- Le
compte-rendu par Ph Chaslin dans les Annales
Médico Psychologiques de
1898
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- page 215 tome 1
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- Les bâillements sont
ordinairement rattachés aux accidents
respiratoires. J'obéis à la
coutume en les plaçant ici. Mais en
réalité ils connaissent deux
causes principales, et peuvent provenir de
l'appareil digestif comme de l'appareil
respiratoire. Je dois même dire que je les
ai plus constamment observés au cours du
retour de la sensibilité de l'estomac que
de celle des voies respiratoires.
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- En effet, c'est une des dernières
réactions de la sensibilité
gastrique. Quand le sujet est arrivé
à la sensation de creux, il commence
à bâiller de plus en plus
jusqu'à ce que la faim apparaisse.
N'est-ce pas d'ailleurs par des
bâillements que se manifeste
d'abord chez l'individu normal le besoin de
manger?
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- Si on arrête la séance de
sensibilisation au moment où ces
bâillements se produisent, ils
continuent à se montrer si la
sensibilité de l'estomac ne se modifie
pas. De même si on est arrivé
à rendre la sensibilité de
l'estomac normale et qu'elle diminue
légèrement, les
bâillements reparaissent
accompagnés souvent d'une faible
sensation de nausée.
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- Quand on provoque le réveil
général, les
bâillements se montrent
également dans les dernières
phases, au moment où va se produire le
réveil définitif. Ils
s'accompagnent d'étirements
généraux, et offrent en somme la
plus grande analogie avec ce qu'on observe chez
un sujet normal qui se réveille du
sommeil naturel. Ils correspondent à un
état très déterminé
de la sensibilité soit de l'estomac, soit
des voies respiratoires. On les voit même
se produire quand on fait recouvrer au sujet la
sensibilité de la bouche et du pharynx.
Suivant que ce degré spécial de la
sensibilité est dû à un
retour ou à une perte, c'est un sentiment
de détente, de relâchement, de
soulagement qui les accompagne, ou au contraire
un sentiment d'effort pour lutter contre
l'engourdissement envahissant. Mais que les
impressions subjectives, que les idées
qui leur sont liées soient telles ou
telles, cela ne change rien ni à la cause
de ces bâillements, ni au
degré particulier de l'anesthésie
auquel ils correspondent.
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- Paul Sollier interne à
l'hôpital de La Salpêtrière
en 1886
- © Extrait
de l'Album de l'internat de La
Salpêtrière conservé
à la Bibliothèque Charcot à
l'hôpital de la
Salpêtrière
- (Université
Pierre et Marie Curie, Paris)
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- page 98-99 tome 1
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- Chez l'abbé D... (XX, 34), il se
produit des réactions analogues. Je lui
dis de sentir sa poitrine depuis la gorge, de se
sentir respirer. Aussitôt il dilate la
poitrine par petits coups et remue tout le tronc
sans s'en rendre compte. Puis il est pris
d'expirations saccadées, de toux
sèche laryngée. Il a la sensation
que ça chatouille dans la poitrine, et
est pris de bâillements et
d'expirations saccadées. Puis la toux
laryngée devient plus fréquente,
spasmodique ; la respiration
s'accélère et il a des secousses
plus violentes de la poitrine, puis des
tiraillements dans la région sternale; il
se met à tousser avec sensation de
picotements dans la gorge, puis dans toute la
poitrine. A ce moment, le cou et la poitrine
n'ont pas encore recouvré toute leur
sensibilité; il sent la piqûre
comme un simple contact, et
intérieurement il a le sentiment de
quelque chose qui le gêne au cou; puis
c'est une sensation de fraîcheur et de
bien-être, et il a dès lors la
notion du contact et de la piqûre. La
poitrine lui semble encore toute petite. Il
tousse fort et a des soubresauts de la poitrine
qui se dilate avec effort et de plus en plus
C'est comme quand on a couru et qu'on est
essoufflé, dit-il. La respiration est en
effet très précipitée, mais
le pouls est normal. Je m'aperçois qu'il
ne sent pas encore le dos et lui dis de le
sentir. La poitrine lui paraît alors
gonflée, puis il est essoufflé; sa
poitrine est alors plus petite, la respiration
est encore un peu précipitée et
superficielle. Il a des picotements dans la
gorge et toussaille encore. Arrivé
à ce point une autre fois, il ressent des
brûlures, puis du tremblement dans la
poitrine ; sa respiration
s'accélère de nouveau, il pousse
des hem! hem! comme si quelque chose le
gênait dans la gorge; puis tout se calme,
il a un sentiment de détente et de
bien-être.
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