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mise à jour du
23 mai 2010
Myoclonies propriospinales et bâillements

Chat-logomini

 
Myoclonus propriospinal: «de quoi ne pas fermer l'oeil !. . . »
D. Mahjoub, J.-P. Azulay, M. Rey
Médecine du sommeil 2010;7(2):66-68
Service de neurologie, hôpital de la Timone, Marseille, France
 
Résumé Le myoclonus propriospinal (PSM) est une anomalie rare du mouvement caractérisée par des myoclonies intéressant les muscles correspondant à un myélomère et se propageant de façon rostrale et caudale aux autres myotomes. Il peut être idiopathique ou secondaire à des lésions médullaires, iatrogènes, paranéoplasiques ou infectieuses. Le nombre de cas de PSM reste réduit dans la littérature.
 
Summary The propriospinal myoclonus (PSM) is a rare movement disorder characterized by myoclonus affecting muscles corresponding to a myelomere and spreading by rostral and caudal way to other myotomes. It may be idiopathic or secondary to spinal cord injury, iatrogenic, paraneoplastic or infectious. The number of cases of PSM remains small in the literature.
 
The authors sketch the story of a 61-year-old man who presents for more than 20 years a stereotypical complaint : " every evening after the dinner, by going to bed, the patient begins to belch, to hiccup may suffer of gastric pain. Then, the pains propagate in all the belly and join to a meteorism, flatulences, sometimes acceleration of the transit and repetitive yawns. Then, muscular shocks shake the lef lower limb, sometimes the right upper limb hampering the patient in his sleep. His wife noticed during the sleep the shocks of the left lower limb which she describes as regular and rhythmic at the rate of a shock every 30 seconds or all the minutes ".
 

Une myoclonie est une contraction musculaire brusque, brève, involontaire générant ou non un déplacement segmentaire. Elle met en jeu plusieurs unités motrices simultanément. On en voit aux membres (fléchisseurs surtout), à la face, à la paroi abdominale ou le long du rachis. Les myoclonies surviennent isolées, localisées mais elles peuvent aussi diffuser.
 
Apparemment spontanées, elles obéissent néanmoins aux contrôles du mouvement comme le montre leur déclenchement fréquent par une stimulation somesthésique ou sensorielle ou par un mouvement automatique ou volontaire. On en retrouve sous forme d'épilepsies, dans les encéphaloptahies de toutes causes, dans les séquelles de lésions médullaires.
 
Les myoclonies segmentaires peuvent avoir une topographie en relation avec une pathologie focale encéphalique ou médullaire. Elles sont irrégulières ou rythmées (voir la myoclonie du voile du palais).
 
Les myoclonies propriospinales sont rares, constituées de spasmes axiaux, permanents ou paroxystiques caractérisés par leur propagation médullaire en empruntant les voies propriospinales. On constate soit le plus souvent une flexion du tronc ou rarement une extension avec flexion latérale. Les muscles paravertébraux et abdominaux, plus rarement le diaphragme sont affectés. Ces spames favorisés par un stimuli localisé (lésion focale médullaire génératrice) surviennent souvent couchés, persistent pendant le sommeil et diminuent debout à la marche.
 
Les auteurs retracent l'histoire d'un homme de 61 ans qui présente depuis plus de 20 ans un tableau stéréotypé : "tous les soirs après le dîner, en se couchant, le patient commence à éructer, hoqueter puis souffrir d'épigastralgies. Puis, les douleurs se propagent à tout l'abdomen et s'associent à un météorisme, des flatulences, parfois une accélération du transit et des bâillements répétitifs. Ensuite, des secousses musculaires agitent le membre inférieur gauche, parfois le membre supérieur droit gênant le patient dans son sommeil. Son épouse a remarqué pendant le sommeil les secousses du membre inférieur gauche qu'elle décrit comme régulières et rythmiques à raison d'une secousse toutes les 30 secondes ou toutes les minutes".
 
Toutes les explorations à la recherche d'une pathologie digestive se sont révélées normales ainsi que plusieurs électroencéphalogrammes. Le patient a bénéficié d'un enregistrement vidéo-polysomnographique : rapidement après l'endormissement, le patient a présenté des clonies de la partie proximale du membre inférieur gauche diffusant à la partie distale. Source de microéveils, leur diffusion aux muscles abdominaux provoque un éveil total avec plusieurs changements positionnels, des phénomènes digestifs (éructation, hoquet, flatulence, etc.) et des bâillements répétitifs. L'homme est obligé de se lever mais les clonies réapparaissent dès qu'il se recouche, survenant aussi en position assise au bord du lit. Le patient ne redort qu'au petit matin.
 
Les examens montrent une discarthrose avec angulation médullaire en regard de T7-T8, mais sans lésion compressive patente. Le diagnostic de myoclonus propriospinal a été retenu et traité par clonazepam, puis zonisamide, tous deux mal tolérés. L'amélioration a été obtenue par la prise de pregabaline.
 
Le générateur des myoclonies est donc thoracique avec diffusion à la fois caudale (vers la jambe) et rostrale vers haut du thorax (moelle cervico-dorsale), puis le tronc cérébral et les structures diencéphaliques responsables notamment des bâillements répétés et des désordres neuro-végétatifs digestifs associés. Les EMG permettent d'identifier les muscles activés. Les myoclonies sont longues (2 à 4 s) se propageant lentement, esentiellement en position allongée ou assise, réduites par le lever et la déambulation.

Myclonies propriospinales de l'endormissement
 
Montagna p, Provini f, Vetrugno r
 
Department of Neurological Sciences, University of Bologna Medical School, Italie
 
Buts. - Description des caractéristiques cliniques et polygraphiques des myoclonies propriospinales (MPS) d'endormissement. Matériel et méthodes. - Des MPS ont été décrites pour la première fois en 1997 chez des patients présentant des secousses durant la période de relaxation précédant le sommeil. Les études EMG ont montré que les secousses survenaient au niveau de muscles segmentaires et se propageaient ensuite rostralement et caudalement à faible vitesse, ce qui est caractéristique des voies propriospinales.
 
Résultats. - Les MPS apparaissaient lorsque le rythme alpha s'étendait sur l'ensemble du scalp et disparaissaient, soit en état de veille, soit durant le sommeil proprement dit. Chez certains patients, les activités EMG pouvaient parfois rester limitées à la musculature abdominale et ne se propager vers d'autres segments que lors de secousses plus intenses. L'examen neurologique, l'IRM cérébrale et médullaire étaient généralement normaux et le clonazépam améliorait partiellement la situation. Des MPS ont été récemment décrites dans le syndrome des jambes sans repos, durant la période de relaxation précédant l'endormissement; elles étaient associées à des impatiences et une sensation d'inconfort. Elles disparaissaient au moment de l'apparition des fuseaux et des complexes K; à ce moment, apparaissaient les mouvements périodiques des membres typiques que l'EMG a permis de situer au niveau des membres inférieurs, sans propagation propriospinale.
 
Conclusions. - On peut considérer que les MPS démarrent au niveau des muscles axiaux stimulés au départ de générateurs médullaires dont l'activité est déclenchée par les influences facilitatrices caractéristiques de la transition veille-sommeil et se propage ensuite par l'intermédiaire des voies propriospinales. Dans l'ICSD-2, les MPS sont classifiées dans le chapitre VII « Symptômes isolés, probablement variantes de la normale, questions non résolues ».
Neurophysiologie clinique 2006;36(5-6):351-355