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Bâiller : l'étymologie
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Charcot mardi 23 oct 1888
Nouvelles conceptions
la contagion du bâillement
Phylogénèse
Neurophysiologie du bâillement
en anglais, yawning
schéma de la neurophysiologie
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Schémas anatomiques, embryologie
Sémiologie et examen clinique
Complications manoeuvre de Nélaton
L'excès de bâillements : des tics ?
Que sont les tics et les tocs?
Maladie de Gilles De La Tourette
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Du bâillement en littérature
Le bâillement vu par les peintres
 
Lire :
De Bourneville à la sclérose tubéreuse
Un homme une époque une maladie
J. Poirier
JL Signoret
Flammarion ed
 
 
Les internes de JM. Charcot
 
 Les biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier
 
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 mise à jour du
17 août 2011
Desiré Magloire Bourneville
21 octobre 1840 à Garancières - 29 mai 1909 à Paris
 
desire bourneville
 
 Les biographies de neurologues

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Désiré Bourneville est né le 21 Octobre 1840 à Garencières en Normandie. En 1859, il entreprend ses études de médecine sur les conseils de Louis-Jean-François Delasiauve (1804-1893), originaire d'un village voisin et ami de la famille, alors chef de service à l'hospice de Bicêtre. Il est nommé interne des hôpitaux en 1865. Bourneville est l'interne de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à La Salpêtrière pendant l'année 1868. Il soutient sa thèse en 1870, intitulée: "Etudes de thermométrie clinique dans l'hémorragie cérébrale et dans quelques autres maladies de l'encéphale", d'où les caricatures le montrant un thermomètre à la main (cf ci-dessous). Il vénérera particulièrement ces deux maîtres, morts la même année, Delasiauve et Charcot.
 
Lors de l'épidémie de choléra qui ravage Amiens en 1866, Bourneville se porte volontaire pour assister les nombreuses victimes. En gage de reconnaissance, Amiens le fait citoyen d'honneur de la ville et son dévouement est honoré d'une médaille. Pendant la guerre de 1870, Bourneville a le grade de chirurgien au 160° bataillon de la Garde Nationale. Durant les tragiques évènements de la Commune de Paris en 1871, son intervention personnelle sauve de l'éxécution plusieurs de ses patients et néanmoins ennemis politiques. Là encore, il oeuvre comme chirurgien, portant secours aux combattants des deux camps.
 
 
caricature charcot
Dessin anonyme la visite Salle St Reine. Charcot avec sa canne observe une malade présentée par Bourneville tenant son thermomètre; Raymond et Brissaud, Charles Féré et sa serviette
La surveillante est Mlle de Tirpenne avec ses papillottes
 
Orateur et tribun, Bourneville est un éditorialiste et éditeur infatigable toute sa vie. Il suffit de passer en revue toutes ses initiatives:
 
Dès 1870, il collabore au "Journal des maladies mentales" et à "La médecine contemporaine". En 1873, Bourneville reprend le journal "Le Mouvement Médical" (1865-1880; Asselin éditeur) et fonde le Progrès Médical" en 1873, lieu éditorial de nombreux livres médicaux comme de la plupart des thèses soutenues devant JM. Charcot (Paris : Aux bureaux du Progrès médical, Lecrosnier et Babé). Le Progrès Médical est le journal phare de la diffusion des travaux et des idées de Charcot et des élèves de "son école". C'est dans ce journal que Bourneville dénonce la traîtrise de Charles Bouchard (1837-1915) lors de l'agrégation de 1892 au cours de laquelle Georges Gilles de la Tourette (1857-1904) et Joseph Babinski (1857-1932), élèves particulièrement prisés de Charcot seront évincés au profit des élèves de Bouchard, dont l'histoire a oublié les noms ! Babinski ne sera jamais professeur.
 
