-
- Jules Déjerine est
né à Genève, de parents
français, le 3 août 1849.
Après études médicales
faites à Paris, il était
reçu docteur en 1879, avec une
thèse portant sur les lésions
du système nerveux dans la paralysie
ascendante aiguë, thèse qui
indiquait déjà la
prédilection du jeune médecin
pour la neurologie. La même
année, il était nommé
chef de clinique à la Charité.
En 1882, il devenait médecin des
Hôpitaux, et en 1886, il obtenait
l'agrégation.
-
- C'est comme agrégé que le
docteur Déjérine fut
chargé du cours auxiliaire d'anatomie
pathlogique en 1889 et suppléa
Péter en 1893 à la Clinique de
Necker. Enfin, en 1901, il était
appelé à la chaire d'Histoire
de la médecine et de la chirurgie,
qu'il abandonnait d'abord pour la chaire de
Pathologie interne délaissée
à son tour pour celle de Clinique des
maladies du système nerveux, devenue
vacante par la mort du professeur Raymond et
plus conforme à sa
spécialisation.
-
- Les travaux du professeur
Déjérine sont très
nombreux. En 1879, la Société
anatomique lui décernait le prix
Godard pour ses recherches sur les
lésions du système nerveux dans
la paralysie diphtérique; et en 1886,
l'Institut lui accordait un des prix Montyon
pour son étude, avec le professeur
Landouzy, sur la myopathie atrophique
progressive. Dans ses leçons à
l'Hôpital des Enfants-Malades, puis
à Bicêtre et à la
Salpêtrière, il a exposé
ses recherches sur l'aphasie, les
localisations cérébrales, le
tabès, la maladie de Friedreich, les
myélites, la syringomyélie, les
névrites, les paralysies par
compression, la maladie de Thompsen, le
syndrome thalamique, les radiculites,
etc.
-
- On lui doit un livre sur «
l'Hérédité dans les
maladies du système nerveux (1884)
», où il formule cette opinion,
que le domaine de ces maladies ira toujours
s'agrandissant, étant donné que
leur origine est dans l'intensité de
la vie produite par la civilisation.
-
- Avec
Mme Déjerine (Augusta Klumpke,
née à San Francisco,
Californie, en 1859), il a composé une
admirable « Anatomie des centres nerveux
» (1895), encore en cours de
publication. Enfin, en collaboration avec M.
André-Thomas,
il a écrit, en 1902, un Traité
des maladies de la moelle
épinière. On trouve en outre de
nombreux mémoires du professeur
Déjérine dans les recueils de
neurologie; il est l'auteur du chapitre
Séméiologie du système
nerveux dans le « Traité de
pathologie générale » de
Bouchard (1900). Le professeur
Déjérine est membre de la
Société de Biologie, membre de
l'Académie de médecine (1908),
et chevalier de la Légion
d'honneur.
-
- Dr Léon Laveyssière le
Correspondant Médical de 1898
- A une époque où la
neuropathologie semblait monopolisée
par Charcot et l'Ecole de la
Salpétrière,
Déjérine eut ce mérite
rare de marquer sa place comme
neuropathologiste, sans sortir de la grande
maison. Si j'ai marqué en
première place ce détail de
biographie, c'est qu'il me paraît
typique pour le peindre en son
caractère original et obstiné.
Original, il le fut, en voulant
étudier les maladies du système
nerveux en dehors du chef qui semblait seul
pouvoir assurer un brillant avenir à
ses élèves. Il est vrai qu'on
prétend tout bas, qu'en se tenant
l'écart, il a retardé de
plusieurs années sa nomination au
professorat. Obstiné, il l'est dans
tous ses actes; il le marqua notamment dans
cette polémique longue et
brûlante qu'il soutint il y a quelques
années dans le Progrès
Médical, contre un des plus brillants
disciples du maître.
-
- Sa figure est caractéristique avec
le menton qui avance, couverte par une
opulente et blonde barbe, les yeux qui fixent
droit devant eux, ombragés
d'épais sourcils. Il parle mal, ou
plutôt il parlait mal, car par un
prodige de volonté, il est parvenu
à corriger sa voix rauque et
dissonnante et son parler un peu
traînant et entrecoupé, et
aujourd'hui c'est un plaisir de l'entendre
à ses leçons pratiques avec
présentations de malades.
-
- Déjérine, né
à Genève, de parents
français, en 1849, après avoir,
suivi la filière des concours, est
aujourd'hui agrégé et
médecin des hôpitaux. Il a,
à Bicétre, un service superbe,
et possède non loin de là,
à Paris, une maison de santé
qu'il dirige avec le concours de sa
femme.
-
- On ne peut parler de
Déjérine sans s'occuper de sa
femme, car ils forment à eux deux un
des couples scientifiques les plus
intéressants et les plus rares.
