the
manatee or as ordinary as the cow and the pig. The CMBC
site contains complete brain atlases of at least 15
species, which can be displayed as photographs or as
movies that allow you to take a quick look through
sections of the whole brain.There are also whole-brain
photographs from nearly 200 different mammals, most of
which are accompanied by at least one coronal section
toget a glimpse of the innerstructure of these nervous
systems. In addition, there is a page devoted to
"paleoneurology" the analysis of brain endocasts from
extinct vertebrates, which provides a useful introduction
to the study of brain evolution.
Proc. Natl. Acad. Sci. USA;
Vol. 94, pp 2001-2006, March 1997
Les différences cérébrales
apportées par l'évolution entre deux
espèces proches et à la base de
comportements congénitaux divergents n'ont jamais,
jusqu'à présent, été
élucidées. Cette étude porte sur une
association comportementale: chants, hochement de
tête et bâillements chez le poulet et la
caille. Ce travail rapporte les expérimentations
basées sur des transferts d'une espèce
à l'autre de greffes cérébrales
localisées et les modifications comportementales
ainsi induites !
The evolutionary brain modifications that produce any
complex, congenital behavioral difference between two
species have never been identified. This study explores
the brain localization of a species difference in one
such behavior, the crowing and yawning of chickens and
Japanese quail. Two major subcomponents of the behavioral
difference can be independently transferred with
interspecies transplantation of separate brain regions,
despite the fact that these components, sound and
patterned head movement, occur together in a highly
integrated fashion.
J Allan Hobson et EF
Pace-Schott Nature
Reviews Neuroscience, sept 2002; vol 3; n°9;
679-693.
J'avais signalé dans la lettre du 1 septembre
2002 l'article : The
neurobiology of sleep: genetics cellular physiology and
subcortical networks de J
Allan Hobson et EF Pace-Schott. Le deuxième partie
est parue, traitant de la neurophysiologie de la
cognition pendant le sommeil, de l'élaboration du
rêve et de la consolidation de la
mémoire.
et en complément d'articles
déjà proposés sur le site en anglais
(voir la
lettre n°9 ):
Giganti, F., M. J. Hayes, et al. (2002).
"Yawning and behavioral states in premature
infants."
Dev Psychobiol 41(3): 289-96.
Low risk, premature infants between 30 to 35 weeks
post-conceptual age (PCA) residing in an neonatal
intensive care unit environment were observed in the
home incubator for spontaneous yawning from 2400 to
0500 hr. Videorecordings were analyzed for the
behavioral states of quiet sleep (QS), active sleep
(AS), wake (W), and drowse (D) in 3-min epochs as well
as the contextual behaviors before and after yawn
events using a 1-min window. Yawning periods predicted
higher levels of motoric activation than nonyawn
periods. Sequence analysis of preceding and following
states with or without yawns were examined for
stability or change. All states with or without yawn
events had state stability for the preceding and
following epochs, with two exceptions: 1) D state with
yawning was associated with state change in the
preceding 3-min epoch (most often W), and 2) D state
without yawning was associated with state change in
the following epoch (W or AS). Yawns were not present
in QS. The results suggest that yawning is associated
with increased behavioral arousal that is not
state-specific. However, yawning in D state predicts
state transitions in the preceding, but not the
following, epoch. It is proposed that D may be an
unstable state that becomes more stable when yawning
is present.
Ajout d'un moteur de recherche direct dans
Biomed-Pubmed
Combien de fois
bâillez-vous par jour ? <5 = 26,1%.. 5-10 =
26,1%.. 10-15 = 14,1%.. 15-20 = 9,7%.. >20 =
24%
Ressentez-vous des baillements
excessifs ?
76,6% = non, tant
mieux 24,8% = oui et je ne sais
pas pouquoi
7,2% = oui et je prends
des antidépresseurs
1,2% = oui et je prends
des anti-épileptiques
5,6% = oui et je prends d'autres médicaments
3,3% = oui et j 'ai des troubles neurologiques
2,3% = oui et j 'ai des troubles hormonaux
3.7% = oui et j 'ai des tics moteurs
2,3% = oui et j 'ai des tocs
déclenchez-vous
facilement le bâillement d'autrui ? 72,5%