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Au plein centre du cerveau, thalamus
est le nom latin actuel des couches optiques qui
« sont deux noyaux volumineux de substance
grise, situés de chaque côté
du ventricule moyen [ ... ]. Elles sont
d'une coloration blanc grisâtre, rappelant
assez bien la teinte café au lait. Leur
longueur mesure de 35 à 40
millimètres; leur largeur, de 18 à
22 millimètres; leur hauteur, de 20
à 25 millimètres. [...
Elles] revêtent l'aspect d'un
ovoïde dont la grosse
extrémité regarderait en
arrière et dont le grand axe serait
obliquement dirigé d'arrière en
avant et de dehors en dedans »(Testut,
1905).(2) Nous devons à l'anglais la domination
présente du vocable thalamus (3) :
pour l'Oxford, c'est originellement « une
partie du cerveau d'où un nerf prend ou
semble prendre son origine » ; pour Harris
(1704) les thalami nervarum opticorum (thalamus
des nerfs optiques) étaient donc «
deux proéminences des ventricules
latéraux du cerveau; ainsi nommées
parce que les nerfs optiques en sont issus
». Bien d'autres voies nerveuses que celles
de la vue (auditives, sensitives, etc.) font
relais dans les couches optiques, ce qui
explique leur dénomination moderne, moins
allusive, de thalamus. Assez logiquement, la
partie postérieure renflée de
chaque thalamus, s'appelle le pulvinar, oreiller
en latin (4). Sous les thalamus, à la
base du cerveau, ça n'est ni un sommier
ni un matelas (culcita) qu'on trouve, mais
l'hypothalamus, poste de commandement endocrine
qui distille ses ordres à l'hypophyse
(5). (1)
« C'est ainsi qu'on appelloit à
Memphis, selon Pline, les deux temples qu'avait
le boeuf Apis, où le peuple l'allait
voir, "&" d'où il tirait des
présages "&" des augures»
(Diderot "&" d'Alembert). En Grèce,
Thalame était une ville du
Péloponèse : « il y avait
à Thalame de Laconie, un temple "&"
un oracle de Pasiphaë. On allait coucher
dans ce temple, "&" la nuit la déesse
faisait voir en songe tout ce qu'on voulait
savoir. Les uns prennent Pasiphaë pour la
fille d'Atlas ; "&" d'autres pour Cassandre
fille de Priam, qui se retira à Thalame
après la prise de Troie, "&" y porta
le nom de Pasiphaë, parce qu'elle faisait
des prédictions à tous ceux qui se
présentaient ; car c'est ce que signifie
son nom. On pourroit encore dire avec plusieurs,
que cette Pasiphaë est la même que
Daphné, qui ayant pris la fuite pour
éviter les poursuites d'Apollon, fut
changée en laurier, "&" reçut
de ce dieu le pouvoir de prédire
l'avenir. Quelle que soit celle qui rendait
l'oracle, il est certain qu'elle fut d'un grand
secours au roi Agis, quand il essaya de remettre
le peuple sur le pié où il avait
été, lorsque les loix de Lycurgue,
abolies de son tems, étoient en vigueur
». (2) Testut donnait aux
couches optiques les traductions de
Sehhügel en allemand (de sehen, voir, et
Hügel, monticule), et optic thalamus en
anglais. (3)En 1886, Robin attribuait
à thalamus le sens botanique premier de
« réceptacle de la fleur », et
renvoyait encore à « couches
optiques » pour le sens anatomique.
Littré donnait l'adjectif thalamiflore
pour les « familles de plantes
dicotylédones qui se caractérisent
par une double enveloppe florale à
pétales distincts insérés
sur le réceptacle ». En
ophtalmologie, l'athalamie est « la
disparition de la chambre antérieure de
l'il, à la suite d'un acte
chirurgical, d'un traumatisme ou d'une
inflammation » (Larousse). (4) Génitif,
puivincris: coussin de lit sur lequel on
plaçait les statues des dieux pour un
festin; lit des déesses, des
impératrices; loge impériale au
cirque (Gaffiot). (5) V Pituite, Rev
Prot 1995; 45: 10. Nous devons, selon l'Oxford,
la dénomination de l'hypothalamus
à l'anatomiste suisse Wilhelm His, qui le
créa en 1893 sur une suggestion de
l'Allemand Heinrich Waldeyer. The Role of the
Thalamus in the Persistent Vegetative State
Kinney, Korein Voir l'illustration : Schematic
model of neurotransmitter circuits that are
involved in the three states of
vigilance |