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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
14 novembre 2010
Germer Baillière Ed
Paris
1897
Genèse et nature de l'hystérie recherches cliniques et expérimentales de psycho-physiologie
Paul Sollier
1861-1933
 
1897
 
Biographie de Paul Sollier  
P. Sollier. Neurologie de guerre 1918
P. Sollier. La répression mentale 1930
P. Sollier. L'hystérie et son traitement 1901
P. Sollier. Genèse et nature de l'hystérie 1897
A la recherche du neuropsychiatre perdu : Paul Sollier
Marcel Proust and Paul Sollier: the involuntary memory connection

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paul sollier hystérie
Le compte-rendu par Ph Chaslin dans les Annales Médico Psychologiques de 1898
 
page 215 tome 1
 
Les bâillements sont ordinairement rattachés aux accidents respiratoires. J'obéis à la coutume en les plaçant ici. Mais en réalité ils connaissent deux causes principales, et peuvent provenir de l'appareil digestif comme de l'appareil respiratoire. Je dois même dire que je les ai plus constamment observés au cours du retour de la sensibilité de l'estomac que de celle des voies respiratoires.
 
En effet, c'est une des dernières réactions de la sensibilité gastrique. Quand le sujet est arrivé à la sensation de creux, il commence à bâiller de plus en plus jusqu'à ce que la faim apparaisse. N'est-ce pas d'ailleurs par des bâillements que se manifeste d'abord chez l'individu normal le besoin de manger?
 
Si on arrête la séance de sensibilisation au moment où ces bâillements se produisent, ils continuent à se montrer si la sensibilité de l'estomac ne se modifie pas. De même si on est arrivé à rendre la sensibilité de l'estomac normale et qu'elle diminue légèrement, les bâillements reparaissent accompagnés souvent d'une faible sensation de nausée.
 
Quand on provoque le réveil général, les bâillements se montrent également dans les dernières phases, au moment où va se produire le réveil définitif. Ils s'accompagnent d'étirements généraux, et offrent en somme la plus grande analogie avec ce qu'on observe chez un sujet normal qui se réveille du sommeil naturel. Ils correspondent à un état très déterminé de la sensibilité soit de l'estomac, soit des voies respiratoires. On les voit même se produire quand on fait recouvrer au sujet la sensibilité de la bouche et du pharynx. Suivant que ce degré spécial de la sensibilité est dû à un retour ou à une perte, c'est un sentiment de détente, de relâchement, de soulagement qui les accompagne, ou au contraire un sentiment d'effort pour lutter contre l'engourdissement envahissant. Mais que les impressions subjectives, que les idées qui leur sont liées soient telles ou telles, cela ne change rien ni à la cause de ces bâillements, ni au degré particulier de l'anesthésie auquel ils correspondent.  
 
paul sollier
Paul Sollier interne à l'hôpital de La Salpêtrière en 1886
 © Extrait de l'Album de l'internat de La Salpêtrière conservé à la Bibliothèque Charcot à l'hôpital de la Salpêtrière
(Université Pierre et Marie Curie, Paris)  
 
page 98-99 tome 1
 
Chez l'abbé D... (XX, 34), il se produit des réactions analogues. Je lui dis de sentir sa poitrine depuis la gorge, de se sentir respirer. Aussitôt il dilate la poitrine par petits coups et remue tout le tronc sans s'en rendre compte. Puis il est pris d'expirations saccadées, de toux sèche laryngée. Il a la sensation que ça chatouille dans la poitrine, et est pris de bâillements et d'expirations saccadées. Puis la toux laryngée devient plus fréquente, spasmodique ; la respiration s'accélère et il a des secousses plus violentes de la poitrine, puis des tiraillements dans la région sternale; il se met à tousser avec sensation de picotements dans la gorge, puis dans toute la poitrine. A ce moment, le cou et la poitrine n'ont pas encore recouvré toute leur sensibilité; il sent la piqûre comme un simple contact, et intérieurement il a le sentiment de quelque chose qui le gêne au cou; puis c'est une sensation de fraîcheur et de bien-être, et il a dès lors la notion du contact et de la piqûre. La poitrine lui semble encore toute petite. Il tousse fort et a des soubresauts de la poitrine qui se dilate avec effort et de plus en plus C'est comme quand on a couru et qu'on est essoufflé, dit-il. La respiration est en effet très précipitée, mais le pouls est normal. Je m'aperçois qu'il ne sent pas encore le dos et lui dis de le sentir. La poitrine lui paraît alors gonflée, puis il est essoufflé; sa poitrine est alors plus petite, la respiration est encore un peu précipitée et superficielle. Il a des picotements dans la gorge et toussaille encore. Arrivé à ce point une autre fois, il ressent des brûlures, puis du tremblement dans la poitrine ; sa respiration s'accélère de nouveau, il pousse des hem! hem! comme si quelque chose le gênait dans la gorge; puis tout se calme, il a un sentiment de détente et de bien-être.
 
paul sollier