"L'Iconographie photographique de la Salpêtrière, service du Pr Charcot" (en collaboration avec P. Regnard) parait en 3 volumes de 1877 à 1880. "La revue photographique des hôpitaux de Paris" existera de1869 à 1876. En 1880 naissent les "Archives de Neurologie" dont il sera rédacteur en chef de 1880 à 1909. (Voir fonds Charcot à la Jubilothèque)
 
Charcot considérait Bourneville comme son fils et les adversaires de ce dernier le surnommaient le «mamelouk» de Charcot. Pendant près de 10 ans, Bourneville est l'assistant non-officiel de Charcot à La Salpêtrière. Il joue un rôle majeur dans la description de l'hystéro-épilepsie (voir Paul Richer 1849-1933) et par la publication des leçons de Charcot qu'il recueillait. Bourneville invente et dirige une collection, la "Bibliothèque diabolique", constituée d'ouvrages sur les rapports entre la sorcellerie et l'hystérie, notamment sur "les possédés".
 
En 1879, Bourneville devient chef du service des aliénés de Bicêtre, prenant en charge les épileptiques et les enfants "idiots". C'est là qu'il identifie le retard psycho-moteur et du développement, secondaire à l'hypothyroïdie (cachexie pachydermique ou myxoedème), la maladie dont il forge le nom: "la sclérose tubéreuse" et individualise le tableau clinique du "mongolisme". Il eut pour disciple éclairé Paul Sollier et l'épouse de celui-ci Alice Sollier née Mathieu-Dubois (thèse devant Bourneville en 1887: "De l'état de la dentition chez les enfants idiots et arriérés"). En dix ans, son service devient un service modèle et la première structure médico-pédagogique comme il n'en avait jamais existé auparavant. De 1872-1908, tous ses propres travaux de recherche sont collationnés dans une publication annuelle: "Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie, l'hystérie et l'idiotie, Comptes rendus de Bicêtre", source encore actuelle de données historiques irremplaçables. Il perpétue la "Bibliothèque d'éducation spéciale, recueil d'observations sur l'idiotie" où l'on retrouve les travaux fondateurs de Delasiauve, de Jean-Gaspard Itard (1774-1838) ou d' Edouard Séguin (1812-1880).
 
cachexie_pachydermique
 
Bourneville partageait les idées progressistes de Louis Blanc (1811-1882), publiciste, historien et socialiste ayant joué un rôle important durant la révolution de1848. Bourneville est élu conseiller municipal de Paris 5è (membre de l'Alliance Républicaine) en 1876, puis député (1883-1889) de l'extrême gauche au siège de L. Blanc.
 
Bourneville est à l'origine de la création de la première école d'infirmières (1878), de la rénovation des services d'accouchements des hôpitaux, des services d'isolement des contagieux. Il est l'auteur d'un "Petit dictionnaire des infirmières" en 1878 et dirige la parution du "Manuel pratique de la garde-malade et de l'infirmière" en 5 volumes en 1888-1889.
 
Son engagement politique n'est pas étranger à son combat pour la laïcisation des services hospitaliers, la suppression des aumoniers et il milite sans repos en faveur l'éviction des congrégations hospitalières. (Voir la biographie de la surveillante de Charcot, Mlle Marguerite Bottard)
 
Libre-penseur, républicain, franc-maçon, démocrate anti-clérical et anti-colonialiste, toute l'activité de Bourneville est inspirée de convictions profondes et constamment défendues dans le temps. C'est ainsi qu'il est aussi rapporteur du budget de l' Assistance Publique et des Asiles d'aliénés. Il est à l'origine des premiers textes en faveur de la création de classes spéciales pour "enfants arriérés".
 
Bourneville meurt pauvre le 29 mai 1909. Il se déclarait partisan de la crémation. A l'issue d'obsèques civiles, ses cendres furent déposées au cimetière du Père-Lachaise où l'on peut lire sur une stèle "Bourneville président de la société d'incinération,1840-1909".
 
Pour Bourneville, être médecin et républicain, c'était servir le même idéal (Jacques Poirier).
 
Bibliographie
 
Leroux Hugon V, Poirier J, Ricou P. Les premières écoles d'infirmières à l'hôpital de La Salpêtrière à Paris. Hist Sci Med. 1997;31(2):189-99.
 
Paciaroni M, Cittadini E, Bogousslavsky J. Great careers: Cornil, Bouchard, Bourneville and Proust. Front Neurol Neurosci. 2011;29:61-70.
 
Poirier J, Chrétien F. Désiré Bourneville (1840-1909). J Neurol. 2000;247(6):481.
 
Poirier J, Signoret JL. De Bourneville à la sclérose tubéreuse: une époque, un homme, une maladie. Paris : Flammarion médecine-sciences, 1991. 206p.
 
