Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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La parakinésie brachiale oscitante
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Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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mise à jour du
29 août 2010
 
Ernest Huet 
1858 - 05/02/1917
 
 O. Walusinski
 
Les internes de JM. Charcot
 
 Les biographies de neurologues
 
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L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
 
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier  
 
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Charcot publie « Les leçons du Mardi », années 1887-1888, dont le premier tirage manuscrit est magnifiquement lithographié. Alphonse Daudet le remercie de l'exemplaire que Charcot lui a envoyé : « Limpidité, solidité, concision et ces grands traits à la Tacite, qui sont d'un poète autant que d'un observateur, voilà ce qui m'a saisi dans votre livre que j'ai lu dans la fièvre et dans la douleur. Mais vous savez que chez moi, jusqu'à présent, le littérateur et le songeur sont plus forts que le tabétique. Merci, cher Maître ami, d'avoir songé à votre vieux malade » (3).
 
ernest huet
Èrnest Huet, interne en 1888
  © Extrait de l'Album de l'internat de La Salpêtrière conservé à la Bibliothèque Charcot à l'hôpital de la Salpêtrière
(Université Pierre et Marie Curie, Paris)  
 
C'est alors qu'Ernest Huet (1858-1917) devient son nouvel interne en 1888 (61). Formé à l'Ecole de médecine de Caen, il avait été interne chez Charles Lailler (1822-1892) à Saint-Louis et Jules Déjérine (1849-1917) à Bicêtre. Il soutient sa thèse, présidée par le Maître, le 26 juillet 1889. Le sujet lui avait été suggéré par Charcot lui-même, après la présentation de Mardi 24 juillet 1888, consacrée aux chorées chroniques, décrites par Georges Huntington (1850-1916) en 1884 à New York. Lors de cette présentation, Charcot y avait montré son scepticisme quant à l'hérédité de ce tableau clinique parfaitement décrit, associant mouvements anormaux et dégradation intellectuelle progressive.
 
Huet va, lui, développer des arbres généalogiques à partir de cinq observations personnelles, des observations de Landouzy, Charcot, Joffroy et des cas publiés par Déjérine en 1886 dans son livre « L'hérédité dans les maladies du système nerveux ». Il conclura à des cas évoluant par hérédité de transformation, si le début avait été dans l'enfance, ou par hérédité similaire, quand la maladie commençait à chaque génération successive après 30 ans. Huet s'attarde sur le diagnostic différentiel avec la paralysie générale, l'ataxie locomotrice et la toute récente description par Gilles de la Tourette des tics convulsifs. Il termine, avec déception, après avoir passé en revue tous les cas publiés, notamment en Angleterre, un de Charcot et ceux de Pierret à Lyon que « la nature anatomique de la chorée chronique, comme celle de la chorée de Syndenham aigüe, est encore inconnue » (62).
 
Huet a fréquemment assisté Charcot aux Leçons du Mardi comme l'atteste, aussi, la présence de son nom associé à de nombreuses publications de La Salpêtrière. Par exemple, un appendice du premier tome des Mardi de La Salpêtrière de Charcot, rédigé par Huet, interne du service, est consacré à l'autopsie d'un cas présenté par Charcot le 27 mars 1888. Dans la Nouvelle Iconographie de 1890, il a cosigné, en autres, l'observation présentée plus haut de « bâillements hystériques » avec Guinon et Gilles de la Tourette (54). Mais Huet est surtout le créateur du service d'électrothérapie situé auprès de celui de son maître. Il y exercera 25 ans, se consacrant encore, quelques jours avant d'être emporté par une pneumonie, aux soins des blessés de la Grande Guerre (63). Sa grande expérience transparaît dans le chapitre « applications de l'électricité au diagnostic et au traitement des maladies du système nerveux » du livre « La Pratique Neurologique » de Pierre Marie publié en 1911 et richement illustré des appareils utilisés (64).
 
ernest huet
 
 
61. Lereboulet P. Ernest Huet. Paris Médical. 1917;24:61.
62. Huet E. De la Chorée chronique. Paris. Le Progès Médical. 1889.
63. Hallion L. Ernest Huet. Rev Neurol (Paris). 1917;29:139.
64. Huet E. Applications de l'électricité au diagnostic et au traitement des maladies du système nerveux. In La Pratique Neurologique. Marie P. Paris. 1911.
 
huet
dejerine
E Huet derrière le professeur J. Dejerine qui a à sa gauche son épouse Dr Dejerine-Klumpke