Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
http://www.baillement.com

mystery of yawning 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mise à jour du
17 juillet 2015
Le Progrès Médical
1923;50(19):219-222
(25): 303-309
(26): 362-367
Encéphalite léthargique
Tableau général de la maladie
Charles Achard
1860-1945
 
 Les biographies de neurologues

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Encephalitis lethargica
Encéphalite léthargique
 
charles achard
 
Charles Achard, externe des hôpitaux en 1879, interne en 1882, médecin des hôpitaux en 1893, agrégé en 1894, professeur de pathologie et thérapeutiques générales en 1910, puis de clinique médicale en 1919, élu à l'Académie de Médecine en 1911, à l'Académie des Sciences en 1929.

La jeune fille de 15 ans qui est entrée salle Debove, n°22, le 7 janvier, avait un faciès figé, immobile ; ses paupières, tombantes ne se relevaient qu'avec peine et incomplètement, le bord libre ne découvrant pas l'iris au-delà du pôle supérieur de la pupille. Elle bâillait souvent, répondait péniblement aux questions, en s'embrouillant dans les dates, et se rendormant dès qu'on cessait d'insister. Sans doute, nous apprenions par sa tante qu'elle était de tout temps d'une nature molle et nonchalante ; mais depuis 8 jours, à l'occasion d'un rhume insignifiant, elle s'était mise à dormir toute la journée, ne se réveillant guère que pour manger.
 
De plus, elle se plaignait d'éprouver des maux de tête et des vertiges, et de voir double. On constatait, en effet, un léger strabisme et de temps en temps des secousses nystagmiques dans le regard à gauche. La convergence des globes oculaires faisait défaut, et pourtant la lecture de près était possible, autant que le permettait la somnolence. Les pupilles réagissaient à la lumière et à l'accommodation, quoique un peu paresseusement. Les fonds d'yeux, examinés par M, Goulfier, étaient normaux. On notait quelques attitudes catatoniques ; on parvenait à faire marcher la malade avec une certaine lenteur.
 
Mais on ne trouvait aucun autre trouble moteur, ni aucune modification des règles. La température était à 38°, le pouls à 74, Une ponction lombaire donna un liquide clair, sans excès d'albumine, ni réaction cellulaire. Le surlendemain 9 janvier, on observa quelques légères secousses, de peu d'amplitude au membre supérieur droit. Le 11, la température atteint 39°. Pourtant, la somnolence diminue, surtout l'après-midi. Le 14 janvier, l'apyrexie est complète. Il ne persiste qu'un aspect, un peu figé, une attitude un peu soudée, de temps en temps, une tendance au ptosis et des secousses nystagmiques. La malade a quitté le service le 11 février, son faciès étant redevenu, au dire de sa tante, ce qu'il était auparavant. On lui avait fait des piqûres d'iodaseptine (iodobenzométhylformine). Là encore, il s'agit d'une somnolence peu profonde, avec un peu de fièvre, un peu de nystagmus et de diplopie et quelques secousses myocloniques.  
 

La malade de 51 ans. qui est au n° 24 de la salle Debove, est entrée le 23 janvier. Elle avait eu, elle aussi, un mal de gorge et de la toux quinze jours avant; puis, elle avait dû prendre le lit à cause de sa fatigue. Elle dormait toute la journée, et il fallait la réveiller pour la faire manger. Son sommeil était un peu agité par des grimaces, des soubresauts de la face, des marmottements, mais sans délire véritable.
 
Quand nous l'avons vue, elle était dans un état de sommeil qui paraissait profond, pendant lequel elle marmottait. mâchonnait et bâillait. Le masque facial semblait figé et même une fois éveillée, la malade conservait un visage immobile et sans expression. Elle répondait alors assez bien aux questions, mais était désorientée dans le temps. Depuis que|ques jours, elle avait une sorte de hoquet et, de temps en temps, des secousses du bras droit. On voyait, en effet, l'abdomen, surtout à droite, soulevé par des secousses brusques, non rythmiques, survenant de 12 à 18 fois par minute, et ressemblant à celles du hoquet, mais ne s'accompagnaient pas de bruit glottique, sauf de loin eu loin.
 
Dès le début de sa maladie, cette femme éprouvait des troubles de la vue. On ne trouvait cependant ni strabisme, ni diplopie, ni troubles de la convergence. Les réactions pupillaires étaient seulement nu peu faibles et les papilles un peu hyperémiées. Il n'y avait pas de douleurs, pas de paralysie, pas de troubles des réflexes. La température était irrégulière et atteignait parfois 39° et même 39°5, le 27 janvier. On notait sur chaque jambe deux nodules érythémateux, semblables à ceux de l'érythème noueux, qui étaient apparus depuis le début de la maladie. Pendant quelques jours, l'état parut s'aggraver: la langue était sèche et la malade buvait difficilement. Quelques secousses survenaient à la moitié droite de la face avec quelques mouvements d'inclinaison de la tête à droite, Les réflexes disparurent aux membres supérieurs et aux tendons d'Achille ainsi que le réflexe abdominal à gauche.
 
Uue ponction lombaire donna un liquide clair qui contenait 20 lymphocytes par mm3, sans excès d'albumine. Un abcès de fixation fut fait à la cuisse. Le 29 janvier, il n'y avait plus de secousses à la face, ni au membre supérieur; mais les réflexes pupillaires et la convergence étaient abolis. Des deux côtés, le réflexe de Babinski était en extension. A partir du 5 février, la défervescence se fit progressivement. Les secousses abdominales et la somnolence s'espacèrent. La convergence des yeux redevint normale. On notait seulement une très légère parésie faciale droite et la paupière supérieure gauche s'ouvrait un peu moins que la droite, mais il parait que cette disposition existait déjà bien avant la maladie actuelle.
 
Le 10 lévrier, la vue était revenue et la malade pouvait lire le journal sans grande fatigue. Les réflexes tendineux étaient redevenus normaux et le signe de Babinski ne se retrouvait plus qu'à gauche. Le 5 mars, il y a encore quelques accès de somnolence dont il faut parfois la tirer pour la faire manger. La lecture un peu prolongée provoque la fatigue et le sommeil. De petits soubresauts de tendons se produisent de temps en temps pendant les accès de somnolence. Le signe de Babinski persistait toujours à gauche. Dans ce cas, après l'angine initiale, la somnolence survient, et persiste encore atténuée après 2 mois. Il y a eu quelques troubles visuels, des myoclonies et quelques troubles des réflexes.