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- Bac
, 51 ans, célibataire,
employé aux écritures, est
entré à l'hôpital de La
Pité, salle St Paul, n°50 service de
M. Lasègue, le 25 décembre 1878.
Son père est mort à 65 ans d'une
pneumonie. Sa mère, âgée de
84 ans, vit encore et se porte bien. Une
sur bien portante, une autre morte
à 45 ans d'un cancer de vessie. Deux
frères morts pendant la guerre. Donc pas
de cause héréditaire.
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- Antécédents
- Enfance et jeunesse robustes sans aucune
maladie. Il a fait, en 1849, la campagne
d'Italie et a couché pendant 18 mois sur
la terre humide. Depuis, il habité
pendant quatre mois dans un
rez-de-chaussée humide. D'ailleurs, il
n'a jamais enduré de privations et a
toujours vécu confortablement ; il est
sobre et n'a jamais fait d'excès d'aucune
sorte.
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- Début
- Sans cause appréciable, sans
avertissement quelconque, au printemps de 1870,
un jour en se levant de sa chaise il ressent un
point qu'il localise au pli de l'aine vers
l'orifice externe du canal inguinal, une douleur
aiguë, vive, qu'il compare à un coup
the lancette. Cette douleur le force assumera ce
soir, puis en quelques instants, Elle se calme
assez pour lui permettre de marcher et de vaquer
à ses occupations comme par le
passé ; mais elle persiste,
subaiguë, sourde et constante, avec des
exacerbations. Et cela en dépit d'un
séton et de trois cautères qu'on
applique sur le côté du malade. La
pression ne la modifie d'ailleurs en aucune
façon.
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- Au bout d'un an, le bras gauche se met
à trembler ; il tremble seul pendant deux
ans environ, puis c'est le tour du bras droit,
les jambes ne sont prises que depuis les
derniers grands froids, vers le milieu de
décembre 1878. Les forces auraient
commencé à diminuer il y a cinq
ans environ. L'affaiblissement a
été progressif mais lent, et
aujourd'hui encore, les forces sont peu
au-dessous de la normale. L'appétit est
bien conservé, les fonctions digestives
sa complice facilement. Les poumons et le
cur sont intacts.
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- Examen du malade couché
- La tête, immobile et raide sur les
épaules, ne tremble jamais. Elle est
fixée par les trapèzes et les
sterno-cléido-mastoïdiens, où
la malade accuse une sensation de raideur et de
tension douloureuse. Les yeux grands ouverts
sans expression et fixés droit devant
lui. Les paupières s'abaissent à
peine une fois par minute : quand le malade veux
les fermer avec force, elles sont prises d'un
tremblement rapide et croissant avec l'effort.
Mais les muscles du front et de la racine du nez
participent à peine à la
contraction. Les pupilles se contractent et se
dilatent également. Il n'y a pas la
latéropulsion oculaire écrite par
M. Debove.
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- Pendant une quinzaine de jours il a eu des
brouillards devant les yeux, le soir surtout,
mais aujourd'hui tout trouble a disparu et
l'ophtalmoscope montre le fond d'un il
parfaitement normal.
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- Les traits sont inertes et expriment,
à un certain degré, la stupeur et
la tristesse. La langue ne tremble pas dans la
bouche ; mais tirée, elle tremblotte,
surtout vers la pointe qui se retourne en bas
comme s'il y avait prédominance des
muscles inférieurs. La bouche et bien
close et a mâchoire inférieure ne
tremble pas, sauf quand le malade ouvre la
bouche et surtout quand il boit. La parole lente
sourde et pénible mais nette et
ferme.
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- Pas de salivation. Si le malade veut porter
un verre à sa bouche, la main est prise
d'un tremblement ténu et
irrégulier ; il semble que les muscles
obéissent avec hésitation et par
petites saccades désordonnées,
Mais la volonté réprime ces
mouvements les coordonne et le verre parvient
lentement et péniblement, mais
directement et sans perdre son contenu
jusqu'à destination. Au repos, les bras
reposent le long du thorax, les avant-bras
demi-fléchis et appuyés sur la
poitrine sans trembler. Bac
étant
couché sur le dos dans une position
normale, les jambes légèrement
fléchies sur les cuisses, les pieds
restent étendus sur les jambes ; il ne
peut leur imprimer que des mouvements peu
étendus, il lui est même impossible
de relever la pointe, surtout à gauche ;
les orteils, un peu fléchis à
gauche, conservent à droite la situation
normale.
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- Le tremblement est intermittent et
mérite d'être décrit en
détail. Il survient surtout le matin, et
les changements de temps l'exagèrent. Le
premier jour où nous avons vu Bac
,
nous l'avons interrogé pendant
près d'une heure sent qu'il trembla le
moins du monde au repos. Voici comment est
survenu son tremblement. La jambe gauche
débute en exécutant quelques
mouvements de latéralité, Elle
s'arrête et le bras gauche a quelques
secousses, après lui le pouce de la main
droite quelques mouvements d'abduction et
d'adduction. Puis tout redevient calme. Encore
un ou deux tressaillements dans le pouce droit
appuyé sur la main gauche. L'avant-bras
gauche À quelques secousses, puis
s'arrête il reprend encore à
quelques minutes d'intervalle. Et le tremblement
passe ainsi la membre à l'autre avec plus
ou moins de régularité, mais
rarement plusieurs membres tremblent à la
fois. Ces séries de tressaillements sont
quelquefois suivies d'une seule secousse unique
et générale analogue au mouvement
que cause une peur brusque et imprévue.
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- En dehors de ces secousses
spontanées, il peut en survenir d'autres,
sous l'influence d'une fausse position ; si le
membres cesse un instant de reposer d'aplomb, il
se mettra à trembler. Mais il suffit
toujours pour l'arrêter, de lever le bras
ou de donner une autre position au membre.
D'autrefois au moment d'un paroxysme, il
survient un bâillement qui
arrête court le tremblement, le
tremblement reprend, un deuxième
bâillement l'arrête encore
et, ordinairement, après une série
de bâillements, le malade a une
phase de repos. Mais s'il veut arrêter
directement un membre agité, sa
volonté ne sert qu'à l'agiter
davantage ; le même effet est produit par
une émotion ou une sensation vive. Le
malade a besoin d'aide pour sortir de son lit.
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