- While largely overlooked, Paul Sollier's
writings are now being re-discovered, showing an
extraordinarily modern conceptual thinking.
Paul Sollier (1861-1933) at the time was
considered the most gifted pupil of Jean-Martin
Charcot, together with Jospeh Babinski. Because
of his interest in psychology, unique at the
time for a neurologist, but also his opposition
to the leading figure in psychiatry Pierre
Janet, Sollier was never well accepted by his
contemporary neurologists and psychiatrists. He
could not follow an academic career and was
never elected to the Académie de
Médecine, despite several applications.
His scientific and clinical interests
encompassed classical neurological syndromes,
but also hysteria, memory, emotions, and mental
retardation, where he was the precursor of the
development of the intellectual ratio. Already
in the 1890s, he developed cognitive-behavioral
therapies, which he applied to his most famous
patient Marcel Proust. Proust largely inspired
himself from Sollier's « The Problem of
Memory » (1900) for his emphasis on
involuntary memory in his novel « In Search
of Lost Time ». Sollier can be considered
as one of the first neuropsychologists, and
deserves the present renewed interest in his
work.
-
- La Salpêtrière
1886
- Babinski
à gauche (collier de
barbe) Condoléon,
Chaslin
- Klippel, Berbez,
xxx assis sur la chaise, Huet
(lunettes), Sollier à droite
(barbe)
- © Extrait
de l'Album de l'internat de La
Salpêtrière conservé
à la Bibliothèque Charcot à
l'hôpital de la
Salpêtrière
- (Université
Pierre et Marie Curie, Paris)
-
-
- Paul Sollier, interne en
1890
- © Extrait
de l'Album de l'internat de La
Salpêtrière conservé
à la Bibliothèque Charcot à
l'hôpital de la
Salpêtrière
- (Université
Pierre et Marie Curie, Paris)
-
- Relire les écrits de Paul Sollier
(1861-1933) aujourd'hui, c'est
s'émerveiller d'une pensée
conceptuelle extrêmement moderne.
Elève de JM. Charcot, exclu de la voie
universitaire, il utilisa sa riche pratique
psychiatrique pour bâtir une oeuvre
variée abordant, entre autres, la
mémoire, les émotions,
l'hystérie, le retard mental. Ses
thérapeutiques originales indiquent qu'il
avait conçu, déjà en 1893,
la prise en charge cognitivo-comportementale de
ses malades dont le plus célèbre
fut Marcel Proust. Considérer Paul
Sollier comme un des tous premiers
neuro-psychologues, c'est légitimer une
oeuvre qu'il faut maintenant sortir de
l'oubli.
-
-
S'il n'avait pas eu un célèbre
patient, Marcel Proust, il est probable
qu'aujourd'hui, Paul Sollier (1861-1933) serait
complètement oublié. Il
n'était pourtant pas n'importe quel
neurologue. Dans « Devant la Douleur
», Léon Daudet (1915),
décrivant la visite de JM. Charcot
auprès des malades de La
Salpêtrière, cite J. Babinski et P.
Sollier comme ses deux meilleurs suiveurs :
« Ces deux-là sont les plus aigus,
les meilleurs observateurs, et ceux qui demain
porteront la hache dans le fameux syndrome de la
grande hystérie, dans la théorie
de la mémoire, dans l'anorexie mentale,
dans la technique de la démorphinisation,
dans la fréquence des névrites
périphériques du tabès etc.
».
-
-
- Les études, les
publications.
- Reçu 5° au concours de
l'internat de 1887 (passé en 1886, ce
concours avait 52 candidats), P. Sollier eut
pour maître DM. Bourneville
à Bicêtre (il y deviendra plus tard
responsable du musée pathologique), puis
JM. Charcot, à
La Salpêtrière, quand J. Babinski
y prolongeait, jusqu'en 1893, son exercice
après la fin de son clinicat. Il soutint
sa thèse, préparée
grâce aux travaux de DM. Bourneville, le
23 décembre 1890, devant VA. Cornil, P.
Brouardel et G. Ballet : « Psychologie de
l'idiot et de l'imbécile ».
Publiée en 1891, sa thèse, sujette
à deux éditions en
français, fut traduite en allemand,
anglais et espagnol. C'est en 1897 qu'il
commença à soigner des patients
hospitalisés à
Boulogne-Billancourt, « dans un
établissement hydrothérapique
» dirigé par sa plus
préciseuse collaboratrice, son
épouse, Mme Alice Dubois,
également neurologue et qui joua
auprès de lui un rôle comparable
à celui de Mme Déjerine-Klumpke
auprès de J. Déjerine.
C'est là qu'il devait recevoir M. Proust
huit ans plus tard. En 1898, il commença
une série de conférences à
l'Université Nouvelle de Bruxelles, dont
il devint membre du conseil d'administration en
1909. Le sommet de sa carrière
académique fut son élection comme
président de la Société de
Psychologie. Malgré ses occupations, il
parvint à enseigner l'hygiène dans
les écoles municipales
d'infirmières, créées par
son maître DM. Bourneville.
