- Depuis l'antiquité, Le
bâillement a toujours reçu des
explications qui reflètent bien plus
l'imagination humaine que la rigueur
scientifique. Les comportements ne laissent,
hélas, pas de fossiles. Néanmoins,
l'universalité du bâillement chez
les vertébrés, des reptiles, aux
poissons, aux oiseaux et aux mammifères
suggère son apparition très
ancienne au cours de l'Evolution. Il est
dès lors licite de penser que le
bâillement remplit une fonction,
essentielle et constamment maintenue, chez
presque tous les vertébrés.
-
- Qu'est-ce qu'un bâillement ?
-
- Le bâillement est très
stéréotypé : ample
inspiration, brève apnée à
l'acmé, thorax plein, se terminant par
une expiration passive bruyante. Une
pandiculation est un bâillement se
déroulant simultanément à
une contraction massive des muscles
antigravifiques, c'est à dire une
extension maximum des quatre membres et du
rachis, portant en arrière la tête.
Pendant le bâillement, le plus grand
muscle de l'organisme, le diaphragme, se
contracte massivement provoquant l'inspiration
par des voies aériennes
supérieures ouvertes à
l'extrême ainsi que la bouche. J. Barbizet
a montré que le diamètre du
pharyngo-larynx est multiplié par quatre
par rapport à la position de repos. La
contraction simultanée des muscles
ouvrant la bouche (mylo-hyoïdiens et
digastriques) et de ceux assurant sa fermeture
(ptérygoïdiens, masséters,
temporaux), explique les contraintes importantes
subies alors par les articulations
temporo-mandibulaires. Les mouvements de la
tête font partie intégrante du
cycle ouverture/fermeture de la bouche
nécessaire à la mastication,
à l'élocution, au chant, mais
aussi au bâillement. D'un point de vue
phylogénique, chez toutes les
espèces, ce couplage fonctionnel a une
valeur adaptative, sélectionnée,
car elle assure une meilleure capacité
à saisir des proies mais aussi à
se défendre et à combattre. Les
afférences sensori-motrices oro-faciales
(trijumeau) sont nécessaires au
contrôle de la motricité
cervico-céphalique, c'est à dire
que l'activité fonctionnelle mandibulaire
est une association de mouvements
synchronisés de la nuque et de la
mâchoire dans lesquels interviennent les
articulations temporo-maxillaires, le rachis
cervical et sa musculature. L'action des muscles
masséters et cervicaux est
synchronisée par une commande motrice
commune automatique générée
par le tronc cérébral, "Central
pattern generating circuits" où
siègent les noyaux moteurs des paires
crâniennes V, VII, IX, X, XI, XII, formant
ainsi une véritable réflexe
trijémino-nuqual. Aucun facteur
environnemental (air, terre, eau) n'en modifie
le déroulement, chez les
poïkilothermes et les
homéothermes.
-
- Comme le prédit les lois de Von Baer
et Haeckel, « l'ontogénèse
est une brève et rapide
récapitulation de la phylogenèse
», le bâillement est décelable
par échographie dès la
douzième semaine de grossesse chez
l'Homme. Il reflète la maturation
fonctionnelle et la myélinisation du
tronc cérébral comme en
témoigne aussi la déglutition,
d'apparition simultanée, alors que
l'activité corticale ne débutera
que vers 23 semaines. Les mouvements du foetus
sont nécessaires à la maturation
neuro-fonctionnelle de la motricité et
participent au développement d'autres
organes comme les poumons. Cette activité
motrice foetale indique également
l'installation d'une organisation fonctionnelle
harmonieuse tant du système nerveux
central que de la fonction neuro-musculaire
périphérique. On peut donc
prédire que le bâillement participe
à la neurogénèse
anatomo-fonctionnelle. C'est au cours de la vie
foetale que le nombre de bâillements est
le plus important, culminant vers 23 semaines de
grossesse à une fréquence de 45
à 60 par 24 heures, puis diminuant peu
à peu. Un adulte bâille 5 à
10 fois par jour. Comme il existe des grands et
des petits bâilleurs, on recense des
grands et des petits bâilleurs. Les
chronotypes du soir bâillent davantage que
ceux du matin et essentiellement après le
lever.
