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- Je terminerai ce Mémoire par
l'énonciation d'un fait simple que je
crois avoir bien constaté, ayant
répété mille fois
l'expérience; j'exposerai le
procédé qui m'a mené
à cette petite découverte, et qui,
étant suivi par des savans plus habiles
et plus constans dans leurs recherches que moi,
peut nous conduire I éclaircir quelques
mystères de l'entendement des animaux
domestiques.
-
- Je crois pouvoir assurer que le
bâillement est sympathique chez les
chiens comme chez les hommes, pourvu que ces
animaux soient placés comme nous dans les
circonstances qui le produisent.
-
- Le hasard m'a donné connaissance de
ce petit fait; mais je solliciterai ici
l'indulgence et l'attention de
l'Académie, parce que le sujet que
j'aborde en tremblant prête le flanc au
ridicule, et pourrait, je le sens, me faire
confondre, si on me prêtait une oreille
inattentive, avec les hommes à
idées creuses, qui se sont vantés
d'entendre et de traduire plusieurs mots de la
langue des oiseaux, des mammifères et
même des insectes.
-
- Élevé à la campagne, et
y ayant passé une partie de ma vie, je
suis parvenu, en m'amusant, à imiter
assez exactement les cris et les sons de
plusieurs oiseaux ou animaux domestiques et
sauvages. Cette imitation, perfectionnée
per l'usage, est devenue assez vraie pour
tromper les animaux soumis à
l'expérience; et en exprimant à
leur, manière le désir, la
douleur, la colère, pour éveiller
chez eux ces impressions diverses, et leur faire
produire, si je puis m'exprimer ainsi, le
langage de ces passions.
-
- Dans ces nombreuses tentatives,
répétées tant de fois
qu'elles ne peuvent laisser de doute,
l'imitation par le son a toujours produit un
effet sympathique, et j'ai enfin obtenu sur les
animaux et Ies oiseaux, tels que chiens, chats,
ânes, coqs, poules, dindons, etc., le
même résultat qu'obtient sur un
auditoire réuni un bon acteur tragique ou
comique, qui fait pleurer on rire la salle selon
que sa voix et ses gestes imitent plus
fidèlement la douleur ou la
gaîté, selon que la feinte, en un
mot, est plus rapprochée de la
vérité.
-
- C'est ainsi qu'en bâillant à la
manière des chiens et en imitant
exactement le son qui, chez ces animaux,
accompagne le bâillement, je suis
parvenu à faire bâiller mon chien
à volonté. Mais il faut, je le
répète, que l'animal soit dans un
état calme et tranquille. Je n'ai pu y
parvenir, quand le chien est en marche et
à la promenade, où il met à
coup sûr beaucoup plus
d'intérêt que nous.
-
- J'ai remarqué que, quand plusieurs
chiens étaient couchés ensemble,
le premier qui bâillait faisait
bâiller les autres, excepté celui
qui était distrait par l'occupation de
s'épucer, de se gratter on autre chose
semblable; celui-là m'a semblé
presque toujours échapper l'effet
sympathique du bâillement.
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- Ce petit succès de l'imitation, dans
un cas particulier, m'a engagé à
me servir de ce nouveau mode d'exploration; Il
m'a semblé qu'en pouvait
considérer, sous ce point de vue, les
animaux comme des sauvages qu'on visite pour la
première fois, dont on ignore la langue,
et avec lesquels il faut, pour communiquer ses
idées, se créer d'abord une langue
de signes, et former ensuite un vocabulaire des
mots essentiels. Je crois que ce mode
d'investigation peut être suivi avec
succès; car, dans un grand nombre
d'expériences, les animaux ont
été complètement
abusés; dans quelques autres, où
l'imitation avait probablement été
moins fidèle, ils se sont aperçu
de la feinte, et alors ont exprimé leur
perception, soit par le mépris, soit par
une expression de gaîté ironique
annonçant positivement qu'ils se
prêtaient à la plaisanterie, mais
qu'ils n'en étaient pas dupes. Ces
expériences ont été
répétées tant de fois et se
sont reproduites avec tant de
fidélité dans les circonstances,
que je crois pouvoir affirmer qu'avec le mode
d'intitation dont j'ai parié, et dans
plusieurs cas, la langue des signes et des
passions chez les chiens peut être
traduite et interprétée.
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- Dogs
catch human yawns
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