-
- P. Sollier écrivit de nombreux livres
et articles sur des sujets fort divers, comme
l'alcoolisme, la dépendance à la
morphine, l'hystérie, la
neurasthénie, l'aphasie par lésion
insulaire, la chorée et
l'athétose, la claudication
médullaire, le hoquet dans la
syringomyélie, le tabès dorsal,
l'épilepsie, l'anorexie mentale,
l'autoscopie, la neurologie de guerre, et la
physiologie neuromusculaire. Il aborda en outre
des sujets philosophico-psychologiques, comme le
doute, la conscience, l'état mental des
mourants, l'addiction au jeu, la
moralité, et les miracles en science.
Cependant, hormis la mémoire, son
expertise majeure concernait le retard mental.
Il fut le premier, avant A. Binet, à
tenter de quantifier les déficits dans
l'idiotie, traçant les bases de ce qui
deviendra le quotient intellectuel. Sa
renommée devint internationale, comme
l'indiquent les traductions de ses ouvrages en
russe, italien, polonais, allemand et anglais.
Quelques années après sa mort en
1933, son sanatorium de Boulogne sur Seine, qui
avait été acheté, en 1921,
par l'Assistance Publique et rebaptisé
hôpital Ambroise-Paré, fut
détruit, le 3 mars 1942, par un
bombardement allié, destiné aux
usines Renault toutes proches, entraînant
la disparition de nombreuses archives.
-
-
-
- L'Académie
de Médecine, la guerre.
- Non seulement le nom de P. Sollier tomba
dans l'oubli, mais son visage semblait avoir
aussi disparu : ni les Archives et la
photothèque de l'Assistance Publique des
Hôpitaux de Paris, ni le Service de la
Documentation de l'Université de Paris.
La Bibliothèque (Fonds Charcot) des
Internes de La Salpêtrière a deux
photographies de groupe où P. Sollier
apparaît. Seule l'Académie de
Médecine possède une photo, de
piètre qualité, dans le dossier de
candidature que P. Sollier y déposa en
1912 et qui n'aboutit jamais. Dans son
mémoire de candidature, « Le
traitement mécanique des
psychonévroses », P. Sollier
décrit ses principes
thérapeutiques : « l'étroite
union entre la sensibilité et la
motricité tant à l'état
normal qu'à l'état pathologique
permet de penser qu'en modifiant l'une, on doit
forcément modifier l'autre, et
réciproquement. Au lieu d'agir sur
l'élément moteur par la
sensibilité morale, j'ai pensé
qu'on pourrait modifier celle-ci par une action
sur la motricité, laquelle est toujours
plus facile à atteindre que le sentiment
et le moral ». P. Sollier se posait,
là, en précurseur des
thérapeutiques
cognitivo-comportementales.
-
- Les historiens de la neurologie l'ont
oublié. CG. Goetz, M. Bonduelle et T
Gelfand (1996) dans leur « Charcot : un
grand médecin dans son siècle
» précisent, brièvement, que
JM. Charcot se rendait dans
l'établissement de Boulogne pour y suivre
quelques malades.
-
- De 1914 à 1917, P. Sollier dirigea le
Centre neurologique de la 14e région
militaire, à Lyon. Il publia, en 1918, un
Traité
neurologique de guerre: « Le rôle
joué dans la guerre actuelle par les
explosifs a placé presque au premier rang
les accidents déterminés par les
commotions que provoquent leur
déflagration». «La commotion
par explosif donne naissance à des
troubles extrêmement variés
présentant toute la gamme entre le
trouble lésionnel et le trouble
fonctionnel ». Le mérite de P.
Sollier est d'avoir étudié les
phénomènes physiques d'une
explosion, d'avoir décrit l'effet de
blast : « le vent du boulet ».
Confronté à des comateux sans
aucune blessure apparente, il recourut à
des expériences sur les animaux et
constata des dilacérations
méningées et des
hémorragies intra-parenchymateuses
cérébrales, des
hématomyélies qui lui permettaient
d'expliquer les troubles de conscience, les
états confusionnels, les paralysies, les
contractures. Il expliqua ainsi
l'organicité lésionnelle des
surdi-mutités, des mutismes, des
tremblements que nombre de ses collègues,
même J. Babinski,
interprétèrent comme des
manifestations hystériques. Il fut un des
rares neurologues qui donna une large part
à l'intervention
psychothérapeutique dans la prise en
charge des combattants atteints de ce qu'on
appelait, durant la Grande Guerre, les
"psycho-névroses de guerre", alors qu'
à la suite de J. Babinski (1917), J.