-
- Le neurologue américain Paul D.
MacLean (1913-2007) a proposé que notre
crâne renfermait non pas un cerveau mais
trois cerveaux, comme empilés au cours de
l'Evolution, à l'image des
sédiments, chacun représentant un
stade évolutif. C'est cette
théorie des trois cerveaux que le
bâillement semble parfaitement
illustré.
-
- Le cerveau primitif, dit reptilien, comprend
le tronc cérébral, le cervelet et
une part du diencéphale. Ces structures
contrôlent l'activité motrice,
l'équilibre, et les fonctions
végétatives autonomes, c'est
à dire les programmes comportementaux les
plus « robustes ». Ce cerveau
reptilien est à l'origine des
bâillements communs à tous les
vertébrés : ceux associés
au rythme veille/sommeil, ceux associés
à la faim/satiété, ceux
associés à la sexualité.
Ceci implique une base fonctionnelle commune,
neuro-physiologique et endocrinienne, à
ces comportements essentiels à la survie
des individus et à l'espèce. Les
transitions comportementales des animaux ne
résultent pas d'une adaptation passive
aux conditions d'environnement mais
obéissent à des stimuli internes
caractérisant les adaptations
homéostasiques
générées, en particulier,
par l'hypothalamus (noyaux suprachiasmatiques,
noyaux paraventriculaires). Ces horloges
biologiques internes autorisent une
adéquation précise entre besoins
métaboliques (satiété),
survie de l'espèce (accouplement) et
conditions d'environnement (adaptation tonique
à la pesanteur et motricité). Les
études tant chez l'Homme que les animaux
ont montré des rythmes circadiens aux
bâillements (lors de l'éveil et
à l'approche de l'endormissement). Toutes
périodes d'activité monotone, ou
de fatigue, de manque de sommeil favorisent
l'apparition de bâillements. Chez des
animaux en captivité et alimentés
à heures fixes, les bâillements les
plus nombreux ont été
trouvés dans l'heure
précédant la distribution de la
pitance. Le jeûne et l'hypoglycémie
s'accompagnent de nombreux bâillements
comme les excès de table trop
arrosés. Alors que les bâillements
ont aussi fréquents chez l'homme que chez
la femme, l'étude de certaines
espèces comme les singes macaques ou les
rats Sprague-Dawley, a précisé une
fréquence nettement accrue chez le
mâle dominant qui bâille avant et
après l'accouplement, un peu comme pour
afficher son statut de dominant. Sa castration
lui fait perdre son statut et ses
fréquents bâillements. A l'inverse
l'injection de testostérone à une
juvénile peut multiplier par 20 la
fréquence de ses bâillements.
Wolter Seuntjens, un psychologue
néerlandais, a soutenue sa thèse,
en 2004, en montrant la valeur érotique
du bâillement féminin dans
l'espèce humaine. La neuropharmacologie a
bien montré qu'oestrogènes et
progestérone modulent le nombre de
bâillements. Toutes les jeunes femmes ont
remarqué la somnolence et l'excès
de bâillements survenant au cours du
premier trimestre de leur maternité.
-
- C'est P. McLean qui proposa le terme de
système limbique pour le cerveau «
moyen », paléomammalien,
siège de la gestion des émotions,
des charges affectives et des mémoires
associées. Retrouvés seulement
chez certaines espèces de
vertébrés, les bâillements
liés aux émotions y ont leurs
origines. Ainsi chez le chien, des
bâillements apparaissent en anticipation
d'une activité agréable (sorties
avec le maître) ou lors de situations
où il doit décider entre plusieurs
choix d'actions, ou lors de stress, comme dans
la salle d'attente du vétérinaire.
Dans toutes ces circonstances, le
bâillement semble jouer un rôle
apaisant, réduisant la tension psychique.
Les éthologues ont
développé le concept de «
displacement activities » pour
décrire des comportements apparemment
irrationnels et inadaptés au moment
où ils surviennent. Ces activités
« de décharge », comprennent
des épouillages, des grattages, des
balancements monotones ou des bâillements
répétés. Par exemple, des
chimpanzés en cage, se mettent à
bâiller sans cesse, comme si cela
était une méthode de
contrôle du stress, de
l'agressivité, une communication non
verbale, une forme innée de relaxation.
