Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
http://www.baillement.com

mystery of yawning 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mise à jour du
26 avril 2015
1862
 De la suggestion
 
in Le sommeil et les rêves
 
Alfred Maury
(1817-1892)

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maury
 
Suggérer une idée à autrui, c'est la faire naître dans l'esprit de quelqu'un, soit en la lui présentant par la parole, soit en lui rappelant d'autres idées de nature à la susciter en lui. Certaines idées naissent presque forément de certaines autres, se présentent nécessairement à l'esprit dans telle circonstance.
 
Mettez devant les yeux d'un Français un homme qui se croise les bras et qui est coiffé d'un petit chapeau à cornes, vous êtes à peu près certain qu'il pensera à Napoléon Ier. Les images de nature à réveiller les passions les plus habituellement agissantes sont celles qui produisent surtout cet effet; elles provoquent chez tous les hommes généralement les mêmes idées : c'est ce qui a lieu notamment pour les paroles ou les représentations obscènes ; de là leur danger.
 
Moins notre esprit est préoccupé de l'idée qui le traverse, plus facilement vous l'amenez vers la pensée que vous désirez lui inspirer. Si aucun sujet ne captive notre attention ou n'intéresse notre esprit, le système cérébro-spinal manque de ce léger stimulant qui lui est nécessaire, il tombe dans la demi-torpeur inséparable de l'atonie du système nerveux.
 
Voila pourquoi on bâille quand on s'ennuie, comme lorsqu'on a envie de dormir. Le bâillement, sorte de convulsion ou de spasme, est le symptôme de l'état de relâchement et d'atonie de nos nerfs.
 
Toute cause qui tend à affaiblir l'action nerveuse, affaiblit aussi l'attention et nous rend moins aptes à nous fixer à une idée, à penser, à réfléchir, et plus prédisposé, par conséquent, à subir l'influence des idées qu'on nous présente.
 
L'inertie où nous nous trouvons fait alors de nous de véritables machines sans ressort; il suffit de les pousser dans un sens pour qu'elles se meuvent, sans modifier leur direction. Comme l'hypnotisme, le sommeil coïncide avec l'affaiblissement de la force nerveuse; il nous livre dès lors davantage à l'influence des actions externes physiques, morales ou intellectuelles.
 
On a vu, par mes propres expériences, que quand on dort, des impressions auditives, optiques, tactiles, olfactives, venues du dehors, font naître, le plus souvent, des songes en rapport avec ces impressions; des images spontanément engendrées dans l'esprit par la réaction de l'économie, donnent en nous lieu à la croyance en leur réalité. L'hypnotisé, le magnétisé sont dans un pareil état, d'inertie intellectuelle. Les sensations qu'on leur fait éprouver, les paroles qu'on leur adresse produisent des effets tout semblables à ceux des images spontanées; ils donnent lieu à des croyances et à des sensations correspondantes. C'est ce que l'on appelle vulgairement l'effet de l'imagination. Il serait plus exact de dire que c'est l'effet de l'état passif du système cérébro-spinal.
 
L'hypnotisé, le magnétisé, n'ayant plus la volonté, ne possédant plus une conscience nette de soi-même, ne distinguant plus l'idée qu'on lui suggère de la sienne propre, les idées qu'on évoque en lui se confondent avec les siennes, comme cela se passe pour les images du rêve.
 
Quand on amène en moi un songe par une sensation qu'on me fait éprouver pendant que je suis endormi, je n'ai pas la conscience que c'est là un rêve suggéré; je prends pour une création spontanée de mon esprit cette idée, dont mon œil ne peut saisir la liaison avec l'acte qui la provoque. Le somnambule ou l'hypnotisé est dans un état analogue : on lui communique une idée qu'il prend pour sienne, et qu'il croit, comme nous croyons au rêve, parce que la volonté et le jugement sont lésés. Voilà, ce me semble, à quoi tient la suggestion, à quoi se réduit ce qu'on a appelé la communication de pensée.

maury
 
Alfred Maury
1817-1892
 
Après son échec au concours de l'Ecole Polytechnique, Alfred Maury s'engage dans les études de médecine qu'il n'achève pas. Après avoir été reçu avocat, il préfère exercer le métier de bibliothécaire ! Devenu professeur à la chaire d'histoire et de morale au Collège de France en 1862, il devient enn 1864 directeur des Archives Nationales. Il prend une part active aux débats de la Société Médico-Psychologique s'intéressant au vitalisme, aux écrits des aliénés, au sommeil etc.