Poirier J, Ricou P, Leroux-Hugon V. Birth and death of Charcot's scientific journals. Front Neurol Neurosci. 2011;29:187-201.
 
Walusinski O. Marguerite Bottard (1822&endash;1906), Nurse under Jean-Martin Charcot, Portrayed by G. Gilles de la Tourette. Eur Neuol. 2011;65(5):279-285. (en français)
 
bourneville en 1866
DM. Bourneville en 1866 (au centre main dans la veste)
Bouchard en bas à droite (collier barbe)
 © Extrait de l'Album de l'internat de La Salpêtrière conservé à la Bibliothèque Charcot à l'hôpital de la Salpêtrière
(Université Pierre et Marie Curie, Paris)  
 
bourneville en 1876
DM. Bourneville en 1876
 © Extrait de l'Album de l'internat de La Salpêtrière conservé à la Bibliothèque Charcot à l'hôpital de la Salpêtrière
(Université Pierre et Marie Curie, Paris)  
 
desire magloire bourneville
extrait de
Une leçon de Charcot à La Salpêtrière
tableau de André Brouillet 1887
 
bourneville
yawning.info
 
 archives neurologiques

Bourneville was the son of a small Normandy landowner in the little village of Garancières (Eure). He studied medicine in Paris. During a severe cholera epidemic in Amiens, in 1866, he volunteered his services and worked so tirelessly that at the end of the siege he was presented with a gold watch which bore an inscription expressing the city's gratitude. This was his first official recognition. During the franco-Prussian war he volonteered as surgeon in the 160th bataillon of the Garde nationale. Later he became assistant medical officer at the field hospital of the Jardin des Plantes and finally-even though he was a well-established physician-resumed his internship at the Pitié which then was covered by fire from German artillery. When Paris was under the Commune in 1871, the violent revolutionaries wanted to execute their wounded political enemies, but Bourneville, by virtue of his authority and with great courage effectively resisted their demands.
 
Bourneville's medical schooling and lines of thought were influenced by his close association with other leading physicians of his time, among them Noël Pascal, Claude Bernard, and the psychiatrist Delasiauve, who was his teacher. He began in 1872 the editing of Charcot's Leçons sur les maladies dit système nerveux faites à la Salpêtrière (Paris, Delahaye, 1872-73). He founded La progrès médical in 1873, and, under the patronage of Charcot, the Archives de neurologie in 1880. Most of Bourneville's papers were published in the Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie, l'hystérie et l'idiotie.
 
Bourneville's name is linked with our knowledge of tuberous sclerosis (Bourneville's disease), which he established as a morbid entity. Almost simultaneously the disorder was described by Hartdegen, who called it "glioma gangliocellulare cerebri congenitum." Bourneville also made a number of significant clinical contributions to the problems of myxedema and cretinism.Stimulated by English work on mongolism, Bourneville, at the turn of the century, contributed a series of articles on this subject. He was physician to the pediatric service of the Bicêtre from 1879 to 1905; after reaching the legal retirement age he remained in charge of the Foundation Vallée at the Bicêtre. He founded the first day school for special instruction of defective children in Paris, a movement which later took hold in many countries. On Saturdays he held open-house at the Bicêtre in which his charges performed exercises and dances to the accompaniment of a band composed of idiots, epileptics, and spastics; the trombonist had wooden legs.
 
No wonder that Bourneville was celebrated as the leading continental authority on all that concerned mentally abnormal children and was acknowledged as a great psychiatrist and scholar, whose modesty and brilliance commanded both love and respect.
 
Among French physicians Bourneville stands out as embodying fully the French ideal of un homme de pensées et d'actions. He combined the rare virtues of a thinker who adhered unswervingly to his convictions and a man who never hesitated to put his thoughts into action. He was councilman at Paris in 1876 and deputy in 1883. It is readily understandable that his reforming zeal involved him frequently in differences with his colleagues and exposed him to attacks by the clerical party. But when he died at the age of sixty-nine, his funeral was an occasion in which the profession, the Government and the people participated with equal mourning.
 
Clemens E. Benda Waverley, Massachusetts (Haymaker (W.) - The founders of neurology. 1970 p410)
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écrits d'après sa thèse de 1870
 
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