Chez l'Homme, on note ce type de
bâillements, sans somnolence
associée, chez les sportifs avant une
compétition (sprinteurs avant
l'entrée dans les starting-blocks,
parachutistes avant le saut), chez les acteurs
avant l'entrée en scène. Les
praticiens de la relaxation connaissent bien les
techniques permettant l'induction de
bâillements afin de permettre d'apaiser
les états d'anxiété.
-
- Le cortex, le cerveau néomamalien,
est le cerveau de la cognition,
particulièrement développé
chez les grands primates. Mc Lean disait qu'il
était la mère de l'invention et le
père de l'abstraction. Il est bien connu
que le bâillement est contagieux. En
l'absence de transmission réelle de
particule infectante, il faudrait mieux dire
réplication du bâillement ou
échokinésie comme l'avait
proposé JM. Charcot. Des études
comparatives n'ont, jusqu'à
présent, permis de noter cette
faculté que chez l'Homme et les
chimpanzés ce qui suggère que le
cortex évolué est
nécessaire à sa manifestation. Des
auteurs anglais ont récemment
montré que certains chiens bien
dressés, ayant une vie prolongée
et intime avec leur maître sont capables
de comprendre la signification du pointage
digital et, dans ce cas, semblent sensibles aux
bâillements de leur maître.
-
- Une étude a montré que seuls
des enfants entre 4 et 6 ans étaient
sensibles au phénomène qui demande
donc une maturation fonctionnelle pour
apparaître. De même, alors que les
personnes atteintes d'autisme bâillent de
façon physiologique, elles ne sont pas
sensibles aux bâillements des autres. Dans
la population générale, 70
à 75% des personnes sont sensibles
à la réplication du
bâillement. Il y a plus de trente ans, les
publicitaires avaient remarqué que les
personnes faciles à convaincre
étaient les plus sensibles à la
réplication du bâillement ! Autre
donnée curieuse, démontée
scientifiquement, plus une personne se
reconnaît rapidement en se voyant dans un
miroir, plus elle est sensible à la
réplication.
-
- Toutes ces données concordent avec la
conception qu'il est nécessaire de
posséder « une théorie de
l'esprit » pour exprimer cette
capacité, c'est à dire
d'être non seulement capable de
décoder des expressions faciales non
verbales, les désirs, les croyances et
les intentions d'autrui mais aussi d'en partager
les émotions, c'est à dire
être doué d'empathie. Comme les
autistes, 20 à 25% de la population
serait donc alexythymique sans le savoir ! Les
structures cérébrales
impliquées dans la réplication du
bâillement sont encore imparfaitement
identifiées. Mais les techniques
d'imagerie fonctionnelle cérébrale
indiquent clairement l'activation des cortex
medio-frontal, temporal, cingulaire
postérieur et du précuneus. Ces
régions sont celles activées lors
du décodage empathique des
émotions, elles aussi contagieuses. Les
neurones miroirs découverts dans les
régions de la motricité ne sont
pas activées mais ceux
pariéto-frontaux, associés au
décodage des émotions, le
seraient.
- Ainsi, la réplication du
bâillement serait une fonction apparue
très tardivement au cours de l'Evolution
et appartiendrait aux fondements des
capacités à une vie sociale.
-
- Le bâillement illustre, ainsi, combien
l'Evolution reste un bricolage du hasard avec un
véritable recyclage d'une fonction pour
d'autres finalités à mesure de la
complexification des structures
neuro-anatomiques et neuro-fonctionnelles.
-
- Depuis le XVIII° siècle, il est
couramment répété que le
bâillement oxygénerait le cerveau.
L'existence de bâillements chez le foetus
et les poissons suffirait presque à
infirmer cette croyance populaire. Mais des
études scientifiques rigoureuses ont
montré l'absence de toute modification
des gaz du sang comme des gaz inhalés et
expirés avant et après le
bâillement. Un atmosphère enrichi
en CO2 n'augmente pas non plus le nombre de
bâillements. Quelle est donc la fonction
du bâillement ? Les neurosciences modernes
sont encore en attente d'une proposition
démontrée.