Lhermitte (1917),
G. Roussy (1918) et G. Guillain
(1920), les traitements administrés par
les neurologues étaient
généralement plus brutaux,
associant typiquement la suggestion au «
torpillage » (électrisation)
faradique. Si P. Sollier ne renonça pas
au torpillage dans certains cas de camptocormie,
il adopta, avant tout, des méthodes plus
psychologiques, se rapprochant là de
l'approche de psychiatres comme G. Dumas (1918)
ou A. Hesnard (1927).
-
- Sollier et sa physiopathologie de
l'hystérie.
- Aussitôt la mort de JM. Charcot, les
idées sur l'hystérie qui avaient
été unanimement admises par les
élèves du maître, notamment
J. Babinski, furent promptement remises en
cause. J. Babinski (1917) indiqua « que
l'on avait rangé dans l'hystérie
des troubles qui ne lui appartenait pas ».
P. Sollier va lui s'opposer aux conceptions
physiopathologiques de l'hystérie telles
que P. Janet (1894) les exposait dans la
continuité de JM. Charcot. P. Sollier
écrit « j'ai été
amené à mettre en évidence
un certain nombre de faits nouveaux me
permettant de formuler une théorie toute
physiologique de l'hystérie en regard de
celle toute psychologique ». Il n'admet pas
l'idée de «
désintégration mentale » sans
qu'aucune lésion anatomo-pathologique
soit mise en évidence. Il introduit un
concept novateur que l'imagerie fonctionnelle
cérébrale contemporaine visualise
: le concept d'inhibition, et le situe au niveau
frontal. Il explique ainsi l'anesthésie
et les paralysies hystériques. Il voit,
en l'hystérie, un trouble de
l'éveil cortical, «modifiant nos
représentations normales de nos
viscères et de leurs fonctions,
très vagues, très confuses,
fondues dans l'ensemble de notre
cénesthésie, et cessant
d'être isolables consciemment». Ce
déficit de vividité est
très proche du concept moderne
d'interaction émotion &endash;
motricité, émotion &endash;
intéroception, tel la peur inhibant
l'auto-information de l'action engagée et
son ressenti. A partir de ce concept, P. Sollier
va bâtir un programme thérapeutique
« de réveil cérébral
» tant sensori-moteur et comportemental que
mnésique : «pour se reconstituer, il
faut que tous les souvenirs qui étaient
effacés reparaissent. Le sujet ignore le
plus souvent ces lacunes, et ce n'est que
lorsque les souvenirs reviennent qu'il constate
qu'il les avait perdus ».
-
- Sollier thérapeute de Marcel
Proust.
- P. Sollier avait publié «
L'Hystérie et son Traitement » en
1901. Il fait peu de doute que son diagnostic
sur M. Proust était celui
d'hystérie. Par ailleurs, son approche
utilisait largement la mémoire comme
moyen de catharsis et de traitement, non pas en
demandant au malade de se souvenir de faits
particuliers, mais en provoquant des «
reviviscences », qui, bien plus qu'un
simple souvenir, permettent une
réactivation de tout l'être
émotionnel : « Un souvenir est une
image (
) reproduisant une impression
passée. La reviviscence est quelque chose
de plus : c'est non seulement l'apparition dans
la conscience d'une image, d'une impression
ancienne, mais avec une telle netteté, et
de plus accompagnée de la reproduction si
précise et intense de tout l'état
de personnalité du sujet au moment de
l'impression première, que ce sujet croit
de nouveau traverser les mêmes
événements qu'autrefois ». Il
est frappant qu'en lisant Sollier, on croit
presque relire l'analyse de M. Proust sur la
mémoire involontaire, qui dans «
à La Recherche.. » est à
l'origine de la vocation créatrice que le
Narrateur va trouver en devenant
écrivain. C'est bien à la
recherche du temps perdu que M. Proust va aller,
peut-être sans le savoir, en entrant chez
P. Sollier (quoique le terme de recherche
n'exprime pas bien le caractère
involontaire des réminiscences), ce qu'il
va transformer par la suite en vocation
créatrice, en art (Biszub 2006).
-
-
- Il est intéressant de constater que
les biographes de M. Proust omettent de citer
les théories et méthodes de P.
Sollier et rapportent généralement
la cure de M. Proust comme un simple
échec, tout en ne peignant pas le
médecin sous un jour favorable. M. Proust
en est le premier responsable, d'abord en
étant resté presque totalement
silencieux sur ses entretiens avec son
médecin et sur sa cure, qui n'est le plus
souvent décrite que comme une mise en
isolement, sans finalité claire, ensuite
par ce qu'il a rapporté (deux ans plus
tard) dans une lettre à Georges de Lauris
une conversation avec P. Sollier concernant son
cousin, le philosophe H. Bergson : « Je me
souviens qu'une des premières choses que
Sollier m'ait dites quand je suis entré
dans son sanatorium c'est à propos de
Bergson qu'il avait été
obligé de lire, car il croit que leur
domaine est le même :'' Quel esprit confus
et borné !'' J'ai senti un sourire
vincien, d'orgueil intellectuel, passer sur ma
figure. Et cela n'a pas ajouté au
succès du traitement
psychothérapique ». Cette phrase a
été interprétée
comme une méconnaissance par P. Sollier
de H. Bergson (1900) et de ses théories
de la durée et de la mémoire,
alors qu'en fait, P. Sollier connaissait
parfaitement les idées de H. Bergson,
comme le montre son livre de 1900 «Le
Problème de la Mémoire». En
réalité, il n'est pas improbable
que M. Proust se soit pris lui-même au
piège en voulant discuter de la
mémoire avec P. Sollier en citant son
cousin H. Bergson à l'appui. En 1900, P.
