resolutionmini
 
Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
30 janvier 2006 
Chez Izar & Ricard
Imprimeurs de l'Ecole de Médecine
2 pluviose an XII
20 pages
Essai sur le tic en général et en particulier
sur le tic douloureux de la pommette
Guillaume-Antoine Soulagne
de Villeneuve les Béziers
23 janvier 1804

logo

Diagnostic du tic douloureux de la pommette page 13-14
 
Quelquefois nul prodrome n'annonce l'accès; d'autrefois il est précédé par des sensations sourdes d'un genre particulier dans le lieu affecté, qui s'animent ensuite insensiblement; des vibrations douloureuses, qu'on peut comparer à des traits électriques, se font ensuite sentir dans cette partie, d'où elles s'irradient en divers sens, et simulent l'impression que ferait un instrument tranchant qui parcouroit la même route.
 
Ce sentiment, joint à l'agitation convulsive des muscles de la face, peut être regardé comme le signe pathognomonique de la maladie, lorsqu'il existe aucun vice extérieur, aucune tuméfaction auxquels on puisse attribuer ce phénomène; ou lorsque celui-ci suscite après la disparition des premiers, la certitude peut être regardée comme acquise sur le caractère de la maladie.
 
Pendant la durée de l'attaque, les sourcils sont froncés, les paupières fortement rapprochées, la commissure des lèvres d'un côté retirée vers l'oreille, comme dans le ris sardonique, la mâchoire inférieure immobile; il y a quelques fois chaleur et rougeur vive à la pommette; la respiration est lente et comme suspendue; souvent le malade s'interdit le moindre cri, le plus léger mouvement dans l'appréhension d'augmenter ou de prolonger ses souffrances: il est, pour ainsi dire, dans un état extatique.
 
Cette scène de convulsions et de douleurs se renouvelle par saccades à des intervalles plus ou moins rapprochés; les douleurs sont souvent atroces et déchirantes; mais ce n'est communément qu'après un certain nombre d'accès. Lorsque le calme survient, les malades se livrent à des plaintes lugubres et touchantes: ils deviennent souvent hypochondriaques, et sont en général si profondément affectés, que les plaisirs de la société sont pour eux sans attraits, et les soins de leurs affaires de nul intérêt: ils ne goûtent pas même toujours les douceurs du sommeil; les attaques sont cependant plus rares la nuit que le jour, le plus léger contact, une conversation animée, la mastication, le bâillement, etc, sont capables de les faire renaître.
 
Lorsque le tic s'est fixé sur l'oeil, un état convulsif s'en empare; il devient douloureux, rouge larmoyant.
 
En terminant l'exquisse du tic douloureux, il est essentiel d'observer que le médecin ne doit jamais omettre d'interroger le malade sur les diverses affections qu'il peut avoir contractées ou éprouvées antérieurement. Ces renseignements lui fourniront fréquemment des inductions lumineuses pour le traitement.
 soulagne