- François
Boissier de Sauvages
de Lacroix
- 1706 - 1767
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- Né à Alès dans le Gard,
François Boissier de Sauvages de
Lacroix (1706 - 1767) étudia,
à Montpellier, la
botanique (thèse en 1726) puis alla
à Paris pendant un an et demi. Il devint
professeur de médecine en 1734 à
Montpellier et le resta pendant 33 ans. Sa
réputation locale s'étendit
à tout le pays. Suivant Sydenham il
s'essaya à une classification des
maladies en empruntant une méthodologie
inspirée des sciences naturelles qui
incita l'époque à une
véritable manie taxonomique. Il publia
beaucoup sur tous les sujets mais sa Nosologie
méthodique reste son ouvrage le plus
célèbre.
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- Born in Alès (Gard),
François Boissier de Sauvages de Lacroix
(1706 - 1767) studied at Montpellier,
especially botany (M.D., 1726). Fifteen months
in Paris. Professor of medicine at Montpellier,
1734; taught there for thirtythree years. His
reputation at home and abroad was immense.
Following Sydenham, he attempted to classify
diseases in the same manner as natural-history
specimens and so instigated the taxonomic mania.
His publications were many, but the Nosologia
methodica (Amsterdam, 1768) was the most
important.
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- Le bâillement est
précédé de pesanteur dans
le corps, de lassitude, d'une langueur, ou d'une
inertie de poitrine, de la stupeur de l'esprit,
d'ennui, d'assoupissment, d'un engourdissement
dans tout le corps, & de paresse; & tous
ces symptômes cessent au moyen d'une
inspiration lente, profonde & long-temps
continuée, ou du bâillement.
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- Au moyen de l'inspiration ample &
profonde qui accompagne le bâillement,
toutes les vésicules pulmonaires se
dilatent, la circulation du sang dans les
poumons s'accélère, les
viscères du bas ventre sont
comprimés, les yeux larmoient, la salive
coule en abondance, l'ouie s'émousse, on
sent une espèce de bourdonnement dans la
tête, le conduit d'Eustache se dilate, la
parole se perd, la perspiration augmente,
l'âme éprouve une espèce de
volupté, & l'homme devient plus
dispos & plus alerte.
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- Ce qu'il y a d'étonnant, est
qu'après avoir commencé à
bâiller volontairement & par
manière de jeu, ce mouvement devient dans
la suite involontaire, forcé &
convulsif, & force ceux qui nous vient
bâiller, à bâiller à
leur tour, malgré qu'il en ayent. C'est
là une preuve que la nature ne fait
qu'exécuter ce que la volonté a
commencé, & qu'il est au pouvoir de
celle-ci de le retarder & même de le
prévenir. Une passion suffit même
pour le supprimer tout à fait; & il
paroît par là que les mouvements
convulsifs dépendent beaucoup des
facultés de l'ame.
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