Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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resolution

 

mise à jour du
23 décembre 2007
Gazette des hôpitaux civils et militaires
10/10/1846
fascicule 119, p475
Bâillements continuels
Courserant : avis demandé à la société médicale d'émulation
séance du 3 septembre 1846
 
cité dans la thèse de RF Trautmann

Chat-logomini

Mr Courserant : consulte la Société sur les moyens à employer dans une affection qui, depuis trois mois, résiste à tous les traitements.
 
Voici les particularités les plus saillantes de cette observation:
 
Mademoiselle X..., exerçant la profession de bonne d'enfants, agée de dix-huit ans, non enore règlée, présente tous les caractères d'un état chlorotique avancé (terme devenu désuet pour anémie ferriprive ou état d'asthénie sans précision).
Le 26 mai, elle fut prise, à onze heures du soir, d'un besoin irrésistible de bâiller, qui persista deux heures; la nuit fut calme, mais le lendemain matin, les mêmes désordres fonctionnels réapparurent de sept à dix heures, de deux à sept heures et de onze à deux heures. A dater du troisième jour, de l'invasion de la maladie, le bâillement devint continuel et ne laissa plus de repos à la malade que les courts instants qu'elle consacrait à ses repas ou au sommeil , car il cessait aussitôt que la malade prenait des aliments ou qu'elle se couchait dans son lit.
 
Le 2 juin la malade vint réclamer mes soins; aucune lésion matérielle appréciable dans les organes.
J'attribuai donc tous ces accidents à la chlorose, dont l'aménorrhée elle-même pouvait très bien n'être que la conséquence.
Les préparations de fer, de valériane, d'asa foetida associées de différentes manières parurent apporter un léger soulagement, mais elles furent impuissantes à arrêter le bâillement, jusqu'à ce qu'enfin, les règles étant apparues le 14 juin, tout sembla rentrer dans l'ordre. La jeune malade perdit beaucoup de sang, et, pendant les sept jours que durèrent les menstrues, il y eut cessation complète de tous les accidents; mais, à peine furent-elles supprimées, que le bâillement reparut, accompagné de douleurs assez vives à l'épigastre : des cataplasmes de moutarde furent appliqués sur cette région et calmèrent la douleur. L'éther, le musc et les bains froids furent associés aux moyens déjà conseillés et produisirent peu d'effet.
 
La malade ayant avalé un jour un verre d'eau à la glace, le bâillement cessa à l'instant même : il y eut une rémission complète pendant quelques jours. La maladie ayant reparu, le même moyen arrêta le bâillement; mais, au bout de quelques minutes, la jeune fille eut une attaque d'hystérie qui dura une heure environ. Bientôt les attaques se multipièrent tellement qu'on en compta jusqu'à quatre par jour.
 
Tous les moyens déjà indiqués furent continués, et les attaques, devenues moins fréquentes, ne se montrèrent qu'à des intervalles assez éloignés; cependant, le bâillement persiste depuis trois mois, les règles, ne paraissent pas, et la malade, qui a déjà consulté plusieurs médecins, se trouve toujours dans le même état.
 
Mr Corbel pense que l'on retirerait peut être de bons effets de l'introduction d'un pinceau chargé d'ammoniaque dans le pharynx.
JI. Picard. Tout le monde sait que des actes fréquemment répétés dans en organe établissent une espèce de seconde nature. Dans le fait que l'on vient de nous rapporter, il y a un mouvement automatique. J'emploierais, pour empêcher, bâillement, un moyen mécanique, et je ne serais pas éloigné de croire qu'une mentonnière, fortement serrée pourrait produire de bons effets.
M. Guersant, en raison de la périodicité de l'affection, serait d'avis que l'on fit prendre à la malade du sulfate de quinine.
Le secrétaire annuel, Dr A. Foucart
 
Interprètation de ce cas clinique en 2002
tumeur sellaire et supra-sellaire avec hypertension intracranienne
Cette jeune femme présente une aménorrhée primaire. L'observation ne relate pas l'existence éventuelle d'une galactorrhée, ni d'anomalie du champ visuel, ni de céphalées. . . Les crises baptisées hystériques sont peut-être de nature convulsive. La déglutition glacée déclenche un réflexe vagal. Tout concourt à faire penser à un adénome de l'hypophyse sécrétant de la prolactine (aménorrhée) avec hypertension intracranienne (salves de bâillements, douleurs épigastriques).