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- OBS. XVI. - Démonomanie chronique.
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- Une paysanne, c. s..., âgée de
quarante-huit ans, non mariée, vint se
présenter d'elle-même à la
clinique, parce qu'elle était
possédée par des esprits. Son
père a été un peu fou
étant déjà à un
certain âge; sa soeur et son neveu sont
aliénés. La malade a en un enfant
à dix-neuf ans, elle l'a nourri pendant
trois ans, et elle est tombée alors dans
un état d'anémie profonde avec des
douleurs étendues dans les membres et
quelquefois des convulsions; pendant longtemps
elle eut un bâillement convulsif
dans la bouche.
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- Trois ans après le premier
début de la maladie (il y a treize ans
environ, par conséquent), la femme
commença à entendre parler en
elle. A dater de ce moment, il lui vint des
pensées, et elle dit des mots qu'elle
n'avait pas l'intention de dire et qu'elle
exprima bientôt avec une voix qui
différait de sa voix ordinaire.
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- D'abord ce sembla être des
observations non pas opposantes, mais
indifférentes ou même raisonnables,
qui accompagnaient la pensée et la parole
de la malade. Par exemple, cette voix lui disait
: « Va chez le docteur, va chez le
prêtre! » ou bien « Tu dois
faire cela! » Peu à peu à ces
observations indifférentes il s'en ajouta
de nouvelles, d'un caractère plus
négatif, et actuellement tantôt
cette voix constate simplement ce que la malade
vient de dire, ou bien elle commente ses
paroles, ou bien elle les lui reproche et les
tourne en ridicule.
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- Par exemple, quand la malade a dit quelque
chose de juste, la voix lui dit « Tu en as
menti! tu ne dois pas le faire savoir! » -
Le ton de cette voix, quand « l'esprit
» parle, diffère toujours un peu et
quelquefois même totalement de la voix
ordinaire de la malade; et ce qui fait surtout
que la malade croit à la
réalité de cet « esprit
», c'est qu'il a une autre voix qu'elle.
Souvent cet esprit commence par parler avec une
voix basse et grave, puis cette voix monte ou
descend plus haut ou plus bas que la voix
ordinaire de la malade; de temps à autre,
elle pousse un cri plus aigu, plus
perçant, suivi d'un rire sec et ironique.
- J'ai observé souvent ce fait
moi-même. - en outre de ces mots que
l'esprit prononce en elle, la malade entend
intérieurement et d'une façon
presque incessante, un très grand nombre
d'esprits qui parlent; parfois elle a des
hallucinations complètes de l'ouïe,
jamais elle n'a d'hallucinations de la vue.
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- La prière exagère cet
état que nous venons de décrire,
et augmente son agitation; mais à
l'église, comme elle a peur du monde et
du prêtre, elle peut retenir « la
voix de l'esprit »; elle pouvait même
lire des prières à haute voix sans
se troubler. De temps à autre ses
discours ont une teinte de nymphomanie; elle dit
que les esprits lui font naître des
pensées obscènes et les lui font
exprimer; la malade souffre d'un prurit de la
vulve. - Elle ne sait pas, avant que l'esprit
ait parlé, ce qu'il va dire. Quelquefois
la parole lui manque tout à coup pour un
certain temps.
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- Dans tous les phénomènes que
nous venons d'énumérer, il
règne une uniformité
extrême, invariable, et cet état,
devenu depuis longtemps fixe et stationnaire,
est toujours resté le même pendant
la durée du traitement. (Observation de
l'auteur.)
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