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- Oribase
- Introduction par Alessia
GUARDASOLE
- CNRS &endash; UMR 8062 "Médecine
grecque"
- medecine.grecque@paris4.sorbonne.fr
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- "L'auteur le plus important après
Galien est sans contredit Oribase" : c'est ainsi
que Charles Daremberg ouvre le chapitre qu'il
consacre à ce médecin (1),
né à Pergame, comme son illustre
prédécesseur Galien, et qui
vécut au IVe siècle de notre
ère (c. 325-après 395/6).
Médecin et ami de l'empereur Julien
l'Apostat, dont le règne s'étend
de 361 à 363 après J.-Chr.,
Oribase publia à la demande de celui-ci
les Collections médicales, qui comptaient
70 livres : "Empereur Julien, [...] vous
me commandâtes [...] de rechercher
et de rassembler ce qu'il y a de plus important
dans les meilleurs médecins et tout ce
qui contribue à atteindre le but de la
médecine" (cf. Bussemaker-Daremberg, I,
p. 1 sq.). Les Collections sont, en effet, une
sorte d'encyclopédie comprenant
l'ensemble des connaissances médicales
anatomiques et physiologiques de
l'époque, ainsi que les techniques les
plus efficaces dans le domaine de la
thérapeutique et de la pharmacologie.
Elles présentent une immense richesse.
Étant composées presque
exclusivement d'extraits plus ou moins textuels
(2) de Galien mais aussi des médecins les
plus renommés de toute l'époque
antérieure et contemporaine au IVe
siècle, les Collections médicales
d'Oribase demeurent pour la plus part des
médecins mineurs cités notre seule
source ou la plus importante (voir, par exemple,
les fragments d'Antyllus, de Lycus, de Ruphus
d'Ephèse, etc.). On peut donc regretter
la perte de plus de la moitié de ce
traité monumental. Il ne nous reste en
effet que les livres 1-15, quelques extraits du
livre 16, les livres 24-25, 43-50, ainsi que
plusieurs fragments désignés comme
libri incerti.
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- C'est pourtant Oribase lui-même qui
nous permet de compenser cette perte. Il a en
effet rédigé deux
abrégés des Collections : le
premier, en 9 livres, est un
résumé du traité majeure et
est connu sous le titre de Synopsis ad
Eustathium, Eustace étant le fils
d'Oribase ; le deuxième (en 4 livres) est
plus bref que la Synopsis et s'intitule Libri ad
Eunapium, Eunape étant le
célèbre Eunape de Sardes biographe
des philosophes et des sophistes. Ces
traités nous étant parvenus dans
leur intégralité, nous permettent
d'avoir l'idée du contenu des parties
perdues de l'ouvrage principal. La
caractéristique de ces deux
abrégés est leur nature de textes
"d'usage" ; leur but était d'aider les
lecteurs en cas d'urgence médicale, p. e.
pendant un voyage. Ceci explique entre autre le
fait que l'auteur se soit concentré sur
la présentation des parties
thérapeutiques et ait minimisé
celles concernant l'étiologie et la
pathologie.
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- A la Synopsis et aux Livres à Eunape,
il faut ajouter les Eclogae medicamentorum, qui
étaient vraisemblablement des chapitres
très abrégés ajoutés
à la fin des Collections (sur la nature
et la place de ces Eclogae la question n'est
toutefois pas encore résolue).
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- Photius, le grand érudit du IXe
siècle auteur de la Bibliothèque,
consacre à l'uvre d'Oribase les
sections 216-219 et nous parle encore (section
216) d'un résumé d'uvres
choisies de Galien, réalisé par
Oribase, dont il ne nous reste que
l'introduction, citée à la lettre
par le même Photius.
- Les trois principaux traités
d'Oribase furent traduits en arabe (la
traduction ne nous est pas parvenue) et en latin
dès le Ve siècle. Les traductions
latines qui nous sont parvenues (3) ont
été étudiées et
éditées le plus récemment
par H. Mørland (4).
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- L'édition de Bussemaker et Daremberg,
qui est mise à notre disposition en
version numérisée par la
Bibliothèque Interuniversitaire de
Médecine, est la première
édition complète de l'uvre
d'Oribase en grec, les deux éditions
précédentes se limitant à
des extraits de ses traités (5).
Elle est accompagnée par une
précieuse traduction française et
comprend en six volumes les livres et les
fragments des Collections médicales (vol.
1 [1851]-4 [1862]), la Synopsis
ad Eustathium et les Livres à Eunape
(vol. 5 [1873]), ainsi qu'un bon nombre
d'extraits des traductions latines anciennes de
ces deux derniers traités (vol. 6
[1876]).
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- L'édition critique complète
dans le Corpus Medicorum Graecorum compte cinq
tomes et a été publiée par
Ioannes Raeder entre 1926 et 1933 (Oribasii
Synopsis ad Eustathium. Libri ad Eunapium
[CMG VI 3], Lipsiae et Berolini 1926 ;
Oribasii Collectionum medicarum reliquiae
[CMG VI 1,1.2 - 2,1.2], Lipsiae et
Berolini, 1928-1933 [réimpr.
Amsterdam 1964]).
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- Cf. uvres d'Oribase, texte grec en
grande partie inédit, collationné
par les docteurs Bussemaker et Daremberg . Tome
premier, Paris 1851, p. XXXIII.
- Une étude systématique sur la
méthode de citation n'a pas encore
été conduite, mais l'on peut
consulter à ce sujet R. De Lucia,
«Doxographical Hints in Oribasius'
Collectiones Medicae», in Ph. van der Eijk
(ed.), Ancient Histories of Medicine. Essays in
Medical Doxography and Historiography in
Classical Antiquity ("Studies in Ancient
Medicine", 20), Leiden 1999, p. 473-489 ; et A.
Guardasole, «Nuovi escerti di
Oribasio», Actes du Colloque international
"Cultura, società e diritto nel
Tardoantico: da Costantino a Teodosio il Grande"
(Naples, 26-28 avril 2001), Naples, D'Auria,
2003, p. 177-196.
- Cf. M. Ullmann, Die Medizin im Islam,
Leiden-Köln 1970, p. 83 sq.
- Cf. surtout H. Mørland, Die
lateinischen Oribasiusübersetzungen
("Symbolae Osloenses", Suppl. V), Oslo 1932 ;
Id., Oribasius Latinus, I. Teil ("Symbolae
Osloenses", Suppl. X), Oslo 1940.
- Oribasii collectaneorum artis medicae liber,
quo totius corporis humani sectio explicatur, ex
Galeni commentariis Parisiis apud Guil.
Morelium, 1556 ; C.F. De Matthaei, XXI veterum
et clarorum medicorum Graecorum varia opuscula,
Mosquae 1808 (l. I-XV, exclusivement pour les
extraits non galéniques).
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