-
- Etude clinique
des traumatismes
cranio-céphaliques
- Méningo-encéphalite aigue
(p29)
-
- Cette complication est d'autant plus
redoutable qu'elle se trouve souvent
masquée, à son début, par
des phénomènes persistants de
commotion cérébrale; d'autres
fois, au contraire, on la voit éclater
brusquement chez des blessés dont les
accidents traumatiques présentaient le
minimum d'intensité. La pratique de la
chirurgie du crâne dans ambulances de
l'avant a heureusement réduit de beaucoup
sa fréquence.
-
- Dans la majorité des cas, elle
survient du troisième au sixième
jour; mais dans les plaies larges et
infectées, elle éclate plus
rapidement après le traumatisme; enfin
elle peut être plus tardive et compliquer
brusquement une encéphalite en foyer
à évolution subaiguë. La
température, jusque là normale ou
déjà élevée, faait
une bruque ascencion à 39° -
40° ; le pouls s'accélère; la
céphalalgie est violente, les
vomisssements plus tardifs.
-
- Les phénomènes nerveux sont
exceptionnelement dépressifs
d'emblée. En règle
générale, on assiste à une
première phase d'excitation d'une
durée d'un ou plusieurs jours. Le
blessé s'agite, arrache son pansement,
délire, il grince des dents,
bâille, crache et grimace. Les
nausées et les vomissements apparaissent;
le pouls est plein,
accéléré, et souvent en
dissociation avec la température.
-
- Au point de vue moteur, cette phase peut ne
se traduire que par l'agitation
générale; on observe
fréquemment des spasmes localisés
à certains groupes musculaires, de la
déviation conhugées des yeux,
descrises jacksonniennes ou
épileptoïdes. Les pupilles sont en
myosis souvent inégales.
-
- A ces phénomènes d'excitation
succèdent l'abattement, la torpeur, le
collapsus. C'est la phase paralytique pendant
laquelle s'établissent
l'inexcitabilité et la résolution
msuculaire, coupée de soubresauts et de
spasmes. des paralysies des nerfs
crâniens, surtout des nerfs de l'oeil,
peuvent alors êtres observées. La
face est pâle ou violacée, couverte
de sueur; le pouls devient petit
accéléré; la respiration
est irrégulière; la
température suit une courbe ascendante
à fortes rémissions matinales. Le
blessé meurt dans le coma et le
collapsus, du quatrième au
huitième jour, quelques fois après
des rémissions qui ont donné de
faux espoirs.
-
- La terminaison fatale est la
règle.
-
-
- Le mutisme et
l'inaudition
- Troubles de la respiration
(p725-726)
-
- Mais la langage n'est pas la seule fonction
qui soit altérée. Tous ces
malades, sans exception, présentent des
troubles profonds dans le fonctionnement de
l'appareil respiratoire. La respiration est
courte, son amplitude est très faible, et
le périmètre thoracique ne varie
que de 2 à 3 centimètres.
L'étude spirométrique nous a
montré un débit maximum de 1 l
à 1,5 l au lieu de 3 à 4 l.
à l'état normal. Le type
respiratoire est en général costal
inférieur.
-
- Les tracés respiratoires pris
simultanément au thorax et à
l'abdomen montrent des saccades dans la
contraction musculaire dont le rythme
général est régulier
cependant. Cette constatation s'accorde avec
l'état spasmodique de la parole sous
forme de bégaiement, de parole explosive.
On trouvera plus loin le graphique de la
respiration chez un grand hystérique
à crises violentes, et chez lequel il y
avait une contracture de la langue l
'empêchant de se projeter volontairement
au dehors, et même d'y être
attirée en la prenant avec les doigts
dans un linge.
-
- On y constate nettement le caractère
saccadé, à l'état de repos
cependant, de la respiration thoracique et
surtout de la respiration abdominale. Ce
tracé met nettement en évidence la
réalité des troubles respiratoires
dans le mutisme inaudition et la
généralisation des troubles qui
constituent ce syndrome, beaucoup plus complexe
qu'il ne paraît au premier abord. On peut
trouver là un moyen de contrôler la
bonne foi des sujets.
-
- Le soupir, le bâillement sont
impossibles. La toux est courte,
éructante, aphone. L'effort est toujours
très diminué. Le rire est
supprimé: l'expiration spasmodique, comme
la mimique qui l'accompagne, n'existent plus.
Ces malades ont un sourire un peu douloureux et
mélancolique. Le pleurer ne se manifeste
ni par des sanglots ni par des soupirs: les
larmes coulent sur un visage atone.
-
- Evolution (p731)
-
- Il persiste encore plus ou moins longtemps
un état de spasme qui empêche le
bâillement et le soupir.
|