Sollier démontait, en effet,
déjà point par point ce
mélange de spiritualisme et d'absence
d'émotionnel dans le souvenir qu'il
critiquait chez H. Bergson, qu'il accusait
à juste titre, en outre, de faire fi de
toute donnée anatomique
cérébrale cohérente.
Cependant, influencée par les mots de M.
Proust à Georges de Lauris (1948), la
critique a préféré retenir
l'impertinence d'un médecin, aujourd'hui
oublié, face au philosophe entré
dans la postérité. Cette querelle
entre M. Proust et son médecin au sujet
de H. Bergson a d'ailleurs quelque chose de
paradoxal, puisque d'une part P. Sollier
soutenait précisément l'importance
des « reviviscences » issues de la
mémoire involontaire, qui formeront une
clé de voûte de La Recherche, et
que d'autre part, huit ans plus tard, lors de
son interview pour « Le Temps », en
1913, lors de la parution de Swann, M. Proust se
défendit clairement d'avoir écrit
un roman bergsonien, relevant avec justesse que
la philosophie de H. Bergson ne faisait pas la
distinction entre mémoire volontaire et
involontaire, voire la contredisait. En
soulignant, en revanche, qu'il avait
écrit une suite de « romans de
l'inconscient », il mettait en avant la
distinction souvenir-reviviscence, qui n'existe
pas non plus chez H. Bergson, mais qui est le
fondement de la théorie de P. Sollier
!
-
- Le discrédit de P. Sollier par les
Proustiens a encore été
conforté par les déclarations de
M. Proust sur sa cure, qui ont été
interprétées comme un échec
de celle-ci : « J'ai voulu penser que cela
aurait fait plaisir à Maman de me
soigner. Mais ma cure me fait le plus grand mal
», et après son retour chez lui :
« Je suis d'ailleurs rentré ici plus
malade que je n'étais parti ». Il
est vrai que M. Proust n'a pas été
guéri de son asthme, ce qu'à
l'heure actuelle personne n'attendrait d'une
psychothérapie
P. Sollier avait
pourtant réussi à lui redonner un
rythme veille sommeil normal mais qui fût
vite perdu après le retour au domicile.
M. Proust a accédé, surtout, au
désir de sa mère en se soumettant
à la cure (Bogousslavsky, 2007b). Avant
d'y entrer, M. Proust eut un comportement
d'hésitations et de volte-face
successives qui montre bien les doutes et les
craintes qu'il manifestait à propos de ce
séjour. Ayant « satisfait » la
mémoire de sa mère, il a
laissé son ambivalence s'exprimer en
parlant du « mal » que lui avait fait
sa cure, alors qu'en fait, on peut constater
qu'après celle-ci, les idées de P.
Sollier sur la mémoire
émotionnelle ont été
largement intégrées par M. Proust
dans sa propre vocation littéraire telle
qu'elle s'exprimera d'abord dans « Contre
Sainte-Beuve », puis dans « La
Recherche ». Si l'on considère qu'un
des buts potentiels de la cure était pour
M. Proust de retrouver une volonté et une
voix lui permettant d'accéder à sa
vocation d'écrivain, la cure chez P.
Sollier peut, en fait, être
regardée comme un succès
indiscutable... Que cette cure ait fait souffrir
M. Proust qui l'appréhendait tellement,
qu'elle lui ait « fait mal », c'est
très vraisemblable, mais qu'elle lui ait
« fait du mal », cela paraît
contredit par la séquence des
événements qui lui permettra
d'écrire La Recherche.
-
- M. Proust ne reconnut jamais ouvertement
l'influence de P. Sollier, comme il ne reconnut
pas vraiment celle de H. Bergson ou celle de
philosophes comme A. Schopenhauer. Cependant,
dans son Carnet de 1908, le nom de P. Sollier
apparaît juste à côté
de la première mention du
phénomène de mémoire
involontaire, si particulier (les pavés
irréguliers), qui débouchera sur
la clé même de La Recherche, dans
Le Temps Retrouvé. Ceci constitue
probablement le plus bel hommage - bien
qu'involontaire - que M. Proust ait pu faire
à P. Sollier.
