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- Je ne parle pas des tics douloureux, de la
chorea nevralgica, de la névralgie
épileptiforme dont je vous ai assez
longuement entretenus dans une de nos
précédentes conférences, je
parle du tic non douloureux qui consiste en des
contractions instantanées, rapides,
involontaires, généralement
limitées à un petit nombre de
muscles, habituellement aux muscles de la face,
mais pouvant aussi en affecter d'autres, ceux du
cou, du tronc ou des membres. Il n'est personne
qui n'ait eu occasion de rencontrer des
individus qui en sont affectés. Chez
l'un, c'est un clignotement des
paupières, un tiraillement convulsif de
la joue, de l'aile du nez, de la commissure des
lèvres, qui donne au visage un air
grimaçant ; chez un autre, c'est un
hochement de tete, une contorsion brusque et
passagère du cou se
répétant à chaque instant;
chez un troisième, c'est un
soulèvement d'épaule, une
agitation convulsive des muscles abdominaux ou
du diaphragme; c'est en un mot, une
variété infinie de mouvements
bizarres qui échappent à toute
description.
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- Affection chronique par excellence, faisant
pour ainsi dire partie de la constitution de
celui qui en est atteint et qui souvent est le
seul à ne pas s'en apercevoir, elle
guérit difficilement; mais, chose
singulière, elle est susceptible de
changer de place. Lorsque, par un traitement et
par une sorte de gymnastique appliquée
aux muscles qui en sont le siège, on est
parvenu à faire cesser un tic, c'est pour
le voir reparaître bientôt ailleurs;
celui qui l'avait à la face, par exemple,
s'en débarrassant, mais en le prenant
dans le bras, dans la jambe. J'étais
consulté dernièrement par un jeune
Anglais qui m'était adressé de
Dieppe et dont le tic consistait dans des
mouvements convulsifs et violents de la
tête et de l'épaule droite.
Après s'être soumis pendant un
certain temps à la gymnastique
ordonnée que je lui conseillai de faire,
son tic cessa du côté qu'il
occupait depuis si longtemps, mais il ne tarda
pas à reparaître dans
l'épaule gauche. Vous vous rappelez ce
que j'entends par gymnastique ordonnée;
elle consiste à exécuter avec les
muscles affectés de la convulsion des
mouvements commandés, et à les
exécuter d'une façon
régulière, en suivant une mesure
que donne, par exemple, le mouvement d'un
métronome ou d'un balancier
d'horloge.
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- Ces tics sont en quelques cas
accompagnés d'un cri, d'un éclat
de voix plus ou moins bruyant,
très-caractéristique. Et à
ce propos, je rappellerai le fait que j'ai bien
des fois raconté d'un de mes anciens
camarades de lycée, que j'avais reconnu,
à vingt ans d'intervalle, pendant qu'il
marchait derrière moi, à
l'espèce d'aboiement que je lui avais
entendu pousser autrefois, alors que nous
faisions ensemble nos études. Ce cri, ce
jappement, cet éclat de voix,
véritables chorées
laryngées ou diaphragmatiques, peuvent
constituer tout le tic. Ce sont non-seulement un
éclat de voix, un cri étrange,
c'est encore une tendance singulière
à répéter toujours le
même mot la même exclamation; et
même l'individu profère à
haute voix des mots qu'il voudrait bien
retenir.
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- Ces tics sont bien souvent
héréditaires. J'ai vu, chez moi,
en consultation, une dame de la Bourgogne
atteinte de tic de la face, ses trois filles
avaient, comme elle, des tics musculaires de
diverses parties du corps et la pauvre
mère, vivement affligée de
l'infirmité de ses trois filles, ne
s'apercevant pas qu'elle en fût atteinte
elle-même, leur reprochait leurs
mouvements nerveux avec une amertume qui me
paraissait au moins étrange. Cette
hérédité se traduit d'une
autre façon. En interrogeant avec soin
les individus affectés de tics, on trouve
quelquefois dans les ascendants ou dans les
collatéraux des névroses bien
différentes. Tout récemment je
voyais un enfant de quatorze ans; atteint de
tics extrêmement violents; il jetait sa
tête de côté par un mouvement
giratoire des plus brusques, en poussant un
petit cri aigu; je l'avais vu pendant
l'été de 1860, poussant des cris
féroces d'instants en instants, sans que
son intelligence semblât le moins du monde
troublée. Ce triste état qui avait
duré plusieurs mois, n'avait paru
s'amender que sous l'influence de l'atropine.
Son frère aîné, pendant
plusieurs années avait eu un tic du
visage caractérisé par des
grimaces pendant lesquelles tous les muscles de
la face étaient violemment
convulsés. Le père de ces deux
jeunes gens a, depuis vingt ans, une ataxie
locomotrice; leur grand-père paternel
s'est suicidé à la suite d'un
accès de monomanie, et il y a eu
plusieurs aliénés dans la ligne
maternelle.
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- A
functional neuroanatomy of tics in Tourette
syndrome
- E Stern, D Silbersweig
- Arch
Gene Psychiatry
2000;57:741-748
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- Les
biographies de
neurologues
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