-
- Nous avons vu que bâillements et
pandiculations extériorisent
l'activité des centres moteurs du tronc
cérébral (V, VII, IX, X, XI,
XII.), de la moelle cervicale C1-C4, et ceci,
sous la commande du noyau paraventriculaire de
l'hypothalamus (PVN). Le PVN est un centre
d'intégration entre les systèmes
autonomes central et périphérique.
Il intervient, notamment, dans la balance
métabolique (osmolarité,
énergie), la pression artérielle
et la fréquence cardiaque, la
sexualité. Bâillements et
pandiculations peuvent être
déclenchés par des injections
(apomorphine, hypocrétines, etc) ou
disparaître après
électrolésion dans la zone
parvo-cellulaire du PVN. Un groupe de neurones
ocytocinergiques, situés dans cette zone
du PVN, projetant vers l'hippocampe, le tronc
cérébral (locus coeruleus) et la
moelle, contrôlent les bâillements
et l'érection. La stimulation de ces
neurones par la dopamine ou ses agonistes, des
acides aminés excitateurs (NMDA),
l'ocytocine elle-même, déclenche
des bâillements alors que le GABA ou les
opioïdes inhibent bâillements et
érections. L'activité de ces
neurones dépend d'une enzyme la "nitric
oxyde synthetase" qui fabrique l'oxyde nitrique
à l'origine de la libération de
l'ocytocine par un mécanisme actuellement
non élucidé.
-
- La puissante contraction musculaire du
bâillement et de la pandiculation
génère une information sensorielle
en retour, par les voies de la
sensibilité profonde, projetant sur le
locus coeruleus (boucles sensori-motrices
trijémino-cervico-spinales), la
réticulée ascendante du tronc
cérébral et l'hypothalamus
latéral. Il est proposé
d'expliquer la finalité de ces
comportements comme une stimulation des
systèmes de vigilance (système
noradrénergique et dopaminergique
projettant vers le cortex) et de renforcement du
tonus musculaire (système hypothalamique
hypocrétinergique), engendrée par
ce rétro-contrôle.
-
- Les états d'éveil et de
sommeil correspondent à des
activités de circuits neuronaux
spécifiques. Bâillements et
pandiculations peuvent être
interprétés comme un
mécanisme adaptatif déconnectant
un type de circuit neuronal et favorisant la
mise en fonction d'un autre réseau
("reset" ou reconfiguration), optimisant le
changement comportemental. Les travaux de
neurophysiologie pouvant expliquer les liens
entre satiété et bâillements
sont encore rares et limités. Il n'existe
aucune donnée concernant la leptine,
peptide anorexigène
sécrété par les adipocytes.
La ghréline, les hypocrétines (ou
orexines) et le neuropeptide Y (NPY) forment un
circuit hypothalamique de régulation de
la satiété. L'injection de
ghréline ou d'hypocrétine dans les
ventricules cérébraux ou dans le
PVN stimule l'éveil, la recherche de
nourriture et déclenche des
bâillements sans que leur finalité
en soit expliquée. Les
stéroïdes sexuels modulent
l'activité de l'ocytocine et de la
dopamine au niveau du PVN. Les
oestrogènes inhibent les
bâillements induits par l'apomorphine
alors que la progestérone favorise
d'abord des bâillements puis le sommeil.
On peut ainsi envisager que toutes les
occurences de bâillements liés
à la sexualité résultent de
l'interaction des stéroïdes sexuels
au niveau du PVN sans que leur finalité
en soit, là non plus,
expliquée.
-
- Domenico Cotugno est le premier, en 1764, a
évoqué la circulation du liquide
céphalorachidien (LCR). Les battements
cardiaques et les mouvements respiratoires
transmettent des variations de pressions dans
les ventricules cérébraux. Chaque
inspiration profonde est suivie d'une
augmentation du débit du LCR au niveau du
IV° ventricule. L'étude de la
cinématique mandibulaire montre que
celle-ci s'associe à l'inspiration pour
modifier la circulation intra-crânienne.