-
- Publicité paru un guide de
voyage pour l'Espagne en 1914
-
- Les travaux de P. Sollier sur la
mémoire.
- C'est JM. Charcot lui-même qui
demanda, peu avant de mourir, à P.
Sollier de faire la synthèse des
idées qu'il avait émises sur la
mémoire. En fait, la mémoire ne
fut jamais un sujet favori de l'enseignement de
JM. Charcot, et une seule leçon
consacrée à ce sujet est connue.
La demande de JM. Charcot ne déboucha pas
sur une synthèse des idées
personnelles de P. Sollier, mais elle lui donna
certainement l'impulsion nécessaire
à ses propres travaux sur la
mémoire. Dans son premier livre sur le
sujet, « Les Troubles de la Mémoire
», P. Sollier se consacra surtout à
résumer les idées de son temps.
Publié en 1892, peu avant la mort de JM.
Charcot, il eut un succès qui justifia
une seconde édition en 1901, un an
après la parution de son uvre
principale sur la mémoire, « Le
Problème de la Mémoire », qui
reposait sur une série de
conférences faites à
L'Université Nouvelle de Bruxelles, comme
son livre suivant sur le mécanisme des
émotions.
-
- Dans cet ouvrage, P. Sollier
présentait des idées novatrices
majeures sur la mémoire, dont
l'actualité reste entière,
malgré l'oubli dans lequel tomba son
auteur (Bogousslavsky, 2007a). P. Sollier aborda
le « problème de la mémoire
» en se posant des questions simples :
quelles sont les modifications cellulaires qui
sous-tendent la mémoire ? Quelles
régions du cerveau sont activées ?
Quels sont les éléments
physiologiques et psychologiques de la
mémoire autobiographique ? Comment
s'enregistre le souvenir ? Comment les
éléments invariants de l'objet
d'un souvenir s'accordent-ils avec ses
éléments variables ? P. Sollier
s'appuyait sur d'illustres
prédécesseurs, comme T. Ribot
(1881), A. Pitres (1898) et H. Ebbinghaus
(1910), tout en fustigeant les théories
spiritualistes en vogue, notamment celles de
H.Bergson, auquel il ne pardonnait pas sa
méconnaissance de l'anatomie
cérébrale. Pour P. Sollier, les
théories spiritualistes ne prennaient pas
en compte les données récentes de
la pathologie et de l'anatomie : Elles «
les déforment, les dénaturent,
pour donner l'illusion de s'appuyer sur quelque
chose de solide et de scientifique »
(Sollier, 1900, p.16). D'une façon
générale, P. Sollier
considérait que la mémoire
n'était pas un sujet d'étude
suffisamment traité par ses contemporains
neurologues et neurophysiologistes, qui
s'intéressaient alors bien davantage
à d'autres fonctions cognitives, comme
l'aphasie. Quant à lui, il reprenait
à son compte dès la
première page la formule de C. Richet,
comme quoi la mémoire est bel et bien
« la clef de voûte de
l'édifice intellectuel », une
opinion qui vient d'être remise en
exergue, faisant de la mémoire le
mécanisme de base du fonctionnement
cérébral en
général.
-
- Plusieurs des idées
développées par P. Sollier
semblent aujourd'hui des concepts
extraordinairement avancés, dont la
modernité contraste avec le désert
que fut, pour l'étude neurophysiologique
de la mémoire, la première
moitié du vingtième siècle
:
-
- 1. Les conditions nécessaires
à la stabilisation mnésique. P.
Sollier isola six facteurs principaux pour la
stabilisation - et la fixation - de
l'apprentissage : l'intensité d'un
stimulus, sa durée, sa
répétition, l'attention,
l'émotion et la volonté
(pp.43-48). Il releva aussi que l'absence de
succès d'une remémoration
volontaire n'indique pas un processus
insuffisant de stabilisation des traces, puisque
que la résurgence involontaire du
souvenir prétendument oublié,
même plusieurs années plus tard,
démontre au contraire une excellente
fixation (p.46).
-
- 2. Les modifications des neurones et la
plasticité associées à
l'apprentissage. P. Sollier souligna les
constantes modifications cellulaires secondaires
aux stimuli nerveux (pp.59-84) : « Une
excitation (
) détermine (
) un
agencement moléculaire spécial
» (p.59), où les nouvelles
excitations entraînent un état
« dynamique » des cellules nerveuses.
