Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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mystery of yawning 

 

 

 

mise à jour du
31 octobre 2019
Rev Neurol (Paris)
2019;175(9):506-518
 
The physiological experiments of
Constantin von Economo
on the central pathways
of mastication and deglutition
 
Petousi VG, Proios H, Triarhou LC.
 University of Macedonia, Thessaloniki, Greece.

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The first study of Constantin von Economo on the mammalian brain was published in 1902. Experiments were carried out in rabbits at the Physiological Institute headed by Siegmund von Exner-Ewarten in Vienna to investigate the central pathways of chewing and swallowing. After placing cortical lesions, Economo applied cortical and subcortical electrical stimulation to obtain masticatory movements, and tracked degenerated fibers by means of the Marchi method. He traced fibers through the internal capsule, ventral nucleus of the thalamus, subthalamic nucleus, substantia nigra and its connections with the motor nucleus of the trigeminal nerve, and nucleus solitarius.
 
He suggested that the substantia nigra is responsible for coordinating alimentation movements, with the involvement of cranial nerves V, VII, IX and X as well. We discuss these findings in a historical and a modern perspective, including the concept of a central pattern generator in the pontine reticular formation and its interaction with the nucleus solitarius. Today we understand that mastication is a voluntary action controlled by motor cortical areas, by motoneurons of the trigeminal, and by a neural pattern generator in the pons. On the other hand, deglutition comprises 'reflex swallowing' triggered by sensory fibers of cranial nerves V, IX and X, and 'voluntary swallowing' which may be controlled by both cortical fields and subcortical areas, such as the internal capsule, the hypothalamus and the mesencephalic reticular formation.
 
 
La première étude de Constantin von Economo sur le cerveau des mammifères a été publiée en 1902. Des expériences ont été menées chez le lapin à l'Institut de physiologie dirigé par Siegmund von Exner-Ewarten à Vienne afin d'étudier les voies principales de la mastication et de la déglutition.
 
Après avoir pratiqué des lésions corticales, Economo a appliqué une stimulation électrique corticale et sous-corticale pour obtenir des mouvements masticatoires et a suivi les fibres dégénérées au moyen de la méthode de Marchi. Il a localisé les fibres traversant la capsule interne, le noyau ventral du thalamus, le noyau sous-thalamique, la substance noire et ses connexions avec le noyau moteur du nerf trijumeau et le noyau solitarius.
 
Il a suggéré que la substantia nigra était responsable de la coordination des mouvements de mastication-déglutition, avec l'implication des nerfs crâniens V, VII, IX et X également.
 
Les auteurs discutent ces résultats dans une perspective historique et moderne, y compris le concept d'un générateur central dans la formation réticulaire pontine et son interaction avec le noyau solitaire.
 
Nous comprenons aujourd'hui que la mastication est une action volontaire contrôlée par les aires corticales motrices, par les motoneurones du trijumeau et par un générateur situé dans le pont. Par contre, la déglutition comprend la «déglutition réflexe» déclenchée par les fibres sensorielles des nerfs crâniens V, IX et X, et la «déglutition volontaire» qui peut être contrôlée à la fois par les aires corticales et les zones sous-corticales, telles que la capsule interne, l'hypothalamus et la formation réticulaire mésencéphalique.
  
 
In all, the neural mechanisms controlling mastication and deglutition emanate from centers in the brainstem. Moreover, these activities may be modulated both by conscious processes and by feedback from peripheral nerves. It might be added that yawning shares activation of the same motor nuclei of cranial nerves V, VII, IX À XII. Proof is also found in the observation of malformed neonates who can swallow and yawn without a telecephalon [68]. Eduard Gamper (1887&endash;1938) of the Innsbruck Neurological-Psychiatric Clinic and the Kaiser Wilhelm Institute in Munich had described in 1926 such a case in a 3-month old girl, with the telencephalon missing and the diencephalon malformed (arhinencephaly with encephalocele).
 
The pediatrician Werner Julius Eduard Catel and the pathologist Carl August Krauspe of the University of Leipzig reported the presence of the yawn-stretch act in a case of cerebral agenesis (meroa- nencephaly with meroacrania) in a 7-day old girl, where only the medulla and caudalmost parts of the central nervous system had formed, up to the area around the trigeminal nerve in the pontomesencephalic transition. Thus, a yawn center may be located close to the brainstem respiratory and vasomotor centers, and its activation or inhibition might be controlled by neural elements below the telencephalon.
 
Au total, les mécanismes neuronaux contrôlant la mastication et la déglutition proviennent des centres du tronc cérébral. De plus, ces activités peuvent être modulées à la fois par des processus conscients et par la rétroaction des nerfs périphériques. On pourrait ajouter que le bâillement partage l'activation des mêmes noyaux moteurs des nerfs crâniens V, VII, IX à XII.
 
La preuve est également trouvée dans l'observation de nouveau-nés malformés qui peuvent avaler et bâiller sans télécéphale [68]. Eduard Gamper (1887-1938) de la clinique neuro-psychiatrique d'Innsbruck et de l'institut Kaiser Wilhelm de Munich avait décrit en 1926 un cas de ce type chez une fillette de 3 mois, avec le télencéphale manquant et le diencephale malformé (arhinencéphalie avec encéphalocèle).
 
Le pédiatre Werner Julius Eduard Catel et le pathologiste Carl August Krauspe de l'Université de Leipzig ont signalé la présence d'un acte d'étirement du bâillement dans un cas d'agénésie cérébrale (méroïnencéphalie avec méroacranie) chez une fillette de 7 jours. la partie médullaire et la partie caudale du système nerveux central s'étaient formées jusqu'à la région du nerf trijumeau dans la transition pontomésencéphalique.
 
Ainsi, un centre de bâillement peut être situé à proximité des centres respiratoire et vasomoteur du tronc cérébral, et son activation ou son inhibition peut être contrôlée par des éléments neuronaux situés sous le télencéphale.