Mme
Déjerine, autrefois Mlle
Klumpke, est issue d'une famille
où les femmes sont remarquablement
douées. Une de ses surs est
peintre, l'autre, docteur ès-sciences,
est fort connue pour ses recherches
astronomiques.
-
- Elle-même
fut la première interne des
hôpitaux de Paris. Elle sut y tenir
parfaitement sa place, et tous l'estimaient
à une époque où les
internes étaient pourtant fort
irrités contre leurs collègues
féminines. Elle se maria avant la fin
de son internat, mais elle avait
déjà illustré son nom
par de remarquables travaux originaux sur les
contractures hystériques, les
paralysies radiculaires, les
polynévrites. Les soucis de la
maternité ne l'ont point
empèchée de fournir une
collaboration active a son mari, et en son
dernier ouvrage sur l'anatomie du
système nerveux.
-
- Déjérine
rend hommage à l'appui actif qu'elle
lui a fourni. Les travaux de
Déjérine sont des plus
nombreux, et ont permis d'établir sa
solide notoriété scientifique.
Ils roulent tous sur le sujet favori, la
neuropathologie: la
dégénérescence nerveuse,
les lésions des nerfs dans la
paralysie diphtérique, la paralysie
saturnine, les altérations nerveuses
chez les ataxiques, les paralysies
alcooliques, la myopathie atrophique
progressive en collaboration avec le docteur
Landouzy, la maladie de Friedreich en
collaboration avec Letulle, etc., etc..
-
- Citons sa thèse sur
l'hérédité dans les
maladies du système nerveux, qui a
fait époque. Le travail attire le
travail. Déjérine a su grouper,
une élite de jeunes gens autour de
lui, Auscher, Chrétien, Huet,
Macaigne, Richerolles, Sollier,
Sottas, Thomas et le plus
célèbre malheureusement ravi
tout jeune à la science, Vialet. Il
commence donc à faire école.
C'est pour lui l'époque de la
maturité, et la récolte sera
belle. Car, ainsi entouré, ainsi
outillé, Déjerine ne peut
manquer de marquer brillamment son nom, et je
ne dis pas devenir professeur, ce titre lui
échoira nécessairement, mais de
fonder école. Il sera un jour chef de
l'Ecole neuropathologique comme l'a
été Charcot, le grand
envié, qu' on a pu remplacer dans sa
chaire et ses fonctions, mais non dans ses
travaux, son autorité et son
génie.
Extrait de Sémiologie des affections
du système nerveux de
Déjérine
réédition en 1926 de l'ouvrage
de 1914
-
- Jules Déjérine :
Neurologue français (Genève
1849 Paris 1917) ; Docteur en médecine
en 1879, médecin des hôpitaux de
Paris en 1882 et professeur
agrégé en 1886, il est
chargé d'un cours auxiliaire
d'anatomie pathologique, puis devient
professeur de clinique des maladies du
système nerveux.
-
- Il a décrit avec Landouzy la
myopathie facio-scapulo-humérale ;
avec Sotas la névrite interstitielle
hypertrophique ; avec Thomas l'atrophie
olivo-ponto-cérébelleuse ; avec
Roussy le syndrome thalamique.
-
- Il a écrit : Sémiologie des
affections du système nerveux ;
Anatomie des centres nerveux (en
collaboration avec sa femme) ; Traité
des maladies de la moelle
épinière
-
- Pour la psychiatrie on peut noter un
ouvrage : les manifestations
fonctionnelles des psychonévroses et
leur traitement par la
psychothérapie. (ci-contre
couverture) Dans cet ouvrage, Déjerine
parle plus précisément de
l'hystérie (en 1911, il a
succédé à Raymond lui
même succédant à Charcot
comme professeur à la
Salpêtrière) et de l'anorexie
mentale. Il propose comme traitement
l'isolement total d'avec la famille et se
trouve en désaccord avec Charcot sur
le fait de "montrer" les
hystériques.
-
- Augusta Déjérine
née Klumpke : Neurologue
française (San Francisco 1857 Paris
1937) ; Docteur en médecine et surtout
première femme à être
nommée interne des hôpitaux de
Paris, elle se spécialisa en anatomie
pathologique du système nerveux.
-
- La
visite du matin du professeur Jules
Déjérine salle Pinel, salle
d'isolement et de psychothérapie de la
Salpétrière 1910
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- Au pied du monument de Duchenne
de Boulogne à La
Salpêrière
- avec Ernest Gauckler, Gustave
Roussy, Joseph-Jules Jumentié, Georges
Tinel, Spiess
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- Augusta
Déjérine-Klumpke au
laboratoire
- Thèse de Madame
Déjérine-Klumpke,
dédicace autographe à Theodor
von Speyr, ophtalmologiste
allemand.
- caricature Le Rictus 1910 par E.
Marin
- après la sortie du livre
Anatomie des Centres Nerveux signé
Jules Dejerine alors qu'écit par
Augusta
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