Celles-ci ne pouvant individuellement donner
à la fois une « perception du
présent » et une «
représentation du passé », il
est probable qu' « une cellule, non
seulement ne conserve pas de modification
permanente sous l'influence des excitations qui
la mettent en activité, mais encore ne
peut pas être différenciée
et adaptée à une impression
spéciale, à une
variété d'excitation quelconque
» (p.62), alors que « l'arrangement
moléculaire n'est pas définitif,
(
) il se transforme sans cesse »
(p.76). Au niveau morphologique, les stimuli
à l'origine de l'apprentissage sont
associés à des extensions des
cellules nerveuses, par « les terminaisons
libres par lesquelles ils se mettent au contact
des prolongements des cellules voisines »
(p.82). « Ces prolongements grandissent et
se mettent par conséquent plus
étroitement au contact des prolongements
des cellules voisines » (p.83). « Cela
nous explique comment l'exercice agit sur la
mémoire, comment l'évocation des
souvenirs se fait d'autant plus rapidement
qu'elle est souvent répétée
» (p.84). Si le concept de
plasticité peut déjà
être retrouvé chez H. Ebbinghaus,
H. Taine (1870) ou H. Bergson, c'est la
première fois qu'un mécanisme
anatomo-physiologique précis associant
mémoire et plasticité nerveuse
était clairement rapporté.
-
- 3. La mémoire est un
phénomène universel du
système nerveux. P. Sollier pensait que
la mémoire était une
propriété de base des cellules
nerveuses. Ceci lui fit développer un
modèle d'activité du cerveau qui
associait un fonctionnement
cérébral global à des
activations spécialisées des
régions cérébrales
particulières, dans un effort
intéressant visant à
réconcilier localisationnisme et
antilocalisationnisme (pp.18-19).
-
- 4. Les centres d'organisation de la
mémoire diffèrent des centres
perceptifs. S'appuyant sur le fait qu'une
lésion des centres de perception n'abolit
pas les souvenirs perceptifs correspondants, P.
Sollier établit une voie des stimuli qui
gagnent les centres récepteurs, puis les
centres perceptifs, puis les centres
mnésiques, lesquels ne sont pas
co-localisés dans le cerveau. « Tout
concourt à nous faire admettre
l'existence d'un centre d'idéation,
centre psychique où se feraient la
conservation et l'évocation des souvenirs
» (p.94). Ici, P. Sollier n'alla pas plus
loin, et ne fournit pas d'hypothèse sur
la localisation de ce centre dans le cerveau. Il
fallut encore attendre soixante ans avant que le
rôle central de l'hippocampe soit
établi pour la mémoire.
-
- 5. Le lobe frontal contrôle
l'organisation de la mémoire. Plus de
quatre-vingts ans avant les
démonstrations scientifiques de B. Milner
(1985) et de E. Tulving (1994), P. Sollier parla
d'un « centre intellectuel »
situé dans les lobes frontaux, qui
régulait l'apprentissage et le rappel des
souvenirs (p.115).
-
- 6. Des mécanismes neurophysiologiques
expliquent pourquoi un souvenir est
identifié comme un souvenir, non comme
une perception actuelle. Alors que H. Taine
venait d'expliquer que l'identification du
passé se produisait parce que
l'environnement présent le contredisait,
P. Sollier proposa un mécanisme
neurophysiologique, où dans la
perception, le sens de l'excitation est «
centripète » vers les centres de
mémoire où l'information sera
stockée, alors que dans le rappel du
souvenir, le sens de l'excitation devient «
centrifuge » au niveau des mêmes
structures (pp.131-133). Ce modèle
conduisit P. Sollier à prédire le
concept moderne d'une activation des zones
corticales perceptives durant le processus de
remémoration correspondante.
-
- P. Sollier envisageait l'étude de la
mémoire sous une forme multidisciplinaire
regroupant la biologie, la physiologie, la
psychologie et la pathologie. Sa contribution
principale, du point de vue proustien, fut son
approche de la mémoire involontaire,
qu'il appelait la « reviviscence »,
perfectionnant (p.28) le concept de «
revivabilité » de A. Pitres. Le
concept de mémoire involontaire se
retrouve déjà chez Aristote, puis
au siècle des Lumières chez
Voltaire et Diderot, mais P. Sollier fut celui
qui développa l'analyse de la
façon la plus poussée, afin de
pouvoir l'utiliser dans le traitement de ses
patients. Il développa
considérablement le concept de
mémoire affective que T. Ribot avait
déjà abordé,
précédant en cela de quatre ans
l'ouvrage de Frédéric Paulhan
(1904) « La Fonction de la Mémoire
et le Souvenir Affectif ».