Lepp décrit « les mouvements
mandibulaires qui ont le rôle de mettre en
action selon les besoins la pompe
musculo-veineuse ptérygoïdienne qui
fonctionne en haut de l'espace parapharyngien
antérieur ou préstylien. De cette
manière, la pompe paratubaire peut
s'intercaler dans le mécanisme
d'écoulement du sang veineux hors de
l'endocrâne et principalement via le sinus
canalis ovalis. Ainsi, la citerne
ptérygoïdienne, correspondant
à la pars caverna du plexus
ptérygoïdien et elle-même
prolongement extra-crânien et
transovalaire du sinus caverneux, joue un
rôle important comme station
intermédaire d'accélération
pour l'écoulement en retour du sang
cérébral (...). On pourrait avec
raison considérer la cinématique
mandibulaire conjointement avec le muscle
ptérygoïdien latéral comme un
veino-moteur, d'autant plus que les deux
ensembles représentent en fait le
démarreur proprement dit pour la mise en
marche de l'action de pompage musculo-veineux
alterné de la pars cavernosa du plexus
ptérygoïdien. Elle est
évidemment particulièrement
efficace lors de l'acte de bâillement
isolé ou proprement dit,
c'est-à-dire surtout lorsque la bouche
atteint son ouverture maxima. Cependantle
bâillement lui-même n'est souvent
que l'initiation d'une réaction motrice
musculo-veineuse en chaîne, étendue
aux membres et à toute la musculature
squelettique sous forme d'ondes toniques
propagées en direction rostro-caudale
jusqu'au bout des doigts et des orteils. »
Il apparaît ainsi que l'ample inspiration
et l'ouverture de bouche maximale
accélère la circulation du LCR.
Déjà en 1912, Legendre et
Piéron ont mis en évidence la
présence d'un facteur hypnogène
dans le LCR et s'y accumulant pendant la veille.
Cette recherche de facteurs, humoraux et non
neuronaux, inducteurs du sommeil, vieille de
près de 100 ans, a fait passer en revue
plus de 50 molécules. Actuellement, une
prostaglandine PGD2 agit comme une hormone
d'activité locale, produite par les
méninges. Sa fixation sur un
récepteur spécifique est suivie
d'une transduction depuis la leptoméninge
vers la parenchyme cérébral en
activant la fabrication d'adénosine,
celle-ci ayant un effet inducteur du sommeil au
niveau du noyau VLPO de l'hypothalamus
antérieur. Bâillements et
pandiculations pourraient induire une
accélération de la clairance de
PGD2 et réduire la propension à
l'endormissement. Cette hypothèse n'a
jusqu'à présent été
l'objet d'aucune recherche ni preuve.
-
- A. Gallup de New York tente de montrer que
le bâillement servirait à refroidir
le cortex cérébral. Ses
démonstrations empiriques ne sont pas,
actuellement, acceptables sachant que le cerveau
a une température constante quelque soit
sont niveau d'activité. Seuls des
mécanismes existent pour le
préserver lors de la fièvre.
-
- Comme tout comportement physiologique, le
bâillement a sa pathologie. Les
excès de bâillements, plusieurs
centaines par jour, représentent un
handicap social. A notre époque, les
causes les plus fréquentes sont d'origine
iatrogène (antidépresseurs
sérotoninergiquees), ou
révèlent une syndrome
d'apnées du sommeil. De façon plus
rare, ils peuvent révéler une
pathologie tumorale hypothalamo-hypophysaire,
accompagnés les accidents vasculaires
cérébraux. Les bâillements
signent les malaises vagaux comme le fait la
pâleur et les sueurs, témoignant
bien de l'activité cholinergique. Ils
s'ajoutent à la liste des prodromes et
postdromes de la migraine.
-
- Tout en étant physiologiques, les
bâillements peuvent guérir des
pathologies comme les surdités par
dysfonction tubo-tympanique barométrique
ou parfois déclencher des pathologies.
Ils sont la cause la plus fréquente de la
luxation de la mandibule, déclenchent des
accès dystoniques, ou des
névralgies glosso-pharyngiennes.
-
- En résumé, nous
pourrions proposer de voir le bâillement
comme une stéréotypie
comportementale transitionnelle (et non un
réflexe), extériorisant
l'activité des processus
homéostasiques, d'origine
diencéphalique, nécessaires
à la stimulation de la vigilance (plus
que de l'éveil).
-
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