-
- La formule de T. Ribot
« l'oubli est la condition de la
mémoire » fut transformée par
P. Sollier en : « Il serait
préférable de dire que c'est le
passage du conscient à l'inconscient
» (p.58). C'est le chemin inverse que suit
la reviviscence : « Un souvenir est une
image (
) reproduisant une impression
passée. La mémoire est quelque
chose de plus : c'est non seulement l'apparition
dans la conscience d'une image, d'une impression
ancienne, mais avec une telle netteté, et
de plus accompagnée de la reproduction si
précise et intense de tout l'état
de personnalité du sujet au moment de
l'impression première, que le sujet croit
de nouveau traverser les mêmes
événements qu'autrefois »
(p.29). La mémoire involontaire associe
ainsi le souvenir d'un moment à son
contexte précis et à l'état
même du sujet : « Le souvenir qui se
forme en moi de cet objet n'est donc pas en
réalité constitué par les
seules impressions qui en émanent, mais
par les impressions concomitantes. Les images de
l'objet tiendront sans doute dans ce tableau la
place principale, mais non la seule. Je pourrai
plus tard ne me représenter nettement
qu'elles, de même que je n'ai guère
perçu consciemment qu'elles ; mais en
réalité c'est toute ma
personnalité qui surgira (
) C'est
l'état cénesthésique, c'est
pour mieux dire l'état de la
personnalité qui permet de
différencier des souvenirs dont tous les
éléments paraissent identiques
(
) La mémoire nous apparaît
comme la reviviscence d'états de
personnalité anciens » (pp.68-69).
P. Sollier mit en exergue les facteurs
émotionnels dans ce processus : «
J'éprouve une violente émotion
à propos d'un accident dont je suis le
témoin, et cet état
émotionnel évoque en moi le
souvenir de faits sans aucun rapport avec
l'accident actuel, mais ayant
déterminé chez moi un trouble
émotif analogue » (p.113). C'est
précisément la résurgence
involontaire de tels souvenirs que P. Sollier
recherchait durant les cures de ses patients :
« C'est ainsi qu'en faisant varier par des
procédés quelconques la
sensibilité de sujets hystériques,
et en provoquant des états de
sensibilité et de
cénesthésie ayant
déjà existé
antérieurement, on amène le retour
de l'état de personnalité qu'ils
avaient au moment où leur
sensibilité présentait la
même répartition et la même
intensité. Et toutes impressions qui
s'étaient produites alors, se
reproduisent avec une vivacité telle que
le sujet croit y assister réellement et
pour la première fois »
(p.123).
-
- A côté de facteurs
émotionnels, P. Sollier releva d'autres
facteurs de reviviscences, comme «
l'association », sur quoi il écrivit
un ouvrage entier. En parallèle, il
souligna le peu d'importance de la
volonté dans le processus de
remémoration vivide : « Notre
volonté entre en réalité
pour si peu de chose dans l'évocation des
souvenirs, c'est une telle illusion de croire
que c'est sous l'influence de nos efforts libres
et volontaires qu'elle a lieu, que si nous
abandonnons la recherche du souvenir
récalcitrant, le travail interne du
cerveau n'en continue pas moins tout seul, et
qu'au moment où nous nous y attendons le
moins, le souvenir nous apparaît tout
à coup nettement » (p.115).
-
- Certaines des phrases de P. Sollier semblent
littéralement sortir de la plume de M.
Proust, si ce n'est qu'elles ont
été écrites plus de dix ans
avant La Recherche
Entre le
thérapeute et son patient, on peut ainsi
discerner une sorte de filiation, qui est celle
de la mémoire involontaire.
-
- Conclusion.
- Il est frappant de constater combien, auteur
prolixe, P. Sollier fut beaucoup lu et traduit
jusqu'à la deuxième guerre
mondiale, mais n'accéda à aucune
carrière universitaire en France.
Professeur à Bruxelles mais pas à
Paris, plusieurs fois candidat à
l'Académie de Médecine, à
Paris, mais jamais élu, Paul Sollier
n'eut pas réellement
d'élèves, hors son gendre, Paul
Courbon, psychiatre à l'asile de
Perray-Vaucluse. Pourquoi est-il tombé
ainsi dans l'oubli ? Son intérêt
pour le «psychologique» l'a
déconsidéré auprès
des neurologues. Ses solides bases organiques et
son opposition à Pierre Janet ne l'ont
jamais fait admettre dans le cénacle
psychiatrique. Il est ainsi resté
à la frange de l'une et l'autre
discipline. Son intérêt
balancé entre la neurologie et la
psychiatrie, ses travaux sur la mémoire,
sur l'idiotie où il se
révèle être un
précurseur du QI, ses traitements
psycho-comportementaux permettent aujourd'hui de
considérer P. Sollier comme un des tous
premiers neuropsychologues, plusieurs
décennies avant que l'existence de cette
discipline soit même articulée. Il
paraît donc légitime de rendre,
maintenant, à P. Sollier le juste hommage
que l'histoire avait omis de lui
décerner.
-
- Les livres de Paul Sollier.
-
- Bourneville Désiré &
Sollier Paul. Manuel pratique de la garde-malade
et de l'infirmière. Paris. Aux Bureaux du
Progrès Médical, 1888-1889.
-
- Sollier Paul. Hygiène. Paris. Bureaux
du Progrès médical, 1889. 164
p.
-
- Sollier Paul. Du rôle de
l'hérédité dans
l'alcoolisme. Paris. Bureaux du Progrès
médical, 1889. 214 p.
-
- Sollier Paul. Psychologie de l'idiot et de
l'imbécile. Paris. F. Alcan, 1891. 276
p.
-
- Sollier Paul. Les troubles de la
mémoire. Paris. J. Rueff, 1892. 262
p.
-
- Sollier Paul. Guide pratique des maladies
mentales : séméiologie, pronostic,
indications. Paris . Masson, 1893. 511 p.
-
- Sollier Paul. Genèse
et nature de l'hystérie : recherches
cliniques et expérimentales de
psycho-physiologie . Paris : F. Alcan, 1897. 2
vol.
-
- Sollier Paul. Le problème de la
mémoire : essai de
psycho-mécanique. Leçons faites
à l'Université nouvelle de
Bruxelles, 1898-99. Paris. F. Alcan, 1900. 218
p.
-
- Sollier Paul. Les phénomènes
d'autoscopie. Paris, F. Alcan, 1903. 175 p.
-
- Sollier Paul. Le mécanisme des
émotions . Leçons faites à
l'université nouvelle de Bruxelles en
1903. Paris. F.Alcan.1905. 302 p.
-
- Sollier Paul. Essai critique et
théorique sur l'association en
psychologie: leçons faites à
l'Université nouvelle de Bruxelles, 1905.
Paris. F. Alcan. 1907. 187 p.
-
- Sollier Paul. Le doute. Leçons faites
à l'Université Nouvelle de
Bruxelles, 1908. Paris. F. Alcan, 1909. 407
p.
-
- Sollier Paul. Morale et moralité:
essai sur l'intuition morale. Leçons
faites à l'Université nouvelle de
Bruxelles, 1911. Paris. F. Alcan. 1912. 203
p.
-
- Sollier Paul & al. Traité
clinique de neurologie de guerre. Paris :
Félix Alcan, 1918. 830 p.
-
- Sollier Paul & Courbon Paul. Pratique
sémiologique des maladies mentales :
guide l'étudiant et du praticien.
Editeur(s) : Paris. Masson et cie. 1924. 457
p.
-
- Sollier Paul. La
répression mentale. Leçons
professées à l'Institut des hautes
études de Belgique. Paris. F. Alcan,
1930. 218 p.
-
- Sollier Paul & Drabs José. La
psychotechnique; introduction à une
technique du facteur humain dans le travail.
Bruxelles : Comité central industriel de
Belgique. Paris. F. Alcan, 1935. 189 p.
-
-
- L'enseignement de Paul Sollier
-
- - Cours d'hygiène à
l'École d'infirmières de
Bicêtre (1888-1899). Conférences de
Séméiologie mentale faites
à la Clinique des maladies mentales
(Professeur Joffroy).
- - Cours de Psychologie à
l'Université Nouvelle de Bruxelles
(Institut des Hautes-Études)
-
- 1897-1898. Le cerveau dans ses rapports avec
la Psychologie.
- 1898-1899. Le problème de la
mémoire (publié. Traduit en
espagnol).
- 1899-1900. L'énergie psychique.
- 1900-1901. Le problème de la
conscience.
- 1901-1902. Les bases physiques de la
personnalité.
- 1902-1903. Le mécanisme des
émotions (publié).
- 1903-1904. Les sensations internes.
- 1904-1905. L'association en psychologie
(publié).
- 1905-1906. L'inhibition
cérébrale.
- 1906-1907. Psychologie du sentiment
religieux.
- 1907-1908. Le doute (publié).
- 1908-1909. La volition.
- 1909-1910. Le sentiment de la
personnalite.
- 1910-1911. L'intuition morale
(publié).
- 1911-1912. Rapports de la psychologie et de
la philosophie.
-
- Marcel Proust
- A la recherche du temps perdu
-
- Du côté de chez Swann,
Grasset, 1913
- Partie 1 : Combray
- Partie 2 : Un amour de Swann
- Partie 3 : Noms de pays: le nom
- À l'ombre des jeunes filles en
fleurs, NRF, 1919, prix Goncourt
- Partie 1 : Autour de Mme Swann
- Partie 2 : Noms de pays : le
pays
- Le Côté de Guermantes I et
II, NRF, 1921-1922
- Sodome et Gomorrhe I et II, NRF,
1922-1923
- La Prisonnière, NRF, 1923
- Albertine disparue (La Fugitive),
1925
- Le Temps retrouvé, NRF,
1927
-
- Bibliographie
-
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Hystérie-pithiatisme et troubles nerveux
d'ordre réflexe en neurologie de guerre.
Paris. Masson. 1917. 267 p.
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-
- © Extrait
de l'Album de l'internat de La
Salpêtrière conservé
à la Bibliothèque Charcot à
l'hôpital de la
Salpêtrière
- (Université
Pierre et Marie Curie,
Paris)
-
- Caricature de E.
Marin pour l'Album Le